Pani moli pour dwa fanm

— Par l’Asociation Culture et Egalité —
ivg_libre_gratuitAttention, en Espagne la liberté des femmes est menacée.
Un projet de loi menace de supprimer le droit à l’avortement pour les femmes espagnoles sauf deux cas particuliers : suite à un viol ayant fait l’objet d’une plainte, ou lorsque la santé physique ou psychologique de la femme est en danger.
L’Espagne peut nous paraitre bien lointaine et notre droit à l’avortement définitivement garanti dans le cadre français. Mais il n’en est rien, l’Espagne est un pays européen comme la France et ce qui s’y passe est le témoin que le droit des femmes à disposer de leur corps est un droit fragile, sans cesse menacé, sur lequel il faut veiller avec la plus grande attention.
Le droit des femmes à l’avortement a été obtenu en France en 1975 au prix de longues luttes menées par des femmes, pour des femmes. Ce droit n’a, depuis, cessé d’être menacé par l’idéologie patriarcale et rétrograde incarnée en politique par le pouvoir de droite et d’extrême droite, allié aux autorités religieuses qui partagent souvent la même vision de la femme soumise et réduite à être une citoyenne de second ordre.
Ce droit acquis en 1975 (loi Veil) est devenu un acte médical remboursable à 70% en 1982 (loi Roudy). L’évolution de la loi en France a été favorable à l’accroissement de l’autonomie et de la liberté des femmes – source 20minutes.fr :
•    1990 : IVG médicamenteuse autorisée à l’hôpital,
•    1993 : loi Neiertz créant le délit d’entrave à l’IVG,
•    1999 : pilule du lendemain, en vente libre en pharmacie,
•    2001 : délai légal pour la pratique de l’IVG allongé de 10 à 12 semaines, les mineures n’ont plus besoin d’une autorisation parentale mais doivent être accompagnées par un adulte,
•    2002 : pilule du lendemain gratuite pour les mineures,
•    2004 : IVG médicamenteuse autorisée en dehors de l’hôpital,
•    2013 : IVG remboursée à 100% pour toutes les femmes  et contraception gratuite pour les filles de 15 à 18 ans,
•    2014 : abandon, dans la loi sur l’IVG, de la notion de « détresse » pour une femme voulant avorter.
Cet abandon de la notion de détresse prévue dans la loi Veil (1975) a été voté malgré une manifestation contre ce projet et après un débat à l’assemblée nationale où la logique politique a été respectée à la lettre : soutien du projet par la gauche, refus par l’extrême droite qui parle de nécessaire moralisation des femmes (elles ne sont pas capables de juger seules du bien fondé de leurs choix d’après eux !) et une division au sein de la droite classique où logiquement seules les femmes ont soutenu cet amendement.
Aussi, cette évolution législative en faveur du droit des femmes en France ne doit pas occulter l’existence d’opposants fervents et déterminés à l’égalité homme-femme et à la liberté de choix des femmes ; de même que les habitudes sexistes très ancrées chez la majorité des personnes, entretenues autant par les comportements des dominants que par l’aliénation des dominées.
En France comme ailleurs dans le monde occidental, le pouvoir est toujours détenu et exercé par des hommes qui ne conçoivent pas l’égalité du point de vue des femmes et ne sont finalement pas si progressistes.
La crise économique qui a touché l’Espagne a été d’une telle violence qu’elle a permis au pouvoir politique de droite de se radicaliser, de précariser l’emploi déjà bien rare et avec l’appui des représentants de l’Eglise catholique qui a toujours eu beaucoup d’influence dans la politique en Espagne de remettre en questions des libertés individuelles précieuses et fondamentales telles que le droit à l’avortement. Encore l’excuse de la crise qui renforce l’oppression des femmes !
Il est impératif de nous informer, de prendre conscience que ce qui se passe en Espagne peut se passer dans d’autres pays européens et occidentaux, et donc également ici, dans notre pays. Nos revendications sur ce thème doivent être audibles et claires :
NOUS EXIGEONS L’EGALITE AVEC LES HOMMES ET NOUS EXIGEONS DE POUVOIR DISPOSER DE NOTRE CORPS COMME BON NOUS SEMBLE.
Nous nous devons d’être solidaires avec les femmes espagnoles en témoignant notre soutien à leur lutte pour conserver ce droit fondamental qui est un miroir des valeurs et de l’évolution de la société. Nous ne pouvons accepter que les femmes continuent à être écartées des valeurs de liberté et de dignité.
Ne laissons pas la voie libre aux extrémismes religieux et moralisateurs qui tentent par tous les moyens de culpabiliser les femmes. La grossesse d’une femme est dans tous les cas le résultat de la relation sexuelle entre une femme et un homme, mais les conséquences ne sont pas les mêmes pour chacun d’eux. Si l’on veut rétablir le droit fondamental à l’égalité, seules les femmes doivent pouvoir décider de l’avenir d’une grossesse dans leur ventre. Soyons claires avec ça !
Cette lutte pour le maintien du droit à l’avortement doit évidemment s’accompagner de l’exigence de l’accès à la contraception pour toutes les filles et femmes, mais aussi d’une éducation sexuelle débutée dès le collège. Dans ce domaine, nous pouvons nous appuyer sur le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF), Mais n’oublions pas que son existence même a été menacée par le précédent gouvernement qui a réduit son financement alors qu’il est reconnu d’utilité publique et qu’il participe à la préservation de la santé publique.
Alors, Femmes de Martinique et d’ailleurs, restons vigilantes et manifestons notre soutien aux femmes espagnoles qui doivent continuer de lutter pour imposer leur égalité avec les hommes.

Seuls des ventres libres peuvent mettre au monde des êtres humains libres et heureux !

Association « Culture Egalité »
Mail : asso.culture.egalite@gmail.com
Portes Paroles :
Maya LOUBET/Muriel AMELLER
0696185958/0696409310