— Par Louis-Georges Tin —

Dans un livre paru en 1970, le sociologue américain Laud Humphreys plongeait au coeur des pratiques homosexuelles dans les toilettes publiques. Ce classique paraît enfin en français, et c’est l’occasion de revenir sur la vitalité des études » gaies et lesbiennes « .
Exquis. Le titre original, tout simplement exquis : Tearoom Trade. Vous vous attendez sans doute à un essai sur les salons de thé, les petits cakes et l’art de la conversation dans les îles britanniques. Vraiment ? Vous n’y êtes guère ! En argot anglais, » tearoom » désigne les » tasses « , c’est-à-dire les pissotières. L’ouvrage s’attache donc aux pratiques sexuelles entre hommes dans les toilettes publiques. En sociologue exact, Laud Humphreys décrit avec précision ces relations anonymes qu’il a observées dans les années 1960 aux Etats-Unis. Comme il le dit lui-même, il n’a » pas de préjugé moral ou intellectuel contre cette activité « , ce qui permet à l’analyse de se déployer avec justesse, dans la lignée des recherches des sociologues Howard Becker ou Erving Goffman.

Il est des histoires dont l’intérêt ou la nouveauté résident dans la façon dont elles sont racontées plutôt que dans ce qu’elles racontent. C’est le cas du récit d’enfance « Le cœur à rire et à pleurer » de Maryse Condé que tente d’adapter à la scène Alain Courvaud avec Martine Maximin accompagnée du clarinettiste Antoine Bory.






Aimé CÉSAIRE est l’homme public le plus important de l’histoire du 20e siècle martiniquais : il réalise à la fois l’aspiration profonde du peuple à l’assimilation et installe en son sein le ferment contraire, l’anti-assimilationnisme, le sentiment national martiniquais. Son influence dépasse la Martinique; sa démarche a aussi contribué’ à la prise de conscience nationale en Guadeloupe et en Guyane.
Voilà un ouvrage en passe de devenir un manifeste de la décroissance, sans doute en raison de la plume et de l’habileté de S. Latouche, même si, nous le verrons, il n’est pas sans laisser quelques zones d’ombre.
Prix Nobel d’économie en 1998, Amartya Sen, 73 ans, est plus qu’un grand expert international. C’est un penseur d’envergure, dont l’oeuvre se situe au carrefour de l’économie, de la philosophie, des sciences sociales et de la théorie politique. Sa démarche constante est de mettre l’accent sur les conditions morales, humaines et sociales des mécanismes économiques. Il n’a cessé d’insister sur le fait que « l’économie est une science morale » et que le développement est le point de départ de la liberté. Son originalité est aussi d’avoir toujours en vue les aspects pratiques de la vie politique : avoir le droit de voter ne sert à rien sans l’éducation nécessaire pour comprendre les choix proposés et sans les moyens de transport pour se rendre au bureau de vote…



A l’heure où la France célèbre pour la deuxième fois, le 10 mai, les » Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions « , l’écrivain Edouard Glissant, chargé par le premier ministre, Dominique de Villepin, d’ » une mission de préfiguration d’un centre national consacré à la traite, à l’esclavage et à leurs abolitions « , publie Mémoire des esclavages, chez Gallimard. Un ouvrage dans lequel il présente le projet qui lui a été confié, et repère les traces de cette histoire douloureuse. » Le Monde des livres » en publie un extrait.
Réaction au manifeste : Björn Larsson