Quel positionnement à ces élections à la Collectivité Territoriale de Martinique?

— Par Thierry Ichelmann —

drapeau_972-tt_couleursIntroduction

Chacun de nous est intimement convaincu de l’importance de la période que traverse notre pays.

Beaucoup se questionnent encore sur la nature de la contribution qu’ils pourraient amener.

De mon point de vue, afin d’obtenir un véritable changement de la situation, il y a un double impératif :

  • La mise en mouvement du citoyen, d’un maximum de citoyens, et

  • La mise en connexion de toutes celles et de tous ceux qui souhaitent réellement faire bouger les choses.

La démarche que je vous propose est une manière d’initier cette nécessaire mise en mouvement personnelle et collective, en nous invitant :

  • D’une part à partager un appel à nous-même, manifestant une volonté personnelle de participer à la construction collective de réponses adaptées à nos préoccupations,

  • D’autre part à nous questionner autour de certaines problématiques, en abordant les choses sous des angles différents, et à partager une citation, pour continuer à nous questionner.

La troisième étape de cette démarche aura lieu les 06 et 13 décembre 2015, où, en vos âme et conscience, chacune ou chacun de vous fera le choix qui lui semblera le plus approprié, pour une véritable mise en mouvement de notre pays, de notre jeunesse, pour notre épanouissement personnel et collectif, s’appuyant sur nos potentialités culturelles, naturelles et intellectuelles.

Responsabilité – Solidarité – Engagement.

Présentation de l’appel à nous-mêmes

Après avoir fait le constat des difficultés que nous traversons, après avoir fait le constat de la difficulté des responsables à trouer ou à mettre en œuvre de véritables solutions, la question qui se pose à chacun de nous :

Que fais-je ? Quelle est ma contribution ? Quel est mon apport ?

Si chacun de nous est prêt à s’engager pour que les choses changent, si chacune ou chacun de nous est décider à manifester sa volonté personnelle de participer à la construction collective de réponses adaptées à nos préoccupations, alors cet appel est fait pour nous.

Qu’il nous serve de bannière de ralliement, qu’on l’intègre, qu’on le fasse nôtre, et qu’on appelle les autres à s’en accaparer.

Appel à nous-mêmes.

Mobilisation générale pour un Renouveau de la Démocratie en Martinique.

La gravité de la situation actuelle de la Martinique (un mal-être généralisé, une démocratie représentative à bout de souffle, un citoyen qui se désengage de plus en plus de la chose publique) nécessite des réactions à la hauteur des exigences du moment.

Ces élections à la Collectivité Territoriale de Martinique sont l’occasion de proposer à la population de changer ensemble les choses.

Nous citoyens de Martinique, que nous soyons déçues ou pas par nos représentants politiques, par le manque de perspectives économiques ou par le manque de perspectives d’épanouissement personnel pour les différentes couches de la population, quelles que soient nos aspirations personnelles, nous devons aujourd’hui nous mobiliser pour nous faire entendre, pour faire prendre en compte notre contribution, et pour participer à la mise en œuvre des décisions collectivement élaborées.

Les élections à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) des 6 et 13 décembre 2015 ont une grande importance. Il s’agit de mettre en place une nouvelle collectivité ; l’équipe en place aura les pleins pouvoirs (large majorité à l’assemblée territoriale-prime de 11 voix, quasi-totalité des sièges au conseil exécutif). C’est également cette équipe qui aura pour mission de définir les contours de la CTM ; et enfin, les prérogatives domiciliées sur place seront accrues.

Tout cela exacerbe donc les animosités et les questions d’égo.

Ainsi, le positionnement du citoyen à ces élections devra donc être mûrement réfléchi.

Notre priorité est que revienne la confiance, que revive la solidarité, et que se remette en mouvement le pays.

Nous sommes conscients que l’abstention fait le jeu du statu quo dans les habitudes de fonctionnement, et donc participera de l’aggravation de la situation.

Nous sommes conscients que chacun doit apporter sa pierre à l’édifice, et que c’est ensemble que nous réussirons notre Martinique.

Nous devons nous rassembler et nous organiser afin de faire entendre nos exigences :

  • Une moralisation de la Vie politique,

  • Une grande transparence dans le fonctionnement de l’institution,

  • Des propositions concrètes pour atténuer le sentiment d’inégalité dans la représentation territoriale du citoyen (qui pourrait s’accentuer avec le choix de répartition retenu dans le cadre des élections à la CTM),

  • Le développement d’une vision-pays du développement,

  • Une démarche de Co-élaboration (Institution-Autres collectivités territoriales-Instances-Citoyens),

afin de penser un développement cohérent de l’ensemble du territoire, de redonner du souffle à l’engagement citoyen, de permettre à la confiance de revenir et de contribuer à remettre le pays en mouvement, en donnant la possibilité au citoyen d’apporter sa contribution à toutes les étapes du processus de prise de décision et de mise en œuvre.

Faisons nôtre, et partageons cette déclaration, témoin de notre volonté de reprendre confiance en nous-mêmes et en notre potentiel collectif, et de nous engager pour que les choses changent.

Panorama global

Démarche de Questionnement

Citation

Questionnement

1

La confiance

La Confiance est le moteur de tout changement

La Confiance en soi, premier maillon de toute mise en mouvement

La Confiance en l’autre, base de toute construction collective

La Confiance dans le nous, seule garantie de la nécessaire interaction des différences

La Confiance en un avenir différent, qui sera le témoin de notre action d’aujourd’hui

Pourquoi le malaise actuel de notre société ?

2

La nécessité de l’engagement

Il y a des moments où le silence n’est pas permis

Pourquoi le citoyen se désengage-t-il de la chose publique ?

3

Le premier pas

N’attends pas de l’autre ce qu’il attend de toi

La Démocratie Représentative est-elle à bout de souffle?

4

La responsabilité

Il ne s’agit ni de suivre, ni de combattre, mais d’apporter sa pierre

Comment renouveler aujourd’hui le fonctionnement de la démocratie ?

5

Le progrès

Avancer n’est pas suivre en confiance des voies proposées

Mais choisir en conscience les voies nécessaires

Pourquoi ces élections à la Collectivité Territoriale de Martinique

sont-elles si importantes ?

6

L’avenir

L’avenir sera ce que nous en ferons, ensemble

Responsabilité – Solidarité – Engagement

Quel positionnement à ces élections de déc. pour la CTM ?

Question 1

Pourquoi le malaise actuel de notre société ?

La confiance

La Confiance est le moteur de tout changement

La Confiance en soi, premier maillon de toute mise en mouvement

La Confiance en l’autre, base de toute construction collective

La Confiance dans le nous, seule garantie de la nécessaire interaction des différences

La Confiance en un avenir différent, qui sera le témoin de notre action d’aujourd’hui

Thierry ICHELMANN

Nous sommes à une croisée des chemins, et bien comprendre pourquoi nous en sommes là, nous permettra de choisir au mieux, de façon responsable et assumée.

Y-a-t-il différents types de raisons ?

Tout d’abord, nous pouvons préciser des raisons historiques, liées à la conception originelle de notre société, basée sur une discrimination liée à la couleur de peau, et son corollaire, à l’attachement plus ou moins important que l’on peut porter à la « mère patrie ». S’en est alors suivi un antagonisme entre tenants du « développement économique » et tenants de l’affirmation identitaire, entre départementalistes, autonomistes ou indépendantistes.

Bien entendu, d’autres éléments, en particulier d’ordre sociétal, permettent d’expliquer le malaise actuel. Par exemple, la crise que connaît le modèle occidental de développement, et qui entraîne un individualisme poussé à l’extrême, le chacun pour soi, et même, le « yonn kont lot ».

Des raisons conjoncturelles, liées au contexte de la Martinique sont à prendre en compte : le pays connaîtra à la fin de cette année des élections pour une nouvelle collectivité, qui représentent un tournant sans précédent dans son Histoire (beaucoup d’élus actuels ne seront pas reconduits, les prérogatives des élus seront accrues, les contours de cette nouvelle collectivité ne seront précisés qu’après les élections). Les appétits sont donc décuplés, les passions déchainées, et on assiste à une lutte sans merci pour des places, des prérogatives, des statuts.

L’autre raison qui sera enfin avancée ici, consiste dans le fait que nous vivons en ce moment la fin d’un modèle. En effet, le modèle actuel (emploi salarial, monnaie numéraire, développement économique, …) est arrivé en bout de course, et il s’agit de passer à autre chose.

Vivons-nous une période spécifique ?

Une période de transition est en soi délicate, puisqu’elle consiste en une confrontation entre les tenants du système finissant, attachés à leurs prérogatives, à leurs privilèges, et toutes les bonnes volontés qui aspirent à s’exprimer, pour renouveler les pratiques, les idées, les démarches, les mises en œuvre. L’issue de cette confrontation va en fait dépendre du choix du peuple, dont l’engagement sera alors déterminant. C’est pour cela que le peuple est l’objet d’autant de convoitise !

La Martinique arrive à la fin d’un double cycle de son évolution.

Soixante-dix ans de départementalisation (1946) durant lesquels la revendication essentielle était l’égalité du citoyen d’outre –mer avec le citoyen de Métropole.

Trente trois années de régionalisation (1982), qui a essentiellement permis aux élus locaux de faire l’apprentissage de l’exercice du pouvoir.

A l’issue de ces deux périodes, nous constatons que la Martinique n’a pas vraiment décollé sur le plan économique. Ce n’est peut-être pas très étonnant, puisque ce n’était pas la priorité de la période, même si le développement économique était l’une des prérogatives essentielles du conseil régional (tout comme l’était le transport pour le conseil général). On s’est beaucoup appuyé sur l’Europe, on voulait rattraper un retard, combler des handicaps structurels… Profiter de subventions, est-ce une condition suffisante pour assurer le développement d’un pays ?

Le bilan qu’on tire, c’est que manifestement, ce n’est pas le cas.

Que fait-on maintenant ?

Quelles sont nos priorités ? Que souhaitons-nous vraiment ?

Le développement économique de la Martinique ne peut avoir lieu s’il n’y a pas un véritable projet partagé, élaboré par l’ensemble des partenaires, avec la population, avec un objectif clair, basé sur des priorités bien posées, avec une mise en œuvre bien pensée.

Toute période de transition est difficile. On a l’impression de ne pas savoir où on en est, alors qu’en fait tous les éléments du nouveau modèle sont en attente de s’exprimer. On ne doit pas avoir peur de changer de regard, de repenser les objectifs et les indicateurs. La direction à suivre doit collectivement être retenue.

Il s’agit de tout redéfinir, et de remettre le pays en mouvement.

Ce n’est qu’ensemble que nous y parviendrons. Responsabilité-Solidarité-Engagement.

Question 2

Pourquoi le citoyen se désengage-t-il de la chose publique ?

La nécessité de l’engagement

Il y a des moments où le silence n’est pas permis

Thierry ICHELMANN

C’est vrai que très souvent on critique le citoyen. On le juge irresponsable, assisté, ne remplissant pas sa mission. Il y aurait beaucoup trop d’abstention, et ce serait la faute du citoyen qui ne va pas voter.

On réfléchit à voir comment l’inciter à aller voter, on parle même du vote qui devrait être obligatoire !

Il est souhaitable de sortir des sentiers battus, de prendre du recul, d’analyser les choses dans le fond, afin de tâcher de comprendre ce qui se passe, et d’essayer de comprendre la désaffection du citoyen pour la chose politique.

Pourquoi le citoyen se désengage-t-il donc de plus en plus de la chose politique ?

Quelques raisons peuvent être avancées :

  • Une première raison réside dans le fait que le citoyen a depuis fort longtemps intégré l’idée qu’il n’a pas à s’engager outre mesure dans la résolution de ses problèmes, que cela est dévolu aux représentants politiques qui sont élus « pour cela ».

  • Par ailleurs, il ne se sent pas qualifié pour cela. En effet, le sentiment général qui prévaut, est que « la Politique est une question d’experts ; ne fait pas de Politique qui veut, et ce domaine n’est pas ouvert à tous ».

« Ou mè ki komin ? », «  ki éleksyon ou ja alé ? », «  konmen vwa ou ka pésé ? » sont quelques unes des répliques que le citoyen entend à longueur de temps prononcer par des représentants élus entre eux-mêmes, et qui sont plutôt de nature à dissuader le citoyen à se mêler de cette « affaire » …

  • Le citoyen se sent également inefficace, impuissant. Face à l’énormité de la tâche, il se dit que la petite action qu’il pourrait avoir dans son coin ne sera vraiment pas de nature à changer les choses (se croyant isolé, ou ne voyant pas comment mettre collectivement en œuvre les choses).

  • Il y a une autre raison, et pas des moindres, qui consiste en l’amalgame (savamment entretenu) entre l’engagement politique (au sens large) et l’engagement pour des élections, entre l’engagement citoyen et l’engagement pour des élections.

Le citoyen pense en général, que faire de la politique, c’est s’engager pour être élu, ou pour faire élire

un candidat. Et vu l’image qu’il a du monde politique, il se dit alors que si c’est cela la politique, que

ce n’est alors vraiment pas pour lui. Il se désengage alors des élections, mais de manière plus générale, de

tout engagement citoyen collectif.

  • Une autre raison, c’est la déception assez largement répandue que ressent le citoyen, par rapport à ses représentants politiques, par rapport à leur comportement, leur fonctionnement, le fort sentiment qu’il a que la résolution des problèmes quotidiens de la population n’est pas forcément la priorité des politiques …

  • Une dernière raison qui sera avancée ici, c’est que dans un contexte difficile de pressions, de tensions, de déceptions et de grosses difficultés quotidiennes de tous ordres, le citoyen pense que le seul investissement efficace qu’il puisse avoir, son seul horizon est alors celui de son engagement pour la résolution de ses problèmes personnels.

Question 3

La Démocratie Représentative est-elle à bout de souffle ?

Le premier pas

N’attends pas de l’autre ce qu’il attend de toi

Thierry ICHELMANN

La Démocratie Représentative, dans son fonctionnement actuel semble être arrivée à une certaine limite de son développement. On ne peut plus élire quelqu’un, le mettre au pouvoir pendant 5 ou 6 années, le laisser fonctionner, et revenir en fin de mandature, en se disant que si on en est satisfait, on continue avec cette personne, sinon, on vote pour quelqu’un d’autre.

Les choses ne peuvent plus continuer de la sorte. Pour plusieurs raisons.

En particulier, à la fin de la mandature, les personnes sont tellement désabusées, qu’elles n’ont plus de ressort citoyen, et elles ne se remobilisent pas. Ce sont alors les mêmes équipes décriées qui repassent, grâce à la mobilisation (acquise) de leurs partisans. Le principe de la sanction en fin de mandature ne fonctionne plus.

Une autre raison, c’est qu’il devient extrêmement difficile d’imaginer un déroulement de la mandature sans intervention du citoyen.

Cinq années, c’est beaucoup trop long. En effet, s’il était possible auparavant d’attendre plus ou moins sereinement la fin de la mandature, cela ne l’est plus maintenant. Car les choses ont beaucoup changé.

Le contexte global n’est plus le même. Oppositions et conflits de toutes natures, regain de pauvreté, de précarité, de racisme, …

Le contexte local s’est également beaucoup aggravé.

La situation économique a beaucoup empiré, et le citoyen a beaucoup plus de mal à s’en sortir.

Le contexte social s’est extrêmement détérioré, avec beaucoup plus de pression et de tension.

Par ailleurs, les soupapes qui existaient auparavant ne remplissent plus cette fonction. Par exemple le travail informel qui pouvait empêcher d’être asphyxié s’est maintenant quasiment généralisé. De même, l’émigration qui permettait d’avoir l’espoir de s’en sortir ailleurs est de moins en moins une solution, tant les gens ont maintenant la pleine conscience que ce n’est pas forcément mieux ailleurs.

On a également certaines pratiques de solidarité qui se développent moins naturellement, ou encore davantage de repli sur soi, pour des questions d’individualisme ou de peur…

Si on ne peut pas remettre en cause la durée de la mandature, il s’agît donc de revoir la période de réajustement citoyen, qui pour l’instant correspond à la durée de la mandature, et qu’il conviendrait alors de diminuer, par une intervention régulière du citoyen, dans une démarche participative de co-élaboration à mettre en place.

Question 4

Comment renouveler aujourd’hui le fonctionnement de la démocratie ?

La responsabilité

Il ne s’agit ni de suivre, ni de combattre, mais d’apporter sa pierre

Thierry ICHELMANN

La priorité de l’heure est de créer des conditions qui puissent permettre à la Démocratie Participative de se mettre effectivement en place. Des Espaces d’Expression Démocratique non partisans doivent se mettre en place. Il faut mettre en place des démarches qui permettront au citoyen de s’adonner à l’exercice de la responsabilité.

Nous sommes dans un entre-deux, entre une Démocratie Représentative à bout de souffle et une Démocratie Participative Effective à venir. Cette Nécessaire Transition Citoyenne doit se mettre en place autour d’une Nouvelle Citoyenneté en Actes. Il s’agit aujourd’hui de permettre aux citoyens de s’investir dans la résolution des nombreux défis auxquels ils sont confrontés.

La Nouvelle Citoyenneté en Actes consiste à voir un groupe de citoyens mettre en œuvre un projet donné, comme élément de réponse à un problème précis, vécu par un public déterminé. Le public concerné sera invité à s’engager dans la démarche, et celle-ci devra également recueillir le soutien du plus grand nombre.

Les citoyens, dans leurs rues, dans leurs quartiers, dans leurs communes, doivent multiplier des démarches basées sur la Nouvelle Citoyenneté en Actes, devant leur permettre de reprendre goût, de reprendre confiance en eux, en les autres et dans le «  nous », devant permettre de réapprendre à faire ensemble, et devant en particulier leur permettre d’amener des réponses concrètes, précises, à leurs nombreux défis.

Les démarches et alternatives citoyennes doivent se regrouper, s’amplifier, se développer dans le pays, devant permettre de remettre en mouvement notre société, autour de démarches collectives.

Il faut également que se mette en place des expérimentations de toutes sortes, c’est-à-dire des démarches visant des objectifs précis, avec une mise en œuvre pensée, des moments de bilan (basés sur l’observation d’indicateurs pensés en amont), des ajustements à envisager, et en fin de période, après un bilan final, une extension de la démarche.

Doivent également se mettre en place des Dispositifs Expérimentaux, c’est-à-dire plusieurs expérimentations pensées, sur des problématiques différentes, sur des territoires différents (de préférence), avec une extension progressive à penser.

Ainsi, il y a beaucoup à faire, et il y en a pour tous, il y en a pour chacun. Il suffit d’identifier la( petite) contribution que nous pouvons amener, se mettre en relation avec amis, collègues, voisins, proches, et nous verrons que nous ne sommes pas seuls, et qu’il deviendra alors possible de mettre en place une opération, une action, ou une démarche simple, qui rendra néanmoins de grands services à un public donné…

« Ne regarde pas à l’immensité de la tâche, apporte ta pierre à l’édifice ».

Par ailleurs, la participation des citoyens aux travaux des collectivités doit être pensée, organisée et mise en œuvre…

Les humains vivant dans un espace géographique donné, avec leur environnement, leur Histoire et leurs potentialités, sont tout à fait en mesure de créer un développement harmonieux, dans lequel chacun peut s’épanouir.

Le seul frein à cette loi naturelle, est l’action réfractaire de groupes humains, animés par la peur du changement, la peur de nouvelles habitudes, même basées sur le partage.

La seule aide que nous puissions leur amener, est de leur transmettre notre foi, notre confiance en cet avenir autre, auquel nous aspirons, et dans lequel nous nous projetons déjà, et de leur montrer les tracas que nous épargnerons à nos enfants, en leur défrichant déjà le chemin.

Question 5

Pourquoi ces élections à la Collectivité Territoriale de Martinique sont-elles si importantes ?

Le progrès

Avancer n’est pas suivre en confiance des voies proposées

Mais choisir en conscience les voies nécessaires

Thierry ICHELMANN

Du côté des états-majors, on a compris l’importance que revêtent ces élections à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) des 6 et 13 décembre 2015 : la mise en place d’une nouvelle collectivité, les pleins pouvoirs pour l’équipe en place (large majorité à l’assemblée territoriale-prime de 11 voix, quasi-totalité des sièges au conseil exécutif), la mission pour cette équipe de définir les contours de la CTM ; et l’augmentation des prérogatives domiciliées sur place, sont quelques uns des éléments qui confèrent à ces élections une telle importance.

La Situation de la Martinique est au plus bas depuis une bonne dizaine d’années (un mal-être généralisé, une démocratie représentative à bout de souffle, un citoyen qui se désengage de plus en plus de la chose publique), et l’alternance des partis au pouvoir n’a rien amené de fondamental jusqu’à maintenant.

Les politiques se font toujours la guerre, ils continuent toujours à s’auto-proclamer spécialistes de tout, le citoyen est toujours considéré comme faire-valoir, et toujours invité à voter pour les experts et à se tenir à l’écart.

Depuis une dizaine d’années, on attend l’impulsion, c’est-à-dire les conditions d’un engagement sans précédent des citoyens, dans la résolution collective de ses défis, pour l’épanouissement des personnes et le développement du pays.

Celle-ci peut venir de n’importe quel évènement : mouvement social, explosion sociale, explosion volcanique, tremblement de terre, Dieu reprenant les choses en main, …

Mon sentiment est que les conditions sont réunies pour permettre que ces élections à la CTM constituent cette impulsion tant attendue.

Le citoyen est de plus en plus convaincu de l’importance de ces élections, du pouvoir dont disposera l’équipe dirigeante, de l’utilisation qui pourrait être faite de la CTM pour un nouveau type de développement, et du rôle que pourraient jouer les citoyens s’ils se mobilisaient massivement.

Nous avons cru que les évènements de février-mars 2009 constitueraient cette impulsion attendue. Les élections à la CTM de 2015 peuvent l’être, il serait dommage de ne pas s’en saisir, et de devoir attendre encore peut-être une décennie…

Question 6

Quel positionnement à ces élections de décembre pour la CTM ?

L’avenir

L’avenir sera ce que nous en ferons, ensemble.

Responsabilité – Solidarité – Engagement

Thierry ICHELMANN

Nous sommes à un moment important de notre construction collective. Nous vivons une transition sociétale fondamentale, dans laquelle se redéfinissent les relations entre l’élu, le citoyen et le pouvoir.

Le fonctionnement actuel est caractérisé par une correspondance exhaustive existe entre l’élu et le pouvoir, duquel est exclu le citoyen, qui légitime malgré lui l’élu dans cette relation exclusive avec le pouvoir, en se retirant petit à petit du jeu.

Il s’agît donc de passer d’un triangle excluant, à un triangle démocratique intégrateur, dans lequel une réciprocité relationnelle s’installe entre le pouvoir et le citoyen (qui n’est pas seulement voué à le subir), et entre l’élu et le citoyen (qui n’est pas seulement voué à légitimer l’élu, mais également à le devenir, à s’y projeter ou à collaborer avec lui).

Ainsi, entre cette réalité, déclinante et dévitalisante, et l’objectif participatif remobilisateur, se situe l’engagement conscient et motivé du citoyen.

La CTM doit être un outil au service de l’épanouissement des citoyens.

Après la départementalisation qui visait l’égalité, et la régionalisation qui a vu les représentants locaux faire l’apprentissage de l’exercice de la gestion d’un territoire, la Martinique va maintenant se doter d’une institution devant lui permettre de penser, de manière endogène, son développement.

La CTM doit donc être un outil au service du développement innovant de la Martinique.

La CTM doit être l’occasion de réconcilier le citoyen de Martinique avec l’engagement politique, avec l’engagement citoyen, avec l’engagement pour la résolution de ses défis.

La CTM doit être l’occasion de repenser la politique, les relations des élus entre eux, et avec le citoyen.

La CTM doit être l’occasion de penser collectivement notre modèle.

La CTM doit être l’occasion de penser notre développement par nous-mêmes.

La CTM doit être l’occasion de penser notre existence au monde

Une alternative se pose à nous :

  • Valider une continuité dans la vision du développement, avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer,
  • Permettre l’expression et la mise en œuvre d’une vision innovante, collaborative, au service de l’épanouissement des individus, et du développement effectif du pays.

Les citoyens de Martinique, dans toutes leurs diversités, devront jouer pleinement leur rôle, afin de permettre l’émergence d’une ère véritablement nouvelle et mobilisatrice pour la Martinique.

Responsabilité – Solidarité – Engagement

Conclusion

Nous espérons que cette initiative citoyenne spécifique, associée à d’autres, permettra une réelle dynamique au sein de la population, une réelle mise en mouvement du citoyen, qui lui permettra, de manière responsable, massive et claire, d’assumer toutes ses responsabilités, et d’être présent au rendez-vous que lui confère l’Histoire, les 06 et 13 décembre 2015.

le 10 janvier 2010, 70,22 % des Suffrages Exprimés ont répondu « NON » à la question

«Approuvez-vous la transformation de la Martinique en une collectivité d’outre-mer

régie par l’article 74 de la Constitution, dotée d’une organisation particulière

tenant compte de ses intérêts propres au sein de la République ?».

Pour rappel, la participation était de 48,16 %.

Le 24 janvier 2010, 68,30 % des Suffrages Exprimés ont répondu « OUI » à la question

«Approuvez-vous la création en Martinique d’une collectivité unique

exerçant les compétences dévolues au département et à la région,

tout en demeurant régie par l’article 73 de la constitution ? ».

Pour rappel, la participation était de 35,82 %.