Catégorie : Littératures

Solèy Sentespri

(Omaj ba Solange Fitte-Duval ki goumen pou Dwa fanm)

— Par Daniel M. Berté —

Souriw la sérénité, sé ta Tant So nou-a

Solid militant kont sistèm séléra

Santinel ki sové bwet-liwn kont la bann-red

Simèz de konésans anba van lasajes

Sésé solid tala, sé Solanj Fitte-Duval

Souriw la sérénité, sé ta Soso nou-a

Sensè fanm politik, ka sipòté pawti’y

Sendikalis sérié kont sa ka pran séraj

Solèy an kominn-li ki i matjé listwè

Sésé solid tala, sé Solanj Fitte-Duval

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Les damnées de la mer

— Michèle Lamarchina —

Le bateau venait de quitter le port de Catane. Sur le pont, j’admirais le large, le silence et cet horizon marin parfait, ce bouclier étincelant, impitoyable sous le soleil de midi. Superbe et implacable pour les hommes. Je me lavais à grand peine de la cérémonie du cimetière: dix-sept corps étaient inhumés là, et chaque tombe de migrant inconnu était pourvue d’une dalle de marbre blanc sur laquelle le maire avait fait graver un vers du poème de Wole Soyinka « Migrations » traduit en italien: dix-sept vers, un par tombe. Celui-ci tournait inlassablement dans mon esprit: Dove me vomiterà l’ultime tunnel anfibio? Obsédante question, curieusement plus faible quand elle est énoncée dans sa langue originelle: Where will the last tunnel spew me out amphibian? Mais qui retrouve toute sa force dans sa forme française que mon esprit avait spontanément établie: où me vomira le dernier tunnel amphibie? C’était ça le « tunel amphibie »? Le bateau où j’avais pris place? Quel corps allait-on sauver et quel corps allait-on vomir? Vomiterà ou vomira, je croyais que c’était une métaphore, mais pas du tout!

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Parutions : nouveautés du 3 mars 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux xviie – xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

 L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés

 

TRANSFERTS TECHNIQUES ET TRANSMISSION DE SAVOIR-FAIRE

Christine Lorre

Textes réunis et présentés par Christine Lorre

Les deux dernières décennies ont vu une remise en perspective de l’histoire des techniques et de leur transmission, selon des points de vue locaux autant qu’intercontinentaux.

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Carnaval

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Chevalier d’hystérire
où tout, même le pire,
prétexte à dérision
lorsque l’amer des larmes
et les vagues de l’âme
sont noyés dans les lames
d’une mer sans fond de sons,
que déferle la houle
d’une foule qui s’défoule,
toute sous son empire.
Défilent des beautés
sensuellement parées
de leur seule sueur,
arcs-en-ciel de couleurs
des nudités de plumes
soulevant dans les airs
tourbillons de poussière
au rythme des danseurs
recherchant l’âme sœur
dans leur regard hagard
et que la transe allume.

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Le droit à la langue maternelle créole dans la Francocréolophonie haïtienne

Journée d’études sur le bilinguisme créole français organisée par le Collectif Haïti de France

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologuev—

Avec la publication du livre «L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions» (Cidihca et Éditions de l’Université d’État d’Haïti), l’année 2011 marque un tournant dans l’étude de la configuration linguistique d’Haïti. C’est en effet en 2011 que la configuration linguistique de ce pays de la Caraïbe multilingue a été explicitement abordée pour la première fois –dans un livre consacré de manière spécifique à l’aménagement linguistique d’Haïti–, en termes de «droits», de «droits linguistiques» et de «droit à la langue» alors même qu’elle avait été auparavant abordée sous d’autres angles (approches historique, comparative etc.). La mise en perspective du «droit à la langue maternelle» constitue le pivot autour duquel s’articule une vision novatrice et conséquente d’intervention inclusive de la Francocréolophonie haïtienne dans le champ éducatif comme dans l’espace public des relations entre l’État et les citoyens. La présente communication s’attachera à expliciter la vision du «droit à la langue maternelle» au regard de «l’équité des droits linguistiques» et des défis à l’œuvre dans le système éducatif haïtien où se donne à mesurer l’efficience des droits linguistiques en Haïti.

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Le poids de nos hérédités dans l’ouvrage « D’autres vies sous la tienne », de Mérine Céco

— Par Térèz Léotin —

«Qu’est-ce que cela peut être dur de voir un de ses petits quitter le nid, avec l’assurance qu’il ne reviendra pas ou pas de la même façon ! » C’est un départ, d’abord un départ, celui d’Anita, une des héroïnes du roman « D’autres vies sous la tienne », qui va nous conduire et nous mènera vers une recherche d’origine, une quête d’identité, qui va tomber sur les secrets de famille, les peurs à affronter, (toute l’histoire de vie se résume à un seul mot : la peur), les malédictions à transgresser, les croyances indélébiles en l’existence de dorlis, ces incubes et autres soucougnans, les traumatismes et avec eux les frustrations à surmonter.

« D’autres vies sous la tienne » c’est aussi un regard profond sur la place de la femme dans notre société antillaise. C’est celui de la dispersion comportementale des hommes pères d’enfants sans père qui ne sont rien d’autre que des déracinés de la société. C’est le roman de la dé-responsabilité proverbiale du géniteur : kok mwen lib maré poulett ou, disent les mères.

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À lire, de Jean-Claude Grumberg: « La plus précieuse des marchandises »

 

— Par Janine Bailly —

Alors qu’en 2018 les actes antisémites étaient en France, « en hausse de 74% par rapport à l’année précédente » ;  que tout récemment à Paris les portraits de Simone Veil — rescapée elle-même de la Shoah où elle eut le malheur de perdre ses parents et son frère — furent ignominieusement tagués de croix gammées ; que le président Macron soulève la polémique en disant vouloir intégrer l’antisionisme à la définition juridique de l’antisémitisme ; à cette heure donc où la « bête immonde » redresse la tête, il est des écrivains qui par la générosité, l’intelligence et l’engagement de leurs écrits, fussent-ils de fiction, nous rappellent que le danger est toujours là, qui guette et s’invite jusqu’au cœur de nos démocraties européennes ! Sans polémiquer, mais par le truchement du conte, du conte philosophique ou de la fable, ils se font éveilleurs de conscience, en cela qu’ils s’adressent autant à nous autres adultes qu’aux plus jeunes, pour lesquels ils apparaissent suggestifs, compréhensibles et sans nul doute aptes à faire réfléchir.

On pourrait ici rappeler la pièce de théâtre Rhinocéros, d’Eugène Ionesco, cette « métaphore de la montée des totalitarismes à l’aube de la Seconde Guerre mondiale » ; ou l’assez longue nouvelle de Franck Pavloff, Matin Brun, qui évoque par ce titre le surnom de “Chemises brunes”, donné autrefois aux miliciens nazis des S.A

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Parutions : nouveautés du 24 février 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux xviie – xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

 L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés

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« Nous vivons aujourd’hui avec la passion du particulier » par Tristan Garcia

Âmes

Histoire de la souffrance I
Collection Blanche, Gallimard
Parution : 10-01-2019
«— J’ai peur de la croix. Il paraît que ce n’est pas très long, mais c’est le dernier moment, il faut le passer, et ça fait mal. J’ai peur d’avoir encore mal. Je n’ai pas le courage, et… S’il y avait quelque chose d’agréable après, mais il n’y a rien… J’ai peur que ça dure, j’ai peur d’avoir la respiration coupée, de sentir une enclume contre mes poumons. J’aimerais être mort. Je ne veux pas attendre. Je ne veux plus vivre maintenant, je voudrais que ça finisse tout de suite, sans avoir à y penser.
— Tu vis. Tu ne mourras jamais.»
À travers les siècles, depuis la toute première étincelle de douleur au sein d’un organisme, quatre âmes se croisent, se battent, se ratent et se retrouvent. Successivement animales et humaines, elles voyagent au néolithique, en Mésopotamie, à travers la Méditerranée à l’âge de bronze, dans la Chine ancienne des Wu, sous l’Empire romain, dans le royaume indien de Samudragupta ou au beau milieu du désert australien. Elles meurent, elles reviennent.

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Vidé san TCSP

— Par Daniel M. Berté —

An bann kawnavalié té ni an bel lidé

pandan kannaval-a pou kouri an vidé

anlè an siwkwi nèf ki la dépi lanné

Yo alé a Carrère ek koumansé chanté :

Rèfren

« Nou ka’y kouri vidé ! nou sé moun désidé !

Nou ka’y kouri vidé ! nou pa bizwen biyé !

Nou ka’y kouri vidé ! nou ka désann a pié !

Nou ka’y kouri vidé ! menm san TCSP ! »

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14 février 1974

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Sur le plateau Chalvet
tous ensemble ils marchaient,
leur commune misère
d’étendard leur servant,
de cinq malheureux francs
désirant seulement
augmenter leur salaire
trop maigre au demeurant
afin que leurs enfants
ne meurent pas de faim
pour aller à l’école.
Ouvriers agricoles,
des coupeurs de banane
tous unis dans la grève,
par désespoir poussés
à cette extrémité.

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Atelier d’écriture avec Emile Lansman

Du 18 au 22 mars 2019 en Guadeloupe

L’association AIA Auteurs d’ici et d’Ailleurs est heureuse de vous faire part de la venue en Guadeloupe d’Emile LANSMAN, des Editions LANSMAN. Il fêtera avec nous les 30 ans de la maison d’édition.

L’association organise un atelier d’écriture, sous sa guidance, du 18 au 22 mars à l’attention des auteurs dramatiques, nouvellistes ou romanciers qui souhaitent éditer.

Pour plus de renseignements et les inscriptions nous contacter par mail auteursdici@gmail.com

ou par téléphone 0690 47 39 60 – Marie Thérèse et le 0590 92 99 04 – Daniel

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La charte des chasseurs

— Par Michèle Lamarchina —

J’avais bien l’impression que cette femme était folle. Depuis la Lybie, elle avait été rapatriée à Yaoundé par l’OIM, et voilà qu’elle atterrissait là comme une épave, abandonnée et hagarde. Que vaudrait son témoignage devant un tribunal? En fait, il viendrait s’ajouter à la multitude de témoignages oraux. Et puis ça ferait suite aux images recueillies par CNN, et ça, tout le monde l’avait vu. Ce qui l’emporterait finalement c’est l’abondance des documents, aussi confus soient-ils. La cohérence se manifesterait toute seule, au-delà du chaos des paroles. Et moi, avais-je besoin de légitimité pour recueillir ce témoignage? Je décidai finalement d’ouvrir mon téléphone et de la filmer pendant qu’elle racontait. Au pire je diffuserais son témoignage sur les réseaux sociaux. Voilà comment ça s’est passé. Il suffit de tendre l’oreille:

Je les ai vus tuer cet enfant, avec mes yeux je les ai vus. Ils l’ont jeté du haut du pick up. On était bien cinquante sur la pateforme, serrés et désséchés comme des harengs. J’ai hurlé et on m’a arraché aux autres et un gamin, je te jure que c’était un gamin , il m’a collé un coup de tournevis dans le visage, je te jure il voulait m’arracher un oeil.

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Pas…(Étit lespri févriyé dé-mil-nef ?) & Vendredi 6 mars 2019

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Pas…(Étit lespri févriyé dé-mil-nef ?)

Pas tan-an ka vin pou pep-la lévé doubout,
pas lavi an nonm two kout, fout !
kouté’y an lari-a palé épi an sel vwa
pou mandé tousa i ni dwa.
Pas mépri bétjé-a lévé kòlè pep-la,
pas nou té bon épi pwofitasion,
pas Gwadloup ek Matinik sé dé nasion,
pas lè ni an volonté ni an lawout,
pas nou vlé dinité nou épi sé tout,
pas lavi nou sé an konba ki pa jen bout,
pas sé solidarité ka pòté lespwa,
pas sé an kréyol i tan pou mwen di tousa,
divini ich nou ké plen épi lajwa !

Patrick Mathelié-Guinlet

Vendredi 6 mars 2019

Tous debout devant la Maison des Syndicats
malgré des lacrymos, l’épaisse, âcre fumée,
la marée rouge du fier peuple de Foyal
résiste à l’arrogance de l’armée coloniale,

scandant comme on le fait un hymne national :
« Yo armé, nou pa armé, sé pou la viktwa
nou ka alé ! » Ferveur d’une seule et même voix
en dansant tel en un vidé de carnaval…

Convaincus de leurs droits, au-delà de la peur,
sans armes, leurs mains nues levées avec ardeur,
ils font reculer à la force de leur chant
les gendarmes macoutes, armés, eux, jusqu’aux dents !

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Wou Joj ! (An sonjé pou Joj Fitte-Duval)

— Par Daniel M. Berté —
An tan ladérad ek lé brimad
Wou Joj boukliyé, ou té parad-nou

An tan la soumision ek loprésion
Wou Joj révolté, ou té djiyon-nou

An tan lensifizans ek lignorans
Wou Joj pédagog, ou té vayans-nou

An tan lé déni ek lé mépri
Wou Joj kanmarad, ou té zanmi-nou

An tan lé déba ek lé konba
Wou Joj militan, ou té balata-nou

An tan lapè ek la doulè
Wou Joj poèt, ou té bonnè-nou

An tan lawogans ek la sifizans
Wou Joj gid, ou té défans-nou

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Il y 8 ans la mort d’Édouard Glissant

— Par Daniel M. Berté —

Édouard Glissant s’en va

Une Lézarde dans Le Quatrième siècle

Une Malemort dans La Case du commandeur

Un Mahagony dans le Tout-Monde

Un Sartorius  qui crit : Ormerod

Edouard Glissant s’en va…

Édouard Glissant, le Soleil de la conscience, qui de son Discours antillais à son Discours de Glendon nous a conduit, par sa Poétique de la relation, à une Introduction à une poétique du divers ;

Édouard Glissant s’en va…

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En 2018, le marché du livre s’effondre en France

— Par Aurore Garot —

D’après une étude publiée ce vendredi dans Livres Hebdo, le secteur enregistre un recul de 1,7% par rapport à 2017. Plus grand déclin du marché depuis dix ans. Seules la BD et l’édition jeunesse sont épargnées par ce naufrage.

Triste période pour le marché du livre. 2018 enregistre à nouveau un déclin de ses ventes, d’après une étude parue dans Livres Hebdo. Cette année bat même tous les records avec une baisse de – 1,7% par rapport à 2017. Niveau qui n’avait jamais été atteint depuis dix ans. Si en 2015, ce secteur a enregistré une hausse de 1,8% et s’est maintenu en 2016, il voit ses résultats chuter depuis 2010.

Les ventes des hypermarchés s’effondrent (- 7% en 2018), de même pour les librairies de premier et deuxième niveaux (respectivement -1,4% et -2,1%). Seules les grandes surfaces culturelles restent stables.

Le Top 50 est l’exemple le plus flagrant de cette diminution sur l’ensemble du marché du livre. Le classement des meilleures ventes toutes catégories confondues, enregistre un déclin de 17% du nombre d’exemplaires vendus et un écart de presque 29 millions d’euros sur le chiffre d’affaires entre 2017 et 2018 (environ 146,6 millions d’euros en 2018 contre 176 millions en 2017).

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L’enlèvement du mardi gras, de Raphaël Confiant

— Par Térèz Léotin —

Julien Valmont, alias Gros Dégueulasse, alias DSKahnard, alias Ti-Coca, accessoirement docteur en économétrie de l’université de Paname, homme sans limite « n’est le fils de personne ». Il s’est fait tout seul en pays de Nadiland, où les chiens aboient par la queue, où les chevaux ont trois pattes, où les coqs ont des dents, où les serpents rampent sur le dos, où l’homme est sans tête, où la réalité dépasse la fiction.

Il fait partie d’une secte avec des frères à trois poings qui se tiennent la queue de devant, dans une danse qui possède le pouvoir de les maintenir au sommet du monde. L’homme n’est rien d’autre que le vénérable directeur de l’Institut Économique Régional (l’ISER) qu’il a su très adroitement transformer « en machine à cash ». Cette sommité, en effet, maçon sans réelle truelle, que celle qui lui permet de transbahuter les subsides européens, vers ses différents comptes « sait comment faire les poches habilement à la communauté européenne ». Il dirige aussi au sein de son institut un laboratoire dénommé le Filmaneg.

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Haïti : une avancée dans l’aménagement linguistique?

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

La circulaire de janvier 2019 du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti annonce-t-elle une mesure d’aménagement linguistique ?

Publiée sur Facebook le mercredi 23 janvier 2019, une circulaire du ministère haïtien de l’Éducation nationale annonce que ce ministère a décidé que « (…) le créole sera objet d’évaluation dans toutes les séries du secondaire rénové, au terme des quatre années d’études du secondaire rénové, à partir de l’année académique 2018-2019. » En effet, « C’est à travers une circulaire rendue publique [sur Facebook] en date du 23 janvier 2019, que le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MÉNFP), Pierre Josué Agénor Cadet, a annoncé que l’épreuve du créole est désormais obligatoire en classe terminale du secondaire rénové. Selon le ministre, cette décision prend effet à partir de cette année académique 2018-2019. » (Le National, 24 janvier 2019). Cette circulaire, qui n’était pas accessible sur le site du ministère de l’Éducation nationale au moment de la rédaction de cet article, marque-t-elle une avancée significative dans l’aménagement linguistique en salle de classe et plus largement dans le système d’éducation en Haïti ?

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Ya no

— de Idea Vilariño —

Ya no será
ya no
no viviremos juntos
no criaré a tu hijo
no coseré tu ropa
no te tendré de noche
no te besaré al irme
nunca sabrás quién fui
por qué me amaron otros.

No llegaré a saber
por qué ni cómo nunca
ni si era de verdad
lo que dijiste que era
ni quién fuiste
ni qué fui para ti
ni cómo hubiera sido
vivir juntos
querernos
esperarnos
estar.

Ya no soy más

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Les Indésirables

— Par Michèle Lamarchina —

J’étais descendu à Marseille pour écrire un reportage sur l’exode des opposants politiques et des juifs de toute l’Europe pendant l’hiver quarante. Après quelques jours de recherche, je suis en mesure d’envoyer mon article:

 » 3 décembre 1940: Pétain est en visite dans la cité phocéenne: contre toute attente il est acclamé en sauveur de la patrie dans cette ville rouge, collectiviste, disait-on à cette époque. Les Marseillais réputés graines de communards se prosternent à ses pieds et baisent son manteau! Il fait si froid à Marseille ce jour- là qu’on pourrait descendre la Canebière à skis. On se bouscule, on se houspille dans un chaos de piétons où se mêlent les Marseillais de tout poil, portefaix, boutiquiers, artisans, pêcheurs et ouvriers et l’ensemble du gibier de camp d’internement, les réfugiés des pays en flammes, fuyant les dictatures et l’avancée des troupes allemandes, Espagnols, Italiens, Allemands, Autrichiens, juifs de toute l’Europe, socialistes, communistes et francs-maçons, tous ceux qu’on nommait « la racaille », au nombre desquels quantité d’artistes et d’écrivains plus ou moins reconnus: ici se croisent Breton, Masson, Ernst récemment enfui du camp des Milles, Dina Vierny, Victor Serge, Anna Seghers, Alma Malher et tant d’autres dont la réputation reste à faire comme Claude Lévi-Strauss.

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Drapo Wouj-Vèw-Nwè

— Par Daniel M. Berté —

Nou pé pa ritjilé
Listwa-nou ka vansé
Souvantman i matjé
Epi la koulè wouj

Lè zafè-nou mélé
Nou bizwen débrouyé
Lespérans-nou plasé
Anba sign koulè vèw

Ki moun ka désidé
Ki drapo pou lévé
Kat sèpen térasé
I rété wouj-vèw-nwè
***

Sewten ka asiré
Ki sé an gran lidé
Sosializm yo kriyé
Ki prézanté an wouj

Ek pou senbolizé
Péyizannri lévé
I ka riprézanté
Epi la koulè vèw

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Dépi moun an pa jouré manman’w

— Par Térèz Léotin —

Moun ki wousouvrez adan travay yo, té dwett sav ki pa ni ayen ka dégradé’w, lè’w ka palé kréyol, épi pa ni ayen ka fè’w ped valè’w, lè yo ka palé kréyol ba’w, si moun lan pa la ka jouré. Pa ni lanng dégradan.

Matinik i rété moun toujou, étila fok pa ou sé bliyé kòw, alé palé kréyol ba yo, lè yo an travay yo. Sé konsa ki vandrèdi 04 janvié 2019, kidonk la simenn pasé, an madanm ki kliyan lakay an sèviss ki ka otjipé di latélé-konminikasion, mantjé fè yo matjilpé’y. I ay di lotess la an kréyol, souplé : « Ess ou ja enskri mwen ? » (M’avez-vous déjà inscrite). Lotess la ki pa pran’y piess mandé kliyant lan, an fransé, an manniè ensilté : « Pourquoi vous adressez vous à moi, ainsi ? Qui vous a donné le droit de me parler ainsi. Madanm lan ki pa té ka atann kòy, é ki pa konprann sa ki té ka rivé ‘y la, soté, é tou estébékwé i di lotess la konsa : « Quel est le problème si je vous parle créole ?

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Jours tranquilles à Vichy

— Par Michèle Lamarchina —

Je l’avais pourtant repéré sur la carte de France, et je connaissais bien l’histoire des années 40, mais jamais je n’aurais imaginé me retrouver à Vichy. C’est ça que les Français appellent l’ironie du sort? Il fallait que ce soit cette cité qui m’accueille comme réfugié! Pourtant, ils n’étaient pas pires que les autres Français, ces vichyssois! Pas tous des Vichystes ni des pétainistes! Plutôt meilleurs, même! En tout cas, le même mélange de bénévoles humanistes et dévoués et de citoyens haineux et racistes. Et la grande masse des indifférents, occupés à vivre ou à survivre. Pas pire, pas mieux! En tout cas, pas très colorée comme population: les noirs sont encore l’exception. Il y a encore pas si longtemps, j’avais l’impression d’être le seul noir. Mon statut de réfugié se lit sur ma figure. Pas comme à Paris! Au temps où j’étais venu pour la co-tutelle de ma thèse, je croyais même que ce serait facile. Pensez, le pays des droits de l’homme!
Ici, le plus étonnant, c’est cette manie qu’ils ont, ces gens, de toujours parler du temps: c’est vrai qu’il fait froid et gris.

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