Pour un conventionnement entre l’hopital public et les cliniques privées

Question orale d’Alfred Marie-Jeanne à Marisol TOURAINE, Ministre de la Santé

hospi_clinicPour moi, le débat en cours sur la santé poursuit un double objectif :

D’un côté, celui de contenir les dépenses, et de l’autre, celui d’assurer au mieux le prise en charge des patients.

En outre-mer, et plus particulièrement en Martinique, le problème se pose avec d’autant plus d’acuité qu’il faut tenir compte à la fois de l’éloignement et du déficit que continue d’engranger l’hôpital public.

A 7000 Km de Paris, la Martinique possède deux cliniques privées de taille humaine ayant réalisé des investissements utiles au développement de compétences et de spécialités qui, pour certaines, n’entrent pas en concurrence avec l’hôpital public.

Elles pourraient, le cas échéant, compléter l’organisation sanitaire afin d’éviter des évacuations dispendieuses tout en préservant une bonne et égale qualité des soins.

Un conventionnement entre l’hôpital public, ces cliniques et l’assurance maladie réglerait bien des difficultés non seulement financières mais aussi familiales. Ceci n’affecterait en rien la possibilité de recourir à la voie aérienne à défaut d’autres alternatives.

Par ailleurs, l’instauration d’une obligation de service public outre-mer sur les conditions d’évacuation sanitaire et l’acheminement aérien des médicaments a été vivement préconisée par la cour des comptes.

Si ces recommandations étaient mises en œuvre, elles seraient plus onéreuses que celle que je viens de proposer.

Madame la Ministre au regard du contexte que vous connaissez bien, cette mesure ne mérite-t-elle pas étude pour prise en considération ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes.

Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. Monsieur le député Marie-Jeanne, vous avez raison de souligner les spécificités des territoires ultramarins en matière de santé notamment. Je suis très attentive, en particulier, à la situation de la Martinique, qui est confrontée à des défis qui lui sont propres. Je partage votre analyse, à savoir que nous devons faire en sorte d’éviter, lorsque c’est possible, les évacuations sanitaires. Il ne s’agit pas de les refuser par principe, mais nous savons qu’elles sont coûteuses et parfois difficiles à supporter, sur le plan humain, car lorsque l’on est malade, l’on n’aime pas être séparé de ses proches.

Pour ces raisons, il me paraît nécessaire, en Martinique comme ailleurs, de renforcer la bonne coopération entre l’ensemble des acteurs de santé du territoire, entre l’hôpital public et les cliniques privées, mais aussi avec les médecins libéraux, parce que c’est ainsi la meilleure manière de s’assurer que la population continuera de trouver une réponse appropriée à ses besoins. Monsieur le député, la réintroduction du service public hospitalier dans la loi que je porte actuellement à l’Assemblée impose à l’hôpital public de jouer ce rôle de coordination dans les territoires vis-à-vis des autres établissements. C’est là un élément important.

Je veux rappeler la confiance que les pouvoirs publics ont dans les structures martiniquaises, puisqu’ils investissent 93 millions d’euros dans la reconstruction du CHU qui sera en service en 2016. Cela représente un engagement fort pour ce beau territoire. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SRC.

Alfred MARIE-JEANNE

Paris le mercredi 08 avril 2014