« Le chant du divers » de Manuel Norvat

Introduction à la philopoétique d’Édouard Glissant

le_chant_du_diversL’oeuvre d’Édouard Glissant est réputée difficile. Sa textualité résolument opaque déroute en des traces imprévisibles. C’est que Glissant fait appel à l’imaginaire des genres tant dans sa version canonique (roman, théâtre, poésie, essai) que dans le recours à la poétrie : une forme d’expression non fixée toute de poétique et de poterie, de terre et de langage.
Aussi l’oeuvre de Glissant est-elle toujours à venir et puissamment magmatique. De surcroît, Glissant ne semble pas assigné à résidence dans une spécialité puisqu’il convoque à sa guise la littérature et les autres domaines de la création, mais aussi les sciences et les savoirs de l’humain : histoire, anthropologie, sociologie, économie et philosophie.
D’où parle Glissant ? De quel point de vue ? De quel territoire de la pensée et de la création ? Ces questionnements interrogent le discours glissantien. Cet inextricable de l’oeuvre de Glissant réclamant un lecteur exigeant et sensible n’est pas inexplicable : c’est un plain-chant articulé autour du souffle du Divers. C’est de là que proviennent les sources multiples de la matière littéraire et réflexive d’Édouard Glissant : une philopoétique d’où s’énoncent les ritournelles conceptuelles et intuitives d’une vision du monde.

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Manuel Norvat est docteur ès lettres de l’Université Paris-3 Sorbonne Nouvelle. Spécialiste de l’oeuvre d’Édouard Glissant, il enseigne à l’Université des Antilles, où il est chercheur associé au CEREAP (Centre d’études et de recherches en esthétique et arts plastiques). Ses questionnements portent principalement sur les interactions entre littérature et philosophie. Il est aussi l’auteur de Zwel lalin (Ibis rouge, 2002), un roman en langue créole.

 

Collection : Ouverture Philosophique
ISBN : 978-2-343-04832-1 • avril 2015 • 344 pages • Prix éditeur : 35 euros


 

Table des matières
AVANT-DIRE
ARCHÉOLOGIE DU DIVERS GLISSANTIEN
CHAPITRE PREMIER : L’HÉRITIER DE VICTOR SEGALEN
I – LES LECTURES DE SEGALEN PAR GLISSANT
II – CONFLUENCES ET/OU INFLUENCES
III – RUPTURES CRÉATRICES
CHAPITRE II : UN CONTEUR FAULKNERIEN
I – LA RÉCEPTION DE FAULKNER PAR GLISSANT
II – LE DISCOURS DE LA PLANTATION
III – LE VERTIGE DE LA NARRATION
CHAPITRE III : UNE CONTIGUÏTE AVEC SAINT-JOHN PERSE
I – ÉCRITS SUR PERSE
II – DES POÈTES CRÉOLES
III – DE LA RÉÉCRITURE A LA SOUVERAINETÉ SCRIPTURALE
ANALYTIQUE DU DIVERS AUTOUR DE « POÈMES COMPLETS »
CHAPITRE IV : LE LANGAGE DU DIVERS
I – COMPOSITIONS
II – FORMULATIONS
III – INTERTEXTUALITÉS
CHAPITRE V : LE RECOURS AU PAYSAGE
I – AUX LOGES DU DIVERS
II – ENTRE NATURE RÉELLE ET NATURE RÊVÉE
III – GÉO-GRAPHIES
CHAPITRE VI : LE TEMPS ÉPERDU
I – LECTURE RELATIONNELLE DE L’HISTOIRE
II – L’ÉPIQUE GLISSANTIEN
III – TEMPORALITÉS DU DIVERS
FRAGMENTS D’UNE PHILOPOÉTIQUE DU DIVERS
CHAPITRE VII : LES ÉCLATS DU MONDE
I – LE PHILOPOÈTE
II – QUESTIONS DE POLITIQUE
III – LES VOIES DE L’IMAGINAIRE
CHAPITRE VIII : LES PRISMES DE L’AUCTORIALITÉ
I – HOMO AUCTORIALIS
II – AVEC LES PENSÉES DU DIVERS
III – COURANTS LITTÉRAIRES
CHAPITRE IX : LES ANAMORPHOSES DU TEXTE
I – APPROCHES
II – MODES DE LECTURE
III – AU FUR ET À DÉMESURE
EN GUISE DE CONCLUSION