L’enseigne « Le Nègre Joyeux », rappel de l’esclavage, va quitter le Ve à Paris

L’enseigne « Le Nègre Joyeux », ultime vestige d’une ancienne chocolaterie parisienne et rappel des « crimes de l’esclavage », va devoir quitter sa façade du Ve arrondissement pour entrer au musée, a décidé aujourd’hui le Conseil de Paris.

La peinture sur toile représentant un Noir debout, serviteur ou esclave, et une Blanche de la haute société, objet de polémiques récurrentes, va être enlevée du 14 rue Mouffetard pour être rénovée puis exposée au musée Carnavalet, musée de la Ville de Paris.

Le Conseil de Paris, très partagé, a voté cette décision proposée par le groupe communiste qui a dénoncé une « présence insultante et blessante » sur l’espace public, qui rappelle les « crimes de l’esclavage », selon Raphaëlle Primet. Le groupe demande également la création d’un musée de l’esclavage.

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Bruno Julliard, Premier adjoint de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, a appelé à voter l’amendement communiste, de crainte d’une éventuelle « instrumentalisation » d’un rejet de la proposition. Mais « je pense qu’il faut faire le pari de l’intelligence de nos concitoyens et qu’il vaut mieux expliquer les traces de notre histoire », a-t-il indiqué.

« L’esclavage fut une abomination »

« Je ne pense pas que le meilleur travail pédagogique soit d’effacer ces traces et de les réserver à un musée », a-t-il ajouté en citant associations noires ou historiens eux-mêmes divisés sur le sujet. « C’est une mauvaise décision », a précisé à l’AFP M. Julliard, qui ne « désespère pas de revenir dans quelques mois devant le Conseil de Paris avec une proposition consensuelle ».

La maire Les Républicains du Ve arrondissement Florence Berthout, rappelant que « l’esclavage fut une abomination », a estimé au contraire que ce type d’enseigne était un « marqueur de notre continuité historique et le marqueur d’une époque », en plaidant, comme les habitants, pour une plaque explicative apposée à proximité.

Sandrine Mees pour les écologistes s’était également prononcée pour le maintien de l’enseigne, « pour ne pas cacher l’histoire mais au contraire pour se souvenir ».

L’enseigne, seul élément subsistant d’une chocolaterie qui aurait été ouverte en 1748, non signée a été probablement commandée à un fournisseur spécialisé dans ce type de création au XVIIIe ou XIXe siècle.

Source lLefigaro.fr