Thierry Dol : « Ça a été très difficile »

Les quatre otages n’étaient pas détenus dans les mêmes conditions, a indiqué le ministre des Affaires étrangères

— Source AFP —
thierry_dol-2L’ex-otage français Thierry Dol a déclaré mardi que ses trois années de captivité aux mains d’Aqmi ont été très difficiles mais qu’il s’agissait d’une « épreuve de la vie ». Thierry Dol, 32 ans, qui s’exprimait à Niamey après trois années de séquestration dans le Sahel par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), était vêtu d’un habit vert pâle et d’un turban bleu-mauve, et portait une barbe noire fournie.

« Cela fait trois ans qu’ils sont otages et le cauchemar est fini », a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, précisant que les quatre hommes avaient été conduits dans une villa où ils allaient se changer et passer la nuit, avant de rentrer en France mercredi.

L’annonce mardi de la libération de quatre otages français du Niger a été accueillie avec une joie immense par leurs familles et saluée par la classe politique, tandis que certains proches des autres otages encore retenus au Sahel manifestaient leur angoisse et leur frustration. « On attend maintenant de les voir, leur parler, les toucher », a déclaré la mère de Pierre Legrand, 28 ans, le plus jeune des ex-otages.

François Hollande accueillera les quatre ex-otages à leur arrivée en France, à l’aéroport de Villacoublay (Yvelines) mercredi « en fin de matinée », a-t-on appris auprès de l’entourage du président de la République.
Conditions de détention différentes

Thierry Dol avait été kidnappé le 16 septembre 2010 à Arlit (nord du Niger), en compagnie de Daniel Larribe, 61 ans, Pierre Legrand, 28 ans, et Marc Féret, 46 ans. Trois autres otages capturés au même moment, la Française Françoise Larribe, épouse de Daniel, un Togolais et un Malgache avaient été libérés le 24 février 2011 « en territoire nigérien ».

« Ils sont quatre (Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Féret), dans des situations différentes. Monsieur Larribe est un homme sage, posé. Pendant très longtemps il a été complètement isolé des autres et n’avait donc absolument aucune nouvelle », a raconté Laurent Fabius.

« Thierry Dol est en super forme, très costaud. Pierre Legrand et Marc Féret sont en forme aussi. Ils n’étaient pas dans les mêmes conditions parce que certains pouvaient écouter la radio, d’autres non », a indiqué le chef de la diplomatie sur Europe 1.
« Du mal à y croire »

La tante maternelle de Pierre Legrand s’est dite « heureuse », ajoutant avoir « du mal à y croire encore ». « On a tellement attendu… Merci à tous ceux qui nous ont soutenus, merci », a déclaré Brigitte Laur, des sanglots dans la voix.

C’est le grand-père maternel de Pierre Legrand, René Robert, qui a le premier reçu le coup de fil de François Hollande « à 16 h 2 », les parents de Pierre n’étant pas de suite joignables, pour lui apprendre la libération de son petit-fils, soulignait-il, ému, chez lui mardi soir. Sa première réaction à cette annonce a été de dire « Merci le président », tout en rappelant qu’il avait parfois eu des mots durs à l’encontre de François Hollande, mais celui-ci « a tenu parole », a-t-il souligné. « Pendant trois années, on n’a jamais voulu désespérer, on a voulu faire passer de l’autre côté du désert la force qui nous était donnée par les gens qui étaient autour de nous », a rappelé René Robert, qui a souvent été porte-parole des familles.

La grand-mère de Pierre Legrand, Marie-Thérèse Robert, dans sa cuisine, montrait mardi soir le calendrier où le terrible décompte des jours de détention de son petit-fils s’est arrêté à 1 138 jours, écrits au crayon papier chaque matin. « C’est terminé, il n’y aura pas de 1 139 », a-t-elle proclamé en montrant la croix à côté de la date du jour. « C’est fini, Pierre est libéré », souffle-t-elle.

Originaire de Couffé (Loire-Atlantique, près d’Ancenis), âgé de 25 ans lors de son enlèvement le 16 septembre 2010, Pierre Legrand travaillait pour une filiale de Vinci lorsqu’il a opté, au sein de cette entreprise, pour un VIE (volontariat international en entreprise).

Voir http://www.lepoint.fr/monde/l-ex-otage-thierry-dol-ca-a-ete-tres-difficile-29-10-2013-1749643_24.php