Les Pleurnicheurs

Tragicomédie où des agonisants partagent le même espace dans un hôpital qui pourrait être aussi un mouroir . Afin de les distraire et d’alléger leurs souffrances,  l’équipe médicale joue pour eux et avec eux, un spectacle inspiré d’Agamemnon d’Eschyle. Une euthanasie par le théâtre…

 « Les Pleurnicheurs » dernière pièce écrite par Levin avant sa mort,  met en abîme l’ »Agamemnon » d’Eschyle.

 Tout en s’efforçant de créer une tragédie moderne et d’exprimer la souffrance humaine sous une forme théâtrale actuelle, Levin enga­ge, dans ses pièces, un dialogue avec les principaux symboles et les structures fondamentales de la culture occidentale.

 Cette dernière pièce, qu’il a mise en scène lui-même dans l’hôpital où il était soigné, révèle la solitude absolue de l’in­dividu devant sa propre mort. Cependant, par-delà cette division malgré tout schématique entre spectacles politico-satyriques, co­médies, et pièces mythologiques, une analyse approfondie révèle une constance des thèmes et une même vision philosophique de l’existence humaine.

 Levin interroge l’homme : ses espoirs, ses peurs, ses quêtes les plus insensées. Il sait qu’entre ses désirs et le réel il y aura toujours plus qu’un décalage, une faille tragique. Mais c’est celle-ci justement qui doit donner lieu à un rire salutaire.

 Lorsqu’il s’inquiète du devenir de son pays, il renvoie l’image féroce d’une société séduite par le pire. L’écriture fulgurante de Levin atteint une force et un humour rares. Comment ne pas nous reconnaître dans le miroir, terrible et drôle, que nous tend cet auteur à la voix si puissante et si humaine ?

 La dimension métaphysique est toujours sous-jacente chez Levin : l’homme attend sans cesse d’être sauvé de son malheur d’exister. Avec la dimension politique, les promesses sont souvent mensongères et ne visent qu’à l’abus de pouvoir.

 La compagnie ACTIV’ART 2 privilégie la recherche d’un théâtre populaire exigeant, qui donne la priorité au jeu de l’acteur, et affirme la théâtralité, afin de tendre toujours plus vers la suggestion que vers le réalisme.

     C’est donc une création que nous proposons. Sur une fable politique, un conte social et cruel. L’argumentation passe par le rire, pour convaincre le public que la quête de l’identité n’est jamais achevée.