Étiquette : Faubert Bolivar

Première mise en scène de l’album « Mon Général Soleil » de Kebert Bastien

— Par Renel Exentus —

Le Centre des Arts de la Maison d’Haïti, laquelle vient de célébrer son cinquantième anniversaire de naissance, est un véritable lieu de créations artistiques à Montréal. Dans cet espace, plusieurs artistes conçoivent et présentent leurs œuvres dont la plupart sont de grande valeur. Après la performance, au début de l’année, des artistes en résidence Cindy Belotte et Mithra Rabel en danse, Alix Noel Gerry (Ali-X) en musique1, la soirée du 22 juillet 2023 a été l’occasion pour le talentueux musicien Kebert Bastien (Keb) de se produire. Après avoir été le coup de cœur du jury-musique l’année dernière, Keb a présenté au public montréalais la première mise en scène de son dernier album « Mon General Soleil, Mon Kammoken». Comme dans le cas de la pièce de Jesika de Faubert Bolivar et de l’Opéra de David Bontemps2, le public a accueilli avec enthousiasme la première adaptation au théâtre de l’album de Kebert Bastien.

Keb n’est pas à ses débuts en musique puisqu’il a déjà à son actif cinq (5) album en moins neuf (9) ans3.

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« Mai.Poésie » 2ème edition

Du 08 au 14 mai 2023 PoésieCommune
Du 15 au 20 mai 2023 Festival Mai Poésie

Maintenir la poésie
« Et nous entendons fidèles à la poésie, la maintenir vivante :
comme un ulcère, comme une panique,
images de catastrophes et de liberté de chute et de délivrance,
dévorant sans fin le foie du monde. »

Aimé CESAIRE, Tropiques 8-9, Octobre 1943

— Présentation par Faubert Bolivar, Directeur artistique —

La première édition de « Mai-Poésie » a été une réussite à laquelle ont fortement contribué la diversité et la qualité de nos partenaires dont chacun.e a su faire sienne l’idée du Festival.

BALISAILLE est sur la bonne voie pour réussir son pari de « re-créer les conditions propices sinon à un ré-enracinement du moins une ré-institutionnalisation de la poésie en terre martiniquaise ». Nous espérons parvenir à faire à la poésie toute sa place aussi bien dans le cœur et l’esprit de celles et ceux qui nous suivent, mais surtout dans le paysage culturel et institutionnel de l’île. Aussi, de l’avis de toustes la première édition a-t-elle été un véritable succès dont nous pouvons nous inspirer pour la suite.

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Opéra : « La Flambeau » de David Bontemps

— Par Renel Exentus, doctorant en études urbaines —

L’opéra La Flambeau de David Bontemps a été présenté le 7 février 2023 en première mondiale à Montréal, à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau de l’UQAM. La trame musicale a été exécutée par l’Orchestre Classique de Montréal sous la direction du chef invité Alain Trudel. Avec l’opéra La Flambeau, le talentueux compositeur David Bontemps a écrit à l’encre d’or une nouvelle page dans l’histoire musicale haïtienne. Cet opéra haïtien, le quatrième composé jusqu’à maintenant, est inspiré de la pièce théâtrale du poète et dramaturge Faubert Bolivar.

L’opéra n’est pas un genre très développé dans le répertoire musical haïtien. Pendant le 20ème siècle, Werner Jaegerhuber a laissé deux opéras : Naïssa et Gouverneurs de la rosée inspiré du roman de Jacques Roumain. Après Maryaj Lenglensou de Ipharès Blain en 2006, La Flambeau est, sans doute, le deuxième opéra haïtien de ce premier quart du 21ème.

Étant un opéra de chambre, le drame se déroule dans l’intimité d’une famille. Avec quatre personnages, il se joue dans l’ensemble en sept tableaux.

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«La Flambeau», une émouvante création

Opéra de chambre de David Bontemps d’après Faubert Bolivar. Avec Suzanne Taffot, Paul Williamson, Catherine Daniel, Brandon Coleman, l’Orchestre classique de Montréal, Alain Trudel. Mise en scène : Mariah

Par Christophe Huss —

Musique

C’est dans une salle Pierre-Mercure bondée que l’Orchestre classique de Montréal a remporté l’un de ses plus grands succès avec la création de La Flambeau, opéra de chambre du compositeur montréalais d’origine haïtienne David Bontemps sur un livret inspiré par une pièce primée de Faubert Bolivar.

Haïti est partout dans La Flambeau : les élites corrompues qui se croient au-dessus de tout, mais aussi des croyances, des rites ancestraux, du vaudou, des danses, des rythmes.

L’œuvre de David Bontemps a un énorme avantage : elle fuit la prétention. Puisque le compositeur vise un « idéal tout simple : celui du respect d’autrui » il ne se cache pas derrière les paravents d’une fausse modernité. Son langage musical vise la compréhension de tous. Il puise donc dans deux vieilles recettes qui ont fait leurs preuves : les mélodies (admirable air de Mademoiselle au 3e tableau et superbe scène de Madame au 6e) et les leitmotivs, cellules thématiques efficaces, inlassablement répétées, parfois légèrement variées, liées au discours de Monsieur, aux visions de Madame ou aux aspirations de Mademoiselle.

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« R.A.D (Revolt Against Democraty) », texte de Julien Beauseigle, mise en lecture de Faubert Bolivar

Le Festival Jamais Lu Caraïbe 2ème soir

— Par Roland Sabra —
Amour et Politique sont insaisissables et si la seconde est parente du premier c’est peut-être parce l’un et l’autre abordent, in fine la seule question qui vaille, celle du lien social. Qu’en est-il de l’acceptation de la différence créatrice, de l’acceptation de l’altérité, du partage, de l’égalité ? Unité politique? Union amoureuse ? A chacune leur horizon. L’État et le pouvoir dans le premier cas, la famille dans le second. Badiou, dans « L’éloge de l’amour » le formule ainsi « Il y a entre la politique comme pensée-pratique collective et la question du pouvoir ou de l’État comme gestion et normalisation le même rapport difficile qu’entre la question de l’amour comme invention sauvage du Deux et la famille comme cellule de base de la propriété et de l’égoïsme. » Mais la coexistence de l’amour et de la politique ne va pas sans tensions et si elle a pu revêtir des formes culturelles différentes se pose dans tous les cas de figures la même question : comment concilier le propre (les origines, la famille, le singulier) et le proche (l’amitié, la justice, le pouvoir)?

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Du 26 au 28 mai 2022, c’est mai poésie dans l’île d’Aimé Césaire !

Un festival d’un genre majeur en Martinique du côté de la commune de Saint-Esprit organisé par l’association Balisaille. Cet évènement articulé autour du thème « ‘’Parler poésie’’ a bénéficié du soutien de la DAC martinique, de la ville du Saint-Esprit qui a su faire de ce festival une activité phare de la commune à l’approche de sa fête patronale, et de la ville de Fort-de-France qui a mis à notre disposition la maison d’Aimé Césaire pour accueillir notre soirée du 27 mai 2022, en hommage à Jacques Stephen Alexis », a fait savoir le président de l’association, Daniel Boyer-Faustin tout en insistant que ce thème est tiré d’un texte inédit du grand poète Monchoachi.

Lire aussi : Widad Amra :  » Connaitre deux pays, deux histoires, c’est aller à l’universel »

Il a indiqué que cette grande fête de la poésie accueillera des auteurs de renommée internationale. Parmi eux, Joby Bernabé, Francis Combes, Raphaël Confiant, Patricia Latour, Lyonel Trouillot.

Qui sera l’invité d’honneur pour déployer les ailes de la poésie en ces instants ?

« La poétesse Widad Amra est notre invitée d’honneur, une manière pour nous de saluer le courage et l’audace de cette femme qui a tenu, parallèlement à son activité d’enseignante, à parler la poésie ».

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Balisaille : parler la poésie

Mai.Poésie / Festival d’un genre majeur 26-28 mai 2022 au Saint-Esprit

 Liminaire

Aimé CÉSAIRE : ce nom seul suffirait à faire de la Martinique une terre de poésie. Le rayonnement planétaire, la puissance du verbe, la magnificence des images de l’auteur du « Cahier d’un retour au pays natal », en font l’un des plus grands poètes du vingtième siècle. Cependant, paradoxalement, pendant que le roman, le théâtre, voire le conte ou le slam tiennent le haut du pavé, la poésie y paraît délaissée.

MONCHOACHI, en dépit de la force tellurique de sa poésie, n’est pas connu au-delà de certains cercles d’initié.e.s, et n’en demande pas davantage puisque volontairement il s’est retiré sur les hauteurs du Vauclin, d’où il ne serait sorti pour se montrer en public que deux fois en dix ans.

S’il ne s’agit nullement de dire que, comme l’auteur de « Lémistè », la poésie se fait rare au pays de Césaire, il est néanmoins évident que d’un point de vue strictement institutionnel celle-ci a encore à faire sa place dans le paysage culturel de l’île.

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« Les revenants de l’impossible amour », à revoir.

— Par Roland Sabra —

Ne chantez pas la Mort, c’est un sujet morbide
Le mot seul jette un froid, aussitôt qu’il est dit
Les gens du show-business vous prédiront le bide
C’est un sujet tabou… Pour poète maudit
La Mort… La Mort…
Je la chante et, dès lors, miracle des voyelles
Il semble que la Mort est la sœur de l’amour
La Mort qui nous attend, l’amour que l’on appelle
Et si lui ne vient pas, elle viendra toujours
La Mort… La Mort…

Jean-Roger Caussimon

A l’entrée dans la salle, la scène est close, laissant dépasser en bordure quelques miniatures de tombes. En sourdine des chants, des mots, des cris, fusent par instant, incompréhensibles, et quand le rideau se lève il découvre une atmosphère de brumes nocturnes dans laquelle se noient quelques sépultures ornées de gigantesques croix papistes plus ou moins tordues au milieu desquelles on finit par apercevoir un pauvre bougre dépenaillé, armé d’une pelle, fossoyeur supposé, qui se terre et qui soliloque. Il est, Jean-Simon Brutus, une figure de Baron Samedi, à l’origine avec son épouse, Dame Brigitte, de la famille des Guédé, ces incarnations des esprits de la mort dans le vaudou haïtien.

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Petites Formes 2022 : Bolivar

— Par Selim Lander —
Les Revenants de l’impossible amour de Faubert Bolivar

L’édition 2022 du festival martiniquais des « Petites Formes » a commencé en fanfare, pourrait-on dire, par la création d’une nouvelle pièce de Faubert Bolivar. « Fanfare » ne doit pas être pris ici au pied de la lettre, même si la musique est très présente et sur le plateau avec deux musiciens (Daniel Dantin et Ghassen Fendri), l’un à la section rythmique, l’autre à la guitare électrique. Le mot est plutôt à prendre au sens plus général de ce qui révèle un éclat particulier. Et de fait, outre la musique, le décor, les costumes, l’aisance des comédiens, tout contribue à faire de cette pièce un spectacle total.

On ne présente plus Faubert Bolivar au public martiniquais. Sa dernière apparition publique date du mois de novembre dernier, lorsque sa pièce Il y aura toujours un dernier soleil fit l’objet d’une lecture publique – remarquée – par Alexandra Déglise /1. Il fit lui-même, naguère, une apparition en personne sur les planches de Tropiques Atrium où on put l’entendre défendre vaillamment des textes poétiques.

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« Les revenants de l’impossible amour », de Faubert Bolivar, m.e.s. Jean-Erns Marie-Louise

Mercredi 16 mars- 19h Tropiques-Atrium

Primé Meilleur texte dramatique 2017 par Textes En Paroles – G

« Connaissez-vous le dicton qui dit : « ne se rencontrent que les gens qui se sont donnés rendez-vous ». Il en va de même pour la mort, on croit qu’elle arrive par hasard, sereine, somptueuse, montrant le bout de chaque chemin de vie, parce qu’on ignore que l’on ne meurt que sur rendez-vous. Si. Si si. Si-si-siFaubert Bolivar

Note de mise en scène

Faubert Bolivar, est pour moi, un auteur de la même lignée que Franck Fouché, Jean Price-Mars, Jacques-Stephen Alexis, Félix Morisseau-Leroy… ils ont réussi à capter la réalité sociale Haïtienne pour la rendre universelle par la forme et la langue. 

Henry Gauthier-Villars tout comme Franck Fouché affirment que le théâtre est bien d’essence religieuse. Si étymologiquement, religieux signifie ce qui relie, le théâtre ne serait donc vraiment lui-même quand il reste fidèle à sa mission originelle servir un idéal social, réunir serait sa double fonction. Cette double mission dont parle Gauthier-Villars nous montre que le théâtre n’a d’autre objectif que d’opérer une série de déplacements qui vont du déroulement des pulsions élémentaires du corps, en passant par le rythme, par la dislocation de l’anatomie jusqu’à l’éclatement des forces premières occultes pour mettre à nu la vie dans sa transparence.

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Vitalité du théâtre en Martinique

— Par Selim Lander —

En Martinique on cultive les lettres de longue date et si elle sont moins connues que sa poésie, Césaire s’est également illustré par ses pièces de théâtre. Bien que les auteurs contemporains soient contraints de s’en tenir à des formats plus modestes que le maître, la tradition se perpétue avec de belles réussites. L’association ETC (pour Ecritures théâtrales contemporaines) – Caraïbe, présidée par Alfred Alexandre, lui-même auteur talentueux, est au service des dramaturges martiniquais, guadeloupéens et, dans une moindre mesure, conformément à sa raison sociale, caribéens. Elle a organisé les 9 et 10 novembre 2021, en relation avec l’Université des Antilles, des « Théâtrales » qui sont autant d’occasions de rencontres avec des auteurs et des textes d’aujourd’hui. Des Antilles ou d’ailleurs car les auteurs doivent s’ouvrir au monde, particulièrement sur une île. En l’occurrence, c’est un auteur venu de France qui est venu apporter le vent du large.

Chemin forgeant de Bernard Lagier

A tout seigneur tout honneur, il est logique de commencer cette brève revue par celui qui fait désormais office de doyen du théâtre martiniquais.

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« Sainte Dérivée des trottoirs » de Faubert Bolivar, m.e.s. Alice Leclerc, avec Vladimir Delva

— Par Alvina Ruprecht —

Cette nuit-là, devant le parvis de la cathédrale de Limoges, le public festivalier a participé à un événement à la fois insolite et époustouflant. Au son du battement des tambours accompagné de musique de l’église chrétienne, deux figures masquées sorties de l’ombre nous invitent à les suivre vers le Jardin de l’ Évêché…

Nous voilà du coup, devant un tas de déchets – canettes, vieux papiers, surfaces brillantes, filets de pêcheurs qui se se met à remuer alors qu’une lumière rougeâtre émane de cet « autel » posé à l’entrée du jardin. Une figure éclaboussée de détritus émerge de ce tas d’ordures, vomissant, crachant, jurant, hurlant en français et en créole, maudissant ses origines, sa mère, Jésus et l’éclopé qui était son père, sa manière de dénoncer la bêtise et la pauvreté dans le monde. Voici une nouvelle résurrection d’une apparence christique peu commune; un corps maigre, carnavalesque, trainant derrière elle tout le poids de toutes les souffrances et les obscénités du monde. L’acteur est magnifique mais la figure fait peur et le public est tétanisé devant la ‘Sainte Dérivée qui entreprend son calvaire syncrétique à travers le jardin de Christ où nous découvrons un monde de folie, de délire, de chaos dans la fête.

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« Mémoires des maisons closes » de Faubert Bolivar

Ce titre évocateur est pourtant trompeur. Faubert Bolivar raconte dans ce recueil composé en deux parties certaines des femmes qu’il a aimées mais aussi les lieux, ces maisons fermées, dans lesquels il a trouvé l’inspiration (et pas, comme on pourrait l’imaginer, des maisons closes, avec leurs filles de joie). Le style de Faubert Bolivar se rapproche de celui des surréalistes. Sa poésie, parfois érotique, est empreinte d’images fortes et puissantes. On y retrouve un univers proche de celui de Boris Vian ou des références à Paul Éluard.  » Faubert Bolivar n’a pas peur des mots, on le voit, ni des images insolites. Sa fantaisie langagière nous convie à d’étranges fantasmes, comme dans les deux bouts de poèmes précédents qui le rapprochent, quant au fond, de Rabelais, de Jarry ou de Swift. » (article de Michel Herland publié par Mondes Francophones).

Pourtant/Tu as des phases/qui vont en mer/comme les îles que je tutoie/baisent/dans ma bouche

Je t’aurais commise/comme un grand crime

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Terrasse en Pawol : Jacques 1er de Faubert Bolivar

Un théâtre baroque

Par Selim Lander

Mise en bouche du dernier texte de Faubert Bolivar dans la salle de la Véranda à Tropiques-Atrium. Six comédiens, trois musiciens, pour une pièce ambitieuse dont la seule lecture (après coupures !) dure plus de deux heures. L’histoire est celle de Jacques Dessalines, libérateur d’Haïti, qui sera assassiné peu après avoir été reconnu empereur. Sorti du peuple, brut de décoffrage en quelque sorte, il fait tache au milieu de l’establishment de couleur. Jalousie, rivalité, intrigues, mulâtres contre bourgeoisie noire, général Pétion contre général Christophe. Sans compter que Célimène, la fille de Dessalines, est amoureuse d’un officier de Pétion, ce même Pétion auquel, dans le but de neutraliser un rival dangereux, l’empereur a justement promis Célimène. Le reste est histoire. Dessalines, tout héros qu’il soit, finira assassiné.

L’intérêt principal de la pièce de Bolivar n’est évidemment pas dans ce rappel historique en tant que tel mais dans sa théâtralisation. Les trois protagonistes principaux – les trois personnages masculins déjà cités – se différencient d’abord par leur manière particulière de s’exprimer, Dessalines n’hésitant pas à inventer quand un mot français lui fait défaut.

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José Exélis donne chair au « Jacques 1er » de Faubert Bolivar

— Par Roland Sabra —

Un rituel est en gestation. José Exélis accueil son public dans le hall. Un musicien l’accompagne. Le metteur en scène cadre la lecture puis entraîne son auditoire dans le méandre des couloirs de la bâtisse. Sur le chemin un fil conducteur parsemé de feuilles mortes et de bougies mène vers la salle attenante à la terrasse ou doit se dérouler la lecture mise en espace. Dans la semi-pénombre sur fauteuils et tabourets, six personnages, deux femmes et quatre hommes attendent immobiles, figés en un temps d’un autre temps. Devant les musiciens en fond de scène et face aux autres comédiens, trône, imposante, une momie, le haut du corps et le visage couverts d’une longue écharpe, blanche et sang. A la fermeture des portes, le voile sera défait, comme un retour vers le passé pour tenter d’éclairer le chemin d’un présent qui bégaie dans la souffrance et la douleur.
 Faubert Bolivar nous conte les premières années de l’indépendance d’Haïti proclamée le 1er janvier 1804 par le Gouverneur général à vie Dessalines. Ce n’est que le 6 octobre 1804 qu’il se fera nommé Empereurr, pour brûler la politesse à son rival Napoléon Bonaparte couronné, lui ,le 2 décembre de la même année.

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ETC- Caraïbe rend hommage à Derek Walcott

COMMUNIQUE DE PRESSE

ETC- Caraïbe tient à saluer le départ de Derek WALCOTT ce vendredi 17 mars 2017. Ecrivain résolument engagé dans la défense et l’illustration de l’imaginaire caribéen, son œuvre est là pour nous inciter à poursuivre avec force et détermination le combat pour la promotion de la littérature caribéenne, particulièrement des écritures théâtrales caribéennes. ETC-Caraïbe est fière de rappeler son compagnonnage avec ce grand écrivain, Prix Nobel de Littérature, notamment lors de la Semaine de la Caraïbe à la Comédie Française, en avril 2005, où a été lu son texte « Rêve de la montagne au singe ».
S’inclinant devant le passage de notre grand Derek WALCOTT, ETC Caraïbe présente ses sympathies à sa famille et à ses proches, à la population saint-lucienne et à l’ensemble de la communauté des hommes et femmes de théâtre de la Caraïbe.

Fait à Fort-de-France, le vendredi 27 mars 2016
Faubert BOLIVAR, Président

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Une pierre est tombée, un homme est passé par là

Moi, bête, ma bouche est une hanche

Cassée, elle me porte et me donne ma

démarche d’animal pluriel

Je boite, j’ondule, je file à travers bois

Le jour, la nuit, j’étoile

Tantôt phoque pour ma fourrure d’ombre

Tantôt boeuf pour mon père mort

Tantôt chat pour mon peuple au hasard

 

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« Créer et pérenniser des instances de valorisation et de légitimation en Haïti. »

Entretien avec Lyonel Trouillot. Propos recueillis par Faubert Bolivar pour Madinin-Art
lyonel_trouillotBien souvent déterminé par le marché éditorial des pays occidentaux, notre regard sur la littérature haïtienne contemporaine ne porte pas toujours aussi loin qu’il le devrait. Quand nous savons que ce qui vaut pour la littérature vaut aussi pour tout le reste, nous pensons qu’il est important que nous prenions l’habitude d’aller à la rencontre d’Haïti, en Haïti. C’est dans cette optique nous avons rencontré l’écrivain Lyonel Trouillot, qui vient de signer son accession à la direction éditoriale de C3 avec sept (7) nouveaux titres et deux (2) rééditions1.

Lyonel Trouillot, bonjour. Vous êtes écrivain. En France, vos romans sont publiés chez Actes Sud. Mais vous êtes aussi connu comme un intellectuel engagé et, les deux vont de pair, activiste culturel. Vous avez créé les Vendredis littéraires qui existent depuis plus de vingt ans, et il y a une dizaine d’années, les Ateliers du jeudi soir. Vous venez de prendre la direction éditoriale d’une jeune maison d’édition haïtienne, C3. A ce titre, vous venez de lancer les premiers ouvrages choisis par vos soins.

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Faubert Bolivar : poésies

faubert_poesieOh, daigne, mon amour
Ne pas t’enfuir à toutes jambes
Si je t’avoue que dans mon coeur
Battent les coeurs des ancêtres
Car c’est d’un amour à foutre le feu
que je t’aime
Interpelant l’histoire et la mythologie, un dit d’amour structuré comme le jeu des osselets (dos / creux / i / s) le poème de Faubert Bolivar assume une dimension expérimentale. Il est tendre et sauvage. La porte, comme figure de l’arrêt, de la distance, y tient une place capitale.
Elle est toujours à abattre, à ouvrir. Un dit d’amour qui cogne aux portes avec suffisamment de force pour les ébranler.

Né à Port-au-Prince en 1979, Faubert Bolivar a fait des études de Philosophie à l’École Normale Supérieure de son pays et à l’Université Paris VIII. Poète, dramaturge et essayiste,il a publié dans divers ouvrages collectifs et revues à travers le monde francophone. Il est, dès 1996, l’un des récipiendaires du Prix Jacques Stephen Alexis pour sa nouvelle « Faux-Lit ». Fin 2013, il reçoit, entre autres, le Prix Marius Gottin d’ETC-Caraïbe pour sa troisième pièce en langue créole, « Mon ami Pyero ».

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« Les Rencontres pour le lendemain » – Premier bilan

— Par Selim Lander —

mairie Saint-EspritOrganisées à la médiathèque du Saint-Esprit, à l’initiative d’un écrivain philosophe, Faubert Bolivar, épaulé par un petit groupe de volontaires passionné(e)s, les Rencontres du lendemain dont la première a eu lieu au mois de janvier 2016 se sont déroulées jusqu’ici au rythme annoncé d’une par mois. Il s’agit à chaque fois de donner à la personnalité autour de laquelle s’organise la soirée l’occasion de se faire connaître du public autrement que par ses œuvres, d’une manière plus personnelle, plus intime. Le déroulement de chaque soirée suit toujours à peu près le même canevas : les deux ou trois personnes que la tête d’affiche a souhaité avoir auprès d’elle pour témoigner s’expriment avant qu’elle ne prenne elle-même la parole, puis un débat s’ouvre avec le public. Dans les intervalles, un film peut être projeté à la demande de la personnalité invitée et les organisateurs s’arrangent pour lui ménager quelques « surprises » : la lecture à plusieurs voix d’un de ses textes, une chanson accompagnée au clavier ou au tambour, un témoignage qu’elle n’avait pas sollicité, par exemple de la part de quelqu’un d’éloigné qui se sera fait filmer pour la circonstance…

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Hassane Kassi Kouyaté, riche de vie, riche d’Afrique

Le 14 avril  à 19 h Médiathèque du Saint-Esprit

rpl_hassane_kassi_kouyate— Par Faubert Bolivar, Rencontres pour le lendemain —

…Comment a-t-il fait pour réussir à vivre pleinement plusieurs vies en une seule et en à peine un demi-siècle ? Metteur en scène, conteur, musicien, danseur, comédien et enseignant, Hassane Kassi Kouyaté est tout un monde. L’homme qui s’est confié à nous ce matin du 23 mars dans son bureau, a à son actif 56 mises en scène professionnelles, qui ont fait le tour du monde. De toute évidence, après seulement un an et demi à la direction de Tropiques Atrium Scène nationale, il nous a démontré ce dont il était capable. Les faits sont là, parlons de l’homme. Monsieur Kouyaté est pétri de la grande tradition orale africaine. Tradition dont, par ailleurs, il est un digne porteur, un passeur, attitré. En effet, Hassane est un griot. Il est, dit-il fièrement, « dans une mission de griot ». Il faut savoir qu’au Burkina Faso où il a ses racines, les Kouyaté sont une caste de griots. Hassane est l’héritier de son père, feu Sotigui Kouyaté, qui était maitre des griots et griot des maitres.

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« L’Esclave » à la Bibliothèque Schoelcher

Mardi 12 mai 2015 à 18 h 30

Affiche bib SchoelcherQue sera la France dans un siècle ? L’Esclave brosse un futur possible, même s’il n’est certainement pas le plus souhaitable. L’auteur tire trois fils à partir du présent : la crise écologique, l’affaiblissement des nations occidentales, la montée de l’intégrisme religieux et du djihadisme. Cependant l’Esclave n’est pas qu’un exercice de futurologie. Les personnages sont des êtres de chair et de passions : il y a des sages et des fous, des sincères et des fourbes, des amoureux, des jaloux, des rancuniers, des orgueilleux, des cruels et des saints. Une lignée de femmes fortes traverse le récit, depuis l’époque actuelle jusqu’au dénouement de cette histoire.

Un roman, trois époques. 2009 – Une idylle se noue entre Michel, professeur de philosophie à l’université d’Aix-en-Provence et Colette, une de ses étudiantes. 2081 – Michel vient de mourir, Colette se remémore leur brève aventure, tout en observant la montée des périls qui menacent une Europe en pleine décadence.

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« La Flambeau », un texte pour le théâtre de Faubert Bolivar

—Par Roland Sabra —

Né à Port-au-Prince, vivant en Martinique où il enseigne la philosophie, Faubert Bolivar, écrivain, nouvelliste, poète, dramaturge collectionne les récompenses littéraires. En 2013 il recevait le Prix Marius-Gottin d’ETC-Caraïbe pour une pièce en créole « Mon ami Pyero » et le Prix Spécial du Jury Henry Deschamps pour une pièce théâtrale « La Fambeau ». Les années précédentes, « Faux-lit », une nouvelle et « Sélune pour tous les noms de la terre » un monologue avaient été honorés.
« La Flambeau » est donc une pièce en huit tableaux et six personnages, un couple, sa bonne, et trois esprits. L’action se déroule selon toute vraisemblance -mais est-ce le mot approprié- dans le pays natal de l’écrivain. Monsieur prépare une conférence, Madame confère avec sa mère, morte il y a longtemps, Mademoiselle est sous la protection de son parrain Ogou, un Loa, célèbre pour sa vaillance guerrière et sa fertilité, entre autres. Il est question, de vol, de viol, de République et de morts-vivants. L’atmosphère dans laquelle évoluent les personnages est celle d’un monde tétanisé entre enfance perpétuelle et adolescence infiniment prolongée, un monde dans lequel il semble impossible de devenir adulte, comme si un acte non assumé, non pris en charge, envahissait, caché dans le brouillard d’une histoire dérobée, l’espace psychique confondu pour l’heure avec l’espace politique.

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L’Incertain témoigne de la fécondité littéraire des Antilles

L Incertain n1Par Selim Lander – Au temps des tablettes et des liseuses, une jeune maison d’édition martiniquaise lance une « revue de création littéraire et critique », sous la forme de petits livres au format de poche (1). L’avenir seul dira si la présentation adoptée par les copistes du Moyen Âge (une liasse de feuilles de même dimension) et continuée depuis sans autres changements que dans les techniques de fabrication, est condamnée à disparaître au profit d’autres supports. En attendant, les chiffres montrent que le papier résiste, car, même s’il est loin de disposer de la capacité de stockage des instruments modernes, il offre un confort de lecture jusqu’ici inégalé. La question de la capacité, au demeurant, importe peu à la plupart des lecteurs qui se satisfont de lire un livre à la fois et n’ont nul besoin de transporter en permanence une bibliothèque avec eux ! Si elle maintient son exigence de qualité, L’Incertain mérite donc d’échapper au sort de tant d’autres revues littéraires créées dans l’enthousiasme mais n’ayant connu qu’une existence éphémère. 

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