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Afrique du Sud : Un héritage qui impose des devoirs

Par Emmanuel Argo*

Le 14 juillet dernier, la France, pays des droits de l’homme, a commémoré l’événement majeur qui initierait notre république. Lors du concert qui a précédé le feu d’artifice, la cantatrice sud-africaine, Pretty Yendi a chanté les plus célèbres airs d’opéra. Au même moment, pillages et émeutes faisant des victimes – plus de 117 à ce jour – se propageaient en Afrique du Sud mettant à mal une paix bien fragile, cette paix que Nelson Mandela, aimait à encourager en disant : ‘‘Together we stand, divided we fall’’, et réussi à construire sur les décombres d’un passé ensanglanté par les violences de l’apartheid.

Jacob Zuma, son frère de lutte et dignitaire de la nation zouloue, était alors rangé aux côtés de ce premier président noir élu par le peuple sud-africain qu’il qualifiait de Rainbow nation – nation Arc-en-ciel-. Jacob Zuma a donc lui-même contribué à l’émergence d’une nouvelle nation tout en se démarquant de l’opposition fratricide entre l’ANC et la nation zouloue représentée par l’Inkata, préférant ainsi la voie de la sagesse du prix Nobel de la paix, Nelson Mandela.

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Il y a 25 ans, les élections du 27 avril et la victoire de l’ANC

Le 27 avril 1994, à minuit, l’hymne afrikaner Die Stem van Suid-Afrika est joué dans tout le pays. Partout, le drapeau sud-africain qui flottait sur le pays depuis 1928 est déployé puis amené. À minuit une, un autre drapeau, arc-en-ciel aux couleurs noir, jaune, vert, rouge, blanc, bleu, est levé alors que retentit le nouvel hymne officiel symbole des africains, Nkosi Sikelel’ iAfrika (« Dieu sauve l’Afrique »), suivi immédiatement de Die Stem. L’Afrique du Sud avait dû choisir un nouveau drapeau pour symboliser le changement de régime et un nouvel hymne national, en l’occurrence deux hymnes pour la période de transition, les Blancs acceptant l’hymne des Noirs et ces derniers acceptant de conserver celui des Blancs pour manifester la réconciliation.

À partir du 27 avril 1994 et pendant trois jours, les Sud-Africains votent pour élire leurs représentants au parlement et dans les conseils provinciaux. À cette fin, neuf nouvelles provinces avaient été constituées à la place des quatre anciennes, réintégrant tous les bantoustans indépendants ou autonomes. Seuls cinq partis étaient assurés d’une audience nationale sur la vingtaine qui se présentait, alors que le Parti conservateur d’Afrique du Sud (CP) et le Parti national reconstitué (HNP) refusaient de participer.

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En Afrique du Sud, une xénophobie largement banalisée

— Par Sébastien Hervieu —
xeno_afrik_sud-2Sa présence aurait valu tous les démentis. Lui qui dénonçait une « distorsion délibérée » de ses propos. Pourtant, au milieu des quelques milliers de manifestants, ce jeudi 16 avril, dans les rues de Durban, dans l’est de l’Afrique du Sud, point de roi des Zoulous. Entre les nombreux drapeaux de pays africains, personne n’a vu Goodwill Zwelithini brandir une pancarte « Phansi nge Xenophobia » (« A bas la xénophobie ») ou crier « Hlanganani maAfrika » (« Africains unis »).

Cette foule continuera donc de retenir que le chef traditionnel des 12 millions de Zoulous, ultramajoritaires dans cette région côtière, est à l’origine de cette nouvelle flambée xénophobe. En zoulou dans le texte, c’est lui qui a demandé fin mars aux « étrangers de faire leurs bagages et de retourner dans leurs pays ».

S’ensuivirent deux semaines de confrontations avec les étrangers dans la cité portuaire et ses banlieues pauvres. Bilan officiel à ce stade : cinq morts. Davantage selon les associations locales d’immigrants. Et plus de 1 500 d’entre eux – Mozambicains, Malawites, Somaliens, Zimbabwéens… – ont dû fuir leurs maisons ou leurs magasins pillés, obligés parfois de trouver refuge dans des camps montés à la va-vite.

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Mon plaidoyer pour le peuple d’Israël: Libérez-vous en libérant la Palestine

— Par l’archevêque émérite Desmond Tutu —

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Les dernières semaines, des membres de la société civile du monde entier ont lancé des actions sans précédent contre les ripostes brutales et disproportionnées d’Israël au lancement de roquettes depuis la Palestine.

Si l’on fait la somme de tous les participants aux rassemblements du week-end dernier exigeant justice en Israël et en Paslestine – à Cape Town, Washington, New-York, New Delhi, Londres, Dublin et Sydney, et dans toutes les autres villes – cela représente sans aucun doute le plus important tollé de l’opinion citoyenne jamais vu dans l’histoire de l’humanité autour d’une seule cause.

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Amath Dansokho : « Derrière les guerres en Afrique, la guerre économique »

amath_dansokho« Avec la religion universelle qu’est devenu le capitalisme, on a encouragé l’émergence d’oligarchies bâties sur le détournement des ressources publiques. »

Le Sénégalais
 Amath Dansokho
 est une figure de la gauche africaine. Ministre d’État, l’ancien secrétaire général du Parti 
de l’indépendance et du travail, réputé pour son franc-parler, décrypte les engagements militaires français 
sur le continent.

Avec l’opération « Sangaris » en Centrafrique, la France est une nouvelle fois engagée militairement sur le continent. Comment jugez-vous cette posture de gendarme de l’Afrique ?
Amath Dansokho. Apparemment, c’est pour la bonne cause… Ces pays, le Mali, puis la Centrafrique, étaient confrontés à des situations catastrophiques. Il fallait une force pour enrayer le cycle des violences de masse. Dans ces circonstances, la France est apparue comme une force luttant contre des tortionnaires, des assassins de la pire espèce. Dans le cas du Mali, on voit mal quelle autre force organisée et puissante aurait pu arrêter l’avancée des djihadistes, des forcenés qui veulent imposer leur modèle de société par la mort et la violence. C’est ce qui explique le large soutien apporté à l’opération « Serval » au moment de son déclenchement.

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Dès les années soixante, une aide concrète fut apportée à l’ANC

Quand les mouvements de solidarité avec l’ANC de mandela en Europe sont-ils nés ?

— Par Michel Rogalski, Directeur de la revue Recherches internationales.—

ancLa disparition de Nelson Mandela, l’ex-président sud-africain, a beaucoup marqué la génération qui s’était fortement mobilisée dans les années quatre-vingt en faveur de sa libération et de la fin de l’apartheid. Pour beaucoup, l’entrée en politique se fit autour de ses combats.

Mais sait-on que, dès les années soixante, des hommes s’étaient retrouvés autour de cette lutte et avaient apporté une aide matérielle à l’ANC, le Congrès national africain ? Issus pour la plupart de l’expérience acquise au travers de l’aide apportée aux combattants de l’indépendance algérienne ou de celle plus lointaine de la Résistance, ils décidèrent, sous la conduite d’Henri Curiel, de fournir une assistance concrète aux militants de l’ANC. À travers l’organisation Solidarité qu’ils constituèrent, ils mirent en œuvre pendant plus d’une dizaine d’années une assistance internationaliste.

Il faut se souvenir qu’à l’époque, la plupart des pays occidentaux faisaient bloc, malgré les condamnations des Nations unies, avec le régime d’apartheid qui régnait à Pretoria et n’hésitait pas à collaborer avec son sinistre appareil de répression, le Boss.

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Festival Africolor, riche traversée de la mémoire

— Par Fara C. —
africolorLe 25e festival de musiques afros 
de Seine-Saint-Denis célèbre les sons et les sens avec Rokia Traoré, le collectif Mixatac d’Essaouira et le Réunionnais Zanmari Baré.

Tandis que sonne le 25e Africolor à travers seize villes de Seine-Saint-Denis et des escales parisiennes, cet âtre d’inventivité artistique et de citoyenneté conjuguées s’avère plus nécessaire que jamais. En ces temps où une certaine extrême droite avance masquée, réfutant sa sombre idéologie originelle tout en attisant la parole raciste, le festival s’attache aux musiques surgies de différentes déportations : razzias arabes au cours de l’islamisation de l’Afrique, qui engendrèrent les confréries gnawas du Maroc, traites négrières organisées par les puissances occidentales, mais aussi vagues migratoires suscitées par le capitalisme. Le cinéma la Clef (Paris), proposant cinq séances cinématographiques, nourrit la réflexion lors de débats.

un patrimoine multiséculaire valorisé

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Négociations secrètes au temps de l’apartheid

— Pierre Barbancey —

plot_for_peaceUn film troublant sur le rôle de Monsieur Jacques, que l’on retrouve au cœur de toutes les discussions entre l’Afrique du Sud blanche et les pays qui la combattaient.

Plot for Peace, documentaire de Mandy Jacobson et Carlos Agullo. Afrique du Sud. 1 h 24. L’homme, assez enveloppé, tire sur son cigare comme un Jacques Vergès. La bouille rondouillarde comme ses lunettes, il manie des cartes à jouer. Une patiente réussite au symbolisme un peu appuyé, il est vrai. Et comme le célèbre avocat, sa vie recèle des parts d’ombre. La différence est que cet homme, un temps surnommé Monsieur Jacques, qui s’appelle en réalité Jean-Yves Ollivier, a décidé ou en tout cas accepté de dévoiler ses activités dans les années 1980 qui l’ont conduit dans de nombreux pays du continent africain, notamment l’Afrique du Sud.

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Une plongée dans un « Lac des cygnes » africain

lac_des_cygnesLa chorégraphe de Johannesburg Dada Masilo s’empare 
du chef-d’œuvre 
de Tchaïkovski avec sa compagnie forte de douze interprètes, très dynamiques, 
qui l’habillent 
de neuf.

Dans Swan Lake, au théâtre du Rond-Point, la chorégraphe sud-africaine Dada Masilo, vingt-huit ans, remet sur le métier à sa façon le Lac des cygnes, de Piotr Ilitch Tchaïkovski, avec sa compagnie forte de douze interprètes. Chorégraphe et danseuse issue de la Dance Factory de Johannesburg, Dada Masilo ne se contente pas de porter un regard critique sur ce ballet classique entré au patrimoine corporel. Elle mêle à la perfection les codes classiques et une danse suggestive à base de mouvements purgés de tout académisme.

 un mélange des genres

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