« Poussières[s] », de Caroline Stella, m.e.s. Nelson Rafaell Madel

12 & 13 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

Mise en scène et scénographie Nelson-Rafaell Madel
Avec Damien Dutrait, Paul Nguyen, Caroline Stella, et Nicolas Cloche en alternance avec Brice Perda
Lumières Pierre-Emile Soulié
Musique Nicolas Cloche
Ingénieur son Pierre Tanguy
Collaboration aux costumes et accessoires Celia Canning
Dessin animé Marielle Guyot
Collaboration artistique Sarah Tick

Il était une fois…
Les contes sont un genre merveilleux. Pas uniquement au sens magique du terme. En effet, ils permettent de prendre un personnage, prince vaillant orphelin, fille désargentée mais valeureuse, animal maltraité et rusé ; de le mettre dans des situations périlleuses, rendre visite à sa grand-mère en passant par une sombre forêt, partir en quête d’un lointain trésor oublié ; de placer sur sa route tout un tas d’embûches, si possibles insurmontables, dormir chez un ogre mal luné, être coincé en haut d’une tour sans escalier ; de lui adjoindre un ou deux compagnons de route, chasseur assassin repenti, bonne fée aux pouvoirs limités ; d’éventuellement saupoudrer l’action d’une histoire d’amour, sans que celle-ci soit d’emblée gagnée ; et enfin de mélanger le tout pour voir comment notre héros réagit et s’il passe les épreuves pour arriver à poursuivre sereinement sa route. Vous obtiendrez alors un conte, peut-être lumineux, peut-être sombre, peut-être bienveillant, peut-être cynique, mais définitivement vivant et humain et qui potentiellement parlera à chacun et chacune d’entre nous.
Après la tragédie, le collectif la Palmera s’attaque à un autre monstre sacré, celui des contes. Se glisser dans l’univers des histoires populaires, interroger notre mémoire collective, pour tenter de savoir quelles résonances ces constructions ont à notre époque. Comme il l’avait fait pour Andromaque, le collectif se plait à prendre le genre, à le détourner, à s’en moquer, à en casser la forme, à en abattre ses fondements, à éplucher une à une chaque idée reçue, à s’appuyer sur les règles d’un monde très codifié pour mieux y pénétrer et les faire voler en éclats. Et essayer en définitive de mettre en avant ce que les contes ont de plus simple et de plus pur.
« Le héros est celui qui relève le gant quand toutes les chances sont contre lui », écrivait Eschyle en son temps.
Mais à l’heure actuelle, les contes ont-ils encore cette force de produire des héros capables de parler à notre imaginaire ?
Ont-ils encore ce pouvoir d’apaiser nos angoisses, et de nous aider à construire une route solide, loin du danger et de la crainte ?

La pièce
La pièce raconte comment Poussière, personnage central, à l’étroit dans le moulin familial, épreuve après épreuve, cherche à échapper à l’ennui et à l’autorité paternelle, avec l’aide de Simon, jeune apprenti meunier, dans l’espoir de partir découvrir un ailleurs. Voici la quête d’émancipation d’un être déterminé à ne pas s’en laisser conter !
Le personnage de Poussière veut voler de ses propres ailes. Compliqué, quand on n’a pas d’ailes ! De la chenille à Icare, il sont nombreux les prétendants au « grand saut » ! Et cette liberté espérée, quel est son prix ? Quels sacrifices en découlent ? C’est le temps de l’enfance qui se termine, celui des choix et des séparations, du temps de la découverte et de la construction de soi.
Poussière, n’est déjà plus une petite fille mais est encore loin d’être une grande personne. Les adultes que nous sommes sont-ils bien les enfants que nous étions ?