Réagir droit dans ses bottes !

— Déclaration du Groupe Révolution Socialiste —

yi

(Yi) – Justice, Honnêteté, Loyauté, Droiture, Fiabilité

Ce deuxième tour des élections à la Collectivité territoriale de Martinique accouche d’un véritable séisme politique.
L’histoire politique de la Martinique tant ancienne sur un siècle et demi que récente sur les vingt-septièmes dernières années a connu, tant des partis de la gauche classique que de groupes dits patriotes, des rapprochements de la mangouste et du serpent. Cependant aujourd’hui, sur deux orientations politiques se disant radicalement et viscéralement opposées, nous voyons, pour la première fois entre deux tours d’élection, la mise en place d’une coalition inattendue.
Les griefs avancés par ces surprenants et nouveaux alliés, sont ceux faits à un président de région sortant qui couvre les évidentes casseroles de quelques-uns de ses élus et s’accommode de la sortie de propos grossiers de ses plus expansifs porte-paroles. Cela est rigoureusement condamnable et totalement inacceptable mais les casseroles et les outrances verbales sont bien présentes aussi dans le camp adverse. Les autres sur ce sujet ne manquent pas de leur faire des « retour à l’envoyeur » sur l’air « nous sommes pareils, malgré nos chamailleries ». Il lui est aussi reproché sa politique de fortes dépenses tandis que le challenger se drape dans sa volonté de « gérer en bon père de famille ». Le débat économique ne met évidemment pas l’accent sur les orientations et sur les choix prioritaires : Privilégier le plus grand nombre ou satisfaire le capital ?
Il est mis aussi en avant le danger de monopolisation de la vie politique (on parle même de dictature et de libération de la Martinique !) entre les mains d’une seule alliance, quand bien même trois parlementaires sur six et deux communautés de communes sur trois sont aux mains des opposants. Ces derniers pointent du doigt le contrôle de la CACEM, de la ville capitale et jusqu’à peu du Conseil Général et du Conseil Régional. Mais ni dans un cas ni dans l autre, on ne parle des méthodes d’exclusion des autres courants par les barres de 5% puis de 10%, ni du refus des pratiques de réelle démocratie participative, ni des contre- pouvoirs populaires comme le contrôle des organisations populaires dont les syndicats et des associations sur les décisions politiques à mettre en œuvre, ni du contrôle des élus, de leur révocabilité et du non cumul des mandats.
Au delà de leurs polémiques les plus courantes, aucun des deux blocs n’annonce de mesures concrètes pour s’attaquer aux inégalités criantes de la société. Aucun ne développe des pistes émancipatrices comme celles qui figurent dans le manifeste du GRS ou dans celui de Nou Pep La.
Dans sa déclaration d’après le 1er tour, Nou Pep La a appelé à voter en conscience en s’inspirant des valeurs que nous avons défendues pendant la campagne. Malheureusement aucune des deux listes ne met en avant les intérêts de la majorité sociale. Aucune ne s’engage pour une autre façon de faire de la politique avec la population et pas dans son dos. Quelque soit le vainqueur du 2 ème tour, les temps seront durs. La politique du gouvernement français et du Medef écrase le peuple et nourrit le « le pénisme ». Leurs relais sur place ne nous seront d’aucun secours.
L heure est donc à l’organisation des masses unies autour de leurs propres intérêts. L’heure est au renforcement du combat pour l’émancipation humaine.
Rejoignez le combat pour le mieux-être du plus grand nombre, pour la vraie responsabilité martiniquaise, pour l’émancipation des travailleurs, pour la libération des femmes, pour le combat écologique, pour notre intégration dans une Caraïbe libérée.

Fort de France le 9 décembre 2015.