Le coût de nos déchets.

— Par Florent Grabin de l’association écologique PUMA —

La gestion de nos déchets est l’une des préoccupations du législateur et de l’administration centrale. Cette ressource devient une forte valeur ajoutée dans l’économie circulaire et nous devrions la mettre en lumière pour l’amélioration de notre quotidien. Alors, ne serions-nous pas condamnés à organiser autour de nos déchets ces filières et leurs financements pour un développement durable.

Tout d’abord, voyons en quoi consiste l’économie circulaire, dans le BTP par exemple. Dans ce domaine, comme le stipule la loi, la gestion des déchets est désormais prise en compte. En effet, les donneurs d’ordres publics doivent insérer un volet environnemental dans le cahier des charges afin d’utiliser les produits issus des filières de recyclage. Pourtant, ils sont nombreux à ne pas respecter cette règle. Ainsi, concernant le projet du lycée Schoelcher, selon lequel 90 000 m3 environ de terre sont à évacuer, soit 7 500 camions en circulation, il n’existe pas de lieu prévu pour la réception de la matière valorisable. Il semble que nous nous retrouvions donc avec des remblais sauvages. Nous reviendrons ultérieurement, sur l’épilogue de cette reconstruction .

Sur le même thème, à l’initiative de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) un séminaire avait été organisé à Fort-de-France les 27, 28 et 29 septembre 2017. Il s’intitulait: ‘Coût et gestion des déchets et fiscalité associée dans les Départements Français d’Amérique ». Aux cotés de l’A.D.E.M.) se trouvaient les administrateurs des Régions de la Martinique, de la Réunion, de la Guadeloupe, de Mayotte et de la Guyane. Nous tenons à saluer cette démarche dont le professionnalisme des organisateurs et la richesse de leurs informations méritent d’être soulignés.

Nous tenons à vous informer sur le déroulement des choses : C’est un vaste programme qui a débuté par l’accueil et l’introduction protocolaire. Comme il fallait s’y attendre, le préposé nous a juste fait sa déclaration liminaire, puis s’est dirigé rapidement vers la presse ; tout particulièrement, vers la presse télévisuelle, puis n’est plus revenu à l’intérieur de la salle du débat. Pour le reste du temps, plus aucun élu local en charge de ce volet, n’a participé à cette importante plateforme de discussion. Nous vous laissons ici l’appréciation d’une telle méthode.

Cependant nous avons eu des échanges d’une très grande courtoisie parés du caractère et de la différence culturelle des cinq zones qui font de la France la deuxième puissance maritime de la planète. C’est ainsi, que nous avons fait comprendre, parfois avec véhémence, que chaque zone rencontre donc sur le terrain des modes opératoires qui ne sont pas des us et coutumes de chacun et qui, donc, ne seront jamais conformes, ni aux attentes des uns, ni à celles de l’Hexagone.

Comment tenter de réduire le coût de la gestion des déchets ?

La question reste éminemment politique. En effet, quelle réponse apporter à cette principale contradiction selon laquelle la production locale et l’importation semblent se faire concurrence ;  »Importation » dont dépend la construction des budgets de nos collectivités, du fait de l’octroi de mer. Alors, le surcoût des marchandises se retrouve sur la majorité des produits qui entrent sur notre territoire ; à cela s’ajoute une pratique que l’on retrouve sur certaines factures où la TVA est calculée sur l’ensemble TTC d’un article (HT+TVA nationale+Octroi de mer). Sommes nous rassurés, lorsque l’on sait que seul le consommateur paye en dernier ressort ? C’est donc à lui qu’incombe la charge d’arbitrer une telle pratique en gérant mieux sa consommation.

Dans ces conditions, nous nous devons de dire la vérité à la population. Soit nous nous alignons sur ce qui se fait dans les 36 000 communes de France qui, en dehors de la dotation globale, n’ont pas cette taxe supplémentaire ; soit nous gardons ce mode de prélèvement qui participe à la mise à mort de certaines activités locales et qui surtout rend la vie exponentiellement chère chez nous.

Comment adapter une unité de valorisation de nos déchets ?

C’est ainsi que nous avons interpellé l’assistance sur un point central de la gestion de la collecte des déchets. Nous saluons les HOMMES qui méritent le respect, car sans leur collaboration, nos territoires se transformeraient en une grande décharge à ciel ouvert, malgré tout le matériel, aussi performant soit-il, même en respectant les normes et autre mode d’intervention. Forts de cette réalité, les débatteurs ont compris que nous tous avions intérêt à en tenir compte dans l’évolution de leurs études avant d’adapter toute technique de collecte ou de gestion. De même, il est possible d’étudier comment adapter une unité de valorisation de nos déchets avec ce mode opératoire. Pour illustrer cela, nous vous invitons à visionner sur cette vidéo : https//youtube/rsbZPVzDav8. Et espérons que peut-être nous évitera-t-elle la troisième ligne de four à l’incinérateur de Dillon qui est de très loin plus onéreux.

Gestion des appareils électroniques.

Nous notons aussi que les filières se heurtent au coût du transport maritime lors de l’exportation de la collecte de certaines matières hors d’usage, tels les réfrigérateurs, les machines à laver, les appareils électroniques, etc.. Dans cette situation, il est utile et nécessaire d’édifier sur place, des locaux pour la déconstruction de tout l’électroménager ; à partir de ce constat, nous pouvons créer localement des emplois spécialisés, en donnant une nouvelle vie à certains de ces matériels ou en récupérant les matières à forte valeur ajoutée pour les vendre sur le marché international. Et pour l’exportation des produits récoltés, il est impératif d’obtenir une aide au transport.

Les déchets du mobilier importé.

À toute cette difficulté viennent se rajouter les déchets du mobilier importé ; ne serions-nous pas victimes de nous-mêmes ? Sinon que faire de ces déchets dont le volume est de plus en plus important ? L’idée première consiste à relancer la production locale de meubles, dont la durée de vie n’est plus à démontrer.

Les coûts de gestion des déchets

De plus, un bon nombre de données est disponible sur les coûts de gestion des déchets de nos zones. Cette tendance devrait se confirmer à l’avenir dans la structuration très différente de la France continentale car, l’insularité et l’éloignement de nos territoires permettent d’expliquer les coûts de gestion des déchets plus élevés chez nous. L’une des solutions consisterait peut-être à ouvrir notre marché aux entreprises Européennes qui pourraient, à l’instar de l’extension de l’aéroport, nous réaliser cette prestation avec des employés détachés…

Nous devrions poursuivre notre réflexion pour faire vivre nos filières de traitement et de valorisation de nos déchets pour en faire de l’or durable Pour Une Martinique Autrement.

Pour l’association écologique PUMA

Le Président

Florent GRABIN