« Le majordome » : un destin en marche

— Par Ysa de Saint-Auret—

le_majordomeA Madiana

Une fresque historique. Une biographie qui s’inspire du parcours d’un domestique noir au service de la Maison Blanche. Cet homme a vraiment existé ; Eugène Allen, (rebaptisé Cécil Gains dans le film) Devenu majordome dans les années 50,  sous sept présidents consécutifs, il a vécu au plus près les changements historiques des droits des noirs, témoin privilégié des bouleversements politiques  sur la violence du racisme qui est encore très répandue à l’époque.

On traverse  l’histoire de la ségrégation au fil de l’itinéraire de ce majordome. Lee Daniels narre l’évolution de la politique américaine et des relations entre les communautés, dans le regard de Cécil Gaines. L’assassinat du président Kennedy, Martin Luther King, Le mouvement des « Black Panthers ». La guerre du Viêt-Nam, le scandale du Watergate….L’élection du président Obama. La relation entre le majordome  et son fils ainé est l’occasion de stigmatiser le fossé des générations, particulièrement dans cette période enflammée. Le père est respectueux des institutions, et le fils est révolutionnaire. Deux modes d’action pour revendiquer la même chose : L’égalité entre les peuples. Un film normal, car il n’est point besoin  d’une mise en scène alambiquée, d’effets spéciaux, d’artifices ; feux pétaradants, pour dire la chose vraie, la chose vécue.

La vérité s’habille de sobriété

«  Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » La vérité s’habille de sobriété. Tout ce qui peut ressembler a de la sensiblerie, a de l’attendrissement, voire a de l’apitoiement, n’est que coïncidence fortuite. Le réalisateur aurait commis une erreur de taille à se fourvoyer dans un embellissement cinématographique redondant. Au final on ressent positivement, une impression dominante tout au long du film. Cette sensation de vivre un reportage, de voir un documentaire, ou d’être soi même inclus au script. C’est toute la magie du film. Efficace ! Une valeur sure qui n’abuse personne par l’esbroufe. C’est un beau film. On passe un très bon moment devant ce scénario poignant d’authenticité. La VO proposée a Madiana, est un plus pour se fondre au climat ambiant de ce long métrage. Et le sous-titrage se lit instinctivement, comme une partie intégrante à l’image. Une question se pose cependant : Peut-on pleurer en voyant cette œuvre ? Yes we can !!

Sortie : vendredi 20 septembre 2013
Genre : Drame
Réalisateur/Scénariste : Lee Daniels
Avec: Forest Whitaker
Oprah Winfrey
Robin Williams
Jane Fonda
Mariah Carey
Lenny Kravitz
Vanessa Redgrave
Alan Rickman.

Ysa de Saint-Auret