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Covid-19 : la théorie de la décroissance rendue plus audible grâce au confinement

—Par Romain Brunet —

Instauré le 17 mars, le confinement a mis sous cloche l’économie française, provoquant dans le pays une décroissance subie, avec ses bons et ses mauvais côtés. De quoi permettre aux adversaires de la croissance infinie de devenir audibles.

Ils étaient jusqu’ici considérés comme des marginaux. Aux yeux des politiques, ils étaient au mieux des idéalistes aux idées utopiques, au pire des illuminés ignorants du fonctionnement de l’économie. Mais à la lumière des conséquences du confinement imposé depuis le 17 mars pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les théoriciens de la décroissance deviennent audibles et leurs idées s’immiscent petit à petit dans le débat.

Dans une tribune publiée mardi 28 avril dans Libération et intitulée « Confinement : en demi-résonance avec notre décroissance », un collectif d’intellectuels dresse notamment la liste des conséquences sur nos vies de la situation actuelle subie.

>> À lire : Covid-19 : l’écologie sera-t-elle sacrifiée au nom de la relance économique ?

« Moins de production, moins de consommation, et par conséquent moins d’extractions, moins de déchets, moins de pollutions, moins de déplacements, moins de bruit (…).

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Osons la décroissance du temps de travail et des revenus les plus riches !

—Par Geneviève Azam, Conseil scientifique d’Attac, et Thierry Brulavoine, Mouvement des objecteurs de croissance.—

decroissancePour « sauver le régime des retraites par répartition », rapports, projections, déclarations, décisions se suivent en démantelant le principe de ce régime. Mais un non-dit perdure : comment penser la protection sociale en général et les retraites en particulier dans un contexte radicalement modifié par rapport à celui de l’après-guerre ? Rappelons qu’en mettant en place d’audacieux instruments de protection sociale, le Conseil national de la Résistance avait su préconiser une rupture politique visant à prévenir tout retour de la barbarie, aboutissant à un contrat social fondé sur la redistribution des fruits de la croissance économique.

Or, depuis soixante ans, la globalisation capitaliste a mis en concurrence les sociétés du monde entier, la production de richesse nécessite la captation toujours plus importante de ressources naturelles et la crise écologique délimite désormais l’impossibilité de poursuivre une croissance globale infinie sans mettre en péril les écosystèmes et la paix entre les peuples. « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! 

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A bas le développement durable ! Vive la décroissance conviviale !

 

— Par Serge Latouche —

 

 

 

«Il n’y a pas le moindre doute que le développement durable est l’un des concepts les plus nuisibles». Nicholas Georgescu-Roegen, (correspondance avec J. Berry, 1991) (1).

 

On appelle oxymore (ou antinomie) une figure de rhétorique consistant à juxtaposer deux mots contradictoires, comme «l’obscure clarté», chère à Victor Hugo, «qui tombe des étoiles…». Ce procédé inventé par les poètes pour exprimer l’inexprimable est de plus en plus utilisé par les technocrates pour faire croire à l’impossible. Ainsi, une guerre propre, une mondialisation à visage humain, une économie solidaire ou saine, etc. Le développement durable est une telle antinomie.

 

En 1989, déjà, John Pessey de la Banque mondiale recensait 37 acceptions différentes du concept de «sustainable development» (2). Le seul Rapport Bruntland (World commission 1987) en contiendrait six différentes. François Hatem, qui à la même époque en répertoriait 60, propose de classer les théories principales actuellement disponibles sur le développement durable en deux catégories, «écocentrées» et «anthropocentrées», suivant qu’elles se donnent pour objectif essentiel la protection de la vie en général (et donc de tous les êtres vivants, tout au moins de ceux qui ne sont pas encore condamnés) ou le bien-être de l’homme (3).

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Le pari de la décroissance

—  Serge Latouche —

(Bonus : un entretien-vidéo avec S. Latouche sur la décroissance)
2006, Fayard, 302 pages, 19 euros.

Voilà un ouvrage en passe de devenir un manifeste de la décroissance, sans doute en raison de la plume et de l’habileté de S. Latouche, même si, nous le verrons, il n’est pas sans laisser quelques zones d’ombre.

Après avoir précisé dans une introduction le statut de la notion de décroissance, S. Latouche évoque les raisons de la nécessité du choix d’une société de décroissance – « la décroissance, pourquoi ? » – puis il identifie les « étapes » à franchir qui nous y mèneront – « la décroissance, comment ? » -, avant de clore son ouvrage par une réflexion sur la pédagogie des catastrophes. Reprenons brièvement chacun de ces points.

La décroissance, un slogan

Qu’est-ce que la décroissance ? A vrai dire, on n’en trouve pas de définition précise, car « la décroissance n’est pas un concept […] mais un slogan politique » [p. 16], « une bannière derrière laquelle se regroupent ceux qui ont procédé à une critique radicale du développement et qui veulent dessiner les contours d’un projet alternatif pour une politique de l’après-développement » [p.

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Guy Debord père de la décroissance : sortir de « la croissance des forces productives aliénées ».

— Par Clément Homs —

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