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« Les colonies, la Révolution française, la loi » Frédéric Régent, Jean-François Niort et Pierre Serna (dir.)

abolition_1794-cDEPUIS près de quatre siècles que la France possède des colonies ou des territoires d’Outre-Mer, elle a toujours hésité, pour ce qui concerne leur statut et leur législation, entre deux principes contradictoires, celui de l’assimilation et celui de la spécificité. La question se pose dès Colbert et n’est toujours pas tranchée aujourd’hui. Comment la Révolution française a-t-elle pris en considération la question de la législation des colonies ?
S’il y a un maintien de la spécificité législative sous l’Assemblée constituante, à partir de la loi de 1792 instituant l’égalité politique entre les blancs et les libres de couleur, les assemblées dirigeant la France adoptent une législation révolutionnaire radicalement nouvelle dans les colonies.

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L’historien Sudel Fuma disparaît dans le naufrage d’une barque

sudel_fumaTriste nouvelle ce matin, que la perte d’une des figures culturelles de l’île [ La Réunion]. L’historien Sudel Fuma faisait partie des victimes de ce naufrage d’embarcation qui s’est produit hier soir au large du Port. Les deux corps avaient été retrouvés dans la nuit, pendant qu’un rescapé avait été hospitalisé.

Lire ci-dessous l’hommage de Jean-François Niort, Frédéric Régent, Pierre Serna, Yerri Urban

Sudel Fuma, ce spécialiste de la Réunion et de son histoire avait longuement travaillé sur l’esclavage, écrivant même de nombreux ouvrages. Il était aussi un grand sportif dans sa jeunesse, participant même aux Jeux des Iles de l’Océan indien en 1979. Il a également participé à la politique locale.

Ces dernières années, il se consacrait à l’éducation, en tant que professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de la Réunion, tout en poursuivant ses recherches sur des thèmes tels que l’esclavage.

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L’esclavage : crime contre l’Humanité Quelle réparation pour l’irréparable ?

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CAFÉ DÉBAT SOCIAL CLUB

Nous vous invitons à notre prochain café-débat qui aura lieu le jeudi 19 juin 2014 à 19 heures à la Casa del tango, 651 rue Alfred Lumière à Jarry.

Thème :

L’esclavage : crime contre l’Humanité
Quelle réparation pour l’irréparable ?

Par Alex Lollia
(Professeur de philosophie, syndicaliste).
Parce que nous aurons célébré, une fois l’an, la journée de l’abolition, nous ne serons  pas quittes, pour autant, avec ceux  qui ont subi : «  le collectif ravalement à la bête ».
Si l’esclavage, à n’en pas douter, s’avère un crime conte l’humanité, sa réparation s’impose du même coup comme un impératif moral et politique catégorique. Comme le soulignait Condorcet :
« Il est juste de condamner celui qui enlève à un semblable l’usage de la liberté à réparer son tort ».

Mais 166 ans après l’abolition de l’esclavage, à qui demander réparation et au bénéfice de qui ? Et, quelle réparation ?
Ces questions restent un sujet de dissension. Car, c’est la notion même de « réparation »   qui est problématique.
Aimé Césaire, par exemple, réfute cette terminologie parce qu’elle fausse le débat.

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Le Taubira bashing ou le racisme décomplexé

— Par Max Auguiac & Jean-Claude William —

taubira_la_gaucheJean François COPE, l’arroseur arrosé ! Démissionné par ses amis politiques de la présidence de l’UMP, l’ambitieux et arrogant personnage a récemment réclamé la démission de Christiane TAUBIRA. Elle est toujours en place et COPE voit-du moins pour l’instant – s’éloigner ses rêves les plus ambitieux (on parlait alors même de la présidence de la république !). A vrai dire il ne faisait que s’aligner sur Marine LE PEN. Celle-ci reprochait à la ministre de la justice de n’avoir pas chanté « la Marseillaise » à l’occasion de la commémoration des abolitions de l’esclavage. L’argument est éculé : il a naguère été avancé par Jean-Marie LE PEN qui considérait qu’il y avait trop de noirs et de beurs dans l’équipe de France de foot-ball. Sans surprise il a été repris par sa fille qui dans ce domaine ne se soucie pas de « dédiabolisation ».

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Les trois diables du populisme

— Par Edouar de Lépine —

trois_diables-1Le 150e anniversaire de l’Abolition avait donné lieu à de grandioses manifestations, aussi bien du côté des anciennes colonies françaises qu’à l’initiative du Parlement et du gouvernement socialiste de Lionel Jospin. J’ai commis à cette occasion un petit ouvrage de vulgarisation des connaissances disponibles à l’époque, Dix semaines qui ébranlèrent la Martinique. (Maisonneuve Larose-Servédit, Paris 1999) Télécharger ici : Epilogue de « Dix demaines qui ébranlèrent la Martinique »

« Il reste à espérer, écrivais-je alors, que le cent cinquantième anniversaire aura suffisamment titillé la curiosité intellectuelle de nos chercheurs et de nos étudiants pour donner un nouvel élan à la recherche même limitée à la Martinique. »

Le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée dans notre société

S’il est vrai que quelques ouvrages ont paru depuis qui ont parfois renouvelé notre approche de l’esclavage et de son abolition, il n’est pas sûr que nous ayons réussi à clarifier autant qu’il est souhaitable, la question des rapports avec l’ancienne puissance coloniale qui ont été largement déterminés par les circonstances de l’abolition dans notre pays, ni celle des relations entre descendants des maîtres et descendants des esclaves.

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Christiane Taubira face à la droite et l’extrême droite

Honteux procès en "francité"

— Par Jean-Loup Amselle, anthropologue —

taubira_n&bLes reproches faits récemment par la droite et l’extrême droite à Christiane Taubira, garde des sceaux, de ne pas avoir chanté La Marseillaise lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai, renvoient à un vieux débat sur le récit national.

A la lumière de cette controverse, il apparaît que ce qui est reproché à notre garde des sceaux, c’est à la fois d’avoir fracturé le récit national en ayant œuvré en faveur de l’édiction d’une loi mémorielle sur l’esclavage, et donc d’avoir mis en exergue l’existence d’un sous-groupe de descendants d’esclaves au sein de la République française. Celle-ci, conçue comme une et indivisible, n’admet en effet en son sein que des citoyens vus comme des individus identiques. La ministre a en outre aggravé son cas en omettant d’entonner l’hymne national, en assimilant cette pratique à du  » karaoké d’estrade  » et en avouant qu’elle n’en connaissait pas toutes les paroles. A la différence de Benoît Hamon, notre ministre de l’éducation nationale, qui avoue lui aussi ne pas avoir chanté La Marseillaise à cette occasion, Christiane Taubira est donc dans le viseur de la droite et de l’extrême droite, qui la suspectent à double titre de ne pas être pleinement française.

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Esclavage. Quels lieux pour la mémoire du crime ?

10 mai journée de l'Abolition

— Par Adrien Rouchaleou —

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Un seul mémorial [dans l’hexagone] est consacré aux traites et aux esclavages. Outre-mer, des projets se montent avec un autre angle.

Le seul, en effet. Car cet épisode du passé de la France, malgré l’importance qu’il aura revêtue dans la constitution de ce qu’est aujourd’hui la nation française, semble encore brûler les yeux de nombre de dirigeants politiques qui préfèrent en détourner le regard.

Certes Nantes ne pouvait dénier longtemps son triste rang de premier port négrier de France. Mais il est à noter qu’elle s’est penchée beaucoup plus tôt que les autres villes esclavagistes sur son passé. Bien avant la loi Taubira reconnaissant les traites et les esclavages comme crime contre l’humanité (2001), c’est à l’occasion du 150e anniversaire de la seconde abolition, en 1998, que le conseil municipal de la cité ligérienne prend la décision d’ériger un monument aux victimes. Confié à l’artiste polonais Krzysztof Wodiczko et à l’architecte Julian Bonder, il aura tout de même fallu du temps pour arriver jusqu’à sa livraison en mars 2012.
Aucun lieu de mémoire spécifique n’existe à Bordeaux

Maire durant toute cette période, Jean-Marc Ayrault fait de ce mémorial « un projet politique » comme il l’écrivait alors : « Assumer un tel passé, sans esprit de repentance, permet aujourd’hui de mener nos combats les yeux grands ouverts. 

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46ème Congrès de l’Association des Historiens des Caraïbes

historiens_caraibes-325La 46e conférence annuelle de l’association des historiens des Caraïbes aura lieu à Fort-de-France et à Schœlcher en Martinique du dimanche 11 mai au vendredi 16 mai 2014. Les inscriptions seront ouvertes le dimanche après-midi, et les séances débuteront dans l’après-midi. La fête de la conférence et notre dîner dansant annuel – tous les deux fortement recommandés et étant les éléments centraux de cette organisation – auront lieu jeudi soir, le 15 mai, et l’option d’un voyage à des lieux historiques à proximité, y compris à Saint-Pierre, est prévu pour le vendredi 16 mai. Veuillez faire vos plans de voyage en conséquence.

LIEU, HÉBERGEMENT ET PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE :

Les activités de la Conférence auront lieu à deux endroits, l’historique cœur de Fort-de-France (à Atrium, l’hémicycle du conseil général, et la Bibliothèque Schœlcher), et à Schœlcher à l’Université des Antilles-Guyane, Bibliothèque Universitaire.

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Esclavage et Shoah veulent faire mémoires communes

— Par Alice Géraud —
shoah_esclavage-3Les institutions juives et les Français d’outre-mer signent ensemble un mémorandum contre la concurrence mémorielle, fonds de commerce de Dieudonné.

C’était avant que l’on invente le concept de concurrence mémorielle. En 1685, dans son article premier, le Code noir, réglementant la traite négrière dans les îles françaises, enjoignait les officiers du roi à «chasser hors de nos îles tous les Juifs qui y ont établi leur résidence». Ces derniers n’étant pas habilités à jouir du privilège de l’exercice de la traite. Ou comment rassembler en un seul document officiel ces deux haines de l’autre que sont la négrophobie et l’antisémitisme. «Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous», préviendra trois siècles plus tard Franz Fanon à l’attention des Antillais.

Un Mémorial contre l’esclavage

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27 avril 1848

abolition_esclavage-2L’histoire retient le nom de Victor Schoelcher, mais de nombreux auteurs ou philosophes des Lumières se réclamaient de l’ anti-esclavagisme, et l’abolition en France est issue d’un long processus qui demanda une petite centaine d’année. Influencée d’une part par l’abolition maîtrisée dans les colonies britanniques et profitant de la « révolution » de 1848 pour enfin appliquer les textes de 1791 et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’état français abolit l’esclavage le 27 avril 1848.

Décret relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises
du 27 avril 1848

Au nom du Peuple français.
Le Gouvernement provisoire,

Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité.

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Césaire, Néruda, Tagore. Pour Un nouvel Humanisme!

Exposition 24 avril - 01 septembre 2014, Jardins de l’ancien Hôtel de ville.

— Présentation —

universel_reconcilieAimé Césaire, Pablo Neruda et Rabindranâth Tagore éclairent nos questionnements sur le projet humaniste contemporain, à l’heure où aucun espace culturel ou géographique ne peut s’arroger seul le droit de le définir.
L’exemplarité pionnière de leurs messages à conduit l’UNESCO à créer, en octobre 2010, le programme Tagore, Neruda, Césaire, Pour Un Universel réconcilié , pour cadre opérationnel interdisciplinaire et durable » sur cinq grands sujets convergents qui les mettent en résonance et éclairent nos questionnements actuels

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« Eléments traumatiques à la Martinique, les vivre et les surmonter », de Claire-Emmanuelle Laguerre

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Sous l’angle d’une psychologie géopolitique clinique, cet ouvrage questionne les répercussions des événements traumatiques actuels ou transmis rencontrés à la Martinique (traite négrière, névrose du colonisé, catastrophes naturelles). Il analyse la façon dont le trauma s’est figé dans un complexe culturel transmis de génération en génération. Il propose d’évaluer les capacités du Martiniquais à faire face aux événements traumatiques en ouvrant une réflexion sur la piste d’une justice restaurative, une des réponses possibles pour une réconciliation nationale.

Introduction

L’événement traumatique est un événement hors du commun pouvant toucher n’importe quel individu. Il peut provoquer des troubles psychologiques engendrant dans certains cas, des réper­cussions à long terme, sur la santé mentale. D’ailleurs, les symp­tômes psychiatriques observés et survenant suite à un événement traumatique sont décrits dès l’Antiquité dans les épopées, chro­niques et autres récits. Mais il faudra attendre trois millénaires pour que les médecins, psychologues et psychiatres proposent une nosographie spécifique de la névrose traumatique et de la né­vrose d’effroi. Il faudra encore attendre que les études s’intéres­sent aux vétérans de la guerre du Viêt-nam pour que les classifi­cations internationales des troubles mentaux individualisent les troubles de stress post-traumatique (TSPT).

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« Claude Gueux », un manifeste contre la peine de mort.

—Par Roland Sabra —

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Le combat pour l’abolition de la peine de mort est une constante chez Hugo. Dés 1827 il écrit « Le dernier jour d’un condamné un mort », publié en 1829. Il en écrira trois préfaces. En 1834 il reprendra le thème avec « Claude Gueux » dont nous avons eu la possibilité de voir une représentation à Fort-de-France cette semaine. En 1848, le 15 septembre à l’Assemblée constituante il déclare : « « Je vote pour l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. » En 1862, dans Les Misérables, il dénonce le système du bagne.

« Claude Gueux » est un texte court d’une vingtaine de pages bien moins souvent présenté que « Le dernier jour… » objet d’un véritable engouement théâtral. Pas une année au Festival d’Avignon sans qu’il n’y ait cet Hugo là.

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Maryse Condé se livre et se délivre

Maryse Condé : La vie sans fards, Paris, J.C. Lattès, 2012, 334 p., 19 €.

maryse-conde-Par Michel Herland – En plaçant d’entrée ce livre de mémoires sous l’invocation de Jean-Jacques Rousseau et de ses Confessions, Maryse Condé (née en 1937) annonce la couleur. Loin de vouloir dresser pour la postérité une statue à sa gloire, elle livrera aux lecteurs le récit « sans fards » de ses années de jeunesse. Ce livre devrait passionner, au-delà des admirateurs de l’auteure de Ségou (publié en 1984), les Africains, sans parler de tous les Européens ou Antillais qui, comme elle, ont laissé une part d’eux-mêmes sur « le continent ». C’est pourtant en Haïti que ces nouvelles confessions ont fait le plus de bruit (1) quand il est apparu que le père de Denis, le fils aîné de M. Condé, né en 1956, n’était autre que Jean Dominique (1930-2000), une figure de la résistance contre les Duvalier, coupable d’avoir abandonné Paris et sa jeune maîtresse passionnée lorsqu’il apprit qu’elle était enceinte de ses œuvres.

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16 pluviôse, an II : la Convention abolit l’esclavage dans les colonies

C’est le 4 février 1794 que la Première République abolit l’esclavage.

abolition-1794Le débat abolitionniste soulevé par les Lumières devait trouver son premier écho pendant la Révolution française.

Discours d’un des députés de Saint-Domingue, 
M. Louis-Pierre Dufay
Extraits sélectionnés par 
Rosa Moussaoui et Jérôme Skalski
Législateurs de la France, nous vous devons compte de la situation de Saint-Domingue. Le sang des Français a coulé. La torche de la guerre civile a été allumée à Saint-Domingue par les contre-révolutionnaires, ayant à leur tête Galbaud, le second et l’ami du perfide Dumouriez. (…)

Nous allons vous découvrir la plus atroce des trahisons, la plus infâme des coalitions. Vous serez touchés des maux que nous avons éprouvés, et en même temps étonnés que le reste de nos concitoyens ait échappé à tant de dangers. Je réclame votre attention.

Galbaud a voulu servir l’orgueil des Blancs, propriétaires comme lui, la plupart perdus de dettes avec l’air de l’opulence, ou dont les engagements égalaient les capitaux. Il a rallié à son parti tous ces fastueux indigents qui, trop connus des commerçants de France, et ne pouvant plus abuser de leur crédulité, voulaient depuis si longtemps amener leur indépendance de la France, ou au moins être indépendants de leurs créanciers.

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Agenda des actions africaines en région parisienne de Février 2014

– Si vous souhaitez recevoir cet agenda régulièrement chaque début de mois, sachez qu’il est gratuit : il suffit de m’autoriser à vous le transmettre jp.vanhoove@wanadoo.fr – si vous souhaitez ne plus le recevoir merci de faire STOP – Si vous pouvez le retransmettre à vos amis c’est encore mieux : voir aussi à la fin de ce document

Anniversaire, commémoration, journées mondiales …

le 3 février : jour des Héros mozambicains

le 4 février : Premier décret de l’abolition de l’esclavage en France (1794)

le 7 février : Fête de l’indépendance de Grenade (1974)

du 14 février au 3 mars : 9e édition de la Semaine Anticoloniale et Antiraciste organisé par « Sortir du Colonialisme » – Le 23 février de 2005 l’Assemblée nationale votait un amendement scélérat sur le bilan positif de la colonisation. Pendant plus de quatre siècles la France a participé activement à la traite négrière, à la déportation des populations de l’Afrique sub-saharienne.

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« Résistances, Rebellions, Révoltes et Révolutions, Océan Indien, Antilles, France (1750-­1850) »

Le Grand Séminaire d’Histoire des outre mers français (GSHOM)« Résistances, Rebellions, Révoltes et Révolutions, Océan Indien, Antilles, France (1750­1850) »

le_negre_armeTélécharger le dossier en pdf

GREHDIOM et CAGI-CRPLC (Université des Antilles et de la Guyane) IHRF (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), CRESOI (Université de La Réunion)

Ces dernières années ont vu les études sur la Révolution française se décentrer et prendre davantage en considération les événements qui dans l’Empire colonial français avaient constitué en soi une dynamique révolutionnaire, entraînant en retour dans la métropole un nouveau cycle de radicalisation. Ainsi les rapports entre la métropole et son empire ont pu être repensés dans une interaction féconde, donnant à comprendre la façon dont le débat sur les colonies, sur le statut des personnes, esclaves, libres de couleur, colons, marins et soldats, sur la politique extérieure de la France, se trouvaient au centre de la décennie 1789-1799. Créé à l’initiative de Sudel Fuma (CRESOI) en septembre 2011 lors du colloque organisé à La Sorbonne par L’Institut d’Histoire de la Révolution française, en partenariat avec l’Université des Antilles et de la Guyane (GREDHIOM et CAGI-CRPLC), « Les Colonies, la Révolution française, la loi »1, ce projet de recherche pluriannuel a pour ambition de travailler à dresser la typologie des formes, modalités et stratégies des résistances, soulèvements, révoltes, et révolutions de tous types qui ont pu dans l’espace de l’Outre-mer français incarner autant de formes de contestation face à des situations de domination coloniale diverses et variées.

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Alexandre Cadet-Petit, la vie passionnément

—Par Dominique Berthet—

alex_cadet-petitL’annonce de la disparition inattendue, d’Alexandre Cadet-Petit a consterné ses nombreux amis. Enfant des Terres Sainville, c’est dans son atelier rue Jules Monnerot qu’il a été retrouvé sans vie le 13 janvier dernier. Au cours de nos fréquentes conversations, il évoquait souvent son enfance dans ce quartier populaire. Il en parla d’ailleurs lors d’un colloque que j’avais organisé en 2007 sur « L’art dans sa relation au lieu ». Il racontait qu’il avait quatre ans lorsque son père est décédé aux Terres Sainville. Il ajoutait : « Aussi loin que je me souvienne, je suis très vite devenu l’homme du lieu maison, un enfant éveillé et curieux dans un univers féminin : une mère et deux sœurs qui me bourrent d’attention. Il me semble que pour elles, je n’étais qu’un fragile bonbon en boîte, peut-être “pour ne pas que celui-là aussi s’en aille”. La pression du “s’en aille” est d’ailleurs si forte que très vite je griffonne, peins, démonte, fabrique, grimpe, répare, polis, cloue. Et puisque tout le monde voit qu’il ne part pas, mon parrain m’offre ma première boîte à outils vers six ou sept ans […] »1.

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Mary Prince : le témoignage d’une esclave

—Par Selim Lander —

Affiche Mary Prince Light B (1)Mary Prince, née « vers 1788 » dans l’archipel des Bermudes, a été esclave jusqu’en 1833, date de l’abolition de l’esclavage par la Grande-Bretagne. Elle a laissé sur la condition servile un témoignage dont il n’existe pas l’équivalent en français. Les hasards de son existence l’avaient conduite à Londres où, après maintes tribulations, elle fut recueillie par Thomas Pringle, le secrétaire de la société anti-esclavagiste. C’est dans la maison de ce dernier qu’elle a dicté son récit, publié en 1831 sous le titre The History of Mary Prince, a West Indian Slave, ouvrage qui a connu deux rééditions la première année et n’a pas peu contribué à populariser la cause abolitionniste. Mary Prince raconte dans une langue sans fioriture mais avec peut-être d’autant plus d’éloquence les horreurs de l’esclavage. Elle le fait avec la naïveté d’un être simple, qui ne demande qu’à aimer et être aimé, qui a adhéré avec enthousiasme au christianisme, mais dont le destin a voulu que, après une enfance heureusement épargnée, elle tombe sur une série de maîtres vindicatifs et cruels. Les châtiments réservés aux esclaves étaient réputés plus durs dans les colonies anglaises que dans les colonies françaises (voir par exemple là-dessus le Père Labat).

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Parutions de décembre 2013

 parutionsLE TÉLÉPHONE DE GRAND DANGER
Un téléphone pour sauver des vies de femmes
Patrick Poirret
Pas moins de 38% du total des meurtres de femmes sont commis par des partenaires intimes. Face à ce constat alarmant, le Procureur Général Patrick Poirret cherche à élaborer un dispositif destiné tout à la fois à empêcher le passage à l’acte et à sécuriser les femmes – et les enfants – en très grand danger. Un téléphone d’alerte de grand danger va ainsi être mis en place à titre expérimental. Voici comment ce dispositif a pu exister, faire ses preuves. Sa mise en place à fait l’objet d’une véritable politique de justice partenariale, tout à fait inédite en France. Aujourd’hui il va être généralisé à l’ensemble des départements.

(Coll. Antidotes, 14,5 euros, 140 p., décembre 2013) EAN : 9782343024745

LA CITOYENNETÉ AU FÉMININ
Maudy Piot
Le 11 avril 2013, à l’Hôtel de Ville de Paris, l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir », célébrait son dixième anniversaire. Avec comme mot d’ordre : Femmes handicapées, citoyennes avant tout ! Voici une petite association qui a du mal non seulement à vivre mais à acquérir une visibilité dans un univers à dominante essentiellement masculine, qui bouscule les idées reçues, impose la présence des femmes handicapées au coeur de la société.

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Un monument pour les Réunionnais.

Par Patrick Singaïny.—

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 Le phare est un terme qui désigne un guide lumineux pour les voyageurs ou les visiteurs. Placé en apposition (exemple : projet-phare), le mot désigne un modèle.

  Eriger le phare de Sainte-Suzanne1 en modèle, en s’appuyant sur sa fonction première, est au cœur de cette appropriation artistique. Si le phare de Sainte-Suzanne guide le voyageur à plusieurs kilomètres au large, son éclairage, selon moi, peut se mettre au service de celui qui vit à terre en lui permettant de devenir un guide lumineux pour et en lui-même.

 

 Jusqu’ici, quand la lumière du phare éclairait du côté de la zone terrestre, son rayon éblouissant rencontrait un adhésif opaque de couleur blanche destiné à empêcher que le voisinage soit gêné par son éclat. Aujourd’hui, en lieu et place de l’adhésif, c’est le drapeau de La Réunion2 qui remplace ce cache vierge de couleurs. Ainsi, quand le phare indique à ceux du large la meilleure voie, il fait de même à ceux qui, à terre, se tournent vers lui.

 Mon appareillage artistique, inspiré par ce que j’ai appelé une esthétique du futur antérieur3, se double d’un habillage lumineux de la partie inférieure du monument historique : trois projecteurs diffusent continuellement les couleurs du drapeau national.

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« Florebo quocumque ferar », ou l’importance de l’analyse des symboles

— parGilles GAUVIN, Docteur en histoire contemporaine—

drapeau_reunionEn 1925, le gouverneur Merwart créait un blason pour La Réunion qui, jusqu’au début des années 1980, figurait sur des ouvrages, des cartes postales ou était même utilisé comme fanion par certains clubs sportifs. Il était surmonté de la devise de la Compagnie des Indes, à qui la mise en valeur économique de l’île avait été octroyée par le roi de France : « Je fleurirai partout où je serai portée ». Phrase magnifique par son sens, si l’on songe à la symbolique qu’elle peut constituer aujourd’hui pour toute la communauté réunionnaise disséminée sur la planète, mais phrase terrible lorsqu’on sait à quoi fut associée cette Compagnie qui participa à une mondialisation économique écrasant les individus, esclaves ou colons, pour des objectifs guidés par l’intérêt d’une exploitation commerciale au profit de quelques-uns. Et pourtant cette phrase fait partie de l’histoire de la construction de l’identité réunionnaise. Dans Marianne, à la fois symbole de la République et figure du marronnage, Davy Sicard a magnifiquement chanté ce double visage de notre histoire qu’il nous faut assumer et à partir duquel nous pouvons sans peur nous ouvrir au monde.

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Cinéma en décembre

—Par Selim Lander —

hunger_games-2Heureuse moisson, ce mois de décembre, à Madiana, avec en particulier une sortie récente que l’on ne serait pas attendue à voir à l’affiche, Les Garçons et Guillaume, de et avec Guillaume Gallienne, ce comédien talentueux qui fait des lectures sur France Inter tous les samedis en milieu de journée – cette émission, « Un peu de lecture, ça peut pas faire de mal », d’autant plus prisée par les auditeurs martiniquais qu’il ne risquent pas de trouver l’équivalent sur les chaînes locales dont la programmation est toujours aussi vulgaire et désolante. Pour en revenir à ce film dont on peut résumer l’argument – un garçon que tout le monde croit homosexuel effectue un apprentissage de la vie compliqué avant de s’apercevoir que s’il aime beaucoup la féminité et les femmes, au point d’avoir voulu leur ressembler, il en est aussi tout simplement amoureux – c’est une merveille de grâce, de poésie, de délicatesse, avec ce qu’il faut d’humour et de recul de la part du principal protagoniste (interprété donc par l’auteur qui joue également le rôle de la mère) pour que cette histoire au fond douloureuse reste constamment légère.

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Nelson Mandela, une ligne morale

Le leader de l’ANC a changé son pays par la lutte et le  » respect des ennemis « . Souvenirs d’un ancien soldat afrikaner devenu écrivain de l’antiapartheid
—Par Mark Behr —
mandela-360J’avais 21 ans lorsque j’ai entendu le nom de Nelson Mandela pour la première fois. A l’époque, j’avais obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires dans un lycée afrikaner, avec l’histoire parmi les matières principales. J’avais participé fièrement, en tant que soldat, à la guerre menée par l’Afrique du Sud en Angola, et je m’apprêtais à infiltrer le Congrès national africain (ANC) pour le compte du gouvernement.

Nous étions en 1984 et je visitais l’une des universités sud-africaines connues pour son progressisme. A l’autre bout du campus, des voix puissantes chantaient :  » Nelson Mandela, un jour il nous libérera, du pays de l’apartheid.  » Je m’étonnai :  » En l’honneur de qui, ce chant ?  » Ce à quoi mon compagnon anglophone répondit :  » D’un quelconque terroriste emprisonné à Robben Island. « 

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En réponse à la lettre d’Alex Lollia aux intellectuels de la Guadeloupe

 —Par Frantz SUCCAB, Chroniqueur indépendant- Auteur dramatique —

oreiles_boucheesCher Alex Lollia

J’entends bien votre appel, quoique vous disiez ne pas entendre notre voix, ni la mienne ni celle de plus d’un qui n’ont de cesse de « l’ouvrir ». Ils l’ouvrent sur le sort fait à notre pays et notre peuple. Ils ne se contentent pas de dénoncer les injustices –du moins celles dont ils ont connaissance en l’état de l’information telle qu’elle est en Guadeloupe –. Ils tentent surtout de faire comprendre au plus grand nombre les enjeux réels de la lutte émancipatrice. Ils préconisent maintes et maintes pistes dont l’une, et non des moindres, est d’unir les énergies sociales, politiques et culturelles qui sont susceptibles de l’être pour fonder une bonne raison politique : un nouvel espace public pour une autre Guadeloupe. Une Guadeloupe qui s’appartienne.

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