Catégorie : Parutions

Dialogue improbable entre un afro-descendant et un « béké », par Steve Fola Gadet et Emmanuel de Reynal

L’essai Dialogue improbable entre un afro-descendant et un « béké » est sorti en librairie ce 10 mai 2022.

Cette publication est une première car jamais le thème des relations entre Antillais afro-descendants et blanc-créoles n’a été abordé dans un ouvrage.

Ce livre se présente comme la retranscription des échanges entre Emmanuel de Reynal et Steve Fola Gadet, tous deux connus du grand public aux Antilles et pouvant être considérés, pour chacun d’entre eux, comme représentatif de leur communauté respective. Dans cet ouvrage, ce chef d’entreprise « béké » et cet universitaire afro-descendant abordent de nombreux sujets sociétaux et notamment ceux qui divisent les peuples depuis des siècles.

Rien ne laissait penser qu’un jour ils dialogueraient.
Lui l’activiste pourfendeur du néocolonialisme, et lui le béké flanqué derrière sa particule occidentale.
Lui le descendant d’esclavagé militant pour une société plus juste et lui le descendant d’esclavagiste cherchant encore des manettes à bouger.
Lui le poète-philosophe qui cherche à porter sa part de progrès, et lui le chef d’entreprise au front plissé par les tableurs Excel et les courbes de vente.
Lui l’enseignant-chercheur passeur de savoirs, et lui le publicitaire passeur d’idées.

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Être homosexuel(e) aux Antilles de l’essayiste Caroline Musquet.

Publication de l’ouvrage Être homosexuel(e) aux Antilles de l’essayiste Caroline Musquet.

Il s’agit du premier ouvrage sur ce thème et se présente comme un recueil de témoignages de gens connus et moins connus homosexuels ou transgenres vivant aux Antilles ou en étant originaires.
Résumé :  « J’ai cherché désespérément du secours dans le regard de ma mère mais elle ne me voyait plus. Je n’étais plus sa fille mais un démon à chasser de la maison. J’ai compris ce soir-là que je ne reverrai plus ma mère ».
Elles s’appellent Cindy, Simone, Estelle ou Maud. Ils s’appellent Jason, Louis-Georges, Nathan ou encore Pascal. Ils sont 15, femmes et hommes, connus ou moins connus, militants engagés ou pas. Tous ont ceci en commun qu’ils vivent aux Antilles ou en sont originaires et qu’ils sont homosexuels ou transgenres. Leur orientation sexuelle n’est pas facile à vivre ou à assumer sur des territoires insulaires réduits, où la culture de l’anonymat n’existe pas, laissant peu d’échappatoire face aux discriminations, aux insultes et aux agressions. Le poids du contrôle social joue aussi un rôle important au sein des familles antillaises qui tolèrent peu l’expression des différences.

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« Les nouvelles beautés fatales », de Vannina Micheli-Rechtman

Les troubles des conduites alimentaires comme pathologies de l’image

Préface de Georges VIGARELLO

Les troubles des conduites alimentaires, anorexie et boulimie, sont un phénomène contemporain et sociétal en pleine expansion accéléré par l’utilisation massive des réseaux sociaux. Ils appartiennent à un nouveau domaine d’expression de la souffrance intime que l’auteure désigne comme « pathologies de l’image ».

 Les troubles des conduites alimentaires, anorexie et boulimie, sont un phénomène contemporain et sociétal en pleine expansion, accéléré par l’utilisation massive d’Internet. Ils appartiennent à un nouveau domaine d’expression de la souffrance intime que l’auteure désigne comme « pathologies de l’image ».

À partir de son expérience clinique de psychiatre spécialiste des addictions, de psychanalyste et de philosophe, l’auteure analyse les liens entre les troubles des conduites alimentaires et les représentations du corps des femmes. La prolifération spectaculaire des images, qui vont jusqu’aux photos de soi produites par soi, via les réseaux sociaux, et leurs simulacres retouchés dans les magazines de mode, participe au développement d’une relation pathologique de la femme avec son propre corps.

Ainsi l’anorexie et la boulimie permettent de mieux saisir notre époque où l’image, le corps, la mode, la beauté et le paraître constituent les termes de l’inscription postmoderne des sujets.

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À propos de « La désapparition » : entretien avec l’auteur, Gerry L’Étang

— Propos recueillis par Jean-Pierre Arsaye —

Gerry L’Étang nous expose son roman, La désapparition, à paraître aux éditions Project’îles le 5 mai 2022. Suit un extrait du livre.

Pourquoi ce titre : La désapparition ?

C’est une expression d’Édouard Glissant, vraisemblablement forgée à partir du mot créole « dézaparet ». Glissant désigne par-là quelque chose qui a disparu mais pas totalement ; comme quand il dit que les Indiens caraïbes n’ont pas disparu, qu’ils ont désapparu. Il y a dans ce récit, une, des désapparitions.

Quel est l’objet de ce roman ?

– J’ai une obsession : que se passerait-il si le cargo de la Compagnie n’arrivait plus ? Autrement dit, si nous nous retrouvions, nous Martiniquais, seuls face à nous-mêmes. Si la Martinique, pays perfusé où l’on ne produit plus que de l’illusion, était soudainement coupée du monde et devait tenter de survivre. C’est de cette obsession qu’est né cet ouvrage, qui est en quelque sorte un roman d’anticipation. Car la situation décrite ici n’est pas totalement absurde, spéculative. Elle est possible. Je crois d’ailleurs que cette perspective doit hanter bien des Martiniquais.

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« De la monarchie à la France libre destin d’officiers et de soldats français de la Caraïbe », de Jean-claude Degras

Aliénés par les blessures de l’histoire, nos inconscients collectifs ont parfois aussi bien endormi notre conscience, que notre vision de l’histoire et notre aptitude à nous agrandir ; alors que nous avons intrinsèquement en nous une part de la vérité du passé et un droit à être au rendez-vous de l’histoire.

Comment doit-on vivre et avec quels maîtres dans des systèmes politiques où des gens depuis quatre siècles se sont vus à cause des séquelles de l’esclavage, de la Monarchie à la République, comme des Français entièrement à part, et d’autres comme des Français à part entière.

En effet, chaque parcelle de cette terre des caraïbes enferme une histoire violente, car l’histoire de l’esclavage n’est pas seulement celle de la canne ; c’est aussi celle de la lutte fratricide qui a opposé au nom de Dieu comme au nom du capitalisme ces monceaux de richesse (pierres précieuses, canne, soieries, indigo, épices etc.) sur laquelle l’Europe s’est construite. Du XVIIe au XXe siècle, la politique des États européens et notamment de la France a suivi durant quatre siècles une logique mercantiliste basée sur la force et la violence, faite d’expéditions guerrières à la recherche de nouveaux espaces économiques.

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L’Art de l’Ethiopie, des origines au siècle d’or, avec Jacques Mercier

Jacques Mercier propose un ouvrage magistral sur les arts de l’Ethiopie. Rencontre avec un anthropologue, historien de l’art, hors du commun.

Publié par les Éditions Place des Victoires, ce livre est mené comme une enquête par l’auteur qui, depuis un demi-siècle, a observé plus de 350 églises et pris en compte des collections situées hors d’Éthiopie et qui fournissent des illustrations d’une beauté saisissante, pour la plupart inédites.

Associées à des analyses nouvelles, dont celles des manuscrits illustrés, peut-être les plus anciens du christianisme, elles apportent un éclairage unique sur cet art foisonnant de chefs-d’œuvre.

Peinture géométrisante d’une extraordinaire modernité et croix aux formes infiniment variées, voilà qui constitue une originalité de l’art éthiopien, également marqué par le colorisme des enlumineurs et le graphisme des peintres d’icônes, tous curieux du monde extérieur, en particulier des arts italiens et crétois.

Une richesse formidable de motifs et de techniques qui fait de l’Éthiopie le plus créatif acteur de l’art chrétien d’Afrique. Cet ouvrage d’exception met en lumière cet art injustement méconnu.

« Anthropologue de l’art », comme il se définit lui-même, Jacques Mercier est un chercheur pour qui la compréhension des œuvres passe autant par la recherche que par l’émotion esthétique.

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Un total renversement des clichés sur les HLM

— Par Émilien Urbach —

Il en a accumulé plus de 3 000 : le sociologue Renaud Epstein partage chaque jour sur Twitter des cartes postales racontant 30 années de construction des grands ensembles. Cette série, témoin de « l’époque “héroïque” d’un État aménageur », fait l’objet d’un ouvrage illustré. Quelle histoire nous racontent ces images des ZUP ? ENTRETIEN

En plus d’être un bel objet, le livre de Renaud Epstein, aux éditions le Nouvel Attila, nous rappelle le projet émancipateur que fut, durant les Trente Glorieuses, la construction de ces cités aujourd’hui stigmatisées. L’auteur a sélectionné 64 cartes postales parmi les 3 000 accumulées tout au long de trente années d’études. Par la mise en valeur de quelques versos de celles-ci, il donne aussi un aperçu du vécu, au cours des sept dernières décennies, des habitants de ces quartiers.

Comment en êtes-vous arrivé à accumuler toutes ces cartes postales ?

RENAUD EPSTEIN

Sociologue

 Tout commence en 1994. À l’époque, je préparais un mémoire de DEA de sociologie sur une opération de développement social dans la ZUP des Trois-Ponts, à Roubaix.

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« La Martinique face aux défis du vingt-et-unième siècle », par le Groupe L’Ouverture sous la direction d’Antoine Delblond

Présentation

Notre Groupe L’Ouverture ne fait l’apologie d’aucun mode d’organisation ou de fonctionnement pour la Martinique et ne cherche à influencer personne en ce sens. Pas de prêt-à-penser institutionnel : ce choix incombe aux électeurs martiniquais, il est mis en œuvre par les élus ! Pour autant, dans un esprit civique, nous nous réservons le droit d’analyser ces institutions, de critiquer leur fonctionnement et, en définitive, de formuler des propositions visant à les améliorer.

En trois parties dans cette première publication, six contributeurs sur 266 pages, présentent des données, analyses et pistes d’évolutions, sur des sujets qu’ils jugent importants dans les collectivités françaises situées Outre-mer, à la Martinique, en particulier.

Pour commencer, sans parti pris, il a paru nécessaire de rappeler succinctement le cadre institutionnel. D’un point de vue critique, Roger Anglo, dans une analyse de la situation socioéconomique et politique du pays, s’interroge sur les raisons du non-développement des territoires outremer. A qui la responsabilité ? En « citoyen ordinaire », Olivier-Ernest Jean-Marie déclare son amour de la politique et pointe du doigt les imperfections du processus de réforme institutionnelle et statutaire, tel qu’il a été conduit, en concertation entre le pouvoir central et nos élus.

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« Une histoire des noirs en Europe, de l’Antiquité à nos jours », d’Olivette Otele

Paru le 3 mars 2022 aux éditions Albin Michel, l’ouvrage Une histoire des noirs d’Europe d’Olivette Otele revient sur les liens, plus anciens qu’on ne le croit, qui unissent Africains et Européens. Elle fait dialoguer passé et présent en exposant les faits et parcours de personnages marquants, pour montrer que ces deux identités ne sont pas si éloignées et rappelle au passage que la distance entre la Sicile et Tunis est équivalente à celle qui sépare Londres de Paris. Première femme noire à obtenir une chaire d’histoire au Royaume-Uni, Olivette Otele est professeure à l’Université de Bristol. Elle travaille sur l’histoire coloniale et postcoloniale ainsi que sur les processus mémoriels. Son ouvrage, finaliste du George Orwell Prize for Political Writing, a été élu Meilleur livre de l’année 2020 par The Guardian et History Today. À la suite de cette tribune inédite, elle interviendra notamment lors de la table ronde Africains-Européens, une si longue histoire ? organisée au Musée national de l’histoire de l’immigration (Paris) le jeudi 10 mars 2022.

 Lorsqu’on parle de l’histoire de l’Afrique et de ses liens avec l’Europe, on a tendance à penser que cette histoire commence au XVIIIe voire au XIXe siècle.

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Sciences sociales : nouveautés du 13 février

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Sciences sociales : nouveautés du 23 janvier 2022

Essais et Sciences Humaines

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées.

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Sciences sociales : nouveautés du 16 janvier 2022

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Sciences sociales : nouveautés du 12 janvier 2022

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Histoire de l’école en Martinique

Échec scolaire ou archaïsmes coloniaux de Sylvère Farraudière

— Par Térèz Léotin

L’auteur, inspecteur d’Académie honoraire, agrégé de sciences physiques, diplômé de sciences de l’éducation, dédie cet ouvrage « à la jeunesse pour qu’elle ne reproduise pas nos errements ». Puisse-t-elle s’en tenir informée.

Nous sommes à la Martinique, et « le débat sur l’esclavage colonial, ses ravages dans la société et son enseignement est tabou. En société « On lui préfère d’interminables développements sur l’identité et le colonialisme dans ces discours répétitifs et faussement rassembleurs. » L’injustice sociale est flagrante.

Tout au long de son ouvrage Sylvère Farraudière nous fera une analyse, de la société martiniquaise de la période post esclavagiste à nos jours. Cette analyse s’appuie sur un travail minutieux d’historien qui prend en compte dans toute sa complexité la réalité des faits et la grande ligne directrice : « Les droits et devoirs des individus qui s’égalisent sous la bannière républicaine ». Les mots Liberté Égalité Fraternité, commencent à prendre sens et s’étendent désormais à « l’esclavagé » qui a maintenant des droits tels le droit à l’instruction et à l’alphabétisation puisqu’il fait lui aussi partie des gens libres.

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Race et histoire dans les sociétés occidentales (XV-XVIIIe siècle)

De Jean-Frédéric Schaub & Silvia Sebastiani

Ce livre présente les processus de racialisation qui ont ponctué la transformation de l’Europe et de ses colonies de la fin du Moyen Âge à l’âge des révolutions.  Cette histoire éclaire l’évolution des sociétés, des institutions, des cultures et des théories. Elle décrit la volonté de catégoriser les individus et les groupes, de les enclore dans des identités présentées comme intangibles, de discriminer les collectifs dominés, voire d’organiser l’oppression à grand échelle contre des populations définies par leur race.
La racialisation procède par naturalisation des rapports sociaux et des caractères physiques et moraux  qui se transmettent de génération en génération, à travers la procréation. Elle repose sur une contradiction : le racisme affirme que les gens sont prisonniers de leur race et s’emploie néanmoins à gérer la transformation des races.
Quatre coups de projecteur permettent de rendre compte de cette histoire : la noblesse de naissance face à l’anoblissement, la nature juive ou musulmane qui persiste dans le sang des convertis, l’origine ineffaçable des métis dans l’Amérique coloniale, la déshumanisation des Africains par la traite esclavagiste.

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« Histoire de l’école en Martinique. Nos maîtres d’école. » de Yvette Farraudière

— Par Térèz Léotin —

À travers son ouvrage, l’auteure Yvette FARRAUDIÈRE nous relate l’histoire de l’école à la Martinique. Cette institution qui a formé à la lecture, l’écriture et au calcul, les citoyens que nos ancêtres et nous sommes devenus. L’histoire de l’école, en Martinique nous est ici retransmise, sous l’angle de ceux qui « font l’école », comme on aimait à le dire, comprendre le maitre d’école.

Si une chanson connue, reprend à son compte une tradition qui persiste à nous faire croire que Charlemagne aurait inventé l’école, il n’en est rien, pas plus en France qu’en Martinique.

Souvenons-nous, avec l’auteure du contexte particulier, ce contexte colonial où seuls les Blancs disposaient de la liberté d’instruire leurs enfants et dans lequel nos ancêtres étaient esclavagés.

Les premiers maitres d’école des enfants de colons, souvent étaient des particuliers arrivés de la métropole vers les colonies et qui ne possédaient pas toujours les compétences requises pour enseigner, d’où la décision en 1684 « du gouverneur Blénac, d’exercer un contrôle par l’intermédiaire des jésuites et des curés » sur l’enseignement divulgué.

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L’inconscient ou l’oubli de l’histoire. Profondeurs, métamorphoses et révolutions de la vie affective

D’Hervé Mazurel
La Découverte, 2021
Description
Et si l’inconscient lui-même n’échappait pas à l’histoire ? En le situant au-delà du social, au-delà de l’histoire, Freud a laissé la psychanalyse prisonnière d’un postulat encombrant. Il a fait comme si la structure de la personnalité qu’il observait chez ses patients viennois à la fin du XIXe siècle touchait à l’homme éternel et non aux représentants d’une époque, d’une culture, d’un univers social particuliers.
Nourri d’histoire des sensibilités, de sociologie psychologique et d’anthropologie critique, ce livre voudrait montrer en quoi notre vie psychique profonde est tout imprimée d’histoire. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à scruter, sur la longue durée, les lentes transformations du refoulement pulsionnel et du contrôle des émotions. Elles sont étroitement corrélées aux révolutions silencieuses de nos mœurs, aux altérations souterraines de notre vie affective, aux déplacements discrets des désirs et des interdits, des seuils de pudeur et des frontières de l’intime. De là il faut conclure à l’existence de troubles d’époque et de névroses de classe. Et puis songer aussi au perpétuel renouvellement des fantasmes à partir desquels se meuvent les êtres intérieurs, aux variations du symbolisme des rêves, calquées sur les évolutions de l’imaginaire social et non sur des archétypes universels, ou encore aux mutations sourdes des complexes psycho-affectifs (dont l’œdipe) au gré des métamorphoses de la famille, de la parenté et des rapports de genre.

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La tradition des chants de Noël en Guadeloupe – Entre célébration religieuse et ritualisation sociale

Les chants de Noël, pratiques intégrées au patrimoine culturel de la Guadeloupe, rythment chaque année, la vie des Guadeloupéens du 1er au 25 décembre.
En effet, Noël en Guadeloupe se vit aussi en dehors des églises avec les « chanté Nwèl » : croyants, non croyants, tout le monde y participe.
Pendant chaque week-end de l’Avent, on chante Noël à pleine voix en famille, entre amis, ou lors de manifestations publiques, en s’accompagnant d’instruments de musique et en partageant nourriture et boissons. Les radios ne sont pas en reste pour distiller des chants de Noël bien entraînants pendant toute cette période de Noël..Mais alors, d’où viennent ces chants ?
Ces cantiques à vocation religieuse et qui s’intègrent dans un type de fonctionnement collectif sont-ils devenus complètement profanes de nos jours ?
On constate qu’à l’intérieur d’une même tradition qui a évolué du « chanté kantik » au « chanté Nwèl », pratiques et fonctions sont en réalité diverses en Guadeloupe.

Auteur :
Marie-Hélène JOUBERT est née le 24 décembre 1952 à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.
En recherche d’appropriation et de valorisation de sa culture, elle a suivi, en dehors de son exercice professionnel en tant que cadre administratif, un cursus en ethno-rythmes et danses du monde et en ethnologie des Arts vivants..

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Abécédaire des féminismes présents.

Coordonné par Elsa Dorlin
736 pages – 20 €
Parution : 14 octobre 2021
ISBN physique : 9782377292226
ISBN numérique : 9782377292233

« Plutôt que de réduire le féminisme à des revendications faites à l’État, au patron, au chef ou à papa, pour plus de lois, plus de “sécurité”, à n’être que le porte-drapeau ou le cache-misère du capitalisme, de tel ou tel gouvernement nationaliste, ces histoires des féminismes présents rappellent et font résonner ensemble nos vies féministes. Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique.

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« Nous qui ne cultivons pas le préjugé de race », de Dominique Chathuant

Histoire(s) d’un siècle de doute sur le racisme en France

— Par Dominique Chathuant —

Collection : Histoire & sociétés
504 pages, 155 x 235 mm, 25 €
Diffusion et distribution : Harmonia mundi
ISBN : 978-2-86645-961-1

Présentation du livre

En 1919, bien avant Black Lives Matter, un policier militaire américain abat froidement à Nantes un promeneur guadeloupéen. On lit alors dans la presse indignée que les Français ne cultivent pas le préjugé des races, lequel est solennellement condamné par les députés de la seconde puissance coloniale du monde.

Bars ségrégationnistes des années 1920 ou 1960, piscine fermée aux Algériens (1964) ou diarrhée antisémite d’un sénateur SFIO (1959), d’autres affaires offrent à l’opinion l’occasion de s’indigner et d’énoncer la norme idéale d’une France immunisée contre le racisme : Raymond Poincaré s’oppose à Paris à une discrimination, forcément américaine et René Pleven juge longtemps inutile une loi antiraciste finalement votée en 1972 et qu’on persiste à tort à lui attribuer.

Loin de l’anachronisme dogmatique ou de l’idéalisation naïve, l’historien Dominique Chathuant explore le mythe immunitaire à l’échelle du xxe siècle, au cœur puis en aval du contexte colonial.

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Sur le « (dé)plaisir »

Présentation du 26e numéro de la revue Recherches en Esthétique sur le thème « Le (dé)plaisir » par le plasticien, musicien et poète Alain Joséphine.

La revue du CEREAP, Recherches en Esthétique, fait appel aux penseurs de l’art, qu’ils soient Antillais, métropolitains ou étrangers. Parce qu’elle est une revue scientifique, elle est garante d’une rigueur et d’une excellence de la réflexion. Sa particularité est d’être une revue scientifique née aux Antilles. Cela peut paraître anecdotique, mais cet ancrage caribéen lui confère une saveur particulière, une inclination au décentrement, à l’excentration autant par le choix des problématiques que par la pensée de ceux qui les traitent.

Comment ce numéro 26 est-il partitionné ? Il y a d’abord ce qui ne change pas. L’éditorial de Dominique Berthet explique les différents enjeux que génère la problématique choisie. Puis, apparaît l’entretien avec Marc Jimenez. Cet entretien est devenu au fil du temps et de la parution des différents numéros de la revue, une sorte de rituel introductif dans lequel les problématiques générées par le thème sont débattues, discutées avec le dynamisme et la fraîcheur que seul peut exprimer un ici et maintenant du discours.

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Les hommes, leurs amours et leurs sexualités – Patrick De Neuter

En matière d’amour, de désir, de plaisir, de jouissance et de séduction, les usages et les mœurs évoluent de jour en jour. L’auteur analyse les difficultés du couple du point de vue des hommes, à partir de son expérience clinique, de la mythologie et de l’apport de diverses disciplines, dont la littérature.

De la plus haute Antiquité à nos jours, le mythe de l’enlèvement de la jeune Europe, princesse phénicienne, par Zeus, son arrière-arrière-grand-père, déguisé en taureau, a connu de multiples variantes dans la littérature, la mosaïque, la gravure, la peinture et la sculpture. L’auteur s’est demandé dans quelle mesure ce mythe, traditionnellement considéré comme le reflet des désirs inconscients, était encore valable pour les hommes, jeunes et moins jeunes, aujourd’hui. À partir de sa clinique psychanalytique et psychothérapeutique individuelle et de couple, enrichie de nombreuses lectures dans diverses disciplines, il envisage, dans le registre des désirs et des fantasmes conscients et inconscients de chaque « un », diverses thématiques abordées par le mythe comme : le ravissement amoureux, le rapt et le viol, les diverses jouissances, les amours incestueuses, le désir de paternité, la défloration, l’infidélité conjugale, les difficultés du vieillissement, le patriarcat, la domination et la soumission dans le couple et l’identification à l’animal.

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Sciences sociales : nouveautés du 10 octobre 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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« Le droit d’emmerder Dieu », de Richard Malka

« C’est à nous, et à nous seuls, qu’il revient de réfléchir, d’analyser et de prendre des risques pour rester libres. Libres de nous engager et d’être ce que nous voulons. C’est à nous, et à personne d’autre, qu’il revient de trouver les mots, de les prononcer, de les écrire avec force, pour couvrir le son des couteaux sous nos gorges.
À nous de rire, de dessiner, d’aimer, de jouir de nos libertés, de vivre la tête haute, face à des fanatiques qui voudraient nous imposer leur monde de névroses et de frustration – en coproduction avec des universitaires gavés de communautarisme anglo-saxon et des intellectuels qui sont les héritiers de ceux qui ont soutenu parmi les pires dictateurs du XXe siècle, de Staline à Pol Pot. »

Ainsi plaide Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, lors du procès des attentats de janvier 2015. Procès intellectuel, procès historique, au cours duquel l’auteur retrace, avec puissance, le cheminement souterrain et idéologique du Mal. Chaque mot pèse. Chaque mot frappe. Ou apporte la douceur, évoquant les noms des disparus, des amis, leurs plumes, leurs pinceaux, leur distance ironique et tendre.

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Sciences sociales: nouveautés du 26 septembre 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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