L’homophobie et la transphobie doivent reculer

— Par David Auerbach Chiffrin —

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La Journée mondiale de lutte contre les homophobies & LGBT-phobies (lesbophobie, gaiphobie, biphobie & transphobie) a eu lieu le samedi 17 mai. Nous, personnes africaines et afro descendantes, Françaises et Français d’outre-mers ou personnes solidaires, à la suite de l’appel lancé le 22 avril 2013 par 103 associations et militant/e/s d’Afrique et des outre-mers ou solidaires en faveur du mariage homosexuel et du respect de chaque vie humaine, réaffirmons notre attachement aux valeurs humanistes portées par cet appel.
Alors que les discours et les actes de haine homophobes et LGBT-phobes continuent de se répandre en France, en Afrique et ailleurs dans le monde (notamment en Russie), coïncidant avec une vague de nationalisme et d’affirmation agressive des régimes les plus autoritaires, nous estimons qu’il est urgent que les démocrates et les personnes les plus soucieuses du respect de l’autre se rassemblent et expriment leur solidarité avec nos frères et soeurs LGBT (lesbiennes, gais, bi et trans).
Ce rassemblement ne doit pas connaître de frontière : l’orientation sexuelle et l’identité de genre n’ont pas de couleur de peau, elles n’ont pas d’origine ethnique ou raciale, elles n’ont pas de culture ou de religion prédéterminées. Chaque communauté, chaque population, chaque nation à la surface de notre planète en connaît la pluralité et devrait la respecter, à Paris comme à Yaoundé, à Cayenne comme à Kampala, à Lille comme à Hararé.

Garantir que chacune ou chacun sera respecté(e) en son identité : « tout’moun’sé moun’ »
Ainsi, c’est un Malien, Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, qui a déclaré que « la discrimination et la violence rendent les personnes LGBT vulnérables à l’infection au VIH (virus de l’immunodéficience humaine) et limitent leur accès aux services sociaux et de santé » . Ainsi, les cultures premières, africaines ou ultramarines, ne sauraient servir de prétexte à justifier les discours et actes de haine homophobes ou LGBT-phobes, mettant au contraire en avant les notions de solidarité et de respect de chaque personne humaine (à l’image du concept sénégalais de Terenga ou de la Charte du Mandén, proclamée à Kouroukan Fouga en 1222 puis inscrite en 2009 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, qui dispose que « toute vie est une vie » et évoque l’expression créole « tout’moun’sé moun’ » ).
La diversité des orientations sexuelles et des identités de genre fait partie de la diversité humaine : elle est une richesse, elle constitue une part de notre humanité. La respecter, c’est garantir que chacun ou chacune sera respecté/e en son identité, en sa différence, en sa spécificité. Ne soyons pas dupes des divisions factices que les mauvais gouvernements aiment à soulever pour détourner la colère des peuples vers des boucs émissaires d’autant plus faciles à trouver qu’ils existent partout : qu’il s’agisse d’orientation sexuelle ou d’identité de genre mais aussi de religion, de couleur de peau, de statut social, d’état de santé, d’âge, de sexe ou d’origine ( sans que cette liste soit limitative), l’atteinte aux droits d’un seul reste une menace aux droits de tous.
David Auerbach Chiffrin