Étiquette : Véronique Kanor

Voir la captation de « Je ne suis pas d’ici je suis ici », texte, m.e.s. & jeu Véronique Kanor

Disponible jusqu’au 15 septembre 2023 France Télévisions

Je ne suis pas d’ici, je suis ici est une mise en scène par Véronique Kanor de son ouvrage Éclaboussure (Présence africaine, 2020). Recueil de poésies engagées dénonçant la politique coloniale, Éclaboussure met en exergue la résistance du peuple noir. On y retrouve les grands axes du travail de la poétesse, écrivaine et dramaturge : elle y aborde les questions de l’identité, de l’exil et des problématiques liées aux sociétés afro-descendantes et décoloniales. Interprétée par la compagnie La Noiraude au Théâtre d’Outre-mer en Avignon, Je ne suis pas d’ici, je suis ici surprend autant par sa mise en scène proche de la performance, mêlant images projetées et chorégraphies, que par la puissance de son texte.

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Philippe du Vignal sur le Théâtre du Blog:

Véronique Kanor d’origine martiniquaise, dramaturge et poétesse éditée à Présence africaine, performeuse et réalisatrice de films documentaires a grandi à Orléans, vit à Fort-de-France mais aussi en Guyane et à Bordeaux. Elle a été animatrice sur des radios libres et journaliste à la télévision, avant de se consacrer à la réalisation de films sur les sociétés afro-descendante.

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« Je ne suis pas d’ici je suis ici », texte, m.e.s. & jeu Véronique Kanor

Festival d’Avignon off 2023

— Michèle Bigot —

Troisième édition de ce spectacle à la Chapelle du verbe incarné. En l’occurrence le lieu n’a jamais si bien porté son nom car Véronique Kanor en est à la fois l’autrice et l’interprète. Ce seule-en-scène est une performance poétique, rythmée de danse, de mélopée et ponctuée d’images vidéo qui soulignent le propos. Incarné au plus haut point, ce spectacle l’est en vertu de la présence physique de l’interprète, de sa voix, de son regard. Le lieu est intime, presque confidentiel et rien n’est perdu de l’émotion de la poétesse, de sa colère, de son espoir, de son amour du langage.

C’est son histoire qu’elle raconte, une histoire vécue dans sa chair, on ne peut s’y tromper. Mais c’est aussi un questionnement sur l’altérité, sur la couleur de la peau comme différence. « Je suis seule en scène…mais il y a mille regards, mille présences, mille paroles qui surgissent derrière moi sur l’écran qui m’accompagne » dit-elle. Ajoutons que l’écran lui-même possède une force d’émotion remarquable. C’est tout sauf une surface neutre, puisqu’il est fait des vêtements, lambeaux d’étoffe qu’on dirait récupérés sur des corps humains oubliés.

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Avignon 2022 : « La mort grandiose des marionnettes », « Double jeu de l’amour et du hasard », « Moi, Kadhafi », « Macbeth »

— Par Dominique Daeschler —

La mort grandiose des marionnettes. Création de Old trout puppet.
Double jeu de l’amour et du hasard. m.e.s. Patrick Ponce.
Moi, Kadhafi. Véronique Kanor, m.e.s. Alain Timar
Macbeth. Shakespeare, m.e.s. Geoffrey Lopez

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La mort grandiose des marionnettes. Création de Old trout puppet. Girasole.

Trois filles en frac manipulent des marionnettes à tige dans et devant un castelet, démystifiant l’histoire de la marionnette et la tentation d’une réception ébahie. La mort, la disparition, la dévoration, le rejet sont au rendez vous dans toutes les scénettes qui développent un humour sarcastique. Le travail est raffiné, inventif . Défilent à toute allure le chanteur d’opéra qui se fait régulièrement casser la gueule, l’animateur exsangue et mortifère, le grand cordon des intestins-tuyaux d’arrosage de l’homme mort devant le castelet. Tout est passage à l’acte, désinhibition, volte-face avec parfois, le temps de reprendre souffle une accalmie poétique (l’homme feuille). C’est avec férocité que les trois marionnettistes canadiennes enterrent leurs créatures nous renvoyant à un parterre de figurants dans le castelet, histoire d’enfoncer férocement le clou. C’est détonant : un seul regret on voit parfois les mains.

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Vitalité du théâtre en Martinique

— Par Selim Lander —

En Martinique on cultive les lettres de longue date et si elle sont moins connues que sa poésie, Césaire s’est également illustré par ses pièces de théâtre. Bien que les auteurs contemporains soient contraints de s’en tenir à des formats plus modestes que le maître, la tradition se perpétue avec de belles réussites. L’association ETC (pour Ecritures théâtrales contemporaines) – Caraïbe, présidée par Alfred Alexandre, lui-même auteur talentueux, est au service des dramaturges martiniquais, guadeloupéens et, dans une moindre mesure, conformément à sa raison sociale, caribéens. Elle a organisé les 9 et 10 novembre 2021, en relation avec l’Université des Antilles, des « Théâtrales » qui sont autant d’occasions de rencontres avec des auteurs et des textes d’aujourd’hui. Des Antilles ou d’ailleurs car les auteurs doivent s’ouvrir au monde, particulièrement sur une île. En l’occurrence, c’est un auteur venu de France qui est venu apporter le vent du large.

Chemin forgeant de Bernard Lagier

A tout seigneur tout honneur, il est logique de commencer cette brève revue par celui qui fait désormais office de doyen du théâtre martiniquais.

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« Moi Kadhafi! », texte de Véronique Kanor

MOI KADHAFI !
« Un homme : il est perpétuellement en colère,
il s’interroge douloureusement.
Pendant ses crises, il voit comme dans un miroir brisé, déformé, des fragments de lui même entremêlés comme dans les tableaux cubistes des effilochures de kéfié, un demi profil buriné qui n’est pas le sien, des mirages tremblotants sous un soleil dur…
Les bouts de réalités, d’univers parallèles où d’impressions de déjà vu, ils les saisit avec le même émerveillement et la même précaution que l’on éprouve à ramasser au creux de la paume les plaques de mica dans les rares savanes de Guyane. Elles s’effritent aussitôt en minuscules paillettes lumineuses : témoins de mémoires inventées, ou de correspondances terribles. »

Ewlyne Guillaume
directrice artistique du centre dramatique Kokolampoe

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C’était pas facile d’écrire Kadhafi, l’impérialisme, le Diable, les revanches, les impuissances, la folie, nos folies… Mais j’y suis arrivée. Fin de l’écriture. Place maintenant au théâtre, aux corps, au jeu, à ce que je ne connais pas. Place à Alain Timár, le metteur en scène et à Serge Abatucci, le comédien.
C’était un honneur de finaliser l’écriture avec ces deux grands messieurs qui sont des théâtres à eux tout seuls.

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« Solitudes Martinique », de Véronique Kanor

Jeudi 8 juin 2017 à  19h au CDST de Saint-Pierre

Performance scénique avec projection de photos-vidéos Solitudes Martinique est une performance de pictdub-poetry, une expérience martiniquaise de poésie sociale et visuelle.

Lire :« Solitudes Martinique », de Véronique Kanor : entre amour et politique par Roland Sabra —

Sur scène, une femme aux mots hirsutes et au coeur en vrac fait son retour au pays prénatal pour guérir d’un limbé.
Face à elle, 2 écrans : photographies et fragments filmiques s’y jettent et montrent une île aux humeurs mouvantes, une terre empoisonnée sur laquelle poussent des supermarchés en pagaille, des hommes qui auraient préféré être femmes s’ils y avaient pensé plus tôt, des aliénations, du vide. Et de l’espoir.

Chagrin d’amour et chagrin d’île s’enroulent en une longue balade…

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« Depuis mille ans, j’héberge une île. Je n’ai pas eu le choix, à vrai dire. Elle m’habitait bien avant que mon corps ne m’habite. Je lui disais : Vas-y, fous le camp avec tes volcans mal éteints. Je lui balançais du gros sel. Je ne voulais pas d’elle. Je voulais London, la lune.

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« Solitudes Martinique », de Véronique Kanor : entre amour et politique

— Par Roland Sabra —
De la désillusion amoureuse aux illusions politiques, tel pourrait être le parcours de Véronique Kanor dans « Combien de solitudes… » paru en 2013 aux Editions Présence africaine dont est issu « Solitudes Martinique » la performance scénique avec projection de photo-vidéos présentée sous forme de pict-dub-poetry, au François dans le cadre de « Mai les Arts dans la rue ». Pict renvoie à l’idée d’image, de photo  et ce soir-là avec deux écrans en angle, le premier, le plus grand, face au public, le second coté cour sur lesquels sont projetés vidéo, film, portraits statiques. Coté jardin un podium surmonté d’un pupitre avec le texte que l’auteur va délivrer au public sours forme de dub poetry (genre musical issu du reggae jamaïcain) et du sound system (système de sonorisation par bande-son). Les textes de la dub poetry sont ouvertement politiques et sociaux. Ils reprennent les thèmes et revendications des rastas mais s’intéressent de plus près à l’acte artistique, à l’engagement politique et social contre le racisme, l’impérialisme, les problèmes économiques, etc.
Véronique Kanor nous conte une dérive, singulière et plurielle, qui va de Paris à Fort-de-France, qui la traverse et qui traverse la Martinique en février 2009.

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Martinique. L’île d’une femme en mille morceaux

Combien de solitudes, de Véronique Kanor. Éditions Présence africaine, 65 pages, 13 euros.

— Par Sophie Joubert —
« Ai-je tort de rêver ? » se demande la narratrice de Combien de solitudes… Dans Fort-de-France en grève, elle marche et « tourne en rond ». Née en métropole, près du métro Stalingrad, elle a fui une rupture amoureuse. Tapie au fond de son inconscient, la Martinique est « une flaque d’île intérieure », « une île par dépit, un petit dehors où (elle) entre à reculons ». Journaliste et réalisatrice, Véronique Kanor a inventé la « pict-dub-poet-trip », un genre littéraire et musical qui mélange reggae et poésie. Le texte a été mis en scène au théâtre sous le titre Solitudes Martinique. Dans une langue lyrique piquée de créole, Combien de solitudes… dit le mal-être d’une Martinique tiraillée entre des forces contradictoires et celui d’une femme qui se réinvente sur une terre qu’elle apprend à aimer. « J’ai l’espoir déplié », écrit joliment Véronique Kanor.

Source : l’Humanité.fr

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Véronique Kanor : cahier d’un retour au « pays prénatal »

 

Tout commence avec un chagrin d’amour.

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