Étiquette : Blade MC AliMbaye

Intense « Retour à Reims », sur les chemins de l’injure et de la honte

— Par Roland Sabra —

Sur scène dans dans un décor qui reproduit fidèlement un un studio d’enregistrement, Catherine ( Irène Jacob), comédienne est d’abords seule occupée à réviser le texte du commentaire OFF qu’elle doit faire pour un documentaire réalisé par Paul (Cédric Eeckhout), cinéaste, à propos du parcours du philosophe Didier Éribon. Peu après l’arrivée du réalisateur en compagnie de Tony (Blade MC AliMbaye) , le propriétaire du studio le travail d’enregistrement commence.

D’une voix superbe, Irène Jacob, lit le début du texte de ­Retour à Reims, tandis qu’est projeté sur grand écran au dessus de la scène un film tourné par Sébastien Dupouey et Thomas ­Ostermeier, qui a convaincu Didier Eribon de faire devant la ­caméra ce qu’il ­raconte dans son livre : retourner à Reims. Défilés de paysage à travers la vitre du train, gros plans sur le visage de Didier Eribon précèdent les retrouvailles avec la mère atour d’une tasse de thé dans le petit pavillon de banlieue où elle demeure. Sur la table des petits gâteaux et une boite de photos sous laquelle le journal régional est déployé.

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Blade MC AliMbaye, ou le rap slam conscient

— Par Fara C —

blade_mr_alimbayeAvec son CD Bleu : point zéro, le rappeur afro-français dénonce l’oppression, toutes les oppressions. Sa poésie fait la peau à la médiocrité. Assurément, un disque phare de l’année.

Rappeur, auteur, compositeur, comédien, Blade MC AliMbaye envoie voltiger les p’tites cases, les p’tits calculs, les p’tits clichés. Et, avec Bleu : point zéro – Acte 1/3, il balance un grand album. Une poésie qui fait la peau à la médiocrité, une musique qui embrasse d’un même élan tradition et modernité. On l’a remarqué comme acteur dans Brooklyn, de Pascal Tessaud, rare film positif sur la banlieue, ou encore dans des créations de Montalvo, D’de Kabal, Patrick Chamoiseau… Dans le premier acte du triptyque discographique Bleu : point zéro, on perçoit la richesse de son expérience autant que l’intransigeance de son approche artistique. À la langue de Blade, qui rappe, fredonne, percute, se combine la voix grave du comédien Jean-Michel Martial, si juste dans le ton et dans le rythme. Des mots neufs, des métaphores flamboyantes, pour dire l’oppression, toutes les oppressions.

Lui, qui a « la peau corbeau » et l’âme grêlée d’ecchymoses, célèbre la négritude, Aimé Césaire, Marcus Garvey, Cheich Anta Diop, l’abbé Pierre, Sankara (« Un homme intègre peut valoir cent carats », dans « l’Ombre d’un rêve panafricain »)… Il dénonce l’hypocrisie des commémorations non suivies d’actes concrets, dénonce « les pensions miettes de pain » concédées aux tirailleurs qui ont versé leur sang pour la France…

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