Martinique : les douaniers confondent bananes et cocaïne

—Par Le Point.fr—
peau_de_bananePendant trois semaines, ils ont passé au peigne fin un cargo suspecté de transporter de la cocaïne au milieu de sa cargaison de 4000 kilos de bananes.

Peau de banane après peau de banane, les douaniers n’ont rien trouvé. Immobilisé trois semaines en Martinique à partir du 16 septembre, le cargo Stina, immatriculé à La Barbade, a été fouillé de fond en comble. Suspecté de transporter de la cocaïne colombienne, le bateau n’avait à son bord que 4 000 tonnes de bananes. Son immobilisation fait suite à un renseignement des services américaine de lutte anti-drogue, la Drug enforcement administration (DEA). Entre 10 et 15 militaires et 3 à 10 douaniers étaient constamment présents sur le navire, des équipes de recherche se relayant jour et nuit. Il leur a fallu ouvrir des centaines de cartons, « empilés les uns sur les autres, sans système de palette », ont indiqué les services des douanes.

« Parti de Colombie, le navire devait se rendre en Algérie (…) avec plus de 200 000 cartons de 15 à 20 kilos de bananes », explique le site France-Antilles. « Quand on s’attend à trouver trois tonnes de cocaïne et qu’on ne trouve que des bananes, on est déçu », a reconnu Cédric Rollet, adjoint au Directeur des gardes-côtes en Martinique. L’intégralité du stock de bananes a donc été détruit, et le Stina a repris la mer sans sa cargaison. Les bananes, qui ne respectent pas les normes françaises, n’étaient de toute façon pas destinées à l’hexagone. « Les 4 000 tonnes qu’il transportait ont été laborieusement extraites du navire avec une grie puis transportées dans les décharges de l’île pour y être enfouies », relate le site France-Antilles.
L’échec a un coût

Le contrôle du Stina a pris du temps. Trois semaines ont été nécessaires pour inspecter le navire de 150 mètres de long. La procédure a été qualifiée de « tout à fait normale » par les gardes-côtes, mais elle est rendue « exceptionnelle par la nature du fret, son conditionnement et sa taille », ont-ils reconnu. C’est l’État qui devrait prendre en charge les dépenses, « y compris l’indemnisation de la perte commerciale », a indiqué la préfecture de Martinique, précisant que le coût est toujours « en voie d’évaluation ».

Et la facture pourrait être salée. « Une caisse de 18,5 kilos de bananes colombiennes premium coûte 5 dollars à l’achat, prix auquel il faut ajouter le coût du transport et du carton, soit environ 11 dollars par caisse au total », a expliqué Nicolas Marraud des Frottes, président de Banamart, union de producteurs de bananes en Martinique. Le coût de la cargaison pourrait donc avoisiner les « 2,4 millions de dollars, soit environ 1,8 million d’euros », a-t-il ajouté. Le Stina a repris la mer le 7 octobre. Vide…

Publié le 14/10/2013 à 13:23