Étiquette : Arthur Rimbaud

L’éphéméride du 12 août

Le poète symboliste belge Georges Rodenbach publie, dans Le Figaro, un article sur Arthur Rimbaud (un colon en Abyssinie?) le 12 août 1898.

Arthur Rimbaud par Georges Rodenbach
L’Abyssinie est d’actualité. Les ambassadeurs abyssins visitent la France après avoir promené dans Paris leurs manteaux brodés d’or et leurs pagnes de cotonnade. En même temps qu’eux, arrivait le comte Leontieff, ramené par une malencontreuse blessure reçue là bas. Et ces derniers jours, le prince d’Orléans nous donna ses impressions publiques sur l’Abyssinie :
 » Tant de voyageurs français viennent de redescendre tous plus ou moins désillusionnés sur le compte de l’Abyssinie et des Abyssins. Aujourd’hui, en effet, les routes sont ouvertes, largement parcourues.

Illustration : Rimbaud au Harar.

Or, n’est ce pas curieux de songer qu’il y eut là un précurseur tout à fait imprévu et extraordinaire, un voyageur d’âme aventureuse qui n’était ni un explorateur ni un envoyé, ni un missionnaire, mais tout simplement un poète devenu marchand, c’est-à dire cet étonnant Arthur Rimbaud, l’ami de Verlaine, si en vogue dans les chapelles littéraires de ces dernières années ? Oui !

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Avignon 2018 : « Une saison en enfer », m.e.s. Ulysse di Gregorio, avec Jean-Quentin Châtelain

— Par Michèle Bigot —
D’Arthur Rimbaud
Festival d’Avignon off 2018

Théâtre des Halles
N’en doutons pas : seul Jean-Quentin Châtelain était à même de relever le défi : porter sur scène ce texte prodigieux, qui défie les lois du temps : Une saison en enfer. Entreprise aussi intrépide que périlleuse. Comment faire passer le spectateur anonyme de la vie ordinaire au sublime et au monstrueux, sans autre forme de transition ?  On arrive dans la salle obscure et envahie de fumée : la respiration peine, le regard se fait errant. Nous voilà au bord de la géhenne. La cérémonie peut commencer. Sur le plateau, un espace chtonien, une sorte d’anneau magique et menaçant, dessiné par une levée de terre. En son centre, une surface noire : l’avant dernier cercle de l’enfer, l’entrée de l’empire des morts. C’est là que se produit l’acteur. Quand arrive la lumière, il est déjà placé au centre, pieds nus, fiché au sol à une place d’où il ne bougera pas. Corps immobile mais mouvant au gré de la musique du texte, ondulant sous l’orage des mots, terrassé par la force noire de l’expression, il est à la torture, il jouit.

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Une saison en enfer

— Par Michèle Bigot —
D’Arthur Rimbaud
M.E.S. Ulysse di Gregorio
Avec Jean-Quentin Châtelain
Le Lucernaire, Paris, 8 mars > 6 mai 2017
N’en doutons pas : seul Jean-Quentin Châtelain était à même de relever le défi : porter sur scène ce texte prodigieux, qui défie les lois du temps : Une saison en enfer. Entreprise aussi intrépide que périlleuse. Comment faire passer le spectateur anonyme de la vie ordinaire au sublime et au monstrueux, sans autre forme de transition ? au Lucernaire, le spectateur doit avant tout monter au dernier étage, celui du « Paradis » pour embarquer pour l’enfer. C’est bien vu ! L’escalier monumental qui nous y conduit en caravane silencieuse sera l’épreuve initiatique. On arrivera dans la salle obscure et envahie de fumée : la respiration peine, le regard se fait errant. Nous voilà au bord de la géhenne. La cérémonie peut commencer. Sur le plateau, un espace chtonien, une sorte d’anneau magique et menaçant, dessiné par une levée de terre. En son centre, une surface noire : l’avant dernier cercle de l’enfer, l’entrée de l’empire des morts.

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