Étiquette : Khokho

La collection Clément s’expose

— Par Selim Lander —

Les temps de pandémie rendent difficile l’organisation d’un exposition réunissant des œuvres venues d’ailleurs comme la Fondation Clément en organise chaque année. Il est en effet bien risqué d’engager les frais qu’entraînent de telles expositions sachant qu’elles peuvent être annulées du jour au lendemain en raison des impératifs sanitaires. La Martinique, de surcroît, particulièrement atteinte par la Covid 19 du fait du faible taux de personnes vaccinées, présente à cet égard un risque accru. Heureusement, la Fondation possède son propre fonds, riche de plus de 800 œuvres émanant de plus de 250 artistes, de quoi organiser plus d’une exposition.

La Martinique ne saurait trop se féliciter d’abriter le siège de l’entreprise GBH et que son patron, Bernard Hayot, ait non seulement constitué une collection remarquable d’œuvres caribéennes et pour une grande grande part issues des Antilles françaises, mais encore qu’il la partage régulièrement avec le public dans le cadre véritablement idéal qu’est l’Habitation Clément.

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Khokho René-Corail: un artiste En Marge !

— Par Roland Sabra —

Le mot est de Victor Permal lors de sa conférence donnée dimanche 24 septembre 2017 à La Fondation Clément devant une salle archi-comble. Les amis, les proches, les connaisseurs de l’œuvre de l’artiste étaient grandement majoritaires. Ils ont interpellé, commenté , et même complété sous la forme d’un conte créole les dires de l’orateur, ravi d’une telle complicité.

L’exposition est une ébauche d’une rétrospective souhaitée pour un avenir proche. Elle donne à voir un bel aperçu, forcément fragmentaire de l’œuvre foisonnante, tourbillonnante, protéiforme, d’un homme épris avant tout de liberté. Sans Dieu, ni maître ? A celui qui le dira, ou l’écrira dans ce pays où la pensée magique a encore de beaux restes, on opposera la participation de l’artiste à l’iconographie religieuse. On citera à comparaître comme témoins les « Christ », guérillero ou pas, « La  Sainte Famille », «  La Sainte Face », « Les âmes du Purgatoire », « Le Cœur Immaculé de Marie » etc. A Victor Permal qui dit que KhoKho Corail s’il n’était pas religieux était au moins croyant on pourrait proposer le terme de mystique, défini comme une production psychique, révélatrice des conflits à travers lesquels se constitue l’identité de chacun dans le rapport que l’existence du Sujet entretient avec la limite et la mort.

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Joseph René-Corail : le talent et l’engagement

— Par Selim Lander —

ChèvreUn artiste sorti du peuple et qui y est resté, ce n’est pas si fréquent, surtout quand cet artiste fut aussi prolifique que talentueux. Faut-il y voir l’influence du soleil des Antilles ? Toujours est-il que Joseph René-Corail (dit Khokho), né en 1932 (la Martinique est encore une colonie ; elle ne deviendra département français qu’après la Deuxième guerre mondiale) dans une pauvre masure de paysans, mourra dans la misère, en 1998[1].

Enfant brillant, reçu premier de son école au certificat d’études, boursier de la République jusqu’à la fin de ses études, faut-il pourtant conclure de son échec au BEPC qu’il était déjà un rebelle ? Quoi qu’il en soit, c’est au cours complémentaire qu’il a découvert l’art, grâce à son professeur de dessin. Il a seize ans quand il entre à l’École des Arts appliqués de Fort-de-France, expédie le cursus en deux années au lieu des trois prévues, et intègre alors l’École nationale des Arts appliqués, à Paris. Il reviendra en Martinique en 1956 et enseignera, brièvement, la céramique dans l’école dont il fut l’élève.

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