— par Janine Bailly —
Se dire, dire l’espace, se dire dans l’espace. En couleurs, dans l’ombre et la lumière. Par la photographie, la peinture, l’écriture. Avec des pinceaux, des balais. De la toile, du papier. De l’acrylique et de l’huile, du brou de noix, de l’encre de Chine, des crayons de couleur… Avec son corps, son regard, avec toutes les sensations, vécues et fantasmées.
À la Galerie La Véranda de Tropiques Atrium, Alain Joséphine donne à appréhender la nature, celle de la Martinique natale, dans sa force de vie, ses paysages, sa plénitude et ses tourments. Ses grandes œuvres restent sans titre, en diptyques parfois comme s’il fallait, pour « habiter l’espace » sur la toile, dépasser les limites d’un cadre, ou d’une surface donnée. Pas d’encadrement d’ailleurs pour celles-ci, à la différence des petits formats sur papier, qui saisissant un morceau plus fragile d’univers et de temps, ont besoin d’être assurés dans les limites du cadre. Les grands formats sont pour moi plus chargés d’émotions, j’y ressens davantage ce que disent ces mots, presqu’en forme de haïku, écrits à l’un des murs de la salle : « Autour de moi / Profondes et pures / Mille épiphanies ».