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« Laisse tomber la neige », texte de Pierrette Dupoyet, m.e.s. Jean-José Alpha

27, 28, 29 avril 2017 à 19h 30 au T.A.C.

Avec Elisabeth Lameynardie  & Yva Gaubron.

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Antonia D, cette jeune femme qui a tué par amour, dit-elle, sera devant les jurés des Assises publiques de Fort de France, le jeudi 27, vend 28 et samedi 29 avril 2017 au Théâtre Aimé Césaire de la Ville de Fort de France. Après 8 années de détention en milieu spécialisé, elle décide de faire la lumière sur ce crime ; elle explique les raisons de son acte .

Qui est Elisabeth Lameynardie ?
Elle a approché la pratique théâtrale par l’atelier Théâtre du SERMAC (2012) . Elle est dirigée depuis cinq ans par José Alpha, depuis la comédie dramatique « Le métro fantôme » de Amiri Baraka ( Leroy Jones). Cadre de l’Education nationale, la comédienne bénéficie d’une observation objective des comportements, des réactions et des projets de la jeunesse. Elle s’investit actuellement dans la tragédie comme un exutoire de la dépression sociale…
Que nous révèle cette tragédie ?
Plaidoyer pour une folie raisonnable ? Réquisitoire contre la détention arbitraire ? Ou vrai crime d’amour ?

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Parutions : nouveautés mars 2007

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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Le recueil « Une pierre est tombée, un homme est passé par là » de Faubert Bolivar

Reprise d’un texte publié initialement sur « Les vagabonds sans trève » avec des illustrations

Faire vœu intime d’ombre et d’amour

Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien conte qu’à l’origine de la peinture, il y a l’amour de Callirrhoé, la fille de Butades, un potier de Sicyone ou de Corinthe. Éprise d’un jeune homme qui doit partir à l’étranger, Callirrhoé trace d’un trait de charbon le contour de la silhouette de l’amant qu’une lampe projette sur le mur. La peinture serait née du désir femme d’exorciser le manque, de conserver la trace de la présence aimée dans l’écriture des limites de l’ombre portée, autant dire la représentation du contour, non du corps, mais de la silhouette.

Il en va de même, j’imagine, pour le recueil de poésies de Faubert Bolivar intitulé Une pierre est tombée, un homme est passé par là, paru chez C3 Éditions, un éditeur haïtien :

Il y a l’ombre
Il y a la pluie qui tombe sur l’ombre
Il y a ton cœur qui bat dans l’ombre (p. 11)

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Le 6ème festival de marionnettes

— Par Selim Lander —

Pendant huit jours, du 4 au 11 février, à l’initiative de Jala et en collaboration amicale avec le CEMEA (Centre d’entraînement aux méthodes de l’éducation active), la ville de Case-Pilote organise le 6ème festival « BBM » (pour Bamboula Bwabwa et Marionnettes). Deux compagnies venues d’Amérique latine, un Français (Métropole), notre Jala enfin proposent quatre spectacles relevant de genres très différents. Le Prêcheur et Schœlcher (théâtre A’ZWEL) accueillent également chacun deux de ces spectacles.

Marottes : Bélie et Zélie au fil de l’eau

À tout seigneur toute honneur. On ne présente plus Jala qui combine les talents d’auteure, conteuse et marionnettiste ventriloque. Son spectacle tiré de l’album éponyme[i], qui s’adresse aux jeunes enfants, atteint parfaitement sa cible. Retenir l’attention des élèves de la petite section de maternelle pendant presque trois quarts d’heure d’horloge est en effet un exploit qu’elle semble accomplir sans peine. Il faut dire que les marionnettes qu’elle a confectionnées elle-même sont charmantes et que les séquences très variées s’enchaînent sans temps mort. Elle utilise le plus souvent des « marottes », c’est-à-dire des figures animées par une simple tige fixée à l’arrière.

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Yékri n°1 – Novembre 2016 –

yekri_logoYékri … Yékra ! Comme ce cri poussé par les conteurs au début des contes créoles d’antan lontan pour solliciter l’attention de leurs auditoires, la newsletter Yékri veut attirer l’attention sur la culture créole, sur les talents ultramarins au sens large. Elle reprend l’objectif de la newsletter Elokans dont elle se veut l’héritière : « représenter une effervescence kréyol en diffusant des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien. » (Véronique LAROSE)

Elle en reprend également les principes :

BOUCLAGE DE Yékri n° 02 de décembre 2016 : le dimanche 27 novembre 2016

CONDITIONS de diffusion de vos actualités socio-culturelles :

Yékri paraît mensuellement. Ainsi, pour le relais de vos actualités, adressez-moi ces infos un mois avant :

  • descriptif complet de l’événement : textes en version WORD de préférence, images en JPG ;

  • indications nécessaires : date et horaire, adresse précise de la manifestation, accès-transports,

personne(s) à contacter.

Pour recevoir Yékri : transmettez-moi votre demande d’inscription par mail mycol5@gmail.com.
Je vous inscrirai alors aussitôt.

Michaële Bernos

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ARTS VIVANTS

yekri_n1_3DEPWOFONDIS (2014). La machine à uniformiser et à déshumaniser n’a de cesse de trouver de nouveaux modes opératoires dans ce « chaos-monde ».

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« 1848 : Romyo et Julie » : un théâtre populaire face à la critique

— Par Jean-Durosier Desrivières —

critiqueLe champ de la critique d’art étant quasiment désertique, déserté et aléatoire dans le paysage martiniquais, il y a forcément, pour certains, une tentation de polarisation et de monopolisation du discours critique sur un art tel le théâtre. Le discours critique, ici, étant aussi essentiellement de presse, avec cette spécificité naturelle d’être pressée, risque d’être assez néfaste pour le développement de l’art dramatique en Martinique. Et si l’on n’y prend pas bien garde, ce discours polarisé et monopolisé, risque aussi d’influencer pernicieusement, de façon latente ou non, les directives des politiques culturelles de ce pays.

Seulement deux compte-rendu critiques relatifs à la dernière représentation théâtrale d’Hervé Deluge, « 1848 : Romyo et Julie », sont à considérer et nous laisserons le lecteur pour quitte. Il s’agit de deux textes parus sur le site de Madinin’art : « “Romyo et Julie” : un symptôme de l’état du théâtre martiniquais », publié le 15 avril 2016, signé Roland Sabra et « Roméo et Julie : du théâtre populaire », publié le 17 avril 2016, signé Selim Lander. Le duo que constituent nos deux auteurs, qui sont les seuls à écrire régulièrement sur le théâtre en Martinique, fonctionne le plus souvent comme un drôle de jeu d’équilibre et d’équilibristes, frisant parfois une certaine perversion : l’un à charge, l’autre au bémol.

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« Partition noire et bleue » (Lémistè 2) de Monchoachi

lemiste_2Le premier volume du cycle Lémistè, sous-titré « Liber America », était une approche par la parole de l’univers culturel et langagier du monde amérindien, à travers le choc entre les cultures européenne, africaine et caraïbe, qui se traduisit notamment, du point de vue de la langue et donc de la littérature, par l’invention à travers le créole d’une langue particulièrement sensuelle.
Dans le présent volume, Partition noire et bleue continent africain, sa puissance symbolique, son énergique vitalité. La grande originalité de la prosodie de ce livre, –où l’incantation la plus mystérieuse et la réalité langagière la plus immédiate et triviale répondent par la parole poétique au génie tragique de l’Afrique —,est de métaphoriser par une langue particulièrement riche et parleuse ses rites, ses masques, toute cette force merveilleuse qui « être relié par toutes les fibres du corps aux puissances de l’univers ». Monchoachi magnifie le Continent noir et ses riches cosmogonies face à l’emprise étouffante et froide de « la rationalité rapetissante, standardisante, nivelante, le fatalisme morne généré par un culte obtus rendu à l’évolutionnisme… »

Un livre qui s’inscrit dans le continuum d’une incroyable et fascinante entreprise langagière.

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Séquelles de l’esclavage en Martinique

— Par George Huyghues des Etages —

g_h_d_e(Intervention lors du colloque autour de l’ouvrage « Les traites négrières coloniales – Histoire d’un crime » organisé par le conseil général du Val de Marne et l’Association de Descendants d’Esclaves Noirs et de leurs amis (ADEN) en novembre 2009 à l’Atrium (conseil général de Martinique)

Cela fait une trentaine d’années que j’exerce ma profession de psychologue en Martinique et, même si certains affirment que traite négrière et esclavage sont dépassés , qu’il faut tourner la page, même si on ne peut mettre tous les maux de notre société sur le compte de ces évènements tragiques il est indéniable que je retrouve des traces de ces atrocités perpétrées par des hommes contre d’autres hommes, qu’ils constituent des traumatismes qui ont laissé des marques bien présentes dans le quotidien, les comportements, les attitudes actuels. Le passé habite bien notre présent et hante notre imaginaire ou si l’on préfère notre inconscient comme l’a expliqué dans sa théorie de la psychanalyse Sigmund FREUD. Comment penser que des faits si terribles par leur durée et leur intensité, que ces situations si extrêmes de domination –soumission et de violences se soient effacés de la mémoire des peuples qui y ont été soumis ?

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Monde Caraïbes, Travail social : parutions avril 2014

L’ÉROTISME SOLAIRE DE RENÉ DEPESTREerotisme_depestre
Éloge du réel merveilleux féminin
Michèle Aquien
Sous la direction de Michèle Aquien – Avec une postface originale de René Despestre
L’oeuvre de René Depestre, poète et écrivain d’origine haïtienne, reflète le charme, la sensualité souriante d’un homme qui n’a pas peur, pas peur des femmes, de ce qu’elles sont. Les femmes ont en René Depestre un poète pour elles – ce qu’il écrit n’a rien à voir avec la pornographie qu’il abhorre, mais avec un panhumanisme généreux et universaliste. Il met la femme à sa place, au coeur du réel et de la vie.

(Coll. Espaces Littéraires,
14,5 euros, 140 p., avril 2014) EAN : 9782343030487

EAN PDF : 9782336342009

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Les parutions de janvier 2014

parutionsL’ORDRE VESTIMENTAIRE
De la distinction par l’habillement à la culture de l’élégance
Abou Ndiaye
Dans sa conscience vestimentaire, chacun intègre son genre, âge, (sub)culture ainsi que la beauté et la morale vestimentaires de son époque. Repère identitaire individuel et social, nouvel indice de bien être, le paraître ancre le sujet dans l’ordre social. D’où s’habiller c’est poser un acte politique. Bien qu’en Occident, au lieu d’un affrontement physique, des conflits sur les valeurs sociales prennent pour enjeu la définition des comportements vestimentaires acceptables dans l’espace public.

(Coll. Logiques sociales, 32 euros, 312 p., janvier 2014) EAN : 9782343022543
EAN PDF : 9782336334561

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« Mwen ni on loto nèf »

« Quelques mots écrits  pour dire psy »

—Par Victor Lina—

auto_jouetUne jeune femme ayant fait l’achat d’une voiture neuve avait mis en vente celle qu’elle utilisait jusqu’alors. A quelques détails près la voiture usagée avait gardé une belle allure, c’est ainsi que nous en fîmes l’acquisition comme une bonne affaire. Quelques années après nous avons croisé par hasard l’ancienne propriétaire le temps d’un salut réciproque et elle trouva opportun de nous faire le reproche d’avoir réduit en lambeau ou presque l’automobile qu’elle m’avait vendue. Demeuré interdit un instant nous étions désolé de lui avoir causé un tel sentiment avant qu’elle ne continua son chemin. Cette personne n’ignore pas qu’elle n’est plus propriétaire de cette automobile et pourtant elle fait montre d’un intérêt voire même d’un dol personnel au regard de ce qu’elle perçoit de l’état apparent du véhicule. Un détail nous revint en mémoire, cette voiture lui avait été offerte par son père et c’est donc avec regret qu’elle avait concédé à la vente de ce véhicule-cadeau.
Peut-être s’en voulait-elle d’avoir mis en vente un objet dont une partie de la valeur demeurait inestimable si l’on considère qu’elle l’associait à l’amour dont avait fait preuve son père à son égard ?

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Entretien avec Aimé Césaire. Octobre 1961

Afrique (Paris, 1961), numéro 5, octobre 1961, pp. 64-67,

ISSN : 0568-174X

Cote Bibliothèque Nationale de France : FOL-JO-11121





cesaire-12Un noir prix Nobel ? Le journal suédois « Stockholmstridshingen » proposait voici quel-ques jours la candidature, M. Aimé Césaire, poète et député de la Martinique. L’anecdote serait de peu d’importance si elle ne révélait l’extraordinaire essor pris ces dernières années par la littérature noire d’expression française.

Aimé Césaire est, avec Léopold Sédar Senghor, le représentant le plus illustre de cette littérature et son œuvre, pour difficile qu’elle soit parfois, est déjà largement diffusée dans le grand public. Mais qui est-il ?

Né en 1913 à Basse-Pointe, Martinique, Aimé Césaire a vécu dans son île là vie de tous les petits Martiniquais. Dès les bancs du lycée, il écrit des vers, maladroitement, il « taquine la Muse, comme tout le monde », peu satisfait d’ailleurs des résultats. « Mais, dit-il, lais-sons mon enfance, elle n’a pas eu d’importance pour moi. Tout a vraiment commencé lorsque j’ai décidé de faire l’agrégation de lettres à Paris. Alors que la pensée de l’exil attristait la plupart de mes camarades de classe, elle me réjouissait : Paris, c’était une pro-messe d’épanouissement ; en effet, je n’étais pas à mon aise dans le monde antillais, monde de l’insaveur, de l’inauthentique.

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ElokAnS de LaRose : juin 2013

— de Véronique Larose —

 EloKans

Effervescence kréyol des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien. Voici le numéro de juin 2013.

 

ElokAnS n°53

Aktialité -parution du 26 mai 2013

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Frankito, lauréat du Prix Carbet des Lycéens 2013

— Par Scarlett JESUS, critique d’art —

« L’homme pas Dieu » ou l’homme qui se prenait pour un marron.

 « On reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux ».

Gandhi.

 

« De l’assassinat d’un animal à celui d’un homme, il n’y a qu’un pas ».

Léon Tolstoï.

 

 

 

« L’homme pas Dieu », cette formule qui clôt le roman pourrait parfaitement s’appliquer  à celui qui en est en fait le personnage principal, Albert Gouti. Un héros déchu dont la seule grandeur semble liée au prénom royal qu’il porte et dont l’étymologie germanique évoque tout à la fois la noblesse (adal) et la gloire (behrt). Doté d’un tel prénom, le personnage n’était-il pas appelé à un destin hors du commun, faisant de lui, à l’image d’Albert Schweitzer ou d’Albert Einstein,  un surhomme, un « homme-dieu » ? C’était sans compter la malice de l’auteur, Franck Salin, qui nous indique d’emblée sa volonté de le ramener à une dimension plus ordinaire, en l’affublant d’un patronyme dévalorisant renvoyant à l’animalité, « Gouti », lequel par aphérèse désigne l’agouti, petit rongeur des Antilles.

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Ouverture de l’année Césaire

—Par Selim Lander. —

L’année Césaire a commencé. Après la reprise par Hervé Deluge de son Gueuleur (voir l’article de Roland Sabra), voici Paroles et Silences conçu et mis en scène par José Alpha. Jean-Claude Duverger interprète des textes des « classiques » de la Martinique (Ménil, Lucrèce et bien sûr, et surtout Césaire lui-même) et au-delà (Amadou Hampaté Bâ et Khalil Gilbran).  Après un prologue en voix off, J.-Cl. Duverger ne quittera plus la scène, ni la parole – à l’exception de deux intermèdes assurés par cinq jeunes danseurs et danseuses du groupe Mouv’men Danc’z (sic). L’accompagnement musical, très efficace, est assuré par le percussionniste Christian Charles, bien connu du public martiniquais, accompagné cette fois par Michel Beudard qui a su tirer de son saxophone des accents mélancoliques bien en rapport avec la situation du personnage joué par J.-Cl. Duverger. Lequel personnage, armé d’un balai et d’une poubelle, est en effet chargé du nettoyage d’une gare parisienne. En fond de scène, une vidéo de Raphaël Thine donne à voir les mouvements des trains et des passagers.

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Spinoza sé ta nou tou

  Poster-Tabou
 

Par Georges-Henri Leotin, président de Krèy Matjè Kréyol Matnik

A propos du livre de Roland Davidas, « Que peut le corps des Antillais ? » , éd. Gawoulé

Le livre de Roland Davidas « Que peut le corps des Antillais ? » est un ouvrage proprement extra-ordinaire. Il existe bien-sûr un très grand nombre d’introductions à la lecture de Spinoza, et un nombre encore plus considérable d’études sur cet immense auteur. Ici, avec Davidas, c’est Spinoza qui parle, et qui s’adresse… aux Antillais! Pour leur dire quoi ? Le mieux est sans doute encore de laisser parler Spinoza, ou plutôt de laisser Roland Davidas faire parler Spinoza : « Les Antillais ont tendance à contempler autre chose qu’eux-mêmes ainsi que leur puissance d’agir. Ils ont tendance à contempler leur Impuissance, leur Bassesse, leur complexe d’infériorité, leurs Superstitions ainsi que leurs pouvoirs imaginaires.(…) Ils ne se conçoivent pas comme des Sujets autonomes, actifs et responsables.(…) Doutant d’eux-mêmes et de leur puissance, les Antillais ont tendance à imiter les affects des Autres. Ils sont prompts à s’identifier à l’Autre. Or, cette imitation et cette identification affectives génèrent des passions tristes, telles que l’Envie, la Jalousie ou la Haine imaginaire » (pp.5 à 7).

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Haïti : déménagement linguistique

Par Yves Dejean  [1]

Maturation et spontanéité linguistiques

 

Les recherches et les progrès en linguistique de la seconde moitié du vingtième siècle ont mis en lumière l’acquisition naturelle et rapide de la ou des langues de leur environnement par tous les enfants normaux dès leur naissance (et même avant, à en juger par les recherches récentes de Jacques Mehler and Emmanuel Dupoux sur l’acquisition in utero ; voir Mehler J, Dupoux E. 1994. What Infants Know : The New Cognitive Science of Early Development. Cambridge, MA : Blackwell). La réalité et la nature de ce phénomène humain universel contrastent vivement avec l’apprentissage d’une langue étrangère par des personnes qui se donnent la peine de l’étudier. Cet apprentissage est souvent laborieux, lent, incomplet, boiteux et sujet à régression.

 

Quand on propose l’apprentissage du français à plus de huit millions de créolophones unilingues d’Haïti comme une entreprise obligatoire dans un système scolaire, il est nécessaire de réfléchir sérieusement à sa possibilité, sa praticabilité et son coût en temps, efforts, matériel, argent et enseignants. L’examen de cet aspect du problème semble totalement ignoré ou escamoté par les auteurs d’un livre récent L’Aménagement linguistique en Haïti : Enjeux, défis et propositions (par Robert Berrouët-Oriol, Darline Cothière, Robert Fournier et Hugues St-Fort, Éditions du CIDHICA et de l’Université d’État d’Haïti, 2011).

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« Kreol » : une soirée Bizounours sous le signe du patronage

—Par Roland Sabra —

Un film de Frédérique Menant avec Mario Mucio


 

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Le film documentaire de Frédérique Menant était présenté en avant-première mardi 24 mai dans la salle Frantz Fanon du CMAC. Pourquoi fallait-il le présenter en avant-première ? Et bien même après avoir vu le film nous n’en savons toujours rien. C’est Gérard GUILLAUME, le directeur d’antenne de Martinique 1ère qui invitait et qui officiait aux commandes de la soirée. Il a d’abord tenu a présenter ses gentils amis présents parmi les spectateurs, une petite partie de sa gentille famille, son gentil tailleur, celui qui lui coupe ses chemises indiennes,[…]*  Il nous a gentiment fait grâce de la présentation de son gentil chien ou chat. Il nous a annoncé, entre deux aphorismes tout aussi gentils, le programme : présentation, c’était fait, projection, discussion , restauration, digestion et peut-être réflexion. Puis vint le documentaire. Mario Lucio romancier, essayiste cap-verdien converti à la chanson depuis 2004 et tout récemment promu Ministre de la Culture de son pays, est filmé au cours l’enregistrement de son dernier album Kreol. Fidèle à une démarche initiée dés ses débuts il le conçoit comme une rencontre avec d’autres musiciens, d’autres chanteurs, issus pour l’occasion de la créolité.

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« Puis le choix de l’atome » : Pour une Poétique des Possibles.

 —  par Scarlett JESUS —


Le Gaïac est un bois brun verdâtre très dur. Il est aussi appelé “bois saint” ou “bois de vie” (anglais lignum vitae). On trouve cette essence dans les Amériques tropicales, par exemple dans les Antilles et au Venezuela. Guaiacum officinale et Guaiacum sanctum sont des petit arbres du genre Guaiacum de la famille des Zygophyllacées

 

 

Voici un ouvrage qui mériterait d’être lu par d’autres que les quelques rares privilégiés qui ont eu la faveur d’acquérir ce recueil sorti fin 2010. Un ouvrage qui révèle, à travers une écriture poétique contemporaine originale, un poète guadeloupéen s’inscrivant dans la lignée de MALLARMÉ, le père de la modernité poétique, et de SAINT-JOHN PERSE. Comme lui, ce poète écrit sous un pseudonyme. Il emprunte à MALLARMÉ son prénom, Stéphane, et se dote d’un patronyme quelque peu sibyllin « Od-Ray Gaïac ». Aux prénoms de ses deux parents et au nom d’un arbre des forêts guyanaises, au bois très dur, le gaïac, le poète associe d’autres éléments : un prénom féminin, Audrey, en référence possible avec une muse du 7ème art, Audrey Hepburn ; le nom d’un jazzman, Ray Charles,  précédé d’un curieux Od, peut-être l’abréviation médicale du latin oculus dexter (œil droit).

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La panse du chacal de Raphaël CONFIANT

 ou la part indienne de la créolité antillaise en Martinique. Entre mer Caraïbe et Golfe du Bengale.

Lu par Jean-Yves CHANDAVOINE.

 

 

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Termine-t-on la lecture d’un livre comme on termine un voyage ?

Un peu, surtout que La panse du chacal de Raphaël CONFIANT, (Folio, Mercure de France, 2004) fait voyager son lecteur, entre l’Inde du Sud ou le Coromandel et la Martinique par la force de la mémoire, de la nostalgie voire de la mélancolie : ce qui vous fait partir, traverser les océans, vivre l’enracinement en Martinique des migrants indiens du Tamil Nadu dans l’univers impitoyable de l’Habitation et de la coupe de la canne à sucre…

Pas tout à fait, néanmoins, car le récit imaginaire et réel de la migration des «coolies» aux Antilles, histoire de la traite et de l’installation indienne au goût amer, n’a rien de commun avec nos voyages touristiques contemporains.

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« La carte » de Bernard Lagier

par Roland Sabra —

Une lecture  mise en espace salle Aimé Césaire au lycée Schoelcher


   Dine Alougbine, le metteur en scène béninois en résidence en Martinique présentait le vendredi 03 février une lecture et une mise en espace d’un fragment de la pièce de Bernard Lagier « La carte » dans la salle de théâtre Aimé Césaire du lycée Schoelcher. Les précédentes mises en scènes des œuvres de Lagier étaient des adaptations de textes par forcément écrit pour le théâtre. Ce n’est pas le cas pour « La carte » et la différence est immédiate, dès les premières phrases on perçoit que l’adresse du texte était clairement présente lors de sa création. Il en résulte une clarté et une limpidité dans l’exposition de la situation, qu’on ne retrouvait pas toujours dans le foisonnement, la luxuriance et quelques fois la démesure de « Moi, chien créole », ou de « L’orchidée violée ». Il est possible que la lecture de Dine Alougbine ait aussi participé à cette épure.

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Les premières rencontres dramaturgiques de la Caraïbe

 par Michel Dural* —

theatre_drameDu 22 au 24 octobre 2009, les « 1ères Rencontres Dramaturgiques de la Caraïbe » se sont tenues au Lycée Schoelcher dans la salle de théâtre Aimé Césaire, ainsi nommée il y a dix ans, à un moment où ni l’homme Césaire, ni son oeuvre, ni sa pensée ne faisaient l’unanimité à la Martinique. Schoelcher, Césaire, même combat? Le programme de ces « Rencontres… » prévoyait deux Tables Rondes avec comme thèmes « Le théâtre Jeune Public » et « Théâtre et actualité politique ». On ne pouvait rêver meilleur parrainage.
Ni meilleur espace que cette petite salle, avec ses murs noirs, son parquet noir et ses gradins rouges, où, depuis dix ans, les élèves martiniquais passionnés de théâtre apprennent à lire, à regarder, à jouer du théâtre, et à en parler.
Ils étaient là, d’ailleurs, ces élèves, dans les gradins où l’on aurait souhaité voir au moins quelques uns de ceux qui, à la Martinique, ont en charge le développement culturel et la promotion du spectacle vivant.
Ils étaient là sur scène, aussi, puisque c’est l’Option-théâtre du lycée qui ouvrait la manifestation par la lecture-mise en espace de « La robe de Gulnara », une pièce de l’un des auteurs invités, Ia québécoise Isabelle Hubert.

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Est-il, ici, légal d’être nègre ?

— Par Philippe YERRO, Stéphane TEROSIER, Pascal DELYON, Clarisse LAPART —

 

 

Les voies du Seigneur sont impénétrables. Il aura fallu l’humiliation d’un petit ange par un fonctionnaire trop zélé devant les caméras de RFO, pour que nous puissions mesurer l’ampleur de l’esclavage mental dans ce pays. Les réactions suscitées par ce regrettable incident nous mènent à tirer le double constat d’une société travaillée en profondeur par le déni de l’Afrique et de la négritude fondamentale du peuple martiniquais, mais qui a nourri l’émergence de générations actives, fière de leur histoire nègre, déterminées à dénoncer l’iniquité et la profitasyon. Et à faire en sorte que les choses changent, ici et maintenant.
Si reproches nous adressons au Proviseur du Lycée J. Gaillard, ce n’est pas de vouloir faire régner l’ordre dans son établissement. C’est d’avoir associé, par nature, le désordre à la coiffure africaine. Si, de son point de vue, à la Pointe des Nègres la négritude n’a pas sa place, c’est qu’il s’est cru autorisé d’une décision du Conseil d’Administration de l’établissement, en dépit de l’illégalité manifeste qu’elle pouvait revêtir. Passons sur les faits que les propos télévisés (« Ni locks, ni tresses, ni nattes ») semblent ne s’appuyer sur aucune des résolutions du CA invoquées par le Proviseur (lire les propos de M.

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Est-il, ici, légal d’être nègre ?

— Par Philippe YERRO,Stéphane TEROSIER,Pascal DELYON,Clarisse LAPART,—

 

 

Les voies du Seigneur sont impénétrables. Il aura fallu l’humiliation d’un petit ange par un fonctionnaire trop zélé devant les caméras de RFO, pour que nous puissions mesurer l’ampleur de l’esclavage mental dans ce pays. Les réactions suscitées par ce regrettable incident nous mènent à tirer le double constat d’une société travaillée en profondeur par le déni de l’Afrique et de la négritude fondamentale du peuple martiniquais, mais qui a nourri l’émergence de générations actives, fière de leur histoire nègre, déterminées à dénoncer l’iniquité et la profitasyon. Et à faire en sorte que les choses changent, ici et maintenant.
Si reproches nous adressons au Proviseur du Lycée J. Gaillard, ce n’est pas de vouloir faire régner l’ordre dans son établissement. C’est d’avoir associé, par nature, le désordre à la coiffure africaine. Si, de son point de vue, à la Pointe des Nègres la négritude n’a pas sa place, c’est qu’il s’est cru autorisé d’une décision du Conseil d’Administration de l’établissement, en dépit de l’illégalité manifeste qu’elle pouvait revêtir. Passons sur les faits que les propos télévisés (« Ni locks, ni tresses, ni nattes ») semblent ne s’appuyer sur aucune des résolutions du CA invoquées par le Proviseur (lire les propos de M.

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Théâtre & Politique

 — Par Marius Gottin —

 

marius_gottinMesdames, Messieurs,

 José Exélis a le nez fin, ou creux. Peut être les deux, j’ai oublié la différence. Vous me direz: c’est son côté artiste, d’aucun diraient handicapé, vous savez lorsque certains, souffrant par ailleurs de manques, développent des facultés particulières qui font qu’ils ressentent les choses différemment et c’est ce ressenti particulier qui explique la vision du monde qu’ils nous restituent en tant qu’artiste.

Il y a de cela plus d’un mois, l’intéressé m’appelle et m’annonce qu’il a pensé à moi pour introduire un débat tournant autour du thème : Théâtre & politique…et me revient cette déclaration de l’ancien président du parlement international des écrivains, l’américain Russel Banks: « la fonction de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne puisse s’en dire innocent »

 Ah bon, cela veut dire qu’à un moment ou à un autre, il faut dire les choses, les nommer, les mettre sur la table ? Sur les questions qui agitent le théâtre (et notre société martiniquaise empêtrée dans des questions identitaires) cela fait déjà trois ans au moins que ces questions tarabustent l’auteur, le metteur en scène, le comédien José  Exélis; et qu’il nous invite, cette année encore, à y réfléchir, à la mise en relation, mise en perspective de deux mots recouvrant deux activités dissemblables mais rien n’est moins sûr, « théâtre et politique ».

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