« Madin’Voices »

CONCERT DE MUSIQUE SACREE


Œuvres Sacrées de Pergolèse, Mozart, Vivaldi, César Franck, Palestrina, Grandados
Par l’ensemble « Madin’Voices »


Samedi 30 avril 2005 à la Chapelle du Centre Emma Ventura.

En « avant première » de manifestations à venir dans le cadre d’un partenariat avec le C.H.U. LA Meynard.

Etonnant voyage que celui auquel invite la chapelle du Centre Emma Ventura dans son décor simple d’encens, pétri de cœur et d’espérance. C’est une «alcôve » offerte à une musique sacrée volontairement sacrifiée sur la paroi christique, pour que seule l’harmonie nous revienne en thème musical onirique. Son iconographie est pieuse et sensuelle à la fois. On traverse avec une grâce fragile un univers poignant ou le déterminisme religieux n’altère en rien les rythmes, les mouvements, les circulations d’une écriture vocale éclairée par le haut. Au contraire cette idée sacerdotale crée le besoin d’une attention particulière, une concentration maximale, pour que passe l’éloquence d’une musique souveraine, épanouie, en quasi lévitation. Il y a de l’amour là-dessous.

Du Réis Glorius » de Guiraud de Bornehl, aux « Stabat mater » de Pergolèse et Vivaldi. De la période dite médiévale à la période Baroque. De l’ »Avé vérum » de Mozart et jusqu’au «Repentir» de Gounod et à la période romantique, l’ambition narrative du concert révèle les possibilités exceptionnelles, jouées des aigues de Caroline Bruch, des aigus aux graves de Benjamin Alexandre qui associent d’emblée leur nom à celui de ces phalanges aussi merveilleuses que prestigieuses.

La deuxième partie du concert, n’est pas vouée à la musique sacrée. Festival d’œuvres classiques de grande réputation et particulièrement vivantes, d’auteurs d’origine espagnole, puis une valse de Chopin, duo marimba, piano à déguster assurément. Et il serait dommage de se priver des deux gospels qui clôturent le concert.
Benjamin Alexandre, Sopraniste du Pape.

Pour bien connaître Benjamin Alexandre, il faut l’interroger de l’intérieur, là ou se pose son envie de musique, son besoin de donner de la voix à la musique. Ce réflexe vital le consume dès sa plus tendre enfance. Touché à a fiche vibrante, jardin de l’émotion, écho tendu de tout son être, il raconte : « je n’ai pas eu d’apparition de la mue, enfant j’avais une voix complètement cassée, en dessous. Je suis né avec une « déformation » physiologique : un dédoublement des cordes vocales, et des modules gênants ». Ce qui lui a permis, et à la fois de passer dans les supra-aigües et sur les supers graves.

Le sopraniste (castra qui a une voix de soprano) habituellement travaille dans les aigues essentiellement.
La révélation à la chapelle Sixtine.

C’est donc une chance, un miracle dont Benjamin va très vite vérifier l’extraordinaire rebondissement. Il y a un peu de picaresque dans le chemin de Benjamin Alexandre. Des « petits chanteurs à la croix de bois » où il est admis à 9 ans, à la scène internationale, il n’y a qu’un pas. Madame Eve Ruggiéri l’incitera à se produire de par le monde et surtout à aller chanter dans les différentes musiques du monde. L’Italie, la Grèce, le Japon, l’Amérique du Sud découvrent ce truculent jeune homme qui apporte la rareté d’une voix capable d’évoluer de la musique andalouse à la musique arabe, alliée à la fiabilité d’un talent en ascension appréciée.

Remarqué à la chapelle Sixtine où pour le plaisir, il donnait de la voix, dans cet emblématique lieu du Vatican, décoré par Botticelli et par Michel Ange. Il est resté cinq ans à Rome, incorporé à l’élite symphonique du pape.
Il arrive. La providence comme tout bagage ?

Christian Antourel.
Photos : C.A.