L’Eau peine à arriver au robinet…

— Par Florent Grabin, Président de P.U.M.A. —

Sous décision préfectorale du 18 mars 2019, portant la Martinique en zone d’alerte sécheresse et limitant les usages de l’eau, en vue de la préservation de la ressource, nous avons immédiatement réagi en saisissant Monsieur le Préfet sur le risque sanitaire et aussi sur l’une des raisons à l’origine de cette situation. Si cette décision présente un intérêt écologique, il n’a pas été pris en compte l’étranglement du réseau de transport de 800 cm de diamètre, au quartier Séguineau au Lorrain, qui ne laisse passer que 17 500 m3 jour, avec tous les problèmes collatéraux.
En effet, en avril 2009, ce plus important tuyau d’eau transportant 35 000 m3 d’eau /jour, produite à l’usine de Vivé au Lorrain s’est desemboîtée, afin d’éviter tout retard de réparation du fait des contraintes des procédures, constatant que l’exploitant, la SMDS ne pouvant pas faire face, la SME s’est immédiatement engagée à faire rentrer des tuyaux par avion spécialement affrété pour l’occasion, pour une valeur de 150 000 € environ ; c’est ainsi que les spécialistes de ce type d’installation sont venus sur place pour installer ce raccordement provisoire, prévu pour six mois.
Depuis, de tracasserie administrative, en coup bas politiques et autres alternances, cela fait exactement 10 ans que ce provisoire est installé, avec des élucubrations administratives qui n’honorent pas leurs auteurs et aujourd’hui, nous voilà empêtrés dans des dépenses inconsidérées des deniers publics, où le bon sens ne fait plus partie de la réflexion ; après avoir eu les plans d’exécution en main, nous avons dénoncé la réparation pour des problèmes de mauvais choix technique qui ne respectaient la réglementation, les faits nous ont donné raison, les travaux se sont affaissés, ce qui a conduit à un arrêt définitif de cette réparation.
De mensonge éhonté, en dénigrement politique parfaitement orchestré, le propriétaire a été mis en accusation, ainsi que le terrain d’assiette devant recevoir la servitude de passage de ce tuyau ; fait que nous dénonçons avec insistance, car la vérité est toute autre, il est possible de reprendre les travaux de réparation avec les 85 m de tuyaux présents sur le site depuis 10 ans pour moins de cinq cent mille euros (500 000 €) afin d’approvisionner les consommateurs qui peinent à avoir de l’Eau au robinet.
Cette opération permettra l’économie d’une dépense cinq fois plus élevée que la solution initiale et permettra à l’eau de reprendre son débit normal en deux mois environ, contrairement à la formule qui nous est proposée pour SIX millions d’euros avec une fin de travaux dans les 3 ans.
Une fois de plus c’est le consommateur qui en fera les frais, au niveau financier, car lors des arrêts de distribution il y a de l’air qui entre dans les tuyaux et fait tourner son compteur à l’ouverture de son robinet avec une eau anormalement colorée, car chargée de la concentration de résidu de pesticides, là encore il faut laisser couler cette eau et se préparer à payer.
Nous avons saisi Monsieur le Préfet le 11 mai 2019, afin d’obtenir une analyse fine de cette eau, nous avons été entendus et c’est le Directeur de l’ARS qui nous informe par courrier en date du 21 juin 2019 qu’une campagne exploratoire de recherche des molécules phytosanitaires dans l’eau est actuellement mise en œuvre directement au robinet des consommateurs, nous nous réjouissons de l’évolution de ce programme de recherche.
À nos décideurs qui pérorent depuis des années sur la très bonne qualité de l’eau nous demandons, Pour Une Martinique Autrement, de prendre toutes leurs responsabilités, car l’état actuel des tuyaux avec à l’interface ce biofilm de résidu de pesticides est inacceptable, d’autant qu’il est prouvé scientifiquement que l’ingestion de ce cocktail a pour résultat toutes les pathologies environnementales que subit notre population.

Pour l’association écologique P.U.M.A
Le Président Florent GRABIN
 

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