Étiquette : psychiatrie

Les inédits de Frantz Fanon

— Par Michel Herland —

Fanon Inédits« Nous sommes les uns et les autres trop éloignés de soi-même, trop à la dérive dans les choses… c’est au sein des choses, de l’objet que nous nous retrouverons. »[1]

Frantz Fanon, Écrits sur l’aliénation et la liberté. Textes inédits réunis, introduits et présentés par Jean Khalfa et Robert Young, Paris, La Découverte, 2015, 678 p., 26 €.

Tous les Fanoniens, et au-delà tous ceux qui souhaitent mieux connaître le militant exemplaire de la lutte anticoloniale, le « guerrier-silex » de Césaire[2], vont devoir se précipiter sur un ouvrage désormais indispensable. Ce gros recueil présente les diverses facettes de l’œuvre de Fanon, à l’exclusion de l’homme intime : la médecine psychiatrique, la politique et – plus inattendue – la littérature, puisque il fut aussi, pendant ses années d’étudiant, l’auteur de deux pièces de théâtre (L’œil se noie et Les Mains parallèles). Les textes rassemblés dans ces Écrits ne constituent pas toujours des « inédits » au sens strict : une thèse de médecine est « publiée » et a fortiori les actes d’un congrès médical ou des articles d’El Moudjahid.

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Ce que cache le «syndrome du sauveur»

—Par Pascale Senk—
Certains individus se sacrifient et forcent l’admiration de leur entourage. Mais quelles sont leurs motivations profondes ?

sauveur«Du plus lointain que je me souvienne, j’ai toujours eu un côté Jeanne d’Arc, confie Carla, 50 ans. Je voulais sauver ma propre mère de son enfance malheureuse qui me choquait tant lorsqu’elle me la racontait, la réconforter d’avoir sacrifié sa vie pour mes sœurs et moi… J’étais comme totalement prise dans cette lignée de femmes “sur-responsables” de la santé et du bien-être des autres.»
Une histoire personnelle qui entraîne peu à peu Carla à n’être attirée que par des amies, des collègues ou des partenaires amoureux mal en point. «Même dans une fête foraine où l’on gagnait un lapin en peluche, je choisissais en priorité le dépoilé, celui qui semblait le plus malheureux!»
Pourquoi pas? aurait-on envie de dire à Carla. Pas question de valoriser l’égocentrisme, si fréquent aujourd’hui. Après tout, ce qui fait la grandeur de l’humain, c’est son altruisme, sa capacité à aider son prochain, sa bienveillance. Certes. Dans les meilleurs des cas, cette tendance donne d’ailleurs de belles vocations de soignants… Et de psychanalystes.

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