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Pourquoi faut-il relancer la dynamique des maisons des jeunes et de la culture ?

Une société qui n’éduque plus est une société qui ne répare plus

Rappel des faits. À l’heure où la société se trouve fragmentée et où toute une génération est en quête de repères, des MJC doivent fermer ou revoir leurs ambitions pour des raisons budgétaires.

Au-delà du quantitatif, des choses fondamentales

— Par Miguel Benasayag Philosophe et psychanalyste. —
Lors de mon arrivée en France, je me souviens avoir été heureux de découvrir l’existence des maisons des jeunes et de la culture. Présentes dans de nombreuses villes, ces MJC, dans lesquelles on trouvait des cinémas, des activités, des lieux de réunion et dans lesquelles une prise de parole publique était possible, m’apparaissaient comme le symbole d’une époque dans laquelle la construction du lien social solidaire demeurait une réalité. J’arrivais d’années de prison dans un pays en dictature et c’était quelque chose d’admirable que de pouvoir me dire : « Voilà des outils d’une société démocratique. » Grâce à ces MJC, les gens n’étaient ni parqués chez eux ni paumés dans la rue. C’était une offre de rencontre, une invitation à la solidarité pour construire du socle commun.

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Le droit de vivre, avec ou sans emploi

Pour que les immolations par le feu de chômeurs, comme celle de Djamal Chaar, le 13 février à Nantes, ne se reproduisent jamais plus, il est temps de repenser le droit de vivre, avec ou sans emploi, d’ouvrir grands les yeux sur la catastrophe humanitaire qui sévit autour de nous, d’écouter la souffrance, le désespoir et les revendications légitimes des innombrables exclus qui n’en peuvent plus.

Djamal Chaar, ce chômeur immolé devant son agence Pôle Emploi, n’est ni le premier (1) ni le dernier (2). Il s’était vu réclamer un trop-perçu des allocations de chômage versées par erreur alors qu’il avait retravaillé comme intérimaire, cumulant de maigres allocations et un bout d’emploi précaire. Il estimait que ses heures de travail lui ouvrant des droits au chômage n’avaient pas été toutes prises en compte, mais il ne parvenait pas à faire réétudier son dossier par les agents de Pôle Emploi, eux-mêmes débordés et soumis à une pression croissante à la rentabilité.

Pôle Emploi procède à plus de 500 000 radiations par an, dont 90 % sont dues à une absence à convocation, la plupart du temps non reçue ou envoyée par Internet à des chômeurs sans équipement informatique.

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