Étiquette : Max Dorléans

Capitalisme et santé mentale du petit patronat martiniquais

— Par Max Dorléans (GRS) —
Une récente étude de l’ARACT (agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail) portant sur le moral des chefs d’entreprise en Martinique a été, entre autres thématiques, l’une des bases de réflexion du salon « OSE » organisé par Martinique Développement (CTM) les 26 et 27 avril. Une étude faisant ressortir que près de la moitié (43 %) des chefs d’entreprise martiniquais avaient un état de santé plutôt moyen…et pour certains avaient fait ou frôlé un burn-out. Une situation à l’évidence inquiétante pour la CTM dans son effort, depuis des années, d’accompagnement des chefs d’entreprise, des jeunes notamment, puisque l’on a le souvenir de subventions proposées il y a quelques années, aux jeunes diplômés pour leur retour et installation sur place avec la création de leur propre entreprise.

Si évidemment l’étude a mis en avant les éléments concourant à ce constat (temps et charge importants de travail, difficultés financières, poids exorbitant des formalités administratives et réglementaires…), ainsi que les solutions à apporter, on ne sera nullement surpris de l’impasse relative à la cause essentielle des problématiques mises en évidence, à savoir l’existence du capitalisme, et de son fonctionnement mortifère et dévoreur d’hommes et de femmes !

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Aides publiques, loi du silence et…reproduction sociale !

— Par Max Dorléans ( GRS) —

En déclarant que « il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables », l’un des chefs macronistes à l’Assemblée nationale, Guillaume Kasbarian, a montré en s’adressant à la réalisatrice Justine Triet – toute fraiche récipiendaire de la palme d’Or au festival du cinéma de Cannes – le fond arrogant et méprisant de la pensée macroniste, et de la droite en général : sanction, financière ou autre, contre celles et ceux qui ne sont pas des bénis oui-oui !

En effet, pour eux à la tête de l’Etat et de son budget, il est inconcevable que tout réceptionnaire d’aides publiques puisse les critiquer, sauf à accepter en retour de se les voir non attribuées !

Un point de vue similaire à celui récent de Darmanin, dont les menaces à l’endroit de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), sous-tendaient également la suppression des subventions pourtant publiques, parce que simplement la LDH s’était montrée bien plus critique qu’hier, envers ceux qui ont le pouvoir, et qui distribuent les aides !

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Répartition vraie ou transition vers la capitalisation ?

Par Max Dorléans (GRS) —

A observer la macronie, les LR, et le Modem, tous ne jurent apparemment très sincèrement depuis l’écriture de la réforme des retraites pondue ces derniers mois, que par la répartition. On aurait même oublié la réforme par points – qui ouvrait largement la porte à la capitalisation – proposée en 2019 par Macron, tant lui et ses partisans apparaissent comme les plus ardents défenseurs de la répartition. Pourtant, lorsqu’a été créée la Sécurité sociale en 1945, tout ce que la droite comptait comme réactionnaires, a combattu celle-ci, précisément parce que c’était un système par répartition, à l’opposé de la capitalisation dans lequel c’est la capacité pécuniaire individuelle qui prime, et pas les besoins de chacun. Avec la Sécu et la répartition, on passait alors au moins partiellement, de « à chacun selon ses capacités » à « à chacun selon ses besoins ». Sauf que leur apparente sincérité tiendrait la route si tous, depuis des décennies, n’avaient pas combattu et cherché en permanence à casser la Sécu, au point de la rendre dans son état actuel, presque « hostile » aux intérêts du plus grand nombre.

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Retraites : la jeunesse a droit à un autre avenir

— Par Max Dorléans  pour le G.R.S. —

Depuis quelques temps, la droite macroniste et autre, nous sert un discours visant à culpabiliser une partie de l’opinion, une fraction de la jeunesse, avec de manière abusive, si non mensongère, le thème de la fainéantise, de la paresse…Ainsi pour elle, en période de chômage massif et de difficultés pour le plus grand nombre, évoquer surtout lorsque l’on est jeune, de moins travailler, et de vouloir profiter de la vie, est une hérésie et un danger majeur pour l’ensemble de la société. Car, n’ayant pour horizon que ses seuls intérêts, à savoir nous faire travailler davantage et plus longtemps, elle prend pour cible celles et ceux, qui se rebellent et refusent de travailler plus longtemps, et surtout aux conditions actuelles. C’est à dire ces jeunes, qu’elle fustige en la faisant passer pour des « doucineurs et jouisseurs », refusant à la vérité d’entendre leur exigence de travailler moins, pour produire mieux et autrement, tout en travaillant toutes et tous. Une fraction en réalité très lucide de la jeunesse, qui tout en refusant la réforme de la retraite, dit dès aujourd’hui, qu’elle souhaite ne pas travailler comme ses parents, à savoir, pour beaucoup d’entre eux, perdre sa vie à la gagner.

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Pour une souveraineté alimentaire quantitative et qualitative !

Par Max Dorléans (GRS) —

À entendre ces temps derniers, tous ceux et toutes celles, professionnels ou pas, qui se sont intéressés à diverses occasions (colloque, conférence scientifique, plan préfectoral 4…) à la question de la chlordécone, on note que pour l’essentiel, seule la préoccupation qualitative d’ordre sanitaire (avec ses effets d’ordre pécuniaire) a été au cœur des travaux et discours. Soit. Et, s’il n’est pas question de discuter cette approche au demeurant fort nécessaire, concernant la satisfaction générale des besoins alimentaires de la population avec des produits locaux, peu ou pas se sont penchés sur cette question pourtant fondamentale, aux conséquences majeures.

En effet, s’il est indéniable que la qualité de ce qui est produit sur place doit tenir une place centrale, celle concernant l’importation (avec des contrôles significatifs) doit l’être tout autant, puisqu’il y va ici aussi de notre santé à toutes et tous. Une dimension que tous et toutes admettent et revendiquent, qui mobilise des ressources humaines variées (insuffisantes), pour non seulement aider à produire et produire sans chlordécone, mais également pour décontaminer les individus et l’environnement (sol, mer, rivières…).

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La Route du Rhum vivement contestée

— Par Max Dorléans ( GRS) —

Organisée tous les 4 ans, la fameuse course nautique transatlantique entre la Guadeloupe et St Malo (site de départ de la course) dénommée Route du Rhum, a fait l’objet de part et d’autre de l’océan Atlantique de contestations vives et d’ampleur dont nous sommes totalement solidaires. Et si évidemment ce n’est pas le sport voile qui est en cause ici, par contre, ce qui est hautement scandaleux, inadmissible et condamnable, surtout dans la situation actuelle faite de restriction de toutes natures pour le plus grand nombre, c’est cette débauche de moyens financiers, techniques et autres en cette période de crise ainsi que l’impact écologique de cet évènement. Une débauche de moyens ainsi qu’un subventionnement public considérable tant en Guadeloupe qu’à St Malo en France, qui ont conduit de part et d’autre, à la dénonciation et la contestation de cet évènement. En Guadeloupe notamment sur les questions de l’hôpital, de l’eau, des transports, des services publics, de l’environnement saccagé… et en France, en plus de ces mêmes thématiques générales, sur l’histoire, avec la mise en relief de ce qu’a été ce crime contre l’humanité, avec l’esclavage et le commerce triangulaire à partir des ports de cette région atlantique… Des contestations portant sur les mêmes exigences, et dont l’idée de leur coordination pourrait demain être envisagé pour donner la priorité aux préoccupations du plus grand nombre plutôt qu’aux intérêts d’une petite sphère.

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Pour un service public du grand âge, financé par la Sécurité sociale

— Par Max Dorléans, Groupe révolution socialiste (GRS) —

La récente publication du livre « Les fossoyeurs » de V. Castanet vient remettre dans l’actualité l’information sur les conditions inadmissibles de vie en EHPAD, notamment au sein du groupe Orpéa côté en bourse.

Une information sur une situation qui n’a rien de nouveau (que nous évoquions il y a plus de 5 ans dans notre brochure « Pour une Sécu et une santé digne du 21ème siècle), et qui montre la cupidité des capitalistes dans ce secteur et ce marché de » l’or gris. Une cupidité d’autant plus outrageuse que ces groupes sont financés par de l’argent public, qu’ils s’en fouttent des plus âgé/es, puisque ce qui leur importe, c’est leur profit obtenu grâce à des économies en tous genres. D’abord, réduction du nombre de personnel formé, ensuite diminution de la quantité et qualité des repas fournis, enfin rationnement des moyens matériels divers (protections, gants, masques…) mis à disposition pour les soins. Un livre qui révèle que cette recherche du profit et de la rétribution des actionnaires ne pouvait qu’engendrer une colère grandissante des personnels qui ne supportent plus cette maltraitance institutionnelle mettant en danger la santé des plus âgé/es, et qui s’est traduite ces dernières années par d’importantes mobilisations soutenues par les résident/es eux-mêmes, leurs familles, leurs proches et quelquefois par des directeurs d’EHPAD.

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Oui à l’augmentation des salaires, non à l’aumône

— Par Max Dorléans (GRS) —

On a vu ces dernières années, aussi bien aux Etats-Unis d’abord qu’en Europe ensuite, en France notamment, quelques multimilliardaires et grands patrons faire part, face à la dégradation sociale et aux moyens limités des budgets sociaux en raison des politiques favorables au patronat, de leur disposition à payer davantage d’impôts. Une proposition sous forme d’aumône, pour répondre un peu mieux aux besoins sociaux grandissants, et qu’ils consentent en écorchant légèrement l’actuelle répartition des richesses très largement favorable à leurs intérêts.

Aujourd’hui, en pleine crise, on entend une chansonnette de même nature de la part de quelques patrons, enclins eux aussi, à intervenir dans la période actuelle, toujours dans la répartition entre salaires et profit, par une augmentation un peu « significative » des salaires. Un geste apparemment généreux qui ne se comprend que par rapport à différents éléments. D’abord, avec la crise sanitaire, de nombreux secteurs ont vu une hémorragie de leurs effectifs, et font donc face à un manque réel de main d’œuvre, d’où une offre de meilleurs salaires à l’embauche. Ensuite, augmenter les salaires, avec la faible inflation, c’est donner un peu d’oxygène au système en gonflant la demande solvable aujourd’hui tendanciellement en berne.

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Service public d’information et medias sociaux

— Par Max Dorléans (GRS) —
Les medias et réseaux sociaux ont, depuis quelques années, pris une place considérable dans le champ de l’information au point de représenter, pour une fraction de la population, le lieu privilégié, voire unique, de l’information.

Si évidemment ils présentent, à la différence des medias dominants ordinaires, aussi bien publics que privés, une série d’avantages liés à la masse et à la vitesse de circulation des informations de natures diverses, dans trop de cas, ils nuisent à celle-ci, en ne fournissant pas des informations suffisamment travaillées, argumentées, investiguées, et donc justes et de qualité. Avec un immense travers pour bien d’entre eux, qui en se donnant la mission de contrer l’info dominante dépolitisée, servile et soumise à l’idéologie dominante, prennent eux aussi, à tort, beaucoup de largesse avec la réalité des faits, les travestissent au besoin, répandent de nombreuses informations approximatives, voire carrément fausses, c’est-à-dire rivalisent de façon abjecte, avec les faiseurs d’opinion dominants avec notamment les « fake news ».

Or, ce dont il s’agit fondamentalement, c’est de fournir une information claire, non faussée et de qualité, de façon à correctement informer la population et lui donner l’envie de connaître, de comprendre et de sa faire sa propre opinion.

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Mieux que des coups de gueule, s’organiser

— Par Max Dorléans ( GRS) —

Dès le début de la grève du 22 novembre dernier, et surtout depuis qu’ont fleuri aussitôt des barrages sur toute la Martinique, on a entendu toutes sortes de commentaires. Sur la grève comme sur les barrages.

Si évidemment nous entendons en général les coups de gueule concernant les incivilités de nature variée, les dénonciations relatives aux carences et/ou dysfonctionnements des diverses institutions, services publics…, n’en rester qu’à ce niveau, c’est ne pas s’aider soi-même à résoudre sérieusement les choses dénoncées. Ça vaut pour les incivilités et autres, comme pour les coups de gueule proférés récemment à l’encontre de beaucoup de barrages, et précisément les exactions et autres violences à l’endroit de la population qui s’y sont déroulées.

Aussi, si comme nous l’avons par ailleurs écrit, nous nous opposons aux exactions et violences faites à cette occasion – dont il faut saisir la racine – il reste que sur la grève, sur la faible mobilisation du monde des salarié/es, beaucoup de ceux qui vocifèrent, sur les médias comme ailleurs, devraient s’interroger sur eux-mêmes, sur leur propre responsabilité (et irresponsabilité), plutôt que constamment vouer aux gémonies, critiquer allègrement et sans recul, l’intersyndicale, sa direction, et ce que certain/es ont appelé ses faiblesses, voire pire….

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A propos de libéraux et du « ni droite, ni gauche » !

Pour un marxisme clairvoyant !

— Par Max Dorléans (GRS) —

La famille est libéraux est très grande, et nous devons en avoir une claire conscience pour nous permettre de voir plus nettement et d’agir en conséquence. On pourrait presque dire que cette famille semble sans borne, au point que depuis quelques décennies, beaucoup de citoyen/nes ont perdu leurs repères, ne s’y retrouvent plus, parce que le clivage d’hier qui semblait pertinent à l’immense majorité de la population, entre partis de gauche et partis de droite, s’est considérablement érodé. Au point que le fameux « ni droite, ni gauche » employé à dessein pour brouiller les pistes de réflexion, pour accréditer l’idée que les différentes idéologies d’hier de gauche et de droite n’existent plus, que la ligne de démarcation droite-gauche est complètement désuète, et relève de nos jours d’une idéologie dépassée, a pour but de discréditer celles et ceux qui aujourd’hui encore parlent de lutte de classes, d’intérêts contradictoires entre possédants et démunis, entre classe possédante et classe non possédante. En gros, disqualifier celles et ceux qui disent que la pensée marxiste comme outil d’analyse, est pertinente, n’est pas à jeter à la poubelle comme cherchent à le faire croire les brouilleurs de pistes qui dirigent la société, et qu’il ne s’agit point, comme le professent ces charlatans et apologistes du système capitaliste libéral actuel, d’archaïsmes et de pensées dépassées, incapables de penser le 21 ème siècle.

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Prix du carburant : la population trinque une fois encore !

— Par Max Dorléans, pour le  GRS —

Les automobilistes, c’est-à-dire une partie non négligeable de notre population, vient une fois de plus faire les frais d’une nouvelle et très forte augmentation du prix des carburants (essence et diesel) à la pompe depuis janvier 2021. Ainsi, par rapport à mars 2021, les prix augmenteront à compter du 01 avril de 13 centimes d’euro pour le sans plomb et 8 pour le gasoil (en plus 1,2 € pour la bouteille de gaz), soit respectivement depuis le 01 janvier 2021, de 25 c€ pour le sans plomb, et de 17 c€ pour le gasoil (2,06 € pour le gaz). Une augmentation qui va plomber davantage encore leur pouvoir d’achat en net recul ces derniers mois, du fait du cumul de la crise sanitaire et de la crise économique. En effet, après une période qui avait vu, un moment, une légère baisse des prix en question du fait de la baisse de la demande (confinement notamment et télétravail), ceux-ci repartent à la hausse en raison à la fois de l’attitude des pays producteurs de pétrole qui ont réduit leur production, donc l’offre – ce qui a renchéri le prix du baril de pétrole – et de la perspective d’une reprise de l’activité économique avec l’effet vaccin qui crée de l’espoir en l’avenir.

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Pour une candidature du Mouvement Social aux élections de la CTM en juin 2021

Les plus sombres présages nous sont annoncés ici et là pour notre pays comme pour le monde : Exode massif de la jeunesse, enfoncement de couches de plus en plus larges du peuple dans la précarité, le chômage et la misère …Un sentiment se répand dangereusement dans la population, celui qu’il n’y aurait pas de futur.

Pendant ce temps le bal des prétendants à la direction de la CTM s’enrichit chaque jour. Parmi les derniers en date, le président en exercice de la chambre de commerce vient nous rappeler que les milieux économiques n’entendent pas rester l’arme aux pieds.
La majorité sortante s’enorgueillit des bâtiments grandioses, du TCSP, qu’elle a construits, des aides qu’elle a distribuées. En réalité elle est loin d’avoir résolu les problèmes qu’elle listait comme justification de sa candidature en 2015.

Sur bien des points le quotidien qu’elle prétendait améliorer vire au cauchemar : les inégalités sociales croissent, l’alimentation en eau est bien incertaine, les transports par terre et par mer restent encore largement à mettre en place, une formation adaptée et une vie artistique ne sont pas au rendez-vous, les services publics, (dont ceux, cruciaux de la santé pour tous et toutes, de l’intégration sociale des plus démuni.es),

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Nos vies, leurs stocks et leurs profits

— Par Max Dorléans, GRS —

S’il y a une chose qui compte en général chez tout capitaliste, ici comme ailleurs, c’est le profit. Et cela, sans souci particulier pour les dommages collatéraux que sa recherche peut occasionner.

De ce point de vue, les dégâts écologiques multiples faits à la planète à l’échelle mondiale pour les intérêts des multinationales, comme la déforestation de l’Amazonie pour les industries de l’élevage ou l’agriculture intensive au détriment des populations indigènes, ou encore l’extractivisme concernant le pétrole, les gaz de schiste, l’or en Guyane…sont une parfaite illustration en ce sens.

Et ce qui vaut à l’échelle internationale, vaut également chez nous même. Ainsi l’exemple fourni ces jours derniers par le Groupe Bernard Hayot (GBH), avec son besoin d’écouler (pour ne pas perdre un seul euro) ses derniers stocks de bouteilles de rhum portant encore des effigies à la gloire de la période coloniale (écusson aux 4 serpents…), indépendamment de la douleur et de la blessure que celles-ci peuvent coûter à la mémoire et à la conscience populaire martiniquaise.

Une vérité confirmée par l’un de ses représentants, Charles Larcher, pour lequel l’écoulement des stocks reste une priorité, malgré une situation sociale où la question de l’esclavage et de ses symboles est d’une actualité brulante, qui préoccupe une importante fraction de la population.

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Octroi de mer, oui… et après ?

— Par Max Dorléans (GRS) —
On a entendu ces jours derniers une série de dirigeants divers (élus martiniquais et guadeloupéens, représentants du patronat, de l’AMPI notamment, dirigeants politiques de droite comme de gauche…) tempêter contre la perspective de suppression de l’octroi de mer envisagée par une étude commandée par le gouvernement Macron.

Pour cette étude, comme pour celles sur le même sujet qui l’ont précédé, il s’agirait de remplacer l’octroi de mer par la TVA, celui-ci étant considéré aujourd’hui comme dépassé et inefficace, car source de vie chère, de maintien de rente et de corruption.

Des « arguments » que l’ensemble des défenseurs de l’octroi de mer ne veulent pas entendre, puisque sa suppression – qui répond selon certains, à la volonté du lobby de l’importation – priverait aussi bien la Martinique que la Guadeloupe (ainsi que la Guyane), d’un outil de défense de la production locale, mais également d’une partie considérable des recettes des collectivités territoriales.

Si évidemment on peut souscrire, voire soutenir cette démarche de maintien de l’octroi de mer (dans l’esprit de sa conception originelle pour la défense de la production locale), il reste néanmoins singulier de vouloir le défendre bec et ongles, sans en même temps constater qu’il n’a guère été un véritable outil de défense de la production locale, et encore moins, ce qu’il aurait dû être, même partiellement, un outil participant à un développement réellement moins dépendant de nos économies.

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A propos de médecine et pharmacopée traditionnelles…

Par Max Dorléans, G.R.S.

La conférence donnée lundi 28 décembre au parc de Tivoli avec la sortie récente du livre de Marie-Andrée Concy « Santé verte, la médecine traditionnelle créole », est pour nous l’occasion d’inviter à sa lecture et d’aborder la problématique de la pharmacopée traditionnelle martiniquaise dans son rapport avec la médecine moderne.

Si nous sommes solidaires des initiatives visant la promotion de notre « médecine et pharmacopée traditionnelles » (MPT) et du réseau caribéen Tramil, ainsi que de leur acharnement et lutte pour exister , légitimer et valider institutionnellement leur activité à côté de la médecine allopathique, nous devons néanmoins interpeller et remettre en cause l’organisation dominante actuelle à l’échelle mondiale, du secteur de la santé et des intérêts financiers qui lui sont liés. 

Toutefois, si l’utilisation et la valorisation des pratiques et produits traditionnels s’est poursuivie et a conduit à une forme de légitimation larvée auprès des institutions de santé, notamment auprès de l’OMS, il reste qu’en dépit de leurs avancées et de leur lutte pour être reconnue, cette médecine et pharmacopée traditionnelles font face à une grande adversité qui pourrait être résumée ainsi : pot de terre contre pot de fer, ou médecine de riches contre médecine de pauvres…

Une lutte et un affrontement de fait, car même si les partisans de chacun des deux grands groupes de médecine préfèrent parler de nos jours de complémentarité plutôt que d’affrontement, la réalité est différente et saute aux yeux.

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KTKZ ou le reflet de l’inhumanité de notre société

— Par Max Dorléans (GRS) —

S’il est effectif que l’émission KTKZ (Kolé Tèt, Kolé Zépol, réalisée entre RCI et Pôle emploi) a permis depuis son existence, à quelques individus (jeunes souvent) en galère depuis un certain temps, de décrocher un emploi sur ce marché non officiel des offres d’emplois, il reste cependant que cette émission n’est rien d’autre qu’une forme de loterie, où le gagnant principal est le patronat.

Qu’y a-t-il d’autre à cette émission que deux catégories de joueurs. D’un côté le patronat, les employeurs potentiels. De l’autre, l’immense majorité de jeunes et moins jeunes, à la recherche d’un emploi, avec peu de chance d’en obtenir un, malgré pour bon nombre d’entre eux/elles, des diplômes et des compétences bien affirmées.

Sauf que ici, dans cette loterie, dans ce jeu et comme dans tous les jeux d’argent de notre société (Loto, PMU, millionnaire…), les vrais gagnants ne sont pas le ou les quelques heureux élus, mais ceux que l’on ne voit pas, les grands actionnaires des sociétés de jeux de hasard ( ?) et d’argent. En l’occurrence ici, le patronat qui trouve, en piochant dans le panier des demandeurs d’emploi en concurrence les uns avec les autres, le salarié qui lui semble le mieux convenir à sa demande.

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Budget de la Sécu : attention au « vèglaj » !

— Par Max Dorléans (GRS) —

Année après année, on est habitué à voir le gouvernement voter tranquillement, sans changement notable, après examen du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (P.L.F.S.S.), le budget de la Sécurité sociale. Mais cette année, avec l’extraordinaire augmentation du budget de celle-ci contenue dans le projet pour 2021, on pourrait être tenté de penser que le gouvernement change son fusil d’épaule. Et, qu’il accède enfin au bon sens en revenant, au regard de la crise du Covid 19 et des faiblesses du système, sur les politiques d’austérité de ces dernières années. Une conclusion somme toute imaginable avec l’augmentation bien effective des dépenses enregistrées en 2020, lesquelles ont atteint ces derniers mois, des sommets jamais vus depuis plus de 20 ans, avec 7,6% d’augmentation de l’Ondam (objectif national des dépenses d’assurance maladie), soit 15 milliards d’euros.

A la vérité, il n’en est rien. Si l’augmentation constatée est bien réelle, cela est dû à la nécessaire adaptation que le gouvernement a du réaliser face la crise du Covid 19, tant en 2020 qu’en 2021. Ce que lui-même Macron avait évoqué durant la phase aigue de la crise, en disant qu’il y avait lieu de «dépenser sans compter» pour sortir de la crise…

Sauf que pour Macron, le «dépenser sans compter» s’est traduit pour l’essentiel avec l’accord dit « Ségur de la santé » conclu en juillet 2020, par une revalorisation des salaires du personnel (notamment des « cadeaux » (!)

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A propos des prochaines municipales…

— Par Max Dorléans (GRS) —
Il semble, à écouter certains, que les prochaines municipales, intéressent de moins en moins de monde, mis à part ceux/celles intéressés à un titre ou à un autre, au résultat des scrutins. Ou plus exactement, un nombre grandissant de citoyens, s’intéresse moyennement à la question, car ils ne se font guère d’illusions sur les changements promis, soit par les maires qui vont être reconduits à la tête des municipalités, soit par les nouveaux chefs de mairie. Un regard somme toute lucide, car à regarder les émissions télévisées à propos des prochaines municipales, ce n’est guère l’enthousiasme qui est de mise.
Il suffit en effet d’écouter les propos des uns et des autres, pour évidemment se convaincre de ce que il n’y a guère de profond changement attendu dans le proche horizon, quelques soient les vainqueurs. Puisque, malheureusement, mais sans surprise, les batailles tournent sur ce que les maires ont fait ou pas, et ce que les candidats disent indiquent vouloir faire une fois élu/es, alors même que sur les préoccupations fondamentales et quotidiennes de la population, on ne les a guère vu, dans leur immense majorité, ni les uns ni les autres.

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Non aux illusionnistes et autres charlatans!

— Par Max Dorléans —
On sait le rôle important et grandissant que jouent dans nos sociétés les réseaux sociaux (WhatsApp et autres) en termes de diffusion et circulation d’informations de toutes natures, « fake news » y compris.
Aussi, à défaut de medias publics permettant de vrais échanges pluralistes, à défaut comme hier de lieux et supports permettant confrontation et débats d’idées publics entre organisations politiques adversaires ou concurrentes, ils constituent clairement des supports et relais d’informations qui, sans eux, n’auraient pas droit de citer. Et, ceci représente un atout considérable.
Ainsi, a été mise sur un réseau en ligne, une interview réalisée sur TropicFm, par J.J Seymour, du très macroniste Max Dubois (président de « République et Développement des Dom »). Une interview où il développe une analyse de notre société martiniquaise fustigeant le rôle insupportable et considérablement néfaste pour la Martinique – et plus généralement les « DOM » – de groupes économiques dominants et super-puissants comme le Groupe Bernard Hayot (GBH).
Une analyse qui semble avoir eu une audience significative, et qui semble avoir conquis bien des esprits avec sa critique acerbe du groupe en question.

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Pour une Sécu rénovée et progressiste !

— Par Max Dorléans (G.R.S.) —-
Nous avons écrit, comme d’autres, mais à l’inverse de nos adversaires de classes (patronat et bourgeoisie plus généralement), que la Sécu a fait l’objet, depuis sa création en 1945, d’attaques incessantes de ces derniers, parce qu’ils ne l’ont jamais acceptée comme institution de solidarité collective contraire à leurs intérêts.
Nous avons également indiqué, comme d’autres, que ces attaques n’ont jamais, jusqu’à récemment, été frontales, qu’elles ont été réalisés, branche par branche, pan après pan, ce qui permettait à leurs instigateurs, de les mener en sourdine, loin des yeux et oreilles de l’immense majorité.
A titre d’exemple majeur, la mise en place en 1990, de la CSG (contribution sociale généralisée) qui n’est rien d’autre que la fiscalisation de la Sécu, même s’il s’agit d’une fiscalisation pré-affectée, puisqu’allant dans le budget de la Sécu, et non dans celui de l’Etat.
Autres exemples plus récents et plus parlants, l’instauration du forfait hospitalier et des franchises médicales, celle du dépassement d’honoraires ou encore le déremboursement de médicaments… Sans même évoquer les attaques majeures plus anciennes comme la tenue à l’écart de la branche « famille et allocations familiales » de la Sécu, l’exclusion de la « branche chômage » de cette dernière, la suppression des élections aux CA de caisses, la création d’une Caisse nationale contrôlée par l’Etat, l’introduction du plafond de Sécurité sociale pour le calcul des cotisations, les ordonnances gaullistes de 1967 qui créent 4 Caisses nationales du (Cnam, Cnaf, Cnav, l’Acoss) et introduisent le paritarisme…Toutes attaques contraires à l’esprit et aux principes portés par l’ordonnance du 4 octobre 1945, qui torpillent l’idée centrale que la Sécu est avant tout, l’affaire des salarié/es, car la Sécu, c’est leur argent.

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Non à la « réforme » des retraites de Macron, Non à la liquidation totale de la Sécu !

— Par Max Dorléans pour le GRS —

S’il est bien vrai que nous devons batailler très fermement contre la « réforme » des retraites envisagée par Macron et les siens, parce que celle-ci, dans le prolongement des multiples « réformes » qui l’ont précédée depuis une quarantaine d’années, est injuste et va approfondir les inégalités sociales déjà béantes, il importe en même temps de dire que cette bataille, toute nécessaire qu’elle soit, est insuffisante.

En effet, ne se focaliser que sur la réforme et ses attendus fallacieux – la réforme serait entreprise pour se doter non seulement « d’un système universel de retraite où un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé » mais également d’un système qui ne soit pas source à la fois d’inégalités et de conflits à répétition du fait des « 42 régimes de retraite » existants, puisqu’il il n’y aurait « plus besoin de réformes successives, qui changent les règles et sont anxiogènes et sources d’incertitude » – risque de nous faire également passer à côté de l’enjeu fondamental, à savoir la destruction de la Sécurité sociale, cet outil majeur de solidarité collective né en 1945 en France, et 1947 en Martinique.

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Pas d’envers « racisme anti-blanc » au racisme anti-noirs.

— Par Max Dorléans du GRS —

Une polémique s’est récemment développée en France à partir de propos tenus par l’ex-footballeur professionnel Lilian Thuram sur la question du racisme anti-noirs et anti-arabes. Racisme anti-noirs et anti-arabes, sont-ils le symétrique de ce que certains nomment « racisme anti-blancs » ?

La chose est bien connue chez nous. Il suffit qu’un martiniquais (noir), pointe par exemple, en réunion de travail (surtout dans une réunion de direction et de cadres d’administration ou d’entreprises où l’immense majorité des présents sont blancs (métropolitains ou békés) – un problème particulier de vision du quotidien, ou porte une appréciation identitaire et/ou historique (colonialisme, question béké et rapport de classe et d’inégalités sociales, énoncé d’un comportement ou discours méprisant, arrogant ou condescendant d’un chef blanc…) pour expliquer une situation ou un phénomène, pour se voir aussitôt taxer d’« anti-blanc », de raciste primaire, de révolutionnaire ou d’anticolonialiste, de xénophobe, quand bien même il s’agirait d’un vrai partisan du système en place, d’un démocrate ou d’un humaniste sincère et clairvoyant .

Ainsi, dans le monde d’aujourd’hui, dans la France et l’Europe actuelles, évoquer en étant soi-même noir ou arabe, le racisme anti-noirs et anti-arabes, conduit presque inévitablement sinon fatalement, à se voir taxer par certains blancs, de « raciste anti-blanc », d’écorché vif et complexé, de frileux, d’ultra susceptible, dès lors qu’il est fait état ou dénoncé un racisme et des pratiques racistes bien réels, à l’origine de vraies souffrances, de vraies douleurs et de réels complexes.

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S’inscrire au-delà du rififi entre frères ennemis !

— Par Max Dorléans (G.R.S.) —

Une énième bataille vient d’opposer, lors de la discussion sur le budget de la CTM, sur la question de la gestion/répartition de fonds européens, deux représentants de fractions différentes de la droite martiniquaise, Yann Monplaisir et Miguel Laventure.
Deux représentants de la droite martiniquaise, n’appartenant ni l’un, ni l’autre à aucun des partis dominants de cette droite (LREM, Les Républicains), responsables tous deux du développement économique à la CTM, et chefs de file l’un et l’autre d’orientations économiques (et politiques) en défense d’intérêts immédiats de fractions différentes de la bourgeoisie martiniquaise.
Deux dirigeants de droite, biberonnés au libéralisme, à l’économie de marché, à la concurrence libre et non faussée, aux privatisations, gagnés à la casse des droits sociaux, au moins d’Etat (sauf pour l’obtention, pour les leurs, d’aides et subventions toujours plus importantes)…bref défenseurs des intérêts généraux de la classe dominante dans le cadre de la République française . Défenseurs d’orientations politiques libérales ayant pour contrepartie, l’austérité, la précarité, les difficultés de tous ordres pour l’immense majorité.
Deux dirigeants, frères ennemis, opposés factuellement et opportunément sur la stratégie relative à leurs priorités immédiates, à savoir notamment quels pseudo-intérêts particuliers et quelle(s) couche(s) de cette classe capitaliste prioriser, pour défendre au mieux leur incontournable système, implacable pour le plus grand nombre.

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Pour un service de transport de passagers public et gratuit

— Par Max Dorléans (Groupe Révolution Socialiste)

Dans une tribune datant de quelques bonnes années (Service public ou délégation de service public !), nous exprimions clairement à la fois notre opposition à la délégation de service public passée entre la Région dirigée par S. Letchimy et une société privée de transport maritime, et notre parti-pris total au service public, dans le transport comme ailleurs.

Voir  la vidéo ci-dessous : Est-ce une bonne chose de rendre les transports gratuits ?

Nous indiquions fondamentalement que la bataille pour la défense, l’amélioration et l’extension des services publics en général, avait à voir avec une certaine idée de la société martiniquaise que nous voulons construire. Une Martinique où « un certain nombre de besoins sociaux essentiels pour la population doivent être satisfaits en dehors de toute logique de profit. ».

Aujourd’hui, cette problématique non seulement garde toute son actualité, mais est de surcroit renforcée sous les coups de boutoir des années supplémentaires de politiques libérales à haute teneur, avec Sarkozy, Hollande, et Macron, ultime et grand maître en matière de libéralisme à tout crin.

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