Étiquette : Marguerite Bordat

« Bachelard Quartet » de Marguerite Bordat, Pierre Meunier, Noémie Boutin et Jeanne Bleuse

— Par Michèle Bigot —

Ce spectacle est conçu comme un oratorio dédié aux quatre éléments, en hommage aux textes poétiques et visionnaires de Gaston Bachelard. La représentation se déroule à l’intérieur d’un dispositif tri-frontal, qui place le spectateur au coeur de l’évocation, du fait de la proximité physique avec le plateau. Comme dans une céremonie à laquelle il serait convié.

Le tissu textuel résulte d’un montage de textes issus de l’oeuvre de Bachelard, L’Air et les songes, L’Eau et les rêves, La Terre et les rêveries de la volonté, La Psychanayse du feu. Véritable travail de patchwork, le spectacle coud ensemble la musique (Bartok, Berio, chostakovitch, De Falla….) et le texte à la faveur de deux instrumentistes sur le plateau, Jeanne Bleuse et Noémie Boutin, tout autant comédiennes que musiciennes. Pierre Meunier leur donne la réplique, sans dédaigner de prendre part à la partition musicale. Le jeu de la lumière et la scénographie viennent ajouter à la magie poétique de l’ensemble.

Cette création théâtrale d’un genre unique, confère une sorte de matérialité et de sensualité au texte de Bachelard, qui se fait chair.

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« Buffet à vif » : une chorégraphie de la démolition

—Par Michèle Bigot —

buffet_a_vifBuffet à vif

Marguerite Bordat, Raphaël Cottin, Pierre Meunier

Théâtre de la Bastille, 15/ 06-1/07 2016

Pierre Meunier est un habitué du Théâtre de la Bastille. On a pu y voir dans les années passées Le Tas (2002) Sexamor (2010) Du fond des gorges (2011), et La Bobine de Ruhmkorff (2013). On connaît son univers si poétique dans son obsession de matérialité. Pierre Meunier se heurte à la matière, ou plutôt il s’y confronte. Il récidivera la saison prochaine (toujours en collaboration avec Marguerite Bordat) pour présenter Forbidden di sporgersi (d’après Algorithme éponyme de Babouillec).

Déjà en 2003 avec Le Tas, la confrontation tournait à l’acharnement : P. Meunier fait sa fête (dans tous les sens du mot) au « tas ». Il n’a pas trop d’une masse pour s’attaquer à un tas. Un tas de quoi ? peu importe : un tas ! qu’il s’agit d’entamer, voire de pulvériser si c’est possible. On verra bien ce que peut l’homme seul face aux lois de la matière. En tout cas détruire le tas, c’est le mettre à mal, mais c’est aussi l’explorer.

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