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La Chapelle du verbe incarné fête sa première décennie en Avignon

 — Par Alvina Ruprecht —

Carnets d’Avignon.

La Guadeloupe a brillé par son absence lorsque 200 personnes se sont retrouvées dans la salle de théâtre, rue des Lices, mardi le 17 juillet pour fêter la première décennie de la Chapelle du Verbe incarné. Ce fut la confirmation d’une réussite artistique et humaine du projet de Greg Germain et Marie Pierre Bousquet, concepteurs d’une entreprise unique dans l’histoire du théâtre français.

La compagnie de production : Théâtres d’Outre-mer en Avignon (T.O.M.A.), établie dans l’ancien couvant de la Chapelle du verbe incarné, fut conçu pour mettre en valeur les théâtres originaires des départements français de la Caraibe,de l’Amérique, de l’Océan indien et du Pacifique du Sud, ainsi que le travail de tous les ressortissants de ces régions et de tous ceux pour qui le francais est une des langues véhiculaires et qui, par ce fait, participent à la redéfinition de ce nouvel espace interculturel qu’est devenu la France au XXIe siècle.


Il fallait un engagement passionnel, une volonté de fer et un regard visionnaire, capable de passer outre les obstacles matériels et idéologiques d’une entreprise qui, au départ, posait énormément de problèmes.

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Droits d’auteurs? C’est le mauvais problème.

— Par Alvina Ruprecht —

Il y aurait une réponse a faire à cet article de Nathaniel Herzberg, surtout étant donné les débats sur les rapports entre les artistes originaires de la « périphérie » et les institutions du « centre », débats qui battent leur plein actuellement sur le territoire de la  France. Le  journaliste  passe à côté d’un autre aspect du problème qui est aussi important que celui du  pouvoir des auteurs sur leurs textes dramaturgiques.

Tout ceci  a éclaté  lors de la discussion qui a eu lieu pendant la table ronde de la semaine de la Caraïbe organisée dans le Petit Studio du Louvre à Paris au mois de mars (2007) et à laquelle j’ai eu le plaisir d’assister. Le désir de Koltès de voir le personnage joué par un acteur d’origine arabe entre dans la discussion sur la marginalisation des acteurs d’origine antillaise et africaine qui ont du mal à pénétrer les institutions  canoniques du théâtre français,  milieu fermé et blanc qui exclut systématiquement  ceux qui ne leur ressemblent pas. Les témoignages dans ce sens ont fusé pendant cette table ronde et c’était  très embarrassant, voire une honte pour la  France,  d’entendre  des comédiens  raconter qu’ils suivent des formations, qu’ils acquièrent un statut professionnel  mais après , quoi faire?

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« Tristissimes » : Yoshvani Medina convie le public martiniquais à une étrange cérémonie.

 — Par Alvina Ruprecht —

 

Dans dans un espace circulaire où les murs sont recouverts de tentures noires, les acteurs se livrent aux pulsions archaïques d’un monde d’avant l’histoire, espace/temps des récits fondateurs où convergent des héros mythologiques, des paraboles bibliques et des contes merveilleux.

Le point de départ de cette œuvre est un texte dramatique intitulé Quelques histoires d’amour très très tristes, de l’auteur cubain Uliseo Cala, traduit de l’espagnol par Pierre Pinalie et adapté à la scène par Medina. Il faut dire que ce spectacle, à la fois gênant et troublant, nous a éblouis et bouleversés (même après deux heures sans entracte).

Cette manifestation d’un metteur en scène dont l’esthétique théâtrale révèle une recherche scénique extrêmement raffinée, ramène le spectateur à une époque révolue d’expérimentation corporelle tout en le plongeant dans les courants les plus actuels de la scène contemporaine. Nous y reconnaissons le processus rituel des années 1970 : les expériences de Grotowski et de l’Américain Richard Schechner, ainsi que celles de la scène post-holocaust des artistes polonais qui faisaient émerger les acteurs des tas d’ordures en hurlant leur douleur – signe d’une vie renouvelée après la destruction de la 2e guerre mondiale..

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Dimanche avec un Dorlis

— Par Alvina Ruprecht —

dorlisUne production de la compagnie du Tout-monde
Texte : Patrick Chamoiseau
Mise en scène: Greg Germain
Scénographie et costumes: Erik Plaza-Cochet
Paysage sonore: François Leymarie
Eclairagee: Valérie Pétris

Distribution:
Gunther Germain Dorlis
Amel Aidoudi la femme

Créée à la Chapelle du verbe incarné en 2004 , la pièce de Chamoiseau est reprise cette année en Avignon avec la même distribution. Décidément , Greg Germain a une prédilection pour la psychanalyse, surtout depuis sa mise en scène de la Damnation de Freud ou les ethnopsychanalystes ont voulu montrer l’efficacité de certains rituels africains qui ont précédé de loin la psychanalyse européenne.

Pour sa part, Patrick Chamoiseau semble reprendre une thématique, déjà exploitée par Ernst Pépin (L’Homme au bâton) ou un personnage mystérieux pénètre chez les femmes la nuit pour les violer avec son bâton. Un cas d’ hystérie collective? la projection de femmes frustrées? La manifestation d’un esprit de nuit? Les rumeurs courent et l’imaginaire populaire s’enflamme. Il suffit de dire que dans le panthéon des créatures « magiques » issues de la tradition afro-caribéenne, les Soucougnans et les Dorlis, occupent une place privilégiés mais sur le plateau de la Chapelle du verbe incarné; cet esprit de nuit perd un peu son rayonnement.

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