Martinique : faible croissance de la population et vieillissement accéléré

Projections de population à l’horizon 2040

personnes_agees-1— Par Hugues HORATIUS-CLOVIS, Insee —

En 2040, la population martiniquaise sera de 423 000 habitants, si les tendances démographiques récemment observées se maintiennent. Le rythme de croissance de la population sera trois fois plus faible qu’aujourd’hui. Les décès seront plus nombreux que les naissances et l’augmentation modérée de la population sera portée uniquement par l’excédent migratoire. Le vieillissement s’accentuera : 40% des Martiniquais auront plus de 60 ans, alors que ce ne sera le cas que de 31% des Français.

À l’horizon 2040, la Martinique sera peuplée de 423 000 habitants, si les tendances démographiques récentes en matière de fécondité, mortalité et migrations se prolongent. Elle gagnerait 26 000 habitants par rapport à 2007, soit une augmentation de 6,5% sur la période 2007- 2040 inférieure à celle que devrait connaître la France (+15,1%). La croissance de la population régionale serait faible jusqu’à 2035, date à laquelle pourrait intervenir un retournement de tendance. Alors, la population commencerait à décroitre  jusqu’en 2040.

Une croissance démographique trois fois plus faible qu’au cours des vingt dernières années

Avec un rythme annuel de croissance de 0,19% entre 2007 et 2040, la population martiniquaise  augmenterait trois fois moins vite que sur la période récente. De 0,6% entre 1990 et 2007, la croissance annuelle moyenne de la population diminuerait de moitié entre 2007 et 2020 pour être quasi nulle sur la dernière décennie de la période de projection.

Du point de vue de la croissance démographique, la Martinique serait au sixième rang des régions  françaises les moins dynamiques après la Champagne-Ardenne, la Guadeloupe, la Lorraine, le Nord-Pas-de-Calais et la Bourgogne. Dans le même temps, la Guyane serait de loin la région ayant la plus forte croissance avec un rythme de 3,05% par an.

Initialement tirée par l’excédent des naissances sur les décès, la croissance démographique resterait positive grâce à des entrées sur le territoire régional supérieures aux départs.

Une attractivité croissante

Le solde migratoire de la Martinique deviendrait positif dès la décennie 2020 et continuerait à augmenter la décennie suivante de telle sorte que la région ne devrait sa croissance démographique qu’à son excédent  migratoire. Ce solde migratoire se décompose en solde avec le reste de la France d’une part et avec l’étranger d’autre part. Le solde avec l’étranger est considéré constant et conforme aux tendances des vingt dernières années, donc positif.

Les échanges migratoires de la Martinique avec les autres régions de France seraient globalement déficitaires pour la période 2007-2040, toutefois le solde s’améliorerait au cours des trente prochaines années. Le solde annuel de la Martinique serait de -890 personnes en début de période et deviendrait quasi nul vers 2040.

Cette évolution du solde migratoire martiniquais pourrait s’expliquer par les disparités de croissance démographique entre les régions françaises. Les échanges migratoires de la Martinique s’effectuent principalement avec l’Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Guadeloupe, Aquitaine, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées. Ces régions, à l’exception de la Guadeloupe, auraient un plus fort dynamisme démographique que la Martinique. Ainsi, la population « susceptible » de quitter la région augmenterait moins vite que celle qui pourrait la rejoindre. Cela entraînerait une amélioration du solde migratoire martiniquais.

Les migrations accéléreraient le rythme du vieillissement de la population.
En effet, la région continuerait à être attractive pour les personnes aux âges de la retraite. Dans le même temps, les jeunes 18 à 30 ans seraient plus nombreux à quitter la Martinique qu’à s’y installer.

 

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