Martinique Cartering : des méthodes de gestion contestables… et contestées

Une partie du personnel de Martinique Catering (Ex Servair) est mobilisée depuis hier mardi 26 juin 2018. En effet le site est partiellement entravé par les salariés grévistes.
La cause de cette mobilisation ? L’échec des négociations annuelles obligatoires. Certains représentants du personnel réclament 6% d’augmentation alors que la direction ne proposerait que 0,5%, soit bien moins que l’inflation officiellement constatée. Outre cette question de rémunération, les grévistes réclament la hausse de la prime de transport avec une meilleure transversalité entre les services.

— Communiqué de la CGTM —

Halte aux méthodes dictatoriales de Martinique Cartering

SERVAIR SA est une de filiale GATE GROUP, avec comme actionnaire principal AIR FRANCE. En Martinique, Servair associée au groupe de Yann MONPLAISIR, représente trois entreprises : Serveritel (le restaurant de l’aéroport), Burger King (parking de l’aéroport) et Martinique Catering. Ces trois structures sont gérées par une seule et même directrice.

C’est une entreprise qui fournit des prestations à différentes compagnies telles que CORSAIR, AIR FRANCE, XL, AIR CARAIBE, AMERICAN EAGLE, NORVEGIAN, GOL et des repas aux écoles, à l’armée également. L’entreprise compte environ 70 salariés, dont 6 cadres de Servair mis en place et gérés depuis Paris, une trentaine de salariés précaires ainsi qu’une douzaine de salariés en situation de handicap (Centre d’Aide par le Travail et ESAT).

Dans cette entreprise, les décisions à appliquer se prennent depuis Paris. De ce fait, les discussions ont toujours été difficiles à Martinique Catering à cause du manque d’autonomie de gestion. A telle enseigne que l’application de l’accord de 2009 a nécessité une mobilisation des salariés face à une direction nationale réfractaire aux accords locaux.

En 2016, il a fallu 15 jours de mobilisation pour que la direction applique l’un des articles de l’accord de 2009 qui concernait l’intégration de la « prime de vie chère » comme un élément du salaire. A cette occasion, la Direction du Travail avait dû faire injonction à Servair de mettre en place une grille de classification, d’améliorer les conditions de travail, et de respecter les organisations syndicales, notamment la CGTM. D’ailleurs, cette dernière avait déposé plainte contre Martinique Catering qui avait fait intervenir les forces de l’ordre dans l’enceinte de l’entreprise face à des élus CGTM qui exerçaient leur droit de grève.

Deux ans après, les salariés sont dans la même situation. En effet, la direction a fait un simulacre de négociation. Lors des NAO 2018, les élus cégétistes et le personnel se sont heurtés à une direction méprisante et arrogante qui n’a pas honoré les engagements pris. Face à ces méthodes et pour faire aboutir les revendications salariales, les salariés sont mobilisés depuis le 26 juin 2018.

La direction n’a pas hésité à faire appel à la Police de l’Air et des Frontières (PAF) sous couvert de l’autorité du Préfet pour évacuer manu militari les salariés grévistes.

Dans une volonté manifeste d’empêcher les salariés de se défendre, et s’estimant sans doute soutenue par la politique du gouvernement en place, la direction de Martinique Catering a convoqué quatre élus CGTM les 26, 27 et 30 juillet à un entretien préalable pour « une éventuelle sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement ». Autrement dit, la direction de Martinique Catering veut faire taire les représentants du personnel et toute contestation. Elle tente de détourner le Code du travail à son profit pour réaliser ses basses œuvres.

Les salariés de Martinique Catering s’insurgent contre les méthodes barbares et les mesures punitives employées à l’encontre des élus qui défendent les droits des salariés.

Jeudi 26 juillet à 14H et vendredi 27à 15 H 30 et lundi 30 juillet 2018 à 10 H

Soyons nombreux au siège de Martinique Catering à l’aéroport pour :
*dénoncer les méthodes de la direction de Martinique Catering
*soutenir les élus de la CGTM lors de leurs différents entretiens.
Lamentin, le 22 juillet 2018