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Aliments ultra-transformés : quand la malbouffe façonne notre agriculture

— Par Michel Duru(*) & Anthony Fardet(*) —

Notre alimentation est une chaîne avec de nombreux maillons, de la semence à l’agriculteur jusqu’au consommateur. Mais alors que des débats de plus en plus passionnés émergent sur l’avenir de notre modèle agricole, un maillon de cette chaîne reste peu questionné : celui de l’industrie de transformation qui produit un très grand nombre d’aliments ultra-transformés (AUT) vendus en masse dans nos super et hypermarchés. Sans visage médiatique, cette étape peu évoquée est pourtant décisive.

Si le grand public a de plus en plus conscience que ces produits sont néfastes pour la santé, il est sans doute plus ignorant de la façon dont les aliments ultra-transformés modèlent notre agriculture. Il n’est pas le seul. Pendant longtemps, les scientifiques et décideurs politiques se sont surtout focalisés sur l’amont (producteurs) et l’aval (consommateurs).

Des agro-industriels qui ont joué un rôle majeur dans le développement des AUT

On a fait porter tout le poids de la qualité des systèmes alimentaires sur les agriculteurs, trop souvent accusés d’être responsables de la dégradation de l’environnement, mais aussi sur le consommateur accusé de faire des mauvais choix ou de ne pas avoir assez d’activité physique pour sa santé.

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La rose rouge, reflet de ce qu’il y a de pire dans la mondialisation

— Ppar Bernard Calas(*) —

Une rose rouge peut symboliser bien des choses. Le jour de la Saint-Valentin, elle devient, pour beaucoup, une marque d’amour, une preuve de tendresse. C’est la fleur des amoureux par excellence. En Russie, elle est aussi offerte le 8 mars, aux mères de famille comme un gage de reconnaissance de leur travail domestique. Mais pour le géographe, la rose rouge est aussi un marqueur de la mondialisation. Car la rose que vous offrirez ou recevrez le 14 février a toutes les chances de ne pas être française mais de provenir de serres situées sous les tropiques voire sur l’équateur. Plus précisément au Kenya, en Éthiopie, ou peut-être en Équateur si sa tige est très longue et qu’elle coûte plus cher.

Dans les serres, les chefs de culture ont travaillé d’arrache-pied depuis 6 mois pour que leurs rosiers (6 par m2 soit 60 000 environ par hectare) fleurissent précisément la semaine qui précède le 14 février, ni trop tôt, ni surtout trop tard, jouant pour cela avec les capacités techniques des serres pour moduler la lumière, l’irrigation, les apports en CO2 ou en oxygène, le taux d’humidité de façon à accélérer ou ralentir la floraison des rosiers.

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Un Peuple qui n’est pas maître de sa terre est voué à la disparition

— Par Jean Abaul, président du Conseil National des Comités Populaires (CNCP) —

La dite «Affaire PINTO» qui occupe le devant de la scène actuellement n’est que l’un des très nombreux cas de litiges relatifs à la question foncière dans notre pays. En ce domaine, scandales judiciaires, inégalités et abus sont la norme. L’ASSAUPAMAR, par exemple, indiquait lors de sa dernière Assemblée Générale, qu’elle accompagnait pas moins d’une cinquantaine de familles dont les droits à la propriété étaient bafoués.

Concernant «l’affaire PINTO» de quoi s’agit-il précisément?

Des héritiers de Mr. Félix Grat ont fait valoir que ce dernier est le véritable propriétaire d’un terrain situé au quartier Clouette (Trois-Îlets). Ce terrain a été frauduleusement vendu à un promoteur. Deux procès ont confirmé la validité du titre de propriété de Mr. Félix GRAT. La vente des terres concernées devient donc caduque. Par voie de conséquence, la validité du droit à la propriété de gens y ayant achetés des lots et construit des logements se voit remise en cause.

Le rôle d’une «Justice» digne de ce nom devrait donc être de poursuivre les coupables de la violation des droits des héritiers et de définir les conditions de l’indemnisation de toutes les personnes spoliées.

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La Martinique, et notre drame du 14 février 74

— Le n° 335 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le 14 février 1974, deux ouvriers agricoles de la banane en grève sont abattus, Rénor Ilmany, 55 ans, et Georges Marie-Louise, 19 ans, dont le cadavre est découvert deux jours après. On compte bien sûr de nombreux blessés. Ce dénouement s’établit dans la mémoire collective comme une vive et nouvelle douleur de nos luttes sociales.

Cette remémoration s’insère dans la litanie du martyrologue des massacres de février 1900 au François, de la fusillade de Bassignac en février 1923, des hécatombes à Ducos, au Diamant, à l’Ajoupa-Bouillon en 1925, du carnage du Carbet en mars 1948, des tirs de mousqueton de mars 1953 à la Chassaing (Ducos), des tueries de décembre 1959 à Fort-de-France, de la boucherie de Mars 1961 au Lamentin, de l’assassinat de Gérard Nouvet en 1971. Mesurons sur cet espace de 70 ans (le temps de la vie d’un être humain), le coût terrifiant imposé aux résistances populaires martiniquaises !

La grève allant du 17 janvier au protocole d’accord du 19 février, connaît des temps forts : Vivé du Lorrain, puis extension rapide de Grand-Rivière jusqu’à Rivière-Pilote, et surtout Chalvet, le 14 février.

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On reparle du chlordécone

— Par le Dr Josiane Jospelage, présidente de l’Association Médicale de Sauvegarde de l’Environnement et de la Santé (AMSES-Martinique) —

Un an après la décision de non-lieu du tribunal de Paris, la question du chlordécone demeure sur toutes les lèvres, avec un sentiment d’amertume, d’une injustice non reconnue. Car il s’agit qu’on veuille ou non le qualifier comme tel, d’un empoisonnement collectif de deux populations : les Martiniquais et les Guadeloupéens. Les populations intoxiquées ou empoisonnées à plus de 90%, à taux variables, se heurtent à un déni des autorités, de certains politiques, et même de certains citoyens, relativisant les faits malgré la gravité des chiffres objectifs de la situation sanitaire qu’ils ne peuvent pas ignorer. Utilisé depuis 1972, soit plus de 50 ans, le chlordécone était connu avant même sa commercialisation comme un produit cancérigène et reprotoxique. Or aujourd’hui en Martinique, les courbes de la démographie dressées par l’Insee montrent bien une hausse continue du taux de mortalité depuis 10 ans ainsi qu’une baisse régulière du taux de natalité depuis la fin des années 90 ; les deux courbes se sont croisées en 2020 et actuellement la population de Martinique ne se renouvelle plus.

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Un congrès du peuple ? Chiche !

— Le n° 326 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Au milieu de la cacophonie du « congrès des élus » (toutes les minorités ont, soit pratiqué la chaise vide-Gran Sanblé, La Martinique Ensemble-, soit y sont allés à reculons-Péyi-a), Serge Letchimy a annoncé sa volonté de réaliser un « congrès du peuple » pour aborder un ensemble de préoccupations réelles du peuple. Il est bien vrai que les multiples consultations et réunions décentralisées du début du processus n’ont pas permis des échanges réels entre les acteurs/trices du combat populaire.

Un « congrès du peuple », tenu sur 6 mois comme proposé, pourrait permettre de combler cette lacune, et au passage de solutionner un des arguments des abstentionistes, à savoir que les questions du quotidien devraient être réglées avant de parler de questions de statut.

En parlant ainsi, certains anticolonialistes ne semblent pas se rendre compte du caractère typiquement colonial de l’argument. Le pouvoir a toujours pratiqué cette opposition pour enfermer le peuple dans un cercle vicieux : pour régler bien des problèmes du quotidien, urgence des urgences, il faut accroître les pouvoirs locaux et pour accroître les pouvoirs locaux il faut entraîner les masses dans la lutte en résolvant les problèmes qu’il est possible de résoudre !

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EAU et assainissement en Martinique…

— Par Florent Grabin, Président de l’Association écologique P.U.M.A. —

C’est par la presse que nous apprenons que la : CTM et EPCI poursuivent leur travail partenarial, sur l’ Eau et assainissement, que selon Serge Letchimy Président de l’exécutif de la CTM, qu’avec les trois Présidents d’EPCI nous avons entamé un travail dès le départ. Nous nous sommes dit que la priorité c’est ba pèp-la dlo. Oui ba pèp-la dlo c’est un devoir premier que nous félicitons.

Pour y parvenir il faut poursuivre les travaux de financements qui ont été mis en place par l’excellent travail de Gentil EREPMOC, ancien Président du SICSM, devenu actuellement Espace Sud. Dans le même temps, il ne faut pas oublier les actions des associations qui travaillent sur le terrain pour exiger de nos dirigeants la bonne production de cette EAU.

Certes il y a eu une recherche et réparation des fuites, cependant, nous PUMA, avons rapproché les riverains de Californie et la Direction de la SARA que certains agitateurs avaient tenté de manipuler contre cette société, lors de l’implantation de son unité de dessalement de l’eau de mer ; c’est ainsi qu’il a été possible de libérer 25 m3/h d’eau du robinet pour la population desservie par le réservoir d’Acajou.

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La décision scandaleuse de l’UE : Glyphosate autorisé pour 10 ans malgré les avertissements

— Par M’A —

Le 16 novembre, l’Union européenne a pris une décision controversée en réautorisant le glyphosate, un herbicide largement utilisé, pour une période de dix ans. Cette décision suscite des inquiétudes parmi les experts et les militants, alors que les conséquences néfastes de cette substance sur la biodiversité et la santé humaine sont de plus en plus évidentes.

La biodiversité en danger 

Martin Dermine, de PAN Europe, met en garde contre les conséquences du glyphosate sur la biodiversité. Bien que le glyphosate seul ne soit pas très toxique, les coformulants utilisés pour créer des herbicides, tels que le Roundup, sont extrêmement nocifs. Des expériences sur les grenouilles ont montré une mortalité élevée lorsque les doses autorisées ont été pulvérisées, mettant en évidence les dangers des mélanges auxquels le glyphosate est associé. Les conséquences de cette approbation pour dix ans sont dramatiques pour la biodiversité, avec une diminution de la diversité des plantes sauvages, affectant les pollinisateurs, les insectes et les animaux qui en dépendent.

Un herbicide aux effetsmultiples

Le glyphosate, en plus d’être un herbicide, agit comme un antibiotique et un chélateur de métaux.

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Chlordécone : une semaine de mobilisation intense et riche

— Le n° 321 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

La marche du 28 octobre, avec près de 2000 participant·e·s, n’a pas eu la puissance de celle du 27 février 2021. L’émotion suscitée par la menace de non-lieu de l’époque, a fait place au non-lieu réel, et à l’ouverture d’une nouvelle phase pour l’annulation en appel de celui-ci.

La force malgré tout, de la manifestation de samedi dernier, est la preuve que le mensonge du soi-disant caractère « définitif » du non-lieu, n’a pas trompé tout le monde. La poursuite du combat demande une conscience plus aiguë de la nécessité de se mobiliser dans la durée, avec une grande précision, sur les revendications, et les modalités de la lutte.

Les nombreux débats de la semaine ont rassemblé chaque fois plus d’une soixantaine de personnes, parfois nouvelles, autour d’un noyau infatigable, déterminé. Sur le campus, une initiative de dernière minute, a réuni une trentaine de présent·e·s, étudiants ou pas. Tout au long de la semaine, sur tous les sujets, même les plus avertis étaient surpris d’apprendre dans des débats animés, fournis et riches, qui ont permis d’aboutir à la déclaration finale qu’on lira cidessous.

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Simenn Matinik Doubout – Gaoulé kont chlordécone du 22 au 28 octobre 2023

Les appels à participer

Programme de la mobilisation ci-après

— Par M’A —

La Martinique se prépare à une semaine d’action et de sensibilisation sans précédent, alors que la « Simenn Matinik Doubout – Gaoulé kont Chlordécone » s’apprête à secouer la place de la Savane à Fort-de-France du 22 au 28 octobre. Cette initiative, issue d’une collaboration entre plus d’une trentaine d’organisations, se veut être la réponse à l’exaspération causée par le non-lieu prononcé dans l’affaire du chlordécone. Elle incarne l’indignation et la détermination de tous ceux qui luttent pour la justice et la réparation après cette décision controversée.

L’injustice qui découle du non-lieu est difficile à accepter pour de nombreuses associations militantes en Martinique, qui continuent de s’opposer résolument à la présence du chlordécone dans leur environnement. Les manifestations ne faiblissent pas, bien au contraire. « Colère, indignation et détermination » sont les maîtres-mots de ce mouvement baptisé « Simenn Matinik Doubout-Gaoulé kont Chlordécone ».

Pendant cette semaine cruciale, une union inédite se forme, réunissant associations, partis politiques, syndicats, militants, et avocats, tous unis sous la bannière de Simenn Matinik Doubout, dans le but de raviver la lutte contre le chlordécone.

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Pour une autre agriculture martiniquaise  

Aux origines de nos problèmes  

 — Par Max Dorléans ( G.R.S.) —

Se poser en octobre 2023 la question d’une agriculture martiniquaise à vocation fondamentalement vivrière nécessite de comprendre le modèle agricole actuel et son fonctionnement, ainsi que les forces ayant intérêt à  la reproduction de son mode d’existence.   

Ce modèle ne tombant pas du ciel, il importe de saisir l’origine de la distorsion entre une vocation nourricière et sa vocation exportatrice, d’autant plus que cette dernière marginalise, exclut et condamne un nombre grandissant d’agriculteurs/trices.  

Répondre à cette interrogation exige de saisir le système colonial qui a engendré un mal-développement, parce que le colonisateur français – comme les autres colonisateurs – n’avait pas d’autre préoccupation que la sienne, ses besoins. Nullement ceux des peuples autochtones, ni non plus de ceux qui y ont été amenés de force via la traite négrière, et qui ont produit sous le régime de l’esclavage.  

Banane et canne à sucre, et construction de notre dépendance alimentaire.  

La colonisation consista donc principalement dans la production pour l’exportation de café, cacao, sucre de canne jusqu’à la période plus récente postérieure à la départementalisation, autour des années 1960, où ce fut production toujours pour l’exportation, mais de bananes et de rhum.  

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Culture Égalité et la Simenn Matinik doubout – Gaoulé kont chlordécone 

Pourquoi Culture Égalité, association féministe, est engagée dans la Simenn Matinik doubout – Gaoulé kont chlordécone ?

Parce que les femmes sont les jardinières du monde, les semeuses de vie, les protectrices de la nature, les porteuses d’eau dans tous les endroits de la planète. Elles cultivent, elles récoltent, elles vendent (ou achètent) sur les marchés. Mais, elles sont également, par la faute de l’agriculture industrielle, meurtries et malades de l’emploi mortifère des pesticides.

Parce que la rentabilité  passe avant l’humain et la santé.

Parce que les Antilles ont le triste record mondial du cancer de la prostate mais que ce perturbateur endocrinien touche aussi le corps des femmes : cancer du sein, cancer du sang, atteinte du système nerveux, perte de fertilité, naissances prématurées… et celui des enfants : altération du développement cognitif et de la motricité…

Parce que « Nous ne sommes pas des animaux » dit Georgette, ouvrière de la banane qui a épandu à la main le chlordécone et respiré cet insecticide ; qui a plongé ses bras  nus dans les bains de fongicides et qui a ramené sur ses vêtements, sur sa peau, les dangereuses molécules dans son foyer.

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La mort Monkombu Sambasivan Swaminathan, un des pères de la Révolution Verte en Inde

Le 28 septembre, l’Inde a perdu l’une de ses figures les plus éminentes dans le domaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. À l’âge de 98 ans, le professeur Monkombu Sambasivan Swaminathan, généticien indien de renommée mondiale, a tiré sa révérence, laissant derrière lui un héritage inestimable. Son décès a plongé le pays dans le deuil, rappelant le rôle crucial qu’il a joué en tant que père de la « Révolution Verte » en Inde, une période qui a marqué un tournant dans l’histoire agricole du pays.

Les travaux du professeur Swaminathan dans les années 60 ont permis de mettre fin aux pénuries alimentaires chroniques en Inde, qui menaçaient la vie de millions de personnes. Ses réalisations dans le domaine de l’agriculture ont transformé le pays en un acteur majeur de l’exportation de produits alimentaires. Avec son dévouement sans faille envers la sécurité alimentaire de l’Inde, le professeur Swaminathan a laissé une empreinte indélébile sur l’histoire du pays.

Sa carrière universitaire illustre son engagement envers l’agriculture et la génétique. Il a obtenu pas moins de 84 doctorats honorifiques au cours de sa vie, témoignant de sa contribution exceptionnelle à la science.

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Renouvellement du glyphosate dans l’UE : une proposition pour le moins controversée!

La Commission européenne a récemment suscité de vives réactions en proposant de renouveler l’autorisation d’utilisation du glyphosate dans l’Union européenne pour une durée de dix ans, sous certaines conditions strictes. Cette décision intervient après la publication d’un rapport par un organisme de régulation affirmant que le niveau de risque lié au glyphosate ne justifiait pas son interdiction. Cette proposition a suscité un débat passionné, mettant en lumière les préoccupations concernant les pesticides, la santé publique, et les intérêts de l’industrie chimique.

Le glyphosate est un herbicide largement utilisé dans le monde, notamment dans des produits bien connus tels que le Roundup de Monsanto. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le glyphosate comme un « cancérogène probable » pour les humains, ce qui a suscité des inquiétudes croissantes quant à son utilisation.

L’autorisation actuelle d’utilisation du glyphosate dans l’UE avait été renouvelée en 2017 pour une période de cinq ans, mais cette autorisation devait expirer le 15 décembre 2022. Cependant, elle a été prolongée d’un an en attendant une évaluation scientifique plus approfondie sur les risques liés à cet herbicide.

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Le glyphosate réautorisé pour 10 ans ? « La proposition de la Commission européenne est scandaleuse ! »

— Par Simon Barbarit —
La proposition de la commission européenne de prolonger l’autorisation du glyphosate dans l’Union jusqu’au 2033 indigne les élus écologistes. Il y a une dizaine d’années, une proposition de loi du sénateur écologiste, Joël Labbé interdisait l’usage du glyphosate pour les terres non agricoles.

« Je prends très mal cette décision. Elle va à l’encontre du sens de l’histoire et de la santé publique. Au crépuscule de son mandat de sénateur, l’écologiste, Joël Labbé, auteur de la loi qui bannit depuis 2017 l’utilisation des pesticides dans les espaces publics des collectivités locales et interdit sa vente aux particuliers, ne cache pas son inquiétude en prenant connaissance de la proposition de la Commission européenne.

L’exécutif européen a proposé mercredi de reconduire jusqu’au 15 décembre 2033 l’autorisation du glyphosate dans l’UE, sous certaines conditions. L’usage devra être assorti de « mesures d’atténuation des risques » concernant les alentours des zones pulvérisées. Les équipements devront permettre de réduire drastiquement les « dérives de pulvérisation ». Et l’utilisation pour la dessiccation (épandage pour sécher une culture avant récolte) sera interdite.

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L’écriture de la nature ou le texte vivant

Hannes De Vriese s’entretient avec Patrick Chamoiseau

Docteur en littérature française (Université de Toulouse et Ghent University), Hannes De Vriese a enseigné la langue et la littérature dans le second degré et dans l’enseignement supérieur (Universités de Toulouse et de Montpellier). Dans le cadre de ses travaux de recherche, il s’intéresse à la représentation de la nature et du paysage dans la littérature contemporaine, selon une perspective écopoétique et écocritique, et a publié des articles sur plusieurs auteurs, parmi lesquels Claude Simon, Patrick Chamoiseau, Jean-Philippe Toussaint, Sylvain Tesson ou Jean-Loup Trassard. Il s’intéresse également à la pédagogie et au système éducatif et assure actuellement les fonctions d’inspecteur de l’Éducation nationale dans le département du Gers. Il s’entreteient ici avec Patrick Chamoiseau.

Hannes De Vriese

La quatrième de couverture des Neuf consciences du Malfini présente ce texte comme une fable “qui s’empare de la conscience écologique”. Une telle remarque ne pourrait-elle pas s’appliquer à la plupart de vos textes, à Texaco, à Biblique des derniers gestes, au Papillon et la lumière ou encore à L’empreinte à Crusoé, pour n’en nommer que quelques-uns ?

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D’industrie polluante à mode durable, la nécessaire prise de conscience des consommateurs

— Par Edith de Lamballerie(*) & Valérie Guillard(*) —

La production de matières textiles, dont la première destination est l’industrie de la mode, n’a cessé d’augmenter depuis le début du siècle. Celle-ci est passée de près de 60 millions de tonnes par an en 2000 à près de 110 en 2020, avec des prévisions estimant les volumes à près de 130 millions de tonnes par an en 2025, près de 150 en 2030. On est loin de la mode durable pourtant régulièrement vantée par les marques.

Cette croissance exponentielle est vivement préoccupante car la production des matières textiles a de multiples impacts : sur le climat avec une contribution avérée au réchauffement climatique, sur la biodiversité du fait de pratiques de déforestation, de surexploitation des sols et de pollution de l’air, des sols et de l’eau, et sur le bien-être et la santé des personnes travaillant dans l’industrie, avec des risques relatifs à la salubrité et la sécurité sur le lieu de travail, la précarité de l’emploi voire des cas avérés de non-respect du droit du travail, des droits humains et de l’enfant.

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Agriculture bio : pourquoi le secteur marque le pas ?

Avec près de 2,8 millions d’hectares cultivés en bio, soit 10 % de la surface agricole française, la France occupait en 2021 le premier rang de l’Union européenne (UE), devant l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche, et la Suède. Dans l’UE-27, les surfaces dédiées à la bio s’élevaient à 9,4 millions d’hectares en 2012 et à 15,6 millions d’hectares en 2021, soit une hausse de 66 % largement portée par la France.

Dans le même temps, le nombre d’exploitations engagées en bio bondi en France, passant de 23 100 en 2011 à 58 400 en 2021. Cela représentait alors 13 % des exploitations agricoles dans l’Hexagone. Hausse d’autant plus remarquable qu’elle s’est produite dans un contexte de diminution de 2,3 % par an de la quantité totale d’exploitations agricoles françaises entre 2010 et 2020. Mais depuis l’épidémie de Covid et la guerre en Ukraine, les choses ont changé.

Recul des consommateurs de bio en France en 2022

Pourtant, le développement de la bio marque le pas depuis quelques mois. Les signes de ce ralentissement, amorcé en 2020 voire un peu avant sur certains produits, sont multiples : déséquilibre entre offre et demande, aboutissant à des produits bio reclassés en conventionnel ; fermeture de magasins spécialisés ; dé-certifications ou déconversions de producteurs… La part de consommateurs réguliers d’une alimentation bio chutait de 16 % entre fin 2021 et fin 2022, et la part des personnes n’ayant pas consommé de produits alimentaires biologiques sur un an atteignait les 17 % en 2022 – le double de 2021.

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Scandale de la chlordécone : de nouveaux éléments contredisent la justice

 — Par Anne-Laure Barral —

Huit ans d’archives n’ont pas pu être jointes au dossier judiciaire qui s’est traduit par un non-lieu dans l’affaire de la chlordécone. La cellule investigation de Radio France a cependant pu établir que des alertes sur sa dangerosité avaient eu lieu dès 1981.

Patricia Chatenay-Rivauday espère toujours un procès dans l’affaire de la chlordécone. Elle n’accepte pas le non-lieu prononcé en janvier 2023 par les juges du pôle santé du tribunal de Paris. Cette travailleuse sociale de 57 ans, vice-présidente de l’association Vivre en Guadeloupe est atteinte de plusieurs maladies métaboliques. Elle a perdu au moins 11 proches, dont son père décédé d’un cancer de la prostate, et sa sœur d’un cancer du sein.

Je me battrai jusqu’au bout parce qu’on est trop touchés dans ma famille. Même si un jour je ne suis plus là, je voudrais que mon fils continue le combat”, explique celle qui vit aujourd’hui dans un territoire toujours contaminé par la chlordécone. On y enregistre le plus haut taux de cancer de la prostate au monde, en particulier chez les travailleurs des bananeraies.

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Dormez braves gens ! on s’en occupera Demain…

—Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A.—

Dormez braves gens ! nous ferons DEMAIN le nécessaire et d’un seul coup… pas nous bien sûr, mais… nos enfants, car il faudra bien qu’ils se débrouillent s’ils veulent continuer des vies acceptables ! C’est le message que nous pouvons entendre dans la sournoiserie ambiante dans nos instances.

Prenons le cas de l’Eau au niveau mondial dans toute son acception : qu’elle vienne du ciel, de nos bassins versants, de son traitement sanitaire ou de nos plages, il y a une attaque permanente qui la rend agressive et destructive. Finalement, elle commence à se manifester dangereusement en participant au dérèglement climatique, le constat a été fait il y a 4 ans depuis rien n’a évolué… sauf les glaciers qui maintenant basculent dans de l’eau plus chaude qu’imaginée et avec des circulations dans leurs pieds plus puissantes que prévue …

Les grands référents nous informent que l’élévation du niveau de la mer se fait plus rapidement, les Îles sont les plus menacées. Cependant nos dirigeants, ils nous disent sournoisement Dormez braves gens ! on s’en occupera DEMAIN.

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En France, l’eau potable largement contaminée par un pesticide interdit depuis 2020

Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, publié jeudi, l’eau potable distribuée en France serait largement contaminée par le métabolite du chlorothalonil R471811, un fongicide interdit en France depuis 2020. Il s’agit du métabolite le plus fréquemment retrouvé et conduit à des dépassements de la limite de qualité dans plus d’un prélèvement sur trois.

L’eau potable en France est largement contaminée par des résidus issus d’un fongicide interdit depuis plusieurs années, signe de la persistance dans l’environnement de traces de pesticides même longtemps après la fin de leur utilisation, selon un rapport de l’Anses publié jeudi 6 avril.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a étudié des prélèvements d’eau sur tout le territoire, y compris en Outre-mer, à la recherche notamment de 157 pesticides et de leurs métabolites, c’est-à-dire des composants issus de leur dégradation. « Sur les 157 composés recherchés, 89 ont été quantifiés au moins une fois en eau brute et 77 en eau traitée », indique l’Anses.

Un cas a particulièrement attiré l’attention des experts : le métabolite du chlorothalonil R471811 – le plus fréquemment retrouvé, « dans plus d’un prélèvement sur deux » – qui conduit à des dépassements de la limite de qualité (0,1 µg/litre) « dans plus d’un prélèvement sur trois ».

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Garder le cap de l’unité face à l’ennemi commun

— Par Alain Limery, porte-parole du CNCP —

le Mardi 28 mars la police nationale française et un escadron de gendarmerie mobile ont procédé à l’évacuation des militants anti-chlordécone qui, depuis janvier 2023, occupaient la cour de l’ancien « Palais de justice » de Fort-de-France, rebaptisée « Lakou kont non-lieu ». Les militants entendaient en faire un lieu de résistance face à l’arrogance et au mépris des autorités qui tentent d’étouffer à tout prix le scandale de l’empoisonnement de notre peuple et de notre pays par les pesticides. La présence de ce lieu de contestation alertait tous les étrangers traversant la capitale quant à ce crime commis par les autorités françaises et la caste des grands planteurs de banane.

L’arrêté pris par le Maire de fort-de-France pour interdire l’accès aux lieux, après des tentatives avortées de concertation, a offert au pouvoir colonial l’opportunité de poursuivre l’offensive de persécution qu’il mène contre les militants anti-chlordécone depuis plusieurs années. Provocations policières, gardes à vue, procès à répétition n’ont jamais cessé. L’opération d’évacuation de « Lakou kont non lieu » a été suivie de l’arrestation de trois militants et de procès.

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« Chroniques agricoles », par la Cie Kaméléonite

Vendredi 31 mars 2023 – 19h30 Maison de la Culture du Lorrain
Accès libre
Au programme, deux petites formes danse et art de la parole :
Jardin créole 23 ‘ création 2020
Terres au féminin 40 ‘ création 2022-2023

Dans le cadre de sa résidence d’implantation à Saint-Pierre, la compagnie Kaméléonite a créé en 2021, deux petites formes hybrides – danse et art de la parole – sous l’intitulé Chroniques agricoles. Ce travail a été élaboré à partir de rencontres et de collectages de paroles des agriculteurs, jardiniers, retraités, amoureux de la terre sur le territoire.
Chroniques agricoles s’inspire de PLANTÉ.ES, créé en France en 2017 par le Collectif de l’Âtre en raison de l’ intérêt citoyen de son équipe pour l’agriculture intensive, l’utilisation des pesticides, la monoculture, les politiques européennes – et leur impact sur la vie quotidienne.

C’est l’actualité et le positionnement des lieux agricoles, des agriculteurs et des consommateurs du territoire Martinique qui est au cœur de notre propos :
nous collectons des informations des acteurs du réseau agricole martiniquais que nous rencontrons ;
nous explorons ces sources d’information par l’écriture et l’improvisation théâtrale et dansée;
nous créons ces CHRONIQUES à l’aide des arts de la parole et de la performance du corps ;
nous présentons au public ces CHRONIQUES in situ : marché, place, cour d’école, lycée agricole, exploitation, champs, jardin partagé, écomusée, centre rural…

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Environnement : « Nous avons brisé le cycle de l’eau, détruit les écosystèmes et contaminé les eaux souterraines »

Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a dénoncé l’humanité « vampirique » et ses effets sur l’environnement

Le risque d’une « crise mondiale de l’eau » est imminent, selon un rapport de l’ONU-Eau et de l’Unesco publié mardi. De quoi déclencher un nouveau discours engagé et enflammé du secrétaire général des Nations unies qui dénonce l’action humaine sur les ressources planétaire en eau.

« Nous avons brisé le cycle de l’eau, détruit les écosystèmes et contaminé les eaux souterraines », a lancé Antonio Guterres à l’ouverture de la première conférence de l’ONU sur l’eau depuis près d’un demi-siècle. « Nous drainons l’humanité de sa substance vitale par la surconsommation vampirique et l’utilisation non durable que nous faisons de l’eau, et nous provoquons son évaporation en réchauffant la planète », a-t-il ajouté, s’inquiétant de l’avenir « compromis » de l’eau, pourtant « la sève de l’humanité » et « un droit humain. »

Pas assez d’eau par endroits, trop à d’autres où les inondations se multiplient, ou de l’eau contaminée… « Combien de personnes seront touchées par cette crise mondiale de l’eau est une question de scénario », a expliqué à l’AFP l’auteur principal du rapport de l’ONU-Eau et de l’Unesco, Richard Connor.

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Le vrai salaire de la peur et de l’impéritie en Guadeloupe : l’intoxication médiatique ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Abstraction faite de la manipulation autour de la grève actuellement chez EDF et qui dépasse l’entendement, cette question primordiale de la maîtrise de l’énergie concerne simplement l’avenir de l’humanité.
Pourquoi ?
La démographie est sans doute le plus important des sujets et pourtant on n’en parle jamais, ou exceptionnellement pour dire que la démographie ne se porte pas bien en Guadeloupe et que nous sommes victimes de l’exil des jeunes et d’un génocide . Comme si la démographie était une chance et une richesse ?

Alléluia…. L’exécutif va s’occuper de régler le déficit des finances publiques, de la pérennité de nos retraites . Pour de vrai, car pour l’heure le chef de l’Etat Emmanuel Macron s’est contenté d’une réforme des retraites qui devrait permettre d’économiser 18 milliards d’euros d’ici à 2030. Une bagatelle face aux 3.000 milliards d’euros de dette : 113% du PIB de la France. Nos dirigeants se dépêchent de rassurer: non, on ne sabrera pas dans les dépenses sociales, ni dans la santé avec la remise en cause de la sécurité sociale, l’Etat n’augmentera pas les impôts,continuera à protéger les plus faibles, les entreprises en difficulté, les ménages surendettés, les artisans en grande difficulté financière , les boulangeries en faillite avec la crise énergétique … Passer au peigne fin les dépenses publiques, cela fait vingt ans que les gouvernements s’y essayent.

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