« Le courage, est de chercher la vérité et de la dire »

Non au double assassinat des victimes du crash du 16 aôut 2005 !

— Par le G.R.S. —

« Le courage, a dit Jean Jaurès est de chercher la vérité et de la dire » . Les juges qui ont, contre toute logique , décidé le non-lieu de la honte dans l’affaire du crash de 2005, n’ont fait ni l’un , ni l’ autre . Loin de chercher la vérité ils ont dressé devant l’AVCA(1) et ses avocats toutes les entraves possibles à la recherche de la vérité . Loin de dire la vérité ils ont insulté la mémoire des victimes en déclarant que les seuls responsables du crash n’étaient que les pilotes, qui évidemment ne sont plus plus là pour donner leur version des faits.
Depuis leur première année en faculté ils apprennent : « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». Si on comprend bien le tribunal de première instance , les faits suivants ne sont pas des faits : l’utilisation d’un avion pourri perpétuellement réparé par le cannibalisme de pièces de rechange , prises sur de carcasses d’avions ; le chargement de l’avion au delà des capacités autorisées sans que personne ne puisse prouver que les pilotes étaient informés ; la fourniture d’un plan de vol ne prenant pas en compte les intempéries avérées, l’utilisation d’une compagnie connue pour ses incidents parfois très récents, pour ses dettes préoccupantes , pour sa légèreté avec les règles élémentaires de sécurité, pour sa maltraitance du personnel de vol, pour ses liens avec le cartel de la drogue de Medellin, l’autorisation donnée par l’aviation civile française sans la moindre enquête auprès de leur collègues de Colombie ! Au nom d’une théorie fumeuse et douteuse , ces faits ne pouvant autre que des causes indirectes de la tragédie . Il n’y aurait pas lieu de les prendre en compte dans la détermination des responsabilités et donc, dans la recherche de la vérité.
Les juges en question (récompensés selon les avocats par des promotions après leur forfait !) ne font pas qu’enterrer une seconde fois les victimes , ils insultent l’ensemble du peuple martiniquais, foulant au pied l’immense émotion qui l’a étreint et surtout sa volonté que la recherche de la verité et la sanction des responsables donnent l’espoir que de telles catastrophes ne se reproduisent pas.
Mais la colère soulevée par ce non-lieu prouve que les juges ont fait plus qu’une faute, ils ont fait une erreur sur notre lucidité et sur notre indignation.
Aujourd’hui la cour d’appel a devant elle une immense responsabilité . >L’Etat a déjà montré par son incurie son incapacité à assurer notre sécurité lors d’un simple voyage d’agrément. la cour d’appel va-t-elle confirmer que l’incurie après la catastrophe est aussi grande qu’avant ?
Là est l’enjeu. Nous, GRS sommes dans l’obligation de constater que la levée en masse des élu-e-s censé-e-s nous représenter n’est pas à la hauteur d’un événement qui avait fait plus de victimes que les attentats justement condamnés, que l’on sait. .
Honneur à ceux et à celles qui depuis 13 ans proclament que leurs bras et leurs cerveaux ne connaitront pas de repos tant que la vérité ne sera pas dite .
Complètement ! Entourons- les ! Soutenons- les ! Ce combat est notre combat !
En 1789 un principe proclamait « le peuple assemblé n’ a pas besoin de représentant » Simplement parce que qu’assemblé il n’a pas besoin de représentants ! Rassemblons nous, peuple martiniquais comme après le crash, pour qu’enfin la vèrité soit dite et proclamée.
*GROUPE REVOLUTION SOCIALISTE 13 mai 2018

(1) Association des Victimes de la Catastrophe Aérienne du 16 août 2005