La première école Montessori est née il y a cent dix ans

Le succès de cette pédagogie basée sur la liberté et l’éducation sensorielle ne s’est pas démenti depuis le 6 janvier 1907, jour où le docteur Maria Montessori inaugurait, à Rome, sa première école.

Sa pédagogie repose sur l’éducation sensorielle et kinesthésique de l’enfant.

La pédagogue italienne Maria Montessori fut d’abord médecin. En tant que pédagogue elle a étudié pendant 50 ans les enfants de milieux sociaux et culturels très défavorisés et en difficulté d’apprentissage. Elle s’intéresse aux enfants « anormaux » qui lui donneront l’occasion de mettre au point sa méthode d’enseignement qu’elle reprend et généralise à l’usage des enfants « normaux ».

Elle élabore une pédagogie qui repose sur des bases scientifiques, philosophiques et éducatives. Elle utilise du matériel repris notamment aux professeurs Jean Itard et Édouard Séguin, tout en l’adaptant aux périodes sensibles de l’enfant. Elle envisage l’éducation de façon globale et holistique en définissant 4 plans de développement différents en fonction de l’âge de l’enfant de la naissance à 24 ans.
Mise à disposition des enfants d’un matériel concret

Le matériel sensoriel est donné à l’enfant comme une aide au développement de l’intelligence et de la main. Déjà dans l’utérus, le bébé apprend l’environnement par les données transmises par les organes des sens.

L’enfant use librement de cubes, de cylindres de diamètres variés, d’objets emboîtables, de lettres découpées dans divers matériaux…

Le matériel sensoriel mis au point par Maria Montessori permet à l’enfant de distinguer, de préciser, de généraliser, du concret vers le concept et du concept vers l’abstrait. C’est un matériel scientifique qui répond au besoin de développement naturel de l’enfant en respectant ses périodes sensibles. Pour :

l’ordre : l’enfant classifie, ordonne, trie, élabore un raisonnement ;
le langage : l’enfant nomme les concepts ;
le mouvement : l’enfant affine l’usage de ses mains ;
le raffinement sensoriel : l’enfant atteint un grand raffinement avec certains matériels.
le développement social : l’enfant se construit une identité et cherche à s’adapter aux autres pour s’intégrer dans un groupe
la sensibilité aux petits objets : Ce point n’est pas encore totalement élucidé. Il pourrait être utile pour la précision de la vue et la recherche de ses limites.

Importance des périodes sensibles

Selon Maria Montessori, chaque enfant est unique. Il a sa personnalité propre, son rythme de vie, ses qualités et ses difficultés éventuelles. Les enfants traversent tous des « périodes sensibles (en) » :

Il s’agit de sensibilités spéciales en voie d’évolution, des moments de la vie de l’enfant où celui-ci est tout entier « absorbé » par une sensibilité particulière à un élément précis de l’environnement.
Ce sont des périodes passagères, transitoires ; elles se limitent à l’acquisition d’un caractère déterminé ; une fois le caractère développé, la « sensibilité » cesse. Il est donc primordial que l’ambiance (l’environnement) offre au bon moment à l’enfant les moyens de se développer en utilisant ces périodes sensibles.

Selon Maria Montessori, « si l’enfant n’a pu obéir aux directives de sa période sensible, l’occasion d’une conquête naturelle est perdue, perdue à jamais ». Pendant ces périodes sensibles, l’enfant assimile telle ou telle acquisition. Si l’enfant est aidé à ce moment précis, l’apprentissage se fait en profondeur. Mais, si l’enfant ne trouve pas les éléments (dans l’ambiance et le matériel) qui répondent à son besoin du moment, la sensibilité s’étiolera progressivement.

Maria Montessori est convaincue que les forces du développement sont incluses dans l’être vivant et que l’œuvre de l’éducation consiste à conserver leur spontanéité, et à éloigner tout ce qui pourrait les affaiblir et les empêcher de s’épanouir.

Il faut que l’enfant édifie lui-même sa personnalité et qu’il développe ses facultés motrices et intellectuelles. C’est pourquoi l’éducateur doit avoir une confiance complète dans les forces de l’enfant, respecter sa liberté d’action et préparer l’ambiance nécessaire et favorable à son développement. L’éducateur doit être capable d’observer les différences de rythme de l’enfant, il doit bien connaître chaque enfant en faisant preuve d’attention et de respect.
Favoriser l’autonomie de l’enfant

L’un des points essentiels de la pédagogie Montessori est d’encourager l’autonomie et l’initiative chez l’enfant, et ce, dès le plus jeune âge, d’une part pour faciliter et motiver ses apprentissages et d’autre part pour favoriser son développement en tant que personne. Maria Montessori part du constat selon lequel la motivation de l’enfant pour apprendre est naturelle.

Par exemple, il cherche à ramper, puis à se mettre debout, puis à marcher. Mais, il vient également volontairement vers l’adulte quand il veut de l’aide. Maria Montessori préconise de suivre cette démarche naturelle pour l’enseignement. L’adulte fait une démonstration puis laisse l’enfant reproduire l’opération tout seul.

Les principaux moyens employés en pédagogie Montessori pour favoriser l’autonomie sont :

l’attitude de retrait de l’éducateur ;
l’utilisation du matériel sensoriel et progressif que l’enfant peut manipuler seul et avec plaisir ;
la possibilité d’autocorrection offerte par la quasi-totalité de ce matériel.
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