Rétrospective Miró au Grand Palais

3 octobre 2018 – 4 février 2019

Réunissant près de 150 œuvres dont certaines inédites en France et couvrant 70 ans de création, cette rétrospective retrace l’évolution technique et stylistique de l’artiste.
Miró crée à partir de ses rêves et nous ouvre les portes de son univers poétique.

Il transforme ainsi le monde avec une apparente simplicité de moyens, qu’il s’agisse d’un signe, d’une trace de doigt ou de celle de l’eau sur le papier, d’un trait apparemment fragile sur la toile, d’un trait sur la terre qu’il marie avec le feu, d’un objet insignifiant assemblé à un autre objet.

Miró fait surgir de ces rapprochements étonnants et de ces mariages insolites un univers constellés de métamorphoses poétiques qui vient réenchanter notre monde.

« Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème ».

Sa terre natale, la Catalogne, lui offre l’inspiration, Paris son premier tremplin, Palma de Majorque le grand atelier dont il a tant rêvé. Entre tous ces lieux, Joan Miró crée une oeuvre dénuée de toute anecdote, de tout maniérisme, de toute complaisance à l’égard des modes. Pour y parvenir, il remet continuellement en question son langage pictural. S’il s’intéresse aux avant-gardes du XXe siècle, il n’adhère à aucune école, aucun groupe. Miró exprime, dès les années 1920, sa volonté d’« assassiner la peinture » et développe des pratiques novatrices. Son oeuvre se présente ainsi comme un espace de protestation et témoigne de ses luttes. Il souhaite affirmer la puissance du geste créateur et avec cette énergie « primitive » qui le caractérise, il est l’un des rares artistes, avec Pablo Picasso, à avoir lancé un défi au surréalisme et à l’abstraction. Inventeur de formes, Miró traduit en termes puissants et poétiques la liberté dont il est si farouchement jaloux et redonne à la peinture tous ses pouvoirs.

Qui est Miró ?
Vous reconnaissez ses œuvres sans hésiter, mais savez vous vraiment qui est Joan Miró ? Voici une biographie express pour vous préparer à un automne « excepcional » au Grand Palais !
14 août 2018

Cent vingt-cinq ans se sont écoulés depuis la naissance de Joan Miró et trente-cinq depuis sa mort. Pourtant, son oeuvre est de plus en plus apprécié et sa pensée suscite toujours plus d’intérêt. Considéré comme un « classique contemporain », Miró nous parle de thèmes traditionnels en peinture – le paysage, les personnages, la nature morte… – et, en même temps, sa façon très personnelle de les traiter fait que l’on sait immédiatement que telle ou telle oeuvre est de lui, qu’on la juge unique et qu’on lui accorde une valeur atemporelle. Sa terre natale est le point de départ à partir duquel il a pu atteindre la dimension universelle à laquelle il aspirait. L’évolution du langage plastique de Miró apparaît clairement dans ses références au paysage, depuis les influences reçues jusqu’à ce qu’il a rejeté, du plus quotidien jusqu’au plus poétique.

Pour tout savoir en un rien de temps sur Miró, c’est par ici :

20 avril 1893
Naissance de Joan Miró Ferrà à Barcelone, premier enfant de Miquel Miró i Adzerias, orfèvre et horloger, et de Dolores Ferrà i Oromi.

1907-1911
Miró s’inscrit à l’École de commerce de Barcelone mais suit parallèlement à l’école de la Lonja les cours de Modest Urgell et de Josep Pasco. Son père le contraint à travailler comme employé aux écritures dans une entreprise de quincaillerie. Déprimé, Miró contracte la typhoïde. Retiré dans la ferme familiale de Mont-roig, il décide en 1911 de se consacrer exclusivement à la peinture.

1912-1915
Miró s’inscrit à l’école d’art de Francesc Galí à Barcelone. Il y rencontre Joan Prats, Josep Francesc Ràfols, et Enric Cristófol Ricart, Josep Llorens Artigas. Il fréquente assidûment la galerie de Josep Dalmau où il découvre les avant-gardes.

1916-1919
À Barcelone, Miró se mêle à la vie intellectuelle portée par les revues catalanes et françaises. En 1917, l’Exposition d’art français organisée par Vollard et présentée au Palais des Beaux-Arts de Barcelone exerce une forte impression sur Miró. Sa première exposition en 1918 à la galerie Dalmau ne rencontre aucun succès. Révolté contre le conservatisme du Cercle artistique de Sant Lluc, il fonde avec Ràfols, Ricart et Artigas, l’Agrupació Courbet.

1920-1924
Miró partage son temps entre Paris et Mont-roig. Il développe un nouveau style pictural à travers ses paysages. Installé dans l’atelier parisien de la rue Blomet, il a pour voisin André Masson. Il fréquente Antonin Artaud, Michel Leiris, Georges Limbour, Armand Salacrou et Roland Tual.

1925-1929
Miró participe à la première exposition surréaliste en 1925. Il réalise la série des « Peintures de rêves » (1925-1927), celle des « Paysages imaginaires » (1926-1927), travaille aux décors et aux costumes du ballet Roméo et Juliette avec Max Ernst (1926). En 1927, sa volonté d’« assassiner la peinture » l’amène à exécuter ses premiers tableaux-objets et collages (1928).

1930-1934
Années d’expérimentations plastiques, Miró explore d’autres langages et fait appel à des matériaux vils, naturels ou manufacturés. Il exécute les décors et les costumes du ballet Jeux d’enfants. Il réalise la série de 18 grandes « Peintures d’après collages » (1933) et entreprend un cycle de peintures « sauvages », aux couleurs vives et aux figures agressives.

1936-1939
La guerre civile espagnole contraint Miró à rester à Paris. Poussé par les événements dramatiques, il se lance dans un nouveau réalisme. Pour le pavillon espagnol de l’Exposition universelle de 1937, il réalise un grand panneau mural Le Faucheur.
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Roness-Ruan, Miro peignant Le Faucheur pour le Pavillon espagnol, Archive Successió Miró, © Successió Miró / Adagp, Paris, 2018

1940-1955
De retour en Espagne, il achève la série magistrale des 23 Constellations. Il entreprend ses premières sculptures et céramiques avec Josep Llorens i Artigas et travaille assidûment à son oeuvre graphique.

1956-1983
Dans son atelier de Palma de Majorque, Miró réalise ses premiers grands triptyques. Pour la Fondation Maeght, il réalise le Labyrinthe, un ensemble de sculptures en collaboration avec Artigas. Il effectue plusieurs séjours aux États-Unis et au Japon. Miró est devenu un artiste majeur, reconnu internationalement.
Il meurt le 25 décembre 1983 à Palma de Majorque.

Source : https://www.grandpalais.fr