« Pour en finir avec l’espèce humaine – Et les français en particulier », de Pierre Drachline. Parlons-en !

pierre_drachlineRappel au désordre. Toujours dans son style pamphlétaire corrosif, Pierre Drachline poursuit ici sa critique sans concession du système néocapitaliste et de 
son « économie cannibale ». Il s’insurge, crie et donne 
des claques à tout-va, parfois sans retenue. Trop ? 
À voir. L’époque est celle des impostures médiatiques avec ses « insoumis certifiés conformes de toutes les fausses révolutions ». Drachline en crève : les hommes, et singulièrement les Français, ne se révoltent pas devant cet ordre injuste. Au contraire, ils réclameraient « toujours plus de servitudes ». « Chacun, barricadé derrière son nombril ». Pourtant, comme un pied de nez, l’auteur prône le retour à la primauté de l’individu, au choix de la vie contre la marchandise. 
Un « rappel au désordre ». Sa colère est à la hauteur 
de la tendresse avec laquelle il pourrait regarder 
une humanité émancipée, libérée de sa soumission 
à l’argent roi et aux ordres néolibéraux. Le temps des nonagénaires. Éloge de la vieillesse, de Jacques Franck. Les lecteurs de l’Humanité connaissent bien Jacques Franck, médecin communiste et militant. Ayant atteint le dernier âge de la vie (Jacques Franck est né en 1925), il décrit et analyse dans ce livre, non sans dérision et avec parfois un soupçon de cynisme, les petits et grands maux qui s’y attachent, « les souvenirs et les regrets aussi ». On pense à la chanson de Jacques Brel, les Vieux. Il ne cache pas son ambition de rejoindre bientôt la cohorte de plus en plus grande de ces nonagénaires actifs, dont il montre qu’ils doivent tout aux progrès de la médecine, mais surtout 
à l’accès aux soins pour tous qu’a assuré la mise en œuvre du programme du Conseil national de la Résistance 
en matière de santé et de Sécurité sociale. Avec un regret : que, dans ce domaine, la parité soit loin d’être atteinte 
et que « centenaire reste encore un mot féminin » ! Indiens de Nouvelle-France. Mémoires de l’Amérique septentrionale, de Lahonttan.Le baron de Lahontan, après avoir passé quelques années en Nouvelle-France, fit paraître en 1702 cet ouvrage qui connut un vif succès dans le royaume de Louis XIV. À la différence des descriptions antérieures de missionnaires, ces mémoires constituent une approche non moraliste, quasi ethnographique, des peuples amérindiens du Canada. Lahontan présente des « sauvages qui ne connaissent ni tien, ni mien, qui 
ne veulent ni manier ni voir d’argent, qu’ils appellent le Serpent des Français ». En mettant en avant le versant égalitaire des sociétés indiennes, ces mémoires ne manquèrent pas d’enfoncer un coin dans les représentations monarchiques, puisque « nous nous dégradons de notre condition, en nous réduisant 
à la servitude d’un seul homme qui peut tout ».

P. C. Françoise Germain-Robin Nicolas Mathey
http://www.humanite.fr/tribunes/parlons-en-548787