Le choix délicat des musiques au crématorium

— Par Thierry Dubillot —

La musique accompagne tous les moments de la vie, mais aussi celui de la mort. Au moment de l’ultime au revoir, tous les styles de morceaux sont diffusés. Pas seulement les classiques.

Choisir une musique pour une cérémonie au crématorium n’est pas un acte anodin. Généralement ce sont les familles qui apportent des chansons et morceaux appréciés par le défunt. Fabrice, maître de cérémonie au crématorium de La Roche-sur-Yon en Vendée depuis onze ans, a entendu de tout.

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Quatre temps

Pour bien comprendre, quatre temps composent une cérémonie au crématorium. L’entrée de la famille, qui se retrouve autour du cercueil ; le recueillement, quand le maître de cérémonie invite les personnes présentes à penser au défunt ; le geste d’hommage, durant lequel les personnes présentes s’approchent du cercueil et enfin la fermeture des portes, où le cercueil disparaît à la vue de tous.

Quatre temps, quatre morceaux de musique. « Si les familles n’ont rien prévu, nous pouvons proposer de la musique classique, qui convient dans ces circonstances, comme l’Adagio d’Albinoni ou l’Ave Maria de Gounod, commente Fabrice. Mais généralement un membre de la famille nous apporte une clé USB avec quelques morceaux choisis. »

Les classiques de la chanson

« Nous ne sommes pas à l’église, où l’on évitera de passer de la musique profane, souligne le maître de cérémonie du crématorium. Ici, ce sont les familles qui choisissent, c’est leur cérémonie. »

Parmi les grands classiques, Fabrice cite Le Paradis Blanc de Michel Berger, Encore un soir de Céline Dion, ou Puisque tu pars de Jean-Jacques Goldman. Et il y a les grands anciens de la chanson française, comme Jean Ferrat avec Que la montagne est belle ou Que serais-je sans toi ? mais aussi Georges Brassens et son Auvergnat, Jacques Brel et Quand on a que l’amour, Charles Trénet et La mer.

Des chanteurs de la jeune génération ont fait leur entrée dans cette playlist. « Maître Gims, avec tu vas me manquer, mais aussi Soprano, Adèle, Marina Kaye. Un lendemain de Noël, j’ai aussi entendu Petit Papa Noël. »

Les demandes plus étonnantes

Et puis il y a les insolites. Figurez-vous qu’Allumez le feu de Johnny Halliday est un grand classique des crématoriums, comme Anti-social de Trust. « On ne sait pas si le défunt appréciait véritablement ces morceaux. Mais souvent c’est une occasion pour la famille de faire passer un message. Politique ou autre. »

« Tout est possible, poursuit Fabrice. Un jour, nous avons demandé à une famille qui n’avait pas de musique ce que le défunt aimait écouter quand il était vivant. On nous a répondu : Le petit vin blanc. Il a suffi de chercher la chanson sur YouTube et on l’a diffusée. »

Des cérémonies parfois joyeuses

« Lors de la cérémonie, on n’est pas forcément dans la tristesse, reprend l’organisateur des adieux. Vous savez, parfois les familles veulent que ce moment soit joyeux si cela correspondait à la personnalité du défunt. »…
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