Quatrième centenaire de l’arrivée de l’Anonyme de Carpentras en Martinique

12 et 13 avril 2019. Conférence-débat Exposition et visites guidées au Musée d’Archéologie et de Préhistoire

—Communiqué de presse de Marie-Hélène Léotin, Conseillère exécutive en charge de la culture et du patrimoine à la CTM —

Le 21 avril 1619 arrivait en Martinique « L’Anonyme de Carpentras »

Jusqu’à cette année 2019, on ne connaissait pas son nom, d’où le terme « L’Anonyme ». Ce personnage nous a laissé un récit de son voyage dans la mer des Antilles, un manuscrit retrouvé dans la bibliothèque de l’évêque du diocèse de Carpentras, Monseigneur d’Inguimbert, d’où le nom « de Carpentras ».
Ce manuscrit est précieux car c’est le premier récit complet d’une expédition de pirates et de flibustiers dans la Mer des Antilles. C’est un des plus anciens documents connus sur la Martinique.
Ce manuscrit a été retrouvé, transcrit, revu, annoté, commenté par Jean-Pierre Moreau, archéologue, et publié sous le titre :
« Un flibustier français dans la mer des Antilles »
L’intérêt de ce manuscrit est de mieux nous faire connaître les premiers contacts entre Caraïbes (Kalinas) et Français, « ces rencontres de mer, des îles et de la terre, de ces hommes infiniment divers, de ces humanités qui se côtoient sans jamais vraiment se connaître… errances de mer de marins français…, rencontres entre deux civilisations, des dialogues qui s’ébauchent… » (Jean Meyer).

Ce récit est précieux pour les historiens, les ethnologues, les linguistes.

Nous sommes à l’aube de la colonisation française aux Antilles. Il n’y a pas encore d’installation durable. Mais cela fait déjà plus d’un siècle que les Portugais et les Espagnols occupent la Terre Ferme et les avant-postes de Cuba et de Saint-Domingue. Pour les Français, les Petites Antilles doivent servir d’escales sur le chemin de retour de l’Amérique espagnole, afin de s’emparer des galions chargés d’or qui font route vers l’Europe.
L’expédition à laquelle participe l’Anonyme part de Dieppe, le 20 juin 1618, avec quatre navires.
Les hommes longent les côtes de l’Afrique (îles des Canaries, îles du Cap Vert), traversent l’Océan (passage de la ligne) pour se retrouver au Nord Est du Brésil (Pernambouc ou Recife), puis remontent vers le Nord : Petites Antilles et Grandes Antilles.
Ils sont restés dix mois en Martinique. Le périple n’est pas terminé ; on les retrouve sur la côte caraïbe du Mexique (Campêche), en Floride, puis à Terre-Neuve, avant de traverser l’Atlantique dans l’autre sens pour rejoindre l’Angleterre et enfin Dieppe. Nous sommes le 10 septembre 1620. Ce périple n’a pas été de tout repos et se conclut par un échec au vu des objectifs de départ du
capitaine Charles Fleury.

L’Anonyme était un observateur attentif et il nous a laissé un récit d’une grande honnêteté intellectuelle, sans esprit de
conquête ou de colonisation.

Programme

12 avril 2019 : Conférence-Débat
9 H 00 – 12 H 30
Salle Camille Darsières – Hôtel de la CTM – Plateau Roy – Cluny – Fort-de-France
Intervenants :
Jean-Pierre Moreau, docteur en archéologie, spécialiste des archives navales : « Les apports de l’Anonyme de Carpentras à
l’histoire de la Martinique ».
Thierry L’Etang, anthropologue : « L’Anonyme de Carpentras et moi ».
Benoît Bérard, docteur en ethnologie – anthropologie – préhistoire, maître de conférence à l’Université des Antilles :
« Le manuscrit anonyme de Carpentras, une source centrale pour la connaissance des Kalinago durant la période de contact ».

12 et 13 avril 2019 :Exposition « Héritages amérindiens » : le legs amérindien dans notre patrimoine
Vendredi 12 avril : 10h00 et 15h00
Samedi 13 avril : 10h00
Visites guidées au Musée d’Archéologie et de Préhistoire
9, Rue de la Liberté – Fort-de-France