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Le Point d’indignation

— Par Patrick Chamoiseau —

 

Notre imaginaire se retrouve aujourd’hui formaté de telle sorte 

que le point d’indignation se positionne sur la situation de ceux qui se retrouvent sans emploi.

Dès lors, 

se retrouver en situation précaire, ajustable et corvéable à merci, 

hagard dans les ruines et vestiges du Code du travail, 

est considéré comme une manière d’aubaine. 


Et l’abîme nous aspire.

 

Même si cela nous semble déraisonnable, 

il nous faut pratiquer cet effort sur notre curseur mental : 

ramener le point d’indignation à l’amorce de toute précarité. 

Seul moyen de s’extraire des eaux mortes de la fatalité 

et de ne plus prendre de vieilles mœurs  avec l’inadmissible.

 

Patrick CHAMOISEAU

Lire aussi  :  Le droit de vivre, avec ou sans emploi — Par un groupe d’intellectuels et de militants*–

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Succès du Forum citoyen de Saint-Pierre

Le Forum citoyen qui s’est tenu mercredi 20 février Place Bertin à Saint-Pierre et qui a réuni plus de 400 personnes a donc été un plein succès pour ses organisateurs. L’occasion, voulue par Patrick Chamoiseau, d’un grand rendez-vous démocratique destiné à marquer une étape importante dans le processus du Grand Saint-Pierre. En « restituant » à la population l’objet de la consultation insufflée par les Ateliers d’imaginaires (et les Ateliers numériques sur le site), c’est l’adhésion des Pierrotins qui a pu se vérifier avec ferveur autour de l’équipe de la mission, du maire de Saint-Pierre Raphaël Martine, et de Catherine Conconne, du Conseil régional. Les attentes des Pierrotins, leurs regards sur la ville, leurs interrogations aussi : c’est ce foisonnement de tous et de chacun qui s’est fait jour, en plein accord avec le dessein initial d’une élaboration collective du projet qui est au coeur même de la conception du projet. L’occasion, surtout, de dévoiler la liste des 20 chantiers prioritaires qui ressortent de ce bilan d’étape des Ateliers.

On consultera la synthèse des ateliers numériques ici

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Césaire ? Ma liberté

 — par Patrick Chamoiseau—


Prix Goncourt 1992 pour son roman «Texaco», c’est un autre grand écrivain martiniquais qui dit ici sa dette à l’égard de l’immense poète disparu le 17 avril

 aime_cesaire-9_300«Et puis ces détonations de bambous annonçant sans répit une nouvelle dont on ne saisit rien sur le coup sinon le coup au coeur que je ne connais que trop.»
Lorsque celui qui s’en va est une magnificence, ce n’est pas un abîme qui se creuse mais un sommet qui se dévoile. Confrontée à certaines existences, la mort n’est qu’un révélateur, et c’est sa seule victoire. Le silence de Césaire s’est soudain rempli du verbe de Césaire, de ses armes miraculeuses, de ses combats, de ses lucidités et de ses clairvoyances. De son amertume aussi. «Regarde basilic, le briseur de regard aujourd’hui te regarde.»
La mort n’est ici qu’une paupière brutale, écarquillée sur une splendeur qui ne frémit même pas. Soudain total, un monde se dégage des cécités du petit ordinaire de la vie. La mort n’est pas la seule à se voir désemparée en face d’une telle présence que l’absence renforce.

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À propos du livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite »

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » ressuscite-t-il l’indigénisme racialiste duvaliérien sous les habits artificieux du « nouvo endijenis an evolisyon » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Établies à Randolph, une ville du Comté de Norfolk dans l’État du Massachusetts, les Éditions JEBCA ont publié en 2023 le livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite », qui porte en sous-titre la mention « Mouvman kreyòl ayisyen | Sosyete Koukouy yon nouvo endijenis an evolisyon ». Jean-Robert Placide a auparavant été co-rédacteur de l’ouvrage du GRAHN, « Yon amenajman lengwistik pou devlopman pèp ayisyen : de lang ofisyèl ak valorizasyion kreyòl la » / « Un aménagement linguistique pour le développement du peuple haïtien : bilinguisme équitable différencié » (Presses internationales polytechniques, Montréal, 2012). L’annonce de la parution de cet ouvrage figure dans le Bulletin du GRAHN (volume 2, numéro 2, août 2012), mais l’on a noté que de 2012 à 2024 le sous-comité des langues du GRAHN qui a élaboré le livre n’a pas fait état d’éventuels travaux consécutifs à sa parution et n’a pas non plus communiqué sur son hypothétique diffusion en Haïti et en outremer…

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » de Jean-Robert Placide doit être lu avec attention et les idées qu’il véhicule, sur les registres de l’histoire et de l’idéologie, méritent d’être soumises à une évaluation critique objective et au débat public.

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L’innovation sans crainte

La différenciation des politiques publiques : Enjeu du XXIème siècle

— Par Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Hector Élisabeth , Danielle Laport, Philippe Palany (Atelier des Socios) —

atelierdessocios.martinique@gmail.com

Dans sa relation avec la France, la Martinique s’est construite à la fois sur l’extermination, la colonisation, la départementalisation dont l’une des caractéristiques a été l’exode des Martiniquais vers la France, la régionalisation et la territorialisation.

En 2017, la loi sur l’égalité réelle pour l’outre-mer et « son plan de convergence » illustrent les limites et difficultés de l’application des droits issus de la départementalisation. La régionalisation, pour sa part, tente timidement et à la marge de donner un droit à l’initiative locale à travers les habilitations avec la complexité et les limites constatées. La territorialisation, issue du choix de fusionner les conseils régional et général, n’amène rien de substantiel en termes de droit à l’initiative. Il s’agit tout simplement des mêmes compétences déployées par une seule collectivité.

Ces évolutions statutaires et institutionnelles sont le résultat d’une logique fondée sur l’ordre colonial ; cette logique descendante qui impose un cadre dans lequel doit « se mouvoir » la Martinique sans réelle prise en compte de son identité, de ses enjeux, ou de la possibilité d’un quelconque devenir.

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Considérations sur la Grande Grève de Février 2009 en Martinique

— Par Patrick Chamoiseau —
En février 2009, des milliers de martiniquais ont bloqué la Martinique durant plusieurs semaines de suite. Une telle mobilisation reste encore hors de portée des Partis politiques ou des syndicats de ce pays. Il y a là un phénomène d’apparence politique aussi considérable que celui du 22 mai 1848 dans le nord de la Martinique, lequel avait précipité l’annonce de l’abolition de l’esclavage. Seulement, le mouvement de février 2009 n’a débouché que sur une liste de « produits de première nécessité » qui s’est perdue corps et âme dans le cynisme du Marché capitaliste… Comment considérer ce paradoxe ?

Dans une interview menée par Jean Bourgault, le 15 avril 2010, pour la revue les Temps Modernes, Patrick CHAMOISEAU analyse ce phénomène aussi puissant qu’énigmatique sous l’éclairage d’un imaginaire : celui de la Relation…


JEAN BOURGAULT – Quel regard portez-vous sur le mouvement de février 2009 en Martinique ?

Patrick CHAMOISEAU – Il y a plusieurs choses :d’abord ça a été un mouvement tout à fait énigmatique. Croire qu’on pourrait dès aujourd’hui donner des explications claires et définitives et mettre tout cela à plat, enlever les plis, les ombres, l’inconnaissable, ce serait être victime d’une illusion.

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« La Matière d’une absence » : Saint-Pierre, entre vestiges et mémoire

Samedi 24 février, au relais du Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM), l’ouvrage intitulé « La matière d’une absence » a été dévoilé en présence de ses éminents auteurs, Patrick Chamoiseau et Jean-Luc de Laguarigue. Ce livre, édité par le PNRM, offre une plongée captivante dans l’histoire de Saint-Pierre et de ses ruines, mettant en lumière le riche patrimoine culturel de la ville.

L’exploration minutieuse de l’écrivain et du photographe à travers la ville d’Art et d’Histoire a donné naissance à un ouvrage véritablement patrimonial. Ce projet, fruit de la collaboration entre les deux artistes, propose un récit unique, mêlant habilement l’imaginaire et la réalité, capturé à la fois par les mots évocateurs de Chamoiseau et les images saisissantes de Laguarigue.

Lors de la présentation, Patrick Chamoiseau a partagé son enchantement face aux photographies de Jean-Luc de Laguarigue, soulignant la capacité du photographe à rendre visible l’invisible. « La puissance de la vision du photographe permet de rendre visible ce qui n’est pas visible, or c’est l’invisible qui fait la ville de Saint-Pierre », a déclaré l’écrivain. Il a ajouté que les photos ont transformé les ruines en archives historiques, offrant une perspective nouvelle sur l’histoire de la Martinique.

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Rencontre et residence d’artistes « Echo »

Restitution le samedi 24 février de 14 h à 20 h et le dimanche 25 fevrier de 9 h à 13 h

Quatre artistes de la caraïbe et d’ailleurs se déploient sur le territoire de la commune de Saint Anne. Les lieux sont établis au préalable en concertation avec la municipalité. Ils et elles, pensent et réalisent, chacun et chacune, une installation éphémère durant les cinq jours de residence. Le sixième jour étant consacrer a une presentation publique des oeuvres réaliser in-situ. Cela donne lieu à un évènement que le public peut visiter dans une déambulation a sa mesure.

Les artistes sont accueillis et hébergés dans la commune. Ils ont au préalable pris connaissance de l’histoire des lieux et leurs travaux rentrent en résonnance avec le site.

Créée pour les artistes caribéen et internationaux, l’événement « Echo » donne l’opportunité de travailler et de partager autour de problématiques artistiques dans des domaines tels que l’anthropologie, l’art, les sciences, et les cultures numériques.

Un tel projet n’a put se mettre en place quand établissant des partenariats avec les municipalités et les acteurs économiques du pays.

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« Immanence : dans l’intensité de la vibration d’Aimé Césaire », de Michèle Charles-Nicolas

—-Par Fernand Tiburce Fortuné —

Cet article se veut davantage comme une présentation de l’artiste Michèle Charles-Nicolas (MC-N) de ses œuvres, de ses réflexions sur son esthétique, qu’une analyse complète, approfondie de ses productions plastiques elles-mêmes.

Au sein même du livre, Michèle Charles-Nicolas, des Critiques d’art de qualité, éminents spécialistes font ce travail de décryptage sur lequel je me suis appuyé.

« Le travail de critique littéraire est insuffisant, car il ne parvient pas
à percer tous les mystères d’une création poétique »

R.M RILKE

1 –La pensée créatrice de Michèle Charles-Nicolas

Il est toujours passionnant de découvrir une artiste, un livre d’art, des œuvres avec un mélange de crainte et de curiosité esthétique. Ce livre, parrainé par la Fondation Clément, offre à notre lecture critique, d’une part une appréciation de l’artiste sur son travail et ses motivations profondes, d’autre part une longue interview de l’artiste par Patrick Chamoiseau, enfin des jugements de qualité portés par des critiques d’art sur ses œuvres et son parcours.

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L’éphéméride du 9 février

Répression anti-ouvrière sanglante le 9 février 1923

Le drame de Bassignac en 1923

— Par André-Marc Belvon —

En 1923, la Martinique venait d’entrer dans un nouveau cycle de la violence. La répression anti-ouvrière se faisait sanglante. C’est dans ce contexte que le vendredi 9 février 1923, une « grève marchante » d’ouvriers agricoles du Nord-Atlantique qui se rendaient à l’habitation Bassignac à Trinité, était brutalement réprimée par des gendarmes.

«La grève des meurt-defaim ». Le député-maire de Fort-de-France Victor Sévère, chef de file des radicaux, parti regroupant surtout la petite bourgeoisie foyalaise, résumait en quelques mots ce qui constituait le fond et la forme de la grève sanglante du NordAtlantique en 1923, marquée par la fusillade de Bassignac, à Trinité.

Les 10 morts tombés sous les balles des gendarmes lors de la grève de février 1900 au François sont encore dans tous les esprits. Mais la misère des populations rurales qui forment la masse des travailleurs agricoles et des usines est restée la même. Les principales revendications n’ont pas changé : la revalorisation des salaires face à un coût de la vie élevé, notamment des prix des denrées alimentaires de base, et l’amélioration des conditions de travail dans les usines et dans les champs.

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L’éphéméride du 6 février

Le reportage « Les derniers maitres de la Martinique », dans lequel un de ces descendants de colons blancs affirme que les historiens ne s’intéressent pas « aux bons côtés de l’esclavage » est diffusé en pleine crise sociale le 6 février 2009

C’est un reportage qui fait grand bruit, dans une Martinique en pleine crise sociale, en grève depuis huit jours « contre la vie chère ». Diffusé vendredi 6 février par Canal+, Les Derniers Maîtres de la Martinique, est un reportage de Romain Bolzinger sur les héritiers blancs des premiers colons installés sur l’île avant la Révolution Française.

Alain Huygues-Despointes, un des « békés » interrogés, regrette que les historiens ne s’intéressent pas « aux bons côtés de l’esclavage » et explique « vouloir préserver sa race ». « Quand je vois des familles métissées avec des Blancs et des Noirs, les enfants naissent de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie », déclare-t-il.

Dans un communiqué en date du 2 février, envoyé à toutes les rédactions locales, M. Despointes affirme que ses propos ont été « sortis de leur contexte » et qu’ils ne reflétaient « en rien ses convictions profondes » sur l’esclavage, « un passé honni ».

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« Immanence. Dans l’intensité de la vibration d’Aimé Césaire » par Michèle Charles-Nicolas

Cette monographie présente un choix d’œuvres où son regard porteur d’humanité rejoint les arcanes de la poésie d’Aimé Césaire ; elle est complétée par un entretien avec Patrick Chamoiseau.

Michèle Charles-Nicolas rattache sa passion pour la peinture à son enfance : « La peinture, c’est pour moi l’évidence de mon enfance, la promesse de la découverte à l’adolescence, le geste d’une vie et la projection omniprésente de mon essence même. »
Née à Solesmes en 1943, puis élève pensionnaire dans l’Anjou, elle peignait sur des morceaux d’ardoise de Trélazé. L’artiste a ensuite pratiqué la céramique et la sculpture aux Ateliers beaux-arts de Glacière, avant de renouer avec sa passion pour la peinture en 1992, aux Ateliers beaux-arts de Montparnasse..
La couleur s’est imposée à elle comme « chant poétique », pour spiritualiser la matière, et ses tableaux portent le nom des poèmes d’Aimé Césaire, qui l’a tant inspirée. Michèle Charles-Nicolas travaille dans son atelier du XVe arrondissement à Paris.
Ouvrage publié en partenariat avec la Fondation Clément

Format : 23 x 28,5 cm
Façonnage : Broché avec rabats
Pagination : 128 pages
Date de parution : 07/12/2023
ISBN : 9782357207684

ÉDITIONS HERVÉ CHOPIN
32 rue Lafaurie de Monbadon
33000 BORDEAUX
presse@hc-editions.com

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L’Appel des 201 à manifester le 21 janvier contre la loi immigration

Signé par une coalition hétérogène de personnalités influentes, cet appel conjoint de L’Humanité et Mediapart réunit des voix diverses, allant de Jacques Toubon, ex-Défenseur des droits, à Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, en passant par des artistes, des universitaires, des religieux, et des représentants syndicaux. Tous partagent une conviction commune : la loi immigration représente une menace sérieuse pour les fondements de la République française, tels que la solidarité, la liberté, l’égalité et la fraternité.

Dans une démarche de rassemblement et de solidarité, plus de 200 personnalités se mobilisent pour manifester le 21 janvier, dénonçant le caractère dangereux de cette législation adoptée fin décembre. L’appel transcende les clivages politiques traditionnels, unifiant des figures de la gauche à la droite, des syndicats aux associations, des artistes aux intellectuels. Cette diversité inédite reflète l’urgence de la situation et la nécessité de dépasser les divisions partisanes pour sauvegarder les valeurs républicaines fondamentales.

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Appel : « Monsieur le Président, ne promulguez pas la loi immigration ! »

À l’initiative de l’Humanité, des élus, des syndicalistes, des intellectuels et des artistes exhortent Emmanuel Macron à renoncer à une législation qui « fracture les fondements de la République, en instillant le poison xénophobe de la préférence nationale ».

À la dernière élection présidentielle, des millions de voix se sont reportées sur Emmanuel Macron au second tour pour faire barrage à Marine Le Pen. « Ce vote m’oblige », avait assuré le président élu. La loi immigration, véritable marchepied à l’idéologie nationaliste de l’extrême droite, est une trahison de cet engagement solennel pris devant les Français.

Soutenu par le RN, ce texte, adopté sans réel débat au Parlement, fracture le camp présidentiel mais, surtout, les fondements de notre République. En instillant le poison xénophobe de la préférence nationale, en remettant en cause le droit du sol, il bafoue les principes d’égalité et de non-discrimination, socle de notre démocratie fraternelle.

Cette loi de haine et de division fait peser une lourde menace sur le sort de nos semblables, étrangers ou immigrés, donc sur la cohésion de notre société. Elle ouvre la voie au pire.

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Au centre d’une économie insoupçonnée

— Par Christian Boutant(*)  —

Dans l’événementiel, la culture, les loisirs, le spectacle, que de flux générés, que d’intervenants, que d’investissements, que d’initiatives activant un entrepreneuriat bien réel mais encore et toujours ni évalué, ni mesure et peu encadré.

La période post-Covid a encore favorisé l’émergence de ce secteur économique sur le plan hexagonal mais aussi dans nos territoires où les manifestations se multiplient… Expositions d’arts graphiques et plastiques, investissements dans l’audiovisuel, musiques, spectacles, animations diverses, festivals, carnaval, Noël… On ne finira pas de citer toutes ces manifestations qui animent la vie de tous les jours et faisant intervenir des privés et aussi le secteur public. Combien d’emplois sont concernés, quelles sommes générées, quels budgets engagés… On a du mal à connaître les flux financiers générés par exemple par Tropiques Atrium, par le Grand Carbet, à mesurer le nombre de séances organisés par les établissements privés, à connaître le nombre d’artistes employés par le secteur hôtelier, à évaluer la production littéraire dont l’activité et la production n’ont jamais été aussi importantes et volumineuses dans notre histoire.

Nos artistes, par ailleurs, sont de plus en plus présents en France et leur influence pénètre les pays africains… Le zouk s’impose de plus en plus et est copieusement imité, copié, chanté propageant la langue créole vers des sommets jamais atteints.

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« La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain » par Anaïs Stampfli 

Anaïs Stampfli : La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain, Berne, Éditions Peter Lang, 2020. Études romanes – Série : Modern French Identities, Volume 136

(Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, New York, Wien, 2020.  454 p., 1 ill. en couleurs)

Résumé

Le roman francophone est souvent considéré comme le lieu d’enjeux stratégiques concernant la coprésence d’usages de langues. À cet égard, les Antilles présentent une situation tout à fait originale dans laquelle une « cacophonie » pourrait être envisagée, pour ce qui est des oeuvres de Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant comme un moyen d’expression des différentes tensions (narratives, énonciatives ou linguistiques) qui habitent le texte. Cependant, d’autres auteurs tels qu’André et Simone Schwarz-Bart, Maryse Condé, Daniel Maximin et Ernest Pépin adoptent une autre approche. Bien que leur écriture soit influencée par une certaine culture créole, ils livrent une différente vision de l’identité linguistique antillaise.
Cet ouvrage analyse la structure linguistique du roman antillais francophone en prenant autant en compte les différents partis pris des auteurs que la réception. Nous proposons ici une mise en perspective de l’écriture en coprésence de langues en mettant en relation les oeuvres des auteurs antillais contemporains avec des tentatives antérieures de superposition de langues.

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Quelques repères pour contribuer à une exploratoire « archéologie de la littérature créole »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le 24 novembre 2023, le linguiste-terminologue Robert Berrouët-Oriol a fait paraître l’article « Le « Festival entènasyonal literati kreyòl », édition 2023, au rendez-vous de ses grands défis », qui comprend quelques repères en vue d’une exploratoire « archéologie de la littérature créole ».

Cet article s’éclaire d’une précédente publication parue en Martinique le 20 novembre 2023 sur le site Fondas kreyòl, « La problématique de l’aménagement et de la didactisation du créole dans l’École haïtienne : promouvoir une vision rassembleuse » (lien : https://fondaskreyol.org/article/problematique-amenagement-didactisation-creole-ecole-haitienne-promouvoir-vision).

L’article « Le « Festival entènasyonal literati kreyòl », édition 2023, au rendez-vous de ses grands défis », rassemble quelques repères en vue d’une exploratoire « archéologie de la littérature créole » et il est paru sur plusieurs sites :

1–Fondas kreyòl (Martinique : https://fondaskreyol.org/article/festival-entenasyonal-literati-kreyol-edition-2023-au-rendez-vous-ses-grands-defis)

2–Rezonòdwès (États-Unis : https://rezonodwes.com/?p=324127)

3–Médiapart (France : https://blogs.mediapart.fr/robert-berrouet-oriol/blog/251123/festival-international-de-litterature-creole)

4–Madinin’Art (Martinique : https://www.madinin-art.net/le-festival-entenasyonal-literati-kreyol-edition-2023-au-rendez-vous-de-ses-grands-defis/)

 

La présente synthèse, datée du 28 novembre 2023, consigne un rappel de quelques repères destinés à contribuer à une exploratoire « archéologie de la littérature créole ».

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Convoi des Matadors à Fodfwans

— Par Patrick Chamoiseau —

L’éclat des tissus,
des bijoux,
les poèmes ambigus de la coiffe,
la brillance sans-manman des chaussures,
les dièses de la démarche
étaient des proclamations d’humanité
que les maîtres esclavagistes et autres coloniaux
ne pouvaient même pas soupçonner.

Les orgueilleux agencements de toiles
soignaient l’immense blessure existentielle.

Sous la domination,
cette archive de la résistance féminine allait se voir progressivement folklorisé.
Ce matrimoine est à reconstruire.

La pauvreté des habits des hommes s’explique peut-être par le fait
que (même s’ils étaient tout autant soucieux de leur réhumanisation vestimentaire)
leur créativité de résistance se déversait plus intensément
du côté des contes, de la danse, de la musique…

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Genre, Négritude et Créolité en Caraïbe : « La parole des femmes »

— Par Myriam Moïse(*) —

Souvent laissée en marge de l’Histoire, les femmes caribéennes ont longtemps été dévalorisées, ignorées, ou effacées des discours hégémoniques et patriarcaux. Ce déni et cette incapacité à entendre les voix des femmes de la région ont été constamment dénoncés dans les travaux des théoriciennes et intellectuelles de la région. L’essai de Maryse Condé « La parole des femmes » publié en 1979 démontre l’urgence de l’époque s’agissant de faire entendre et réévaluer les voix de femmes dans la Caraïbe. En 1990, la théoricienne féministe trinidadienne Carole Boyce-Davies définit l’absence de voix féminine comme double : d’une part, l’absence de voix comme « absence historique du texte de la femme écrivain c’est à dire l’absence d’une position spécifiquement féminine sur des questions telles que l’esclavage, le colonialisme, la décolonisation, les droits des femmes et sur des questions sociales et culturelles plus directes », et d’autre part, l’absence de voix comme « le silence c’est-à-dire l’incapacité à exprimer une position ainsi que la construction de la femme comme silencieuse dans certains textes » (Out of the Kumbla).

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Martinique : sortir au plus vite de cette grave crise de confiance !

— Par Yvon Joseph-Henri, pour Renaissance Martinique —

ETOM vient de publier une étude éclairante sur les principales préoccupations des Martiniquais. A l’heure où notre microcosme s’enlise dans des débats identitaires, plusieurs questions ont été posées à un échantillon représentatif de 1000 individus âgés de 18 ans et plus. Autant dire que l’étude est robuste. Voici ce qu’il en ressort :

1/ Le climat de confiance se dégrade.

  • En 2020, 38% des interviewés déclaraient être confiants dans l’avenir de la Martinique ; en 2023, ils ne sont plus que 23%.
  • Ceux qui déclarent ne pas être « du tout confiants » sont 37% en 2023 contre 12% en 2020.

Certes, ce mauvais climat trouve ses sources dans un bruit mondial fait de guerres, d’angoisses écologiques et de crises économiques. Mais chez nous, les échos du monde se percutent au sentiment d’impuissance face aux tensions locales, au dysfonctionnement des services publics et à l’appauvrissement des citoyens. Il se percutent à la désespérance des entreprises locales, aux effets désastreux du retard des paiement et au mur des fonds européens. Bref, les martiniquais ont le sentiment que la Martinique dévisse et s’enfonce tandis que l’orchestre joue tranquillement ses airs…

Lire aussi : Dix considérations sur un sondage — Par Patrick Chamoiseau —

2/ 80% des Martiniquais ont le sentiment que la situation générale du pays est au plus bas.

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Dix considérations sur un sondage

— Par Patrick Chamoiseau —

Les priorités de la population martiniquaise.
Parmi les sujets de société suivants, quels sont selon vous les trois dont il faudrait s’occuper en priorité?
Lutter contre la vie chère : 68%
Améliorer le système de sante : 61%
Favoriser la formation des jeunes : 44%
Lutter contre l’insécurité : 41%
Lutter contre la pollution par le chlordécone : 29%
Améliorer les transports en commun : 18%
Favoriser le création et le dvpt des entreeprises en Martinique : 13%
Améliorer la distribution de l’eau potable : 12%
Faire évoluer le statut de la Martinique : 3%
Faire du créole une langue officielle de la Martinique : 1%
Source : ETOM Leader des études outremer Octobre 2023

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1/10 – Les préoccupations mises en avant par cette construction sondagière ne sauraient être négligées. Elles confèrent une vertu indéniable à l’activité « politicienne ». Seulement, elles ne sauraient circonscrire l’amplitude d’une action Politique.

2/10 – Le Politique détient l’immense souffle qui manque au pragmatisme politicien — lequel, à force de proximité immédiate, même vertueuse, s’encaye le plus souvent dans du populisme avilissant ou du clientélisme.

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La cuisine relationnelle des Antilles et des Amériques : Un matri-patrimoine méconnu

— Par Patrick Chamoiseau —

Permettez-moi quelques brèves considérations concernant la cuisine qui est la nôtre — celle des Antilles et des Amériques. Dans l’un de mes romans, intitulé Solibo Magnifique, publié en 1988, j’avais indiqué la recette du « Toufé-rétyen ». Cette chair de requin cuite à l’étouffée constituait un des plats emblématiques de l’époque. C’était aussi l’une des gourmandises préférées de ma mère. Je n’ai jamais raffolé du poisson et je ne suis pas un grand amateur de ce « Toufé-rétyen ». Seulement, je reste convaincu que cette recette méritait toute sa place dans mon exploration de l’imaginaire populaire de notre pays, mais aussi de notre créativité collective alors sous-estimée. Ce qui est intéressant, c’est que cette simple évocation avait déclenché une petite polémique. J’avais été accusé « d’auto-exotisme », pour ne pas dire de « doudouisme » par un philosophe martiniquais bien en vue à l’époque. Excusez-moi cette anecdote, mais elle est symptomatique de ceci : même si dans ces années-là, nous avions largement avancé dans la réappropriation de nos patrimoines oubliés — patrimoine de l’habitat, patrimoine de la mémoire orale, patrimoine de la danse, du tambour, de la musique des mornes —, la cuisine était encore considérée comme un symptôme du « localisme ».

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Avancer dans l’unité-diversité

Ouvrir le champ des possibles pour des compromis de coexistence !

— Par l’ Atelier des Socios(*) —

Telle est la dynamique engagée par les élus de la Collectivité Territoriale de Martinique pour sortir des limites constatées dans la gestion du quotidien et inscrire le Pays Martinique dans une relation plus constructive et prospective avec la France et le Monde. Cette relation, qui n’est pas celle de l’indépendance, ni celle du statuquo, s’inscrit dans un processus de responsabilisation collective. Elle trace avec détermination l’exigence de la différenciation, l’exigence de la reconnaissance d’un peuple dans son espace géographique. Dès lors, il s’agit de poser les bases de l’unidualité. Oui, nous devons affirmer cette unidualité car le Pays Martinique, à l’instar des autres Pays signataires de l’Appel de Fort-de-France, est dans une relation complexe à la France. L’unidualité, expression empruntée à Edgar Morin, signifie que deux logiques sont unies sans que la dualité se perde dans cette unité. L’action se trouve alors portée par une irremplaçable richesse intérieure. Il nous appartient de dépasser ainsi l’alternative « ou bien la France ou bien la Martinique » pour faire dialoguer la complémentarité des antagonismes et les forces de l’intelligence collective.L’exercice

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Hommage à Eugène Mona

Il y a 32 ans, le 21 septembre 1991, le chanteur aux pieds nus Eugène Mona disparaissait.

Les festivités dans le cadre du mémorial en hommage à Eugène Mona débutent aujourd’hui. Concerts, expositions et conférence sont au programme de la semaine d’animation qui se déroulera à la fois sur les villes du Lorrain, de Sainte-Marie et du Marigot. Eugène Mona est depuis 2014, l’une des composantes du patrimoine immatériel de la ville du Marigot

Eugène Mona, de son vrai nom Georges Nilecam, est un chanteur et flûtiste martiniquais, né le 13 juillet 1943 au Vauclin (Martinique) et mort le 21 septembre 1991 à Morne Calebasse, un quartier de Fort-de-France (Martinique).
Artiste phare de la musique antillaise, l’auteur-compositeur a reçu l’éloge d’écrivains comme Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant pour ses chants qui renferment un puissant contenu littéraire créole.
Surnommé « le Nègre debout » ou « poto mitan », le chanteur flûtiste se disait artiste créole, revendiquant les héritages africains et européens, bien sûr, mais aussi indiens en introduisant notamment des sonorités tamoules dans ses rythmes détonants.
Biographie
Fils de musicien, il grandit dans cet univers et se fit remarquer en remportant un concours de chant créole à l’âge de 15 ans.

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Loïc Léry, du flingue au stylo

Mardi 5 septembre à 22h40 sur France 4

Déjà programmé sur Martinique 1ère » le 15/03/23. le superbe documentaire de Sonia Medina et Stéphane Krausz est de nouveau à l’affiche sur France 4. Si l’horaire vous semble un peu tardif il est toujours disponible en replay sur Martinique1ère =>
Dans ce documentaire, Loïc Léry raconte son histoire hors du commun. Pour lui, la prison a été une école de la rédemption et de la réflexion, inscrivant dans sa chair le passage du statut de gangster à celui d’écrivain. Rencontre et portrait sans filtre de l’auteur du polar Le Gang des Antillais.

Né en Martinique, d’un père marin pêcheur et d’une mère fonctionnaire agent hospitalier, Loïc Léry est le troisième d’une fratrie de sept enfants. Dans les années 70, alors que le Bumidom (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer) organise le déplacement, sans retour, de milliers de « Domiens » vers Paris et la province, Loïc Léry, alors âgé de 13 ans, est envoyé à Paris où il est confronté au racisme qui le pousse à quitter l’école deux ans plus tard.

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