— Par Roland Sabra —

En 1931, à l’Université de Columbia un jeune étudiant de tout juste vingt ans découvre dans l’œuvre théâtrale d’ August Strinberg un écho à ses propres obsessions de folie, tentation de l’alcoolisme, rejet des conventions sociales fascination pour un mysticisme visionnaire et ésotérique. Il sera écrivain lui aussi. Il décrira les passions d’un monde oppressant dans lequel les hommes, les femmes se désirent se déchirent, se haïssent parfois à leur insu dans des atmosphères élégantes et vulgaires entre raffinement et sauvagerie. Il dira en utilisant l’écriture comme sa meilleure thérapie la violence des sentiments balancés entre hétérosexualité et homosexualité. Sa fascination à l’égard de Stringberg auquel il empruntera les thèmes de la tyrannie mortifère du passé, le poids des tares familiales cachées, la duplicité de la morale familiale et celui de la nécessité de faire tomber les masques afin que surgisse dans un dévoilement tragique la vérité des êtres, ira jusqu’à l’ attribution, dans un de ses derniers textes du prénom le l’auteur suédois à son alter ego de fiction et dramaturgique. Mais bien avant cela il s’inspirera de Mademoiselle Julie pour camper le personnage de Blanche dans « Un tramway nommé désir ».

« N’est- ce pas monstrueux que ce comédien, ici, dans une pure fiction, dans le rêve d’une passion, puisse si bien soumettre son âme à sa propre pensée, que tout son visage s enflamme sous cette influence, qu’il a les larmes aux yeux, l’effarement dans les traits, la voix brisée, et toute sa personne en harmonie de formes avec son idée ? » (Hamlet, Shakespeare)


Monsieur l’Archevêque de Fort de France et Saint-Pierre,







Raconter l’histoire multimillénaire d’un peuple à travers sa musique, ses chants et ses danses tel est le pari magnifiquement réussi de deux femmes sud-africaines, Thelmi Nyandemi, ancienne danseuse étoile d’un spectacle renommé « Ipi Ntombi » et Todd Twala, chorégraphe qui dans les vingt dernières années du vingtième siècle décidèrent d’unir leur forces et de mettre au service d’une noble cause : sortir les enfants des boulevards qui mènent au crime et leur offrir une possibilité de s’approprier leur histoire niée par le régime de l’apartheid. Umoja nous conte une histoire éternelle, universelle, parce que très précisément inscrite en un lieu géographique, historique, ethnographique on ne peut plus précis, celui du peuple Zoulou. A travers toutes les vicissitudes de l’histoire, mais aussi ses moments flamboyants, dans les rites de la naissance, de l’initiation, des mariages, de la mort des proches et des ancêtres UMOJA nous rappelle que l’ histoire de l’humanité n’est rien d’autre que l’histoire des hommes et des femmes, de leurs amours, de leurs rivalités, de leurs différences irréductibles, et de leurs rencontres possibles et impossibles.


Le choix de deux interprètes blancs pour évoquer la négritude surprend au prime abord.
Il y a, selon moi, deux approches de la notion d’actualité :


