Étiquette : Serge Tisseron

Oui, un secret de famille peut tuer. Mais nous pouvons tous l’empêcher.

— Par Sandrine Alivon, psychologue clinicienne —

family_secretEn tant que psychologue dans le monde de l’enfance et animatrice d’ateliers-débats, je suis régulièrement invitée à discuter publiquement des secrets de famille. Que sont-ils ? Faut-il les dévoiler ? Quelles sont les conséquences de leur révélation ou de leur non révélation ? Dans une « actualité » qui nous fait toujours tanguer entre la peur et le courage, il n’est pas de trop de partager le contenu de ces échanges oraux avec vous, lecteurs.

Qu’est-ce qu’un secret de famille ?

Une information qui concerne un ou plusieurs membres d’une famille et que l’on protège par le silence. Nous avons tous besoin d’une vie privée, d’une intimité, donc de secrets pour la protéger. Ainsi, ce qui reste caché nous nourrit et nous élève. Le problème arrive lorsque nous ne protégeons plus ce qui nous fait du bien mais ce qui nous blesse, nous rabaisse et nous maintient en esclavage. Si j’ai eu une liaison avec un homme/une femme qui n’était pas bien vu/e de ma famille, mais que cela m’a tellement aidé/e à grandir, à me réparer ou à m’exprimer pleinement, alors oui j’assume la garder secrète.

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Le livret de famille, c’est fini

Par Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste

–Il est impossible d’installer les bouleversements liés aux nouvelles méthodes de procréation médicalement assistée (PMA) à l’intérieur de l’ancienne organisation familiale, dont le cadre législatif avait été conçu pour donner aux enfants nés en son sein un père cumulant les fonctions de géniteur présumé, d’éducateur privilégié et de donneur de nom.

Vouloir fabriquer des livrets de famille en faisant apparaître un « parent 1 » et un « parent 2 » paraît dérisoire au regard des enjeux, notamment du fait de l’augmentation d’enfants nés par PMA, par dons de spermes, d’ovocytes et, de plus en plus, d’embryons.

LA LEVÉE DE L’ANONYMAT DES DONNEURS

Rappelons donc d’abord un préalable : toute réforme de la parentalité commence par la levée de l’anonymat des donneurs. Il est heureux de constater que les adversaires traditionnellement les plus résolus de cette levée y arrivent petit à petit, face aux dangers potentiels que pourrait représenter le fait que deux femmes ou deux hommes élèvent un enfant dans le déni de la place de l’homme ou de la femme qui aurait pris une part à sa conception.

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