La mort de Georges Éleuthère Mauvois

Comme un dernier salut!

Georges Éleuthère Mauvois est décédé ce jour à 13 h 30, mardi 4 décembre 2018, presqu’à la date anniversaire de la mort de son fils Ti-Jo.
Georges Mauvois était un grand écrivain, essayiste, dramaturge, poète, biographe, au style talentueux et parfait créoliste.
Nous avions une relation très forte et je suis bouleversé par son décès. Il a été aussi un ex dirigeant du Parti communiste dont il s’était éloigné, très doucement, avec ménagement et sans éclat à partir de 1973 et il s’était alors beaucoup plus investi dans la littérature et la réflexion. J’avais trouvé un homme charmant, curieux et attentif sans pour autant renier ses idéaux de jeunesse et son positionnement pour une société juste, pour la libre pensée, pour la laïcité, pour l’affirmation de la culture martiniquaise et de l’identité caribéenne.
Mes condoléances à Laure, Yves et Roger, mes trois amis et camarades depuis la pré-adolescence, à leurs enfants et petits enfants.

Gilbert Pago

 

Georges Élteuthère Mauvois est né le 28 janvier 1922 à Fort-de-France (Martinique), d’un père policier municipal et d’une mère petite commerçante. Il reçoit une éducation stricte, est un élève brillant au lycée Schœlcher, où il étudie le grec, le latin, les lettres et la philosophie.

Sa carrière d’activiste politique précède sa carrière littéraire. Dans les années 1960, il est nommé membre du Comité Central, dirigeant du P.C.M. (Parti Communiste Martiniquais). Syndicaliste et militant politique engagé, Mauvois est déplacé d’office en France en 1962 par les autorités politiques françaises, mais il refuse de quitter la Martinique et se voit révoqué des P.T.T. où il était cadre supérieur. Cette période d’inemploi lui offre le loisir de se mettre à l’écriture.

Il commence sa carrière de dramaturge par la pièce Agénor Cacoul (1966). Largement influencée par le théâtre de Molière, Agénor Cacoul aborde le sujet de la corruption du pouvoir politique. Mauvois se reconvertit ensuite dans l’apiculture avant de reprendre des études de droit et de rentrer au barreau. Ce n’est que dans les années 1980 qu’il revient au théâtre, un théâtre critique vis-à-vis du pouvoir français et de l’aliénation de ses compatriotes dont il se moque assez souvent de façon comique, voire farcesque. Mauvois fait la satire de la société coloniale, et souhaite réveiller les consciences….

Lire la Suite de l’article de Stéphanie Bérard sur ile-en-ile

 

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