273 search results for "le geste et la matière"

Avis de parution de mai 2014 : Sociologie, Monde des Caraïbes, Questions de genre…

martinique_napoleion

 MARTINIQUE NAPOLÉONIENNE
1802-1809 – Entre ségrégation, esclavage et intégration
Lionel Trani
Préface de Bernard Gainot
SPM
La signature de la paix d’Amiens en mars 1802 permet au premier consul Bonaparte de récupérer les colonies occupées par les Britanniques depuis 1794-1796. La Martinique accepte d’entrer dans l’Empire français tout en conservant sa société hiérarchisée : l’esclavage et la traite négrière se maintiennent. L’île est éloignée de la tempête révolutionnaire mais plongée dans le blocus britannique. Les luttes politiques et économiques se multiplient fragilisant le pouvoir français dans la colonie.

(38 euros, 420 p., mai 2014) EAN : 9782917232118
EAN PDF : 9782336348216 

*****

***

*

… MONDE CARAÏBES …

… Avis de parution …
mai 2014.

→   Lire Plus

« Claude Gueux»

Victor Hugo, orateur de la liberté.

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
la_liberteClaude Gueux, c’est d’abord le titre d’un bref  roman de Victor Hugo  paru en 1834  et dénonçant la peine de mort, mais c’est surtout une critique virulente  de l’application des peines. L’histoire est en partie fondée sur des faits réels. Pour avoir volé du pain pour nourrir sa famille, Claude Gueux  un homme jeune de 36 ans  est emprisonné. C’est un homme doux  et à l’âme noble, il a une certaine aura sur les autres prisonniers et s’attire leur respect et leur sympathie. Ce qui lui vaut l’inimitié  des  geôliers, en particulier monsieur Delacelle, gardien chef qui ne cache pas sa haine  farouche envieuse, et impitoyable à son égard. 

→   Lire Plus

Claude Barrère :  » Célébration Matnik »

Une naissance de l'esthétisme

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

celebration_matnikClaude Barrère semble avoir pour épouse la lumière et pour muse  la mélancolie. Un sentiment de solitude parcourt ses toiles comme un souffle d’air frais et apaisant.

Vient-il d’un choix intime ou d’une volonté esthétique significative ? Claude  exprime le souhait  d’être subjugué par la puissance  émotive de ce qu’il regarde. Il aspire à une complicité tacite, à une soumission volontaire. On peut le dire réaliste…naturaliste, dans un style qu’il aime à teinter parfois d’une allusion  contemporaine non explicite. Sa peinture révèle le souvenir d’un autrefois permanent, comme une nostalgie silencieuse qui ne le quitte pas. Une peinture expressive et raffinée, attentive aux jeux de lumière,  qu’il  dissimule ou fait jaillir à travers des ombrages magiques. Ou pire, du vide qu’il emplit de silhouettes réfléchies. Mais la façon qu’il a de se laisser aborder discrètement comme en filigrane par l’expression et le geste contemporain laisse percer la perspicacité sensible et la singularité de toute son œuvre.

→   Lire Plus

« Alentours » de Roland Pavilla

A la Bibliothèque Schoelcher

pavilla_alentours-4

— Par Jean-Marc TERRINE, commisaire d’exposition—
Exposition des œuvres de l’artiste Roland « Bobby » PAVILLA, du 12 au 29 mars 2014, à la Bibliothèque Schoelcher. Artiste autodidacte, il vient avec sa culture populaire, sa pratique du jardin créole, avec son réservoir de couleurs, de formes et de matières pour inonder l’espace des pas perdus de la médiathèque.
Roland PAVILLA, vient aussi avec son regard insolite pour troubler l’uniformisation du monde, du monde de l’art. Cette coulée du nord, descend des mornes du Marigot et de Sainte-Marie. Cette voix d’un créateur autodidacte, qui arrive avec ses cosmogonies propres, nourries dans les bandes, les traces, et les bordures ; à l’écart, dans lè lantou du pays.
Roland Pavilla est cet artiste hors normes. Il nous ouvre le regard, nous propose un autre chemin dans la pensée,  en ne restant pas prisonnier des hiérarchisations du monde. Son travail s’exprime avant tout sur des supports comme le bois, le contreplaqué, le métal ;  et avec des matériaux qu’il combine avec la peinture comme la résine, le sable, les fibres végétales (pétales, écorces, branches), les graines….

→   Lire Plus

« Sainte Jeanne des Abattoirs » : en noir et blanc

Au Théâtre de Foyal 16, 17 et 18 janvier

—Par M’A —

 sainte_jeanneCe n’est pas la pièce la plus légère du répertoire brechtien, c’est même, sans doute, une des moins aériennes sur le plan de la dialectique.. Écrite en 1932, elle n’a jamais été représentée du vivant de l’auteur ne donnant lieu qu’à une lecture radiophonique partielle. Ce n’est que trois ans après sa mort que la création est faite à Hambourg en 1959.

Le thème de la pièce est directement inspiré de la grande crise de 1929. Pierpont Mauler, roi de la viande et magnat de la conserve, veut se débarrasser de ses concurrents en lesconduisant à la faillite, ce qui a pour conséquence « annexe » d’accroître le chômage et le désespoir des travailleurs. Jeanne Dark (!) militante exaltée des « Chapeaux Noirs » s’épanouit dans le registre de la commisération débordante, de la compassion dégoulinante, du pacifisme béât, de la religiosité désarmante. Elle désire le bien des ouvriers, eux qui n’en n’ont déjà pas beaucoup.

→   Lire Plus

« On n’éteint pas la haine par décret »

— Par Pascal Bruckner (Essayiste)—

antiracisme-325L’écrivain antillais Frantz Fanon aimait à rapporter les paroles de son professeur de philosophie : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. » Un antisémite était forcément un négrophobe, englobant l’un et l’autre dans une même animosité.

On sait qu’en France comme aux Etats-Unis Noirs et juifs ont partagé une même solidarité d’exclus : ils étaient ces invisibles de la société, bannis de l’espace public réservé aux seuls WASP (Blancs anglo-saxons protestants). Cette belle unité s’est fracassée : le juif n’est plus « le frère de malheur », selon Frantz Fanon, mais celui dont la tragédie, en l’occurrence la Shoah, ternit la mienne et m’empêche d’être son frère.

MÉMOIRES BLESSÉES EN CONCURRENCE

Il y a eu des génocides avant 1942 et toute l’histoire de l’humanité est l’histoire d’un crime contre l’humanité. Tout se passe comme si l’Holocauste avait ouvert un espace d’interprétation : dans un cas, c’est un événement ouvrant à l’intelligence des crimes de masse, et qui permet de regarder d’un autre œil l’extermination des Amérindiens, des Aborigènes australiens, des Arméniens, des Herrero en Namibie, les crimes du colonialisme et l’abomination de l’esclavage ; dans l’autre, une théologie négative qui fait des juifs et d’eux seuls les agents d’une élection maudite.

→   Lire Plus

Dominique Berthet, Pour une critique d’art engagée, L’Harmattan, 2013.

— Présentation par Sentier, artiste plasticien et enseignant au Campus Caraïbéen des Arts —

berthet_pour_une_critique_eL’engagement du critique pour Dominique Berthet est dans une grande proximité avec celui de l’artiste pour qui il s’agit de rendre visible un point de vue de la manière la plus indépendante possible. Il est crucial de comprendre que la création artistique actuelle est une démarche éminemment individuelle, unique, singulière. Avant d’être une production qui s’adresse à des spectateurs, des lecteurs ou des auditeurs, c’est une recherche personnelle, intime, secrète et silencieuse. Connaître ce qu’est le silence de l’intériorité est essentiel pour comprendre ce qu’est réellement une démarche artistique. La caractéristique principale de la création artistique est la communication de cette expérience d’isolement, de solitude, d’exploration de son propre imaginaire. L’artiste est le seul maître de sa pratique, un domaine dans lequel nul ne saurait intervenir à part lui. Il peut pratiquer dans tous les lieux où il peut puiser des ressources, où il trouve du matériel, où il trouve matière à spéculations et à improvisations. Il est seul à pouvoir circuler dans le labyrinthe de ses intuitions.

→   Lire Plus

Dieudonné fait ressurgir un antisémitisme postcolonial

— Par Jean-Loup Amselle (Anthropologue, professeur à l’EHESS) —

dieudonne_quenelle-325Même si des objectifs de stratégie politique personnelle, on peut l’estimer, ne sont pas absents de la campagne menée par Manuel Valls à l’encontre de Dieudonné, l’écho rencontré par celui qui n’est plus tant un comique qu’un homme politique, nécessite une analyse ne se contentant pas de reprendre les réflexions classiques sur l’antisémitisme français des années 1930.

En effet, la proximité de Dieudonné avec Jean-Marie Le Pen, et donc avec le vieil antisémitisme français, a obscurci la nouvelle configuration au sein de laquelle se déploie l’humour très spécial du locataire du Théâtre de la Main d’or.

→   Lire Plus

Agenda des actions africaines en région parisienne de Janvier 2014

Par Jean-Paul Vanhoove—

En Premier lieu permettez moi de vous adresser mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.  Que cette année soit aussi pour nous, submergé par l’information et les condamnations à l’emporte pièce, l’occasion d’aiguiser notre bon sens, de multiplier nos sources et d’analyser les choses avec bienveillance et humanisme.  C’est pour nous, simple citoyen, les seuls moyens dont nous pouvons encore disposer  pour échapper comme nous le pouvons aux manipulations médiatiques de notre époque qui font de nous les petits soldats au service de causes qui nous échappent.

 

→   Lire Plus

Réponse à Tony sur l’intégration de la loi.

— Par Jacky Dahomay —

la_loi-2Mon cher Tony,

Dans un mèl très bref tu dis que je n’aurais pas dû avancer l’idée que l’instance de la loi est mal intégrée. Cela signifierait selon toi qu’il y aurait une bonne manière d’intégrer la loi et qu’en Guadeloupe ce serait une mauvaise manière qui dominerait. En ce sens, je ferais une distinction entre bonne intégration et mauvaise intégration qui serait selon toi inacceptable. Il se pourrait que l’expression « intégration de la loi » soit confuse de ma part. J’explicite donc ce que je voudrais désigner par cette appellation.

J’entends par intégration de la loi l’intériorisation par le sujet de l’instance d’interdiction que comporte la loi. On pense inévitablement à Freud et à sa théorie du surmoi comme lieu d’un « tribunal intérieur ». Autrement dit, le sujet, par une série de stades de son évolution psychique, finit par intégrer par exemple l’interdit de l’inceste. Intégrer en ce sens signifie intérioriser ce qui ne venait pas de nous, ce qui comportait donc toute une dimension d’extériorité. C’est toute la complexité de l’éducation. Dans ce registre psychique, il est vrai qu’il est difficile de parler de bonne ou de mauvaise intégration car le résultat est l’existence des névroses.

→   Lire Plus

L’empire de la raison

 Corps, objet en jeu dans diverses modalités d’appréhension de l’existence

 — Par Victor Lina —

  clivageRésumé

L’usage courant des choses et des produits de la pensée illustre un terme possible du processus de la constitution du sujet. Son aliénation plus ou moins précoce à l’ordre qui le précède s’actualise dans un choix obligé. L’émergence du symbole en est une issue contrastée.

Mot clés  Objet, corps, symbole

 « Il y a de la violence au principe de toute valorisation »

 C.L-STRAUSS

 L’arbitraire décision de séparer et par conséquent de dégager la partie du tout participe de l’accès au symbolique. Cela est notamment amené par Freud quand il met en évidence, dans la dernière partie de son œuvre, le clivage, la spaltung, la refente pour rendre compte d’un fait clinique qui est la perversion fétichiste. « Celle-ci révèle une double position du sujet, la coexistence d’une double affirmation contradictoire : l’absence du pénis chez la femme et son démenti par la création d’un fétiche qui rend la femme acceptable comme objet sexuel. » Instaurant la consistance de ce bout virtuellement détaché, cet artifice permet au sujet d’admettre que la femme, sinon de l’avoir, puisse l’être, être un objet sexuel, mais également être le phallus.

→   Lire Plus

Avis de parution … septembre 2013

l_harmattan

 

 Notre newsletter est disponible au format Excel

Notre newsletter est disponible au format Excel

L’IMPLANTATION COMMERCIALE
Alain Laguerre, Georges Virassamy
Sous la direction de Georges Virassamy et Alain Laguerre
L’implantation commerciale d’une entreprise est un acte fort reposant à l’origine sur des considérations industrielles ou commerciales. Mais les pouvoirs publics ont introduit des éléments qui pervertissent la rationalité du choix d’implantation, notamment des incitations fiscales. Par ailleurs, des contraintes (environnementales, d’urbanisme) réduisent voire suppriment le désir d’implantation. Celle-ci doit constamment concilier pouvoir public de volonté et pouvoir privé de volonté.

(Coll. C.E.R.J.D.A, 18 euros, 184 p., septembre 2013) EAN : 9782343007557
EAN PDF : 9782336322308  EAN ePUB : 9782336672397

PACIFIQUE DE PROVINS ET MAURILE DE SAINT-MICHEL
Missionnaires capucins et carmes aux Antilles
Julia DAVID, Bernard Grunberg, ROMAIN ZERBIB
Carmes et capucins ont participé aux premières étapes de la colonisation française des Petites Antilles. Seuls deux d’entre eux nous ont laissé un témoignage de leur mission et de leurs actions : Pacifique de Provins (1588-1648) et Maurile de Saint Michel (1615-1659).

(Coll. Corpus Antilles/Sciences sur les Indiens de la Caraïbe, 38,5 euros, 390 p.,

→   Lire Plus

Quand des députés de la République légitiment le permis de tuer

—Par Yann GALUT, député PS du Cher, fondateur et porte-parole de la Gauche forte; Patricia SCHILLINGER, sénatrice du Haut-Rhin, fondatrice et porte-parole de la Gauche forte; Mehdi Thomas ALLAL, délégué général de la Gauche forte.—

permis_de_tuerDes responsables de la Gauche forte dénoncent la virulence des attaques dont les institutions garantes du respect de l’ordre font l’objet.

«L’affaire du bijoutier de Nice» en dit long sur l’état de notre société et les comportements inacceptables de l’UMP «buissonnisée».

Un fait divers devenu viral

Le fait divers dramatique occupe ainsi la première place dès le soir du 11 septembre, avec des reportages sur toutes les chaînes nationales et d’information continue, un duplex organisé devant le commissariat, un microtrottoir où la colère des habitants est filmée, un sujet sur les braquages de bijouterie, une reconstitution en 3D de la scène du crime…

L’effet boule de neige est indéniable. La complexité de l’affaire n’a pas toujours été abordée les premiers jours, l’aspect émotionnel et le point de vue du bijoutier faisant l’objet d’une mise en valeur particulière : témoignages de bijoutiers braqués le jeudi, puis le vendredi soir — dont le trouble face à leur souvenir des faits ne pouvait que susciter l’empathie —, analyse des faibles «risques» de peines encourues par le bijoutier… Tout conduisait le téléspectateur à s’identifier à cet artisan, qui n’aurait fait que réagir légitimement à une agression très violente.

→   Lire Plus

ElokAnS de LaRose : n°56 Aktialité – parution du 2 septembre 2013

— Par Véronique LaRose —

elokans-360Ce 56ème numéro clôture l’aventure d’ELOKANS.

Cette newsletter aura été rédigée bénévolement de novembre 2006 à novembre 2008, puis d’octobre 2010 à septembre 2013. Avec ce support, j’ai tenté de relayer des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien.

J’espère qu’ELOKANS aura participé à la diffusion d’initiatives légitimes, portées par des personnes de

convictions. Je souhaite que ces actions continuent à être transmises via des vecteurs de communication décidés à soutenir cette émergence kréyol.

Je remercie ceux qui ont permis à ELOKANS d’exister par leurs encouragements, leur bienveillance. Véronique Larose – espwa@hotmail.fr

ASSOCIATIONS – INITIATIVES

L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES propose un programme dense –contacts : 89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71 76 57 / 02 40 69 07 50 –memoire@outremer44.org

memoireoutremer@wanadoo.fr Programme complet en ligne : http://www.outremer44.com

samedi 7 et dimanche 8 septembre : MEMOIRE D’OUTRE MER tiendra un stand sur le Festival « La Folie des Plantes »
vendredi 13 septembre à 19h : vernissage de l’exposition « Paroles en voyage » de Lahcen OUJDDI
vendredi 20 septembre à 20h : rencontre littéraire avec Louis-Philippe Dalembert
samedi 21 septembre de 15h à 16h30 : atelier de découverte et d’initiation à la calligraphie animé par Lahcen OUJDDI

→   Lire Plus

A propos du traitement réservé à Derek Walcott lors du colloque Aimé Césaire

cesaire_derek

Hanétha Vété-Congolo
à
Monsieur Paul-Christian Lapoussinière
Président du Centre Césairien d’Etudes et de Recherches
Ducos, 97 224

Objet : Objection ferme au traitement pauvre réservé à Derek Walcott lors du colloque Aimé Césaire :
Œuvre et héritage, du 24 au 28 juin 2013

Monsieur,

Nous vous avons déjà adressé à l’écrit – donc pour marquer l’importance que nous accordons au geste et au sentiment – nos remerciements sincères concernant la tenue du colloque hommage à Aimé Césaire, Aimé Césaire : Œuvre et Héritage, s’étant déroulé à la Martinique du 24 au 28 juin 2013.

 

Il fallait qu’un tel colloque ait lieu pour la crédibilité et la cohérence intellectuelles et éthiques de la Martinique. La portée, politique, intellectuelle et philosophique de la poésie et des idées d’Aimé Césaire, étant implacablement indéniable et haute, ne pas célébrer le Poète scientifiquement, à la Martinique, en ce moment symbolique et signifiant de son centenaire, nous aurait sans aucun doute présenté, nous, Martiniquais, dans le royaume intellectuel et universitaire mondial, comme d’indignes, d’ingrats et d’exhilarants petits djendjen, vraiment, vraiment trop petits pour ce bien grand Père intellectuel.

→   Lire Plus

Carl Schmitt, Jünger, Heidegger : le nazisme des intellectuels

—Par Jean-Pierre Faye —

croix_gamCarte blanche. Pour le philosophe et écrivain Jean-Pierre Faye, soixante-dix ans après, il faut enfin admettre que ce sont trois grands esprits philosophiques – Heidegger, Jünger et Schmitt – qui ont fait le lit d’Hitler.

L’un des mots les plus usités dans l’après-guerre et qui, aux États-Unis, remplit des salles entières d’ouvrages sous ce titre, c’est « déconstruction » – et c’est le même terme en langue anglaise : deconstruction. Curieusement sa source initiale vient d’un mot allemand lui-même peu usité, employé une seule fois par le philosophe Heidegger (1889-1976) : Abbau.

Or le paradoxe, c’est que ce mot abondant et innocent en langue américaine, prend sa source chez ce philosophe allemand que nous révérions dans les années de guerre et d’après-guerre. Et pour découvrir, longtemps après la seconde guerre mondiale, qu’il a pris parti pour le IIIe Reich. Au côté du juriste Carl Schmitt (1888-1985), aujourd’hui encore enseigné – paradoxalement – comme référence en matière de droit constitutionnel de « l’Etat souverain », notamment par nos amis italiens.

Mais existe-t-il des écrits vraiment nazis de Heidegger, le philosophe auquel allait notre respect en raison de ses essais « existentiels » des années 1920 ?

→   Lire Plus

Crépuscule de la Négritude

— Par Selim Lander * —

 » Fortress of Negritude 2  » acrylics and watercolors on canvas 48″ x 48  » 2001

Texte publié initialement le 07/06/2006

« Ainsi la Négritude est pour se détruire, elle est passage et non aboutissement, moyen et non fin dernière…  » Jean-Paul Sartre

Il ne s’ agissait pas de métaphysique, mais d’ une vie à vivre, d’ un péril à courir, d’ une éthique à fonder et de communautés à sauver. A cette question, nous tâchâmes, vous et moi, de répondre… Et ce fut la Négritude…

Aimé Césaire, discours d’ accueil de Léopold César Senghor en Martinique, 1976.

L’ histoire de l’ invention de la Négritude a été plusieurs fois contée. La rencontre à Paris, au tournant des années trente de trois étudiants, l’ Africain, Léopold Sédar Senghor, le Martiniquais, Aimé Césaire et le Guyanais, Léon-Gontran Damas. Trois jeunes gens déracinés, trois poètes aussi pour lesquels l’ expression de le pensée politique passe d’ abord ou en tout cas tout autant dans l’ acte sacré de l’ écriture que dans les discours de tribuns. Le terme « Négritude » fut forgé par Césaire, d’ abord dans un article de la revue parisienne L’ Etudiant noir, puis dans le Cahier du retour au pays natal (1ère éd.

→   Lire Plus

Convergences Caraïbes 2013 : du 12 au 29 avril 2013

—  Par Marie GAUTHIER —

Pour la 3ème année consécutive, « Convergences Caraïbes »
présente au public du 12 au 29 avril 2013, les oeuvres d’une vingtaine d’artistes plasticiens.
Une première nouveauté en 2013, c’est la proposition d’un thème de réflexion où chaque artiste a la possibilité d’approfondir la singularité de sa démarche, d’engager et d’affirmer ce qui sous-tend sa pratique artistique.

Ce thème : « l’atelier de l’artiste ».

La deuxième nouveauté c’est l’ouverture simultanée de l’événement sur 3 sites : la Galerie de la Véranda à l’Atrium, la Galerie ODIS7 au Marin et la Galerie Tout Koulè au Village de la Poterie des Trois-Ilets.
Le thème de « l’atelier de l’artiste » est récurrent dans la tradition artistique, dans l’art moderne, ainsi que dans l’art contemporain : Le Titien, Vermeer, Courbet, Picasso, Brancusi, Dali, Jasper Johns, Ilia Kabakov, Miguel Barcelo, etc. Parfois « manifeste », parfois testament, face à l’histoire de l’art dans sa continuité et ses ruptures, c’est l’occasion pour l’artiste de montrer ses méthodes de travail en révélant quelques secrets de fabrication, les axes de sa démarche, la cohérence de ses partis pris plastiques et idéologiques, ses liens intimes avec la création.

→   Lire Plus

Le retour du « Cahier… » à la Fondation Clément : intense émotion par la grâce de Jacques Martial

—Par Roland Sabra —

Depuis 10 ans sa lecture du « Cahier d’un retour au pays natal » tourne autour du monde, Australie, Guadeloupe, Singapour, Fidji, Nouvelle Calédonie, New-York, Martinique, Paris, etc. avec aussi des retours, obligés, au pays natal de l’auteur. C’était le cas samedi soir à la Fondation Clément, en plein air. Moment inoubliable : les fils, au propre et au figuré, de Césaire, hallucinés et émus jusqu’aux larmes, et c’étaient de vraies larmes miraculeuses, ont vu de leurs yeux vu sur scène le Père de la nation martiniquaise. Alors que rien dans la corpulence de Jacques Martial ne renvoie à la frêle silhouette du poète, Césaire était là vivant parmi les siens. C’était Lui au premier jet du texte. Telle est la performance fabuleuse de Jacques Martial dans la nuit lumineuse d’un moment partagé.

Le spectacle avait commencé avec cinquante minutes de retard juste après l’arrivée de Catherine Conconne. Mais elle n’y était pour rien. On attendait l’avion de 19 h 15 qui avait du retard. La Fondation Clément se situe dans l’axe de la piste de l’aéroport.

→   Lire Plus

Qui a vidé la banque des békés ?

 

 

Par Marie-France ETHEGOIN dans Le Nouvel Observateur 17 janvier 2013 – N° 2515

 

 

Découverts abyssaux, prêts jamais remboursés, largesses accordées aux amis et aux partenaires en affaires. Pendant des décennies, le Crédit Martiniquais tenu par les puissantes familles créoles qui dominent l’économie de l’île, a dilapidé les économies des épargnants. Marie-France Etchegoin relève les dessous d’un scandale qui ravive les brûlures de l’histoire coloniale. La Martinique est un puzzle. Mémoires disparates, blessures séculaires, colères enfouies. Celles des fils d’esclaves contre celles des enfants de colon, des Noirs contre les Blancs, des « petits » contre les » gros ». Fin novembre, à Fort-de-France, il faut grimper sur les hauteurs de la ville pour avoir un aperçu de cette névrose insulaire. Jusqu’à la cour d’appel, qui siège dans un modeste préfabriqué surplombant l’époustouflante baie. C’est là, loin des regards, dans le ronron des climatiseurs, que l’on finit d’enterrer l’une des affaires les plus emblématiques de l’île. Le scandale du Crédit Martiniquais. Charles Rimbaud, 69 ans, crinière blanche et bretelles apparentes sous le blazer, écoute d’un air las les litanies de l’accusation. A la fin des années 1990, les en-cours de cet ex-promoteur en vue s’élevaient à près de 40 millions d’euros.

→   Lire Plus

« Lémistè » de Monchoachi

Monchoachi

à François Boddaert, Editions Obsidiane

 

…Je vous expose ma visée pour Lémistè dont Liber America que vous avez entre les mains, constitue un premier volet : il s’agirait d’un long parcours à travers les mythes, les magies, les rituels cérémoniels qui ont fait la présence des différentes parties ou lieux du monde, présence recouverte totalement de nos jours par la Civilisation : Amérique, Afrique-Océanie, Europe-Asie (se sont mes découpes), non évidemment dans le simple but de rapporter ceux-ci (je ne suis pas ethnologue), mais en les jouant, en les déplaçant, en les retournant, voire en les subjuguant, ceci en vue d’ébranler la vision calamiteuse du monde charriée par la dite Civilisation.

Comme tout poète, je n’ai à ma disposition pour ce faire que la langue, ou du moins j’en ai deux : la créole et la française, ce qui me permet de jouer des facultés de l’une et de l’autre, la française plus portée aux généralisations, la créole plus rythmique, plus sonore, plus imagée, plus sensible, plus traversée aussi par le souffle, non de l’esprit, mais des esprits et des magies, ce qui ne constitue pas un moindre recours pour nous ramener à une vision du monde sensible où toutes choses vivent et pas seulement l’homme.

→   Lire Plus

Un archaisme colonial : les droits syndicaux à deux vitesses.

par Philippe PIERRE-CHARLES

Les historiens de demain pourront-ils comprendre le maintien jusqu’à aujourd’hui d’une discrimination aussi flagrante que celle qui existe entre syndicats français et syndicats de ce qu’on nomme « l’outre-mer » ? En tous cas, on imagine sans peine leur probable étonnement.

Ainsi, alors que toute l’actualité résonne des mots de « dialogue social », de « modernisation des relations », « d’égalité », de ceci ou cela « pour tous », il se trouve que certains syndicats de travailleurs sont encore aujourd’hui en 2012 plus égaux que d’autres !

Les uns, parce que « métropolitains » siègent dans tous les organismes paritaires tandis que les autres, pour être « coloniaux » en sont exclus ! Les premiers peuvent avoir des organismes de formation ouvrant droit pour « leurs » salariés à des jours de congé syndical, le second Non !

→   Lire Plus

Le théâtre comme une cérémonie

Par Roland Sabra —

Il n’était pas dans le hall du théâtre à l’arrivée des spectateurs. Peut-être le grand froid hivernal, tombé sur Paris, ou bien l’exiguïté de ce lieu provisoire, les Ateliers Berthier sont en rénovation, ou alors ces deux raisons à la fois. A 20 heures précises les portes de la salle s’ouvrent, l’assistance s’avance silencieuse, les hôtesses murmurent à peine quelques indications de places. On entre dans une église, un temple. Il est là, assis au premier rang, un peu gauche et chaque spectateur est dévisagé, enregistré dans la mémoire du Maître, comme s’Il recevait chez lui et qu’Il voulait saluer chacun de ses hôtes. Combien sont-ils d’ailleurs ? Oh là encore tout est calibré et s’il y a beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus. Cinq rangées de vingt places. Pas une de plus. Et l’on s’installe. Et si l’un ou l’une des participants échange avec son voisin, Il fait savoir par bouche à oreille, qu’Il réclame le silence. Et le fautif de se taire. Quant à celui qui pensait finir son casse-croute avant le début de la cérémonie, le Maître d’un regard sans appel lui fait comprendre l’inconvenance sacrilège d’un tel comportement.

→   Lire Plus

« La Barque le soir », mise en scène de Claude Régy : le théâtre comme une cérémonie

— Par Roland Sabra —
Il n’était pas dans le hall du théâtre à l’arrivée des spectateurs. Peut-être le grand froid hivernal, tombé sur Paris, ou bien l’exiguïté de ce lieu provisoire, les Ateliers Berthier sont en rénovation, ou alors ces deux raisons à la fois. A 20 heures précises les portes de la salle s’ouvrent, l’assistance s’avance silencieuse, les hôtesses murmurent à peine quelques indications de places. On entre dans une église, un temple. Il est là, assis au premier rang, un peu gauche et chaque spectateur est dévisagé, enregistré dans la mémoire du Maître, comme s’Il recevait chez lui et qu’Il voulait saluer chacun de ses hôtes. Combien sont-ils d’ailleurs ? Oh là encore tout est calibré et s’il y a beaucoup d’appels, il y a peu d’élus. Cinq rangées de vingt places. Pas une de plus. Et l’on s’installe. Et si l’un ou l’une des participants échange avec son voisin, Il fait savoir par bouche à oreille, qu’Il réclame le silence. Et le fautif de se taire. Quant à celui qui pensait finir son casse-croute avant le début de la cérémonie, le Maître d’un regard sans appel lui fait comprendre l’inconvenance sacrilège d’un tel comportement.

→   Lire Plus

Alain JOSÉPHINE en quête de beautés hautières.

(Exposition à la Galerie T§T Jarry, du 2 avril au 16 mai 2012).

— par Scarlett JESUS. —

« C’étaient de très grands vents

sur toutes faces de ce monde

De très grands vents en liesse par le monde

qui n’avaient d’aire ni de gîte […]

C’étaient de très grandes forces de travail ».

SAINT-JOHN PERSE, Vents.

Alain JOSEPHINE est à la fois peintre, musicien et poète. Ses toiles sont bruissantes de luminescences comme celles de TUNER, vibrantes et fluides comme la musique de DEBUSSY, animées d’un souffle épique d’une ampleur qui n’a d’égale que celle de la poésie de SAINT JOHN PERSE. Nous nous trouvons donc en présence d’un artiste qui, refusant la séparation des genres, souscrit aux principes d’Errance et de Relation chères à Edouard GLISSANT. De fait, ses toiles de très grandes dimensions et organisées souvent en diptyques, nous invitent à pénétrer dans un espace en extension, un espace ouvert sur l’Infini ; celui dans lequel l’étincelle créatrice en décrétant « Que la lumière soit ! » donna vie à la matière ; mais celui également d’un univers en construction, en devenir.

→   Lire Plus