Étiquette : Patrick Womba

Pour Patrick Womba

— Par Jean-Marc Terrine —

CALYPSO

Dans la nuit j’entends le chant de l’angélus des mornes
les coups de conque m’annoncent ton départ
j’entends déjà l’assemblée des conteurs
leurs pas
dans le cercle de la vie
ils se préparent
pour chanter des calypsos
chants de veillée pour apaiser ton âme
passage
nous sommes là pour t’accompagner
famille parents amis et alliés
là avec nos pensées pour répondre aux yé kric

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Les Buv’Art et Simone Veil :  une proposition de choix pour un 8 mars !

— Par Janine Bailly —

Simone Veil, ministre de la Santé, icône en 1974 de la lutte pour la dépénalisation de l’avortement, ne se revendiquait pas du mouvement féministe, mais prouvait plutôt que l’on peut être féministe sans être militante. Si la loi promulguée alors permettait « l’avortement après une autorisation d’un expert et une autorisation obligatoire des parents pour les mineures », elle parut à certains, parce qu’assortie de ces restrictions, insuffisante. La loi IVG, telle que présentée, instaurait l’avortement comme « une solution ultime, d’urgence, loin de la libération du corps des femmes ». (Rokhaya Diallo, journaliste). Il n’en reste pas moins que Simone Veil, par son combat acharné au sein de cet antre de fauves qu’était — que reste encore ? — l’Assemblée Nationale, a fait progresser considérablement la condition des femmes, à une époque où il devenait urgent de faire cesser le drame des avortements clandestins. Si l’on n’est plus aujourd’hui condamnée en raison d’un engagement féministe, à l’exemple d’Olympe de Gouges, guillotinée en 1793 pour avoir rédigé le pastiche dénommé « Déclaration des droits des femmes et de la citoyenne », si Simone Veil est aujourd’hui entrée au Panthéon, il n’en demeure pas moins vrai que dans ce domaine, et comme on a pu le constater récemment, beaucoup reste encore à faire…

C’est pourquoi, alors que “le premier prix Simone-Veil pour l’égalité hommes-femmes” vient d’être remis à la Camerounaise Aissa Doumara Ngatansou, militante dans son pays contre les violences faites aux femmes, viols ou mariages forcés, il était judicieux de voir la troupe des Buv’Art reprendre ce 8 mars, sur la scène du Théâtre Aimé Césaire, la pièce d’actualité « Et pendant ce temps Simone Veille ».

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Bobo 1er, ni roi ni reine, mais il porte la couronne

— Par Roland Sabra —

Il est arrivé le premier sur la scène. Les autres, il les attend et il les attendra longtemps. Ils ne viendront pas. Alors il soliloque. Il parle de Pauline, de sa Pauline. Il lui parle et elle lui parle. Pauline ? « C’est son Amérique à lui, même qu’il est trop bien pour elle » Lui ? Il s’écrit en majuscules de noblesse. Bobo 1er, roi de personne. Bobo dans l’entre deux des langues qui le traversent qu’il habite, qu’il unit et démarie entre « l’observancement » du monde et « l’emmerdation » qui en résulte. Et il explique : «  Si kréyol exerce sa vie rien qu’à montrer qu’il n’est pas français, c’est pas une vie. C’est en vérité français qui lui dicte une telle conduite. Même-pareil si français ne sert qu’à touffer kréyol… C’est pas un métier pour une langue d’emmerder les autres langues… Je suis venu au monde en trouvant autour de moi des mots rangés à ma disposition dans deux sacs séparés et plein de poussières de mots entre eux… Eh bien je me les ramasse tous pour en faire ma cuisine à moi.

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« Bobo1er, roi de personne » : de l’insu à l’excès

24 mars Fonds St-Jacques à 19h

bobo_1er-d— Par Christian Antourel —

Il fallait bien un comédien pour endosser ce personnage C’est Patrick Womba à qui le rôle échoua…et c’est très bien ! Le roi c’est lui. Comme à son habitude, il s’empare du rôle de l’intérieur jalousement gloutonnement, il se délecte de la moindre ponctuation et des gestes qui s’y collent … Et gare à l’écho qui voudrait lui ravir son jouet.

Seul sur scène durant une heure trente il s’esclaffe, interroge, affirme. Colère et tendresse. Droit comme la justice ou tout en calme et poésie toujours imperturbable ; il ronronne presque. Commande, se livre il irradie. Bobo 1er roi de toutes les illusions, le roi de personne c’est lui. Ce spectacle moitié théâtre moitié musique, inspiré de la figure d’Ibo Simon, personnage réel énoncé clairement, « toute ressemblance avec une ex personnalité politique locale, n’est pas fortuite » Bonhomme mythomane haut en couleur, cette pathologie du narcissisme c’est-à-dire de l’amour de soi fait que le gus, s’il ne supporte pas la réalité telle qu’elle est, c’est d’abord qu’il ne se supporte pas lui même Ses frasques et errances musicales d’abord et rapidement médiatico- politique rejoignent un exhibitionnisme social porté par des vêtements couleur cacatoès, perroquets ou aras, un tutti frutti provocateur de couleurs et de formes.

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