Lisa Simone : Un diamant qui attendait son heure pour briller

— Par Fara C —
lisa_simone« Le mot révolution vient du terme révolte (…) / Le peuple se soulève pour dire ça suffit ! » chante Lisa dans son album qui allie l’héritage africain à la modernité.
Photo : Sophie Leroux
La fille de la diva activiste Nina Simone nous révèle, avec son premier disque « All Is Well », un somptueux legs artistique, éthique 
et politique. à cinquante ans, Lisa Simone est entourée par la crème de la world musique.

Après de longues années d’errance et de souffrance désormais maîtrisée, Lisa Simone a patiemment tissé sa force intérieure et forgé son espace à elle, avant d’enregistrer, à cinquante ans, son premier disque, All Is Well. Surprise époustouflante ! On découvre une voix ample, un timbre riche, un phrasé ductile comme de l’or, une sensibilité à fleur de cœur. Chapeau bas au label français Laborie Jazz d’avoir discerné, sans préjugés, le diamant qui attendait son heure pour briller. Pour se faire un prénom, Lisa a emprunté d’autres voies que son illustre mère. Elle a mené en parallèle le métier d’assistante en ingénierie au sein de l’US Air Force, auquel elle s’était résolue par nécessité, et la profession de vocaliste, raflant notamment deux prix du Broadway Theater. En 2009, elle a participé à la tournée en hommage à Nina, avec Lizz Wright, Dianne Reeves et Angélique Kidjo.

Elle a grandi avec les héros 
des mouvements afro-américains

Fillette, elle voyait passer à la maison la diva anti-apartheid Miriam Makeba et son mari, Stokely Carmichael, ancien dirigeant du Black Panther Party, les auteurs Langston Hughes et James Baldwin, l’artiste et militant Oscar Brown Jr… L’écrivaine engagée ­Lorraine Hansberry était sa marraine. « Chez nous, c’était une procession ininterrompue de héros des mouvements afro-américains, ils étaient comme mes oncles et tantes, nous confie Lisa. Betty Shabazz, veuve de ­Malcolm X, m’a prise sous son aile. J’affectionnais oncle Stokely Carmichael. Même quand je travaillais sur la base militaire de Francfort, il continuait de me téléphoner. Je reconnaissais aussitôt sa voix et m’exclamais : “Oh, oncle Stokely !” Il me corrigeait : “Chut… Faut dire oncle Kwame Ture”. » Le grand homme s’était ainsi rebaptisé, pour des raisons de sécurité, mais aussi en hommage aux leaders panafricanistes Kwame Nkrumah et Sékou Touré…

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