Catégorie : Sciences Sociales

Kanaky : Urgence, débat et solidarité

—RS n° 406 lundi 4 août 2025 —

La signature de l’accord de Bougival par le responsable de la délégation kanak, l’État français, les Caldoches auto-désigné·e·s  « loyalistes », les débats qu’il suscite au sein du camp indépendantiste, interpellent tout anticolonialiste.

Personne de raisonnable ne peut prétendre donner des leçons à celles et ceux qui mènent la lutte de libération sur le terrain, en payant le prix exorbitant que cela implique. Le devoir de solidarité suppose le respect des directions que le peuple en lutte s’est donné, mais aussi l’aptitude à tirer les leçons des évènements tels qu’ils se déroulent.


À propos de l’accord

Le président de l’Union Calédonienne, principale force historique du mouvement kanak, ne cache pas son désaccord avec une signature pourtant avalisée par le Palika, une composante du FLNKS née sous le signe de la radicalité « marxiste-léniniste ». Signe de la complexité de la situation. L’USTKE, centrale syndicale majoritaire, fidèle à son orientation anticolonialiste et anticapitaliste vient à son tour de rejeter ledit accord.

De fait, cet accord a une apparence et une réalité. L’apparence, dirons nous en exagérant quelque peu, c’est la création d’un État, la proclamation d’une nationalité, l’attribution de pouvoirs à cet État, y compris sur le plan international.

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L’IA en Guadeloupe : Menace ou Opportunité ?

La mutation sociétale de la Guadeloupe est en marche avec les enjeux économiques de l’intelligence artificielle et de la robotisation.
—Par Jean-Marie Nol —
« D’ici 5 ans, 30 % des employés de la Guadeloupe seront remplacés par des IA » et cela devrait susciter la frayeur des travailleurs inquiets pour leur avenir et l’inquiétude des acteurs économiques et sociaux sur les conséquences du climat social avec la dégradation du tissu sociétal.
Alors que l’intelligence artificielle s’immisce dans tous les secteurs, les entreprises dans le monde se préparent à une transformation radicale de leurs effectifs, remplaçant progressivement les employés humains par des systèmes automatisés.Dans un monde en perpétuelle mutation, où la vitesse des bouleversements technologiques dépasse notre capacité d’adaptation, la Guadeloupe risque de se retrouver face à une rupture économique majeure. Et force est de souligner que l’une des seules parade envisageable est la mise en œuvre immédiate de la création par l’État et le conseil régional d’un réseau d’entreprises de transformation de type agroalimentaire. À l’intersection de la révolution numérique, de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotisation, l’archipel voit se dessiner un avenir incertain, porteur autant de risques que d’opportunités.

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Sargasses : des échouements records en 2025 dans les Antilles

Des réponses encore en suspens

— Par Sabrina Solar —

Depuis mai 2025, les côtes des Petites Antilles – Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy et La Désirade en tête – sont submergées par des vagues de sargasses d’une ampleur exceptionnelle. Les images satellites, les rapports météorologiques et les témoignages locaux convergent : la prolifération de ces algues brunes atteint un seuil critique, perturbant lourdement les activités économiques, la vie des riverains et les écosystèmes littoraux.

Un phénomène ancien devenu chronique

Apparues massivement pour la première fois en 2011, les sargasses sont devenues, au fil des années, un fléau récurrent. Mais l’année 2025 marque un tournant : des échouements d’une densité inédite ont été observés entre avril et juin, bloquant notamment l’accès au port de La Désirade pendant plusieurs jours. Si le phénomène n’est pas nouveau, son intensité et sa fréquence cette année inquiètent les scientifiques autant que les autorités.

Les causes : un cocktail climatique et océanographique

Selon une récente note de Météo France, plusieurs facteurs se combinent pour expliquer cette intensification. En premier lieu, les températures de surface de l’océan Atlantique tropical ont augmenté de 1,3°C par rapport à la moyenne de la décennie précédente.

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Du Jugement – Nuance et Amalgame

— Par Camille Loty Malebranche —
La nuance est avant tout l’inflexion logique, contextuelle, finalitaire voire téléologique de l’essence que l’on recherche dans le phénomène d’un fait, d’une situation pour son jugement objectif et équitable, alors que l’amalgame confond pernicieusement contingences et nécessités, brasse tout, préjuge de tout dans des associations mentales-herméneutiques dénaturantes souvent discriminatoires, toujours monstrueusement menteuses ou idéologiques. L’amalgame est un agent logique déviant du sens, trope de désignification de tout ce qu’il mélange.

Dans l’analyse et le questionnement, tout le pari de la conscience-juge misant sur la vérité, c’est de parvenir à appréhender et discerner les nuances dans le jugement des faits et situations. Il s’agit d’éviter la mésalliance d’une obsession de vérifier ses préjugés et de découvrir en même temps la vérité. Sans les nuances, la saisie du monde est toujours un amalgame ou une confusion coulée dans le béton monstrueux des contrevérités et erreurs, toutes ces aberrations pires que les plus méchants mensonges car dans le mensonge on est trompé alors que par absence de nuance dans le jugement, on se trompe soi-même, se gruge dans la plus cinglante autodéviance.

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La Nuit du 4 Août 1789 : L’Abolition des Privilèges et la Fin de l’Ancien Régime

Dans la nuit du 4 août 1789, un bouleversement sans précédent ébranle les fondements de la société française. En une séance mémorable de l’Assemblée nationale constituante, les députés proclament la fin des privilèges féodaux, mettant ainsi un terme à un ordre social millénaire fondé sur l’inégalité des droits. Ce moment historique, survenu dans une atmosphère de ferveur révolutionnaire et d’urgence nationale, s’impose comme l’un des actes fondateurs de la Révolution française.

Le contexte : une France en crise

Depuis la prise de la Bastille le 14 juillet, la Révolution s’est accélérée. Partout dans les campagnes, les paysans s’emportent contre l’oppression seigneuriale, brûlent les châteaux, détruisent les registres féodaux, et réclament justice. Cette vague de violences, connue sous le nom de Grande Peur, provoque une panique générale. Les élites craignent un effondrement total de l’ordre social. Dans ce climat tendu, l’Assemblée constituante cherche une réponse politique immédiate pour apaiser les tensions.

Une nuit d’élan, de ruptures et de renoncements

Le 4 août, à la tombée du jour, débute une séance qui va durer jusqu’au petit matin. Ce sont les nobles eux-mêmes qui, les premiers, prennent la parole pour proposer l’abandon de leurs privilèges.

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Le vélo, un patrimoine vivant : chapitre 4

Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

https://www.madinin-art.net/wp-content/uploads/2024/12/velo-1.jpgVoici   la quatrième partie et fin d’un article en quatre parties. C’est une tentative de compréhension et un appel à faire évoluer le rapport de force actuel.

Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle.

Chapitre 1 : ici – Chapitre 2 : ici  Chapitre 3 : ici 

4 Le patrimoine culturel immatériel comme rempart
Reconnaître le vélo populaire comme patrimoine culturel immatériel n’est pas un simple geste symbolique. Dans la situation critique où il se trouve aujourd’hui, c’est un acte minimal mais essentiel. C’est l’affirmation qu’il est temps de poser un cadre éthique, simple et fondamental, pour qu’il demeure ce qu’il est en essence, une pratique vivante, un espace de liberté, de solidarité et d’inventivité populaire.
C’est aussi une manière de le soutenir face à un rapport de force qui ne se contente plus de réduire sa place dans l’espace public, mais qui tend à capter et neutraliser une culture profondément enracinée, une culture organique, façonnée par plus de 150 ans de pratiques collectives.

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Le vélo, un patrimoine vivant : chapitre 3

Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

Ce texte est le troisième volet d’un article en quatre parties. C’est une tentative de compréhension, mais aussi un appel à faire évoluer le rapport de force actuel.

Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle.

3. Protéger le vélo populaire

Alors que certains s’activent autour de la création d’une écologie labellisée, toujours plus saturée de nouveaux organismes, têtes de réseaux, éco-organismes et autres entités censées tout « éco-organiser », une question se pose, que vaut une transition sans lien humain ? Sans attention portée aux objets eux-mêmes, sans relation directe, sans réparation, sans le temps et l’espace réellement investis dans l’action ? Le vélo populaire, naturellement, nous ramène à cette échelle-là, celle de l’humain, du geste concret, de la proximité. Il est vivant parce qu’il évolue, et parce qu’il est façonné par celles et ceux qui le pratiquent, l’adaptent, le réparent, le transmettent. Mais cette vitalité, si elle n’est pas protégée, peut aussi se retourner contre lui.

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Vers un usage raisonné du numérique à l’école : une nouvelle ère pour les élèves

— Par Sarha Fauré —

À l’heure où les outils numériques prennent une place croissante dans le quotidien des jeunes, l’école se doit d’accompagner ce mouvement avec discernement. Si le numérique peut représenter un levier efficace pour les apprentissages et le développement de compétences, il comporte également des risques réels en cas d’usage excessif ou inadapté. Santé mentale, concentration, relations sociales ou encore exposition à des contenus inappropriés : les dérives sont nombreuses, notamment chez les plus jeunes.

Consciente de ces enjeux, l’Éducation nationale déploie dès la rentrée 2025 un ensemble de mesures concrètes pour instaurer un numérique raisonné à l’école, au collège et au lycée. Cette stratégie s’articule autour de quatre axes majeurs :

  1. Former les élèves à un usage responsable et critique du numérique

  2. Généraliser le dispositif « Portable en pause » dans les collèges

  3. Accompagner les familles dans l’encadrement des usages numériques à la maison

  4. Suspendre les notifications et mises à jour numériques en dehors du temps scolaire


Le dispositif « Portable en pause » généralisé dès septembre 2025

Prévu par l’article L. 511-5 du Code de l’éducation, l’interdiction de l’usage des téléphones et autres objets connectés dans les écoles et les collèges devient désormais plus lisible et opérationnelle avec le dispositif « Portable en pause ».

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Loi Duplomb : l’Ordre des médecins alerte sur un « risque sanitaire majeur »

— Par Sabrina Solar —

Face à la controverse croissante autour de la loi Duplomb, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a pris position mercredi 30 juillet en publiant un communiqué dénonçant une décision qui, selon lui, met en péril la santé publique. Ce texte législatif, adopté le 8 juillet, autorise à nouveau l’usage sous conditions de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018 mais encore utilisé dans d’autres pays européens.

L’Ordre rappelle que ce produit, appartenant à la famille des néonicotinoïdes, est soupçonné d’effets toxiques sur la biodiversité et sur la santé humaine. « Sur le plan médical, le doute n’est pas raisonnable lorsqu’il s’agit de substances susceptibles d’exposer la population à des risques majeurs », affirme le CNOM, citant notamment les risques de cancers pédiatriques, de maladies chroniques ou de troubles neurodéveloppementaux.

Cette prise de position intervient alors que plus de deux millions de citoyens ont signé une pétition contre la loi Duplomb, témoignant d’une mobilisation inédite sur les enjeux liés aux pesticides.

L’Ordre des médecins critique également un décalage inquiétant entre les données scientifiques disponibles et les décisions réglementaires prises par les autorités.

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Outre-mer : vers une autonomie à crédit

D’ici 2030 , l’autonomie à l’épreuve du grand dessèchement monétaire et de la rigueur budgétaire.

— Par Jean-Marie Nol —

L’évolution institutionnelle des territoires d’outre-mer vers davantage d’autonomie semble désormais une trajectoire inévitable. Elle s’inscrit dans un mouvement global de l’ensemble des territoires d’outre-mer, alimenté par une montée en puissance du sentiment identitaire, largement relayé par les élus et de plus en plus accepté, voire encouragé, par l’État français. Toutefois, derrière les discours en apparence favorables à cette autonomie se cache une réalité beaucoup plus prosaïque, marquée par une logique d’ajustement budgétaire. En effet, l’autonomie n’est pas seulement envisagée comme une avancée démocratique ou identitaire, mais aussi, et surtout, comme une solution économique à court et moyen terme pour l’État, qui y voit une opportunité de réduire la charge budgétaire que représentent les outre-mer. Dans ce contexte, un phénomène préoccupant est appelé à s’intensifier d’ici 2030 : la diminution progressive de la masse monétaire en circulation dans ces territoires. Et avec elle, les conséquences économiques et sociales risquent d’être profondes. La masse monétaire d’un pays ou d’une zone monétaire permet de connaitre la quantité de monnaie en circulation entre agents économiques.

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Les Bourses Talents : un tremplin vers la fonction publique pour tous

L’État renouvelle son engagement en faveur de l’égalité des chances avec la campagne 2025-2026 des Bourses Talents, ouverte depuis le 17 juillet et jusqu’au 19 septembre 2025. Ce dispositif essentiel vise à soutenir financièrement les candidats préparant un concours de la fonction publique, qu’ils soient inscrits dans une « Prépa Talents » ou dans un organisme de préparation en dehors de ce cadre.

Un dispositif pour promouvoir la diversité dans la fonction publique

Les Bourses Talents s’inscrivent dans le cadre du Plan Talents du service public, dont l’objectif est clair : favoriser l’accès aux emplois publics des jeunes issus de milieux modestes ou éloignés de l’environnement institutionnel. Ce soutien financier vise à lever les freins économiques qui pourraient décourager certains candidats talentueux de se lancer dans la préparation des concours.

Deux types de bénéficiaires peuvent en profiter :

  • Les élèves inscrits en Prépa Talents, qui reçoivent automatiquement une aide de 4 000 € par an.
  • Les personnes préparant un concours en dehors d’une Prépa Talents, qui peuvent candidater pour une aide de 2 000 € par an, sous conditions.

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Congrès sur l’autonomie : dire la vérité au peuple sans fard ni détours !

— Par Jean-MArie Nol —

Les dernières discussions au Congrès des élus  guadeloupéens ont remis sur la table la question de l’autonomie, avec une volonté affichée d’explorer l’application de l’article 74 de la Constitution, sur le modèle de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie.

Et c’est dans ce contexte qu’il faut s’interroger sur l’évolution de l’autonomie comme étant une première étape irrépressible vers un statut d’indépendance. Et force est de souligner que tout cela va dans le sens de l’histoire de la décolonisation , mais encore faut-il dire la vérité au peuple et ne pas avancer masqué comme le fait le président du conseil départemental . Cette perspective, présentée par certains comme une solution miracle , mais qui quoiqu’il en soit in fine dépendra de la volonté du peuple , est pourtant loin d’être une évidence , mais tenons l’hypothèse pour vraisemblable compte tenu du caractère inaliénable de l’autodétermination des peuples colonisés. Ce débat a déjà eu lieu et a tourné à l’affrontement doctrinal entre communistes et indépendantistes. La question de la ligne idéologique n’est pourtant toujours pas tranché entre autonomie et indépendance, et pourtant avec le recul, force est de constater que ce sont les communistes qui avaient raison à l’époque au niveau de la doctrine politique et de la ligne idéologique en posant comme postulat l’autonomie étape vers l’indépendance, notamment avec la convention de Morne rouge.

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Chordécone : Un drame antillais

Entre bénéfices financiers et sacrifices humains.

Par Yves Untel Pastel, poète. —

Au-delà du chlordécone, une culture ancrée de l’empoisonnement colonial.

Les relations entre la France et ses territoires d’outre-mer sont profondément marquées par une tendance séculaire : des pratiques de maltraitance et de déloyauté. Des essais nucléaires à Mururoa en Polynésie et à Reggane en Algérie aux catastrophes écologiques en Guyane, ainsi qu’à l’exploitation minière du nickel en terre kanak, les agressions environnementales et sanitaires se sont multipliées. La gestion de ces régions a systématiquement privilégié les intérêts économiques, reléguant la santé publique et la protection de l’environnement au second plan, tout en institutionnalisant une violence systémique encouragée par l’État. L’affaire du chlordécone illustre cette tragédie : utilisé comme pesticide, ce produit a entraîné un empoisonnement généralisé des populations antillaises, les laissant dans une situation dramatique. Cette crise sanitaire et écologique demeure une plaie ouverte, exacerbée par l’impunité des responsables.

Sous les noms de Kepone aux États-Unis, Merex dans les pays anglophones, et Képone et Curlone en France, le chlordécone a provoqué une crise de santé publique majeure en Martinique et en Guadeloupe.

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Jou malè pani pran gad

— Par Florent Grabin, préseident de l’association écologique P.U.M.A. —

Il y a actuellement une campagne sur les airbags TAKATA dans l’utilisation de nos véhicules qui a attiré notre attention. Ce le thème correspond aux objets de PUMA notamment dans l’environnemental et le cadre de vie. Voilà un précieux élément fait pour sauver des vies qui de part un défaut de conception pose à notre société le risque de tuer.

Commençons par savoir ce qu’est un Airbag. Le mot signifie sac d’air, il est constitué notamment d’une membrane qui se gonfle de gaz comprimé grâce à une action chimique. Il est déclenché automatiquement en cas de collision grâce à des capteurs et à un calculateur électronique. De nombreux véhicules sont équipés d’airbags de la marque Takata pouvant occasionner des blessures graves, voire mortelles au conducteur et/ou au passager avant, avec d’éventuelles dégâts collatéraux. Le Ministère chargé des transports et les Préfets des Outre-Mer lancent une campagne d’information à destination des automobilistes, pour les inciter à faire changer leurs airbags Takata sans tarder : geste de prévention gratuit et rapide.

Historique de l’affaire des airbags Takata.

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Rivalité, vanité violente d’egos égaux en leur banalité…

— Par Camille Loty Malebranche —

Le besoin de rivalité tient en général de la trivialité d’une sensibilité d’asthénie existentielle, de banalité de soi qui pousse aux conflits de personnalité comme pour se signifier à soi-même. La rivalité ne naît que lorsque deux individus mutuellement banals, réciproquement insignifiants se cherchent une différence non dans l’intrinsèque mais par la vanité de critères qualitatifs plats sans importance. Dans le cas contraire, il y aura agressivité, haine de la part du taré en mal de conflits mais pas de rivalité, même en cas d’agression infligée à celui qu’il prend pour cible, qui, néanmoins devra se défendre si nécessaire…

Deux imbéciles qui achètent des voitures chères pour se « mesurer » comme si une voiture était une unité de mesure du mérite humain, deux femmes qui exhibent leur arrière pour voir laquelle attirera plus de regards mâles sont l’illustration du nivellement vulgaire et de caniveau de l’objet extrinsèque de la rivalité qui est toujours insanité d’égos égaux dans leur banalité, vanité de la bassesse du sentiment, platitude du regard sans vision, misérabilisme de la conscience lamentable.

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Le vélo, un patrimoine vivant ; chapitre 2

— Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

Ce texte est le deuxième volet d’un article en quatre parties. Première parti: ici .

C’est une tentative de compréhension, une analyse, mais aussi un appel à faire évoluer le rapport de force actuel. Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle.
 Face à cet oubli et à l’instrumentalisation dont il est souvent l’objet, nous plaidons pour une reconnaissance du vélo populaire comme faisant partie du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI), au sens de l’UNESCO, un ensemble de savoirs, de gestes, de pratiques et de relations qui méritent d’être protégés, transmis et valorisés.
Une culture fragilisée par des dynamiques contemporaines :
ce n’est plus le vélo qui libère, mais le mode de vie qui l’absorbe
 
Loin d’être un simple moyen de transport, le vélo populaire porte en lui une culture fragile, toujours menacée. À mesure que la société le marginalise, le récupère ou le dénature, c’est une manière d’habiter le monde qui s’efface. Ce deuxième volet explore les dynamiques contemporaines qui absorbent le vélo au lieu de l’émanciper.

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Guadeloupe à la croisée des chemins

Le déni collectif de réalité économique et les non dits sur la question identitaire et raciale ne sont-ils pas les principaux freins au développement harmonieux de la Guadeloupe ?
— Par Jean-Marie Nol —
La Guadeloupe traverse une période charnière de son histoire institutionnelle et économique, mais au lieu d’affronter lucidement les réalités, elle semble souvent s’enfermer dans un déni collectif nourri de non‑dits identitaires et raciaux. Le récent congrès des élus sur l’autonomie a été un révélateur brutal de cette fracture : alors qu’il était question de l’évolution statutaire du territoire, aucun dialogue préalable n’avait été engagé avec les acteurs économiques et sociaux par le président du conseil départemental , comme si le monde de l’entreprise ne méritait pas voix au chapitre. Un forum citoyen ultérieur, organisé en urgence par le président du conseil régional, a tenté de corriger le tir, mais le mal était fait. Cette omission volontaire illustre la persistance d’un vieux réflexe idéologique où l’économie réelle est tenue à distance, comme contaminée par une histoire coloniale douloureuse et par le fait que, dans l’imaginaire collectif, la majorité des chefs d’entreprise seraient extérieurs à l’identité antillaise.

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Le vélo, un patrimoine vivant 

— Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

Chapitre numéro 1 

Ce texte est le premier volet d’un article en quatre parties. Ce n’est ni un simple plaidoyer, ni une dénonciation. C’est une tentative de compréhension, une analyse argumentée, mais aussi un appel à faire évoluer le rapport de force actuel. Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle. Face à l’oubli ou à l’instrumentalisation dont il est souvent l’objet, nous plaidons pour une reconnaissance du vélo populaire comme faisant partie du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI), au sens de l’UNESCO : un ensemble de savoirs, de gestes, de pratiques et de relations qui méritent d’être protégés, transmis et valorisés.

Le vélo n’est pas qu’un assemblage mécanique. Il n’est pas seulement un moyen de transport, ni un simple symbole de “mobilité douce”. Le vélo est une culture vivante. Un espace commun de savoir-faire et de savoir-être, de récits et de gestes transmis. Une manière d’habiter le monde, ancienne, mais toujours renouvelée.

Cette culture est fragile.

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Journée internationale des mangroves : un patrimoine naturel à préserver

En Guadeloupe comme ailleurs

— Par Sabrina Solar —

Chaque 26 juillet, la Journée internationale des mangroves nous rappelle l’importance cruciale de ces écosystèmes uniques, situés à la frontière entre terre et mer dans les régions tropicales. Bien que ne couvrant que 0,4 % du domaine forestier mondial, les mangroves jouent un rôle fondamental dans le maintien de la biodiversité, la sécurité alimentaire, la protection des littoraux et la lutte contre le changement climatique.

Véritables « forêts aquatiques », les mangroves sont des puits de carbone d’une rare efficacité : un hectare peut stocker jusqu’à 3 754 tonnes de carbone, contribuant ainsi à l’atténuation du réchauffement global. Elles protègent les côtes contre l’érosion, les tsunamis et les tempêtes en réduisant la puissance des vagues de près de 99 %. Leur richesse écologique est exceptionnelle : elles abritent une faune variée, allant des poissons et crustacés aux oiseaux, tortues marines et crabes.

La Guadeloupe, un territoire engagé mais vigilant

En Guadeloupe, les mangroves représentent un maillon indispensable de l’écosystème littoral. Elles soutiennent la santé des récifs coralliens et des herbiers marins, tout en filtrant les eaux et en fournissant un habitat vital à de nombreuses espèces.

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Une jeune Martiniquaise revient au pays avec un projet solidaire d’ampleur

Communiqué de presse su Secours Catholque —

 Fort-de-France, le 26 juillet 2025

Noémie Zaïre fête ses 30 ans avec un acte de générosité fort : offrir 25 colis solidaires à des familles martiniquaises, en partenariat avec le Secours Catholique.

Le jeudi 31 juillet 2025, à 10 heures, à la salle paroissiale de Saint-Christophe à Fort-de-France, se déroulera une action solidaire d’une rare humanité. À l’initiative de Noémie Zaïre, jeune femme d’origine martiniquaise vivant en France hexagonale, 25 familles en situation de précarité recevront des colis d’aide contenant de l’alimentaire, des produits d’hygiène et des fournitures scolaires.

Révolution fraternelle en action

Cette initiative personnelle s’inscrit dans la lignée de la mission du Secours Catholique, présent en Martinique depuis 1960, qui lutte chaque jour contre la pauvreté et l’exclusion. Le projet de Noémie est porté par les valeurs de foi, de fraternité et de solidarité : des convictions profondes forgées par son histoire familiale, son éducation et son ancrage dans la culture martiniquaise.

« Il faut porter son regard sur l’autre, on peut faire même avec rien », affirme Noémie.

Deux palettes ont été préparées en métropole, puis acheminées jusqu’en Martinique.

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Justice climatique : un tournant historique dans le droit international

— Par Sabrina Solar —

Le 23 juillet 2025, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis consultatif qui pourrait bien marquer une rupture décisive dans l’histoire de la lutte contre le dérèglement climatique. À l’unanimité, les quinze juges siégeant au Palais de la Paix à La Haye ont reconnu que le droit à un environnement propre, sain et durable constitue un droit humain fondamental, intrinsèquement lié aux droits à la vie, à la santé, à l’alimentation et à l’eau.

Une reconnaissance juridique de l’urgence climatique

Cet avis, sollicité par l’État insulaire du Vanuatu avec le soutien de plus de 100 pays, souligne les obligations juridiques des États en matière de protection de l’environnement. La CIJ établit que les États ont non seulement le devoir de prévenir les dommages significatifs à l’environnement, mais aussi celui d’agir avec diligence pour atténuer les effets du changement climatique, en coopérant de manière effective à l’échelle mondiale.

Pour la première fois, la Cour relie explicitement les émissions anthropiques de gaz à effet de serre aux violations du droit international. Elle affirme qu’un État qui ne prend pas de mesures suffisantes pour limiter ses émissions peut être tenu juridiquement responsable.

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Évolution statutaire versus développement économique de la Guadeloupe

— Par Jean-Marie Nol —

Une fois refermée, la « parenthèse enchantée » du Congrès sur l’autonomie,  a laissé la place à des responsables publics jugés déprimants par les Guadeloupéens, eux-mêmes pas franchement optimistes. Tous les élus locaux s’entendent sur la nécessité d’apporter de l’espoir dans le débat, mais le peuvent-ils ?

Non, car à notre sens, ils en sont incapables tant l’axiome de départ est faussé par l’idéologie et est grande l’anomie de l’économie . En Guadeloupe, la formule créole « Ou ni espwa a mal papay » revient souvent dans les conversations, comme un adage lucide sur l’état du territoire. L’image est parlante : le papayer mâle fleurit mais ne porte jamais de fruits. C’est l’espoir vain, celui qui nourrit les discours mais jamais les lendemains. Et c’est précisément ce sentiment qui traverse aujourd’hui le débat public autour de l’avenir économique de l’archipel. Après la clôture également de la « parenthèse tout aussi enchantée » des forums citoyens faisant suite au Congrès sur l’autonomie, les illusions d’un bouleversement salvateur se sont vite dissipées, laissant place à une morosité que les élus, jugés eux-mêmes désabusés, ne parviennent plus à dissiper.

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La violence en Guadeloupe : Symptôme d’une déliaison sociale

La flambée  des violences en Guadeloupe est l’indice d’un affaissement de l’autorité et non plus d’une fracturation sociale .

— Par Jean-Marie Nol —

La flambée de violences que connaît actuellement la Guadeloupe ne peut se comprendre uniquement comme le symptôme d’une fracture sociétale classique comme en France hexagonale. Elle apparaît d’abord comme le signe inquiétant d’un affaissement général de l’autorité , d’un délitement de la valeur travail, et d’une perte de repères collectifs qui laissent la société guadeloupéenne livrée à elle-même. Penser qu’une société réputée pacifiée par le progrès social et l’existence d’un certain niveau de vie d’une importante classe moyenne serait à l’abri d’un basculement dans la violence extrême est une illusion dangereuse. L’histoire locale, marquée par l’esclavage, la période coloniale et des épisodes de guerres meurtrières, démontre que les sociétés créoles n’ont jamais été totalement éloignées de la brutalité. En analysant les choses sous cet angle de vue, faudrait -il alors se référer à l’épigénétique ou encore à la neuro -psycho généalogie ? Quoiqu’il en soit, la violence à laquelle nous assistons en Guadeloupe interpelle jusqu’à la sidération.

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La loi Duplomb : Quels sont les dangers de ce texte pour la santé et la biodiversité ?

— Par Sabrina Solar —

Le 8 juillet 2025, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi Duplomb, qui a suscité de vives inquiétudes parmi les défenseurs de l’environnement et les syndicats agricoles. Ce texte, légèrement modifié lors de la commission mixte paritaire (CMP), introduit plusieurs reculs environnementaux majeurs, notamment en ce qui concerne les pesticides, l’élevage industriel et les méga-bassines. Retour sur les principales dispositions de cette loi controversée.

Une réintroduction inquiétante des néonicotinoïdes

L’une des mesures les plus alarmantes concerne l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit depuis 2020 en raison de sa dangerosité pour les pollinisateurs. La loi Duplomb autorise désormais sa réintroduction par décret, en cas de « menace grave compromettant la production agricole », à condition qu’aucune alternative viable ne soit disponible. Cette décision, sans garantie de contrôle à long terme, a été fortement critiquée par les associations écologistes, qui soulignent le risque pour la biodiversité et la santé publique. Le texte prévoit seulement une réévaluation de la situation après trois ans, ce qui n’est pas suffisant pour apaiser les craintes.

Thomas Gibert, porte-parole de la Confédération Paysanne, a réagi en affirmant que cette loi constitue une véritable « écocidée », et que des mesures aussi destructrices risquent de dégrader encore davantage l’environnement, la santé des citoyens et les conditions de travail des agriculteurs.

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Woulo pou konba travayè Préchê

— Communiqué De la CGTM de la Métallurgie de Martinique —

Les travailleurs de la Chambre syndicale de la Métallurgie de la Martinique apportent leur soutien total à la lutte courageuse des grévistes de la mairie du Prêcheur entamée depuis le 23 juin dernier.

En 2024, après des années de dur labeur, ils ont pu enfin arracher un accord prévoyant un plan d’amélioration de leurs situations : titularisations pour certains, augmentation du nombre d’heures effectuées pour d’autres.

Mais aujourd’hui, le maire refuse de l’appliquer sous prétexte de restrictions budgétaires et de COROM (contrat de redressement outremer) signé avec l’Etat. Il n’entend faire aucune concession. C’est un véritable mépris pour les camarades en grève.

De leur côté, les salariés de la mairie : titulaires, précaires, temps partiels imposés, refusent de faire les frais d’un tel désengagement. Ils refusent aussi d’être les victimes de choix politiques dont ils n’ont jamais bénéficié, mais qui ont assurément bénéficié aux gros patrons sous forme de subventions et d’aides diverses.

Ils ont 1 000 fois raison.

Nous, salariés de la Chambre syndicale de la Métallurgie, saluons la lutte courageuse des travailleurs de la mairie du Prêcheur.

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